CHAPITRE I : L’évaluation quantitative du risque de crédit Msc Banque & Ingénie

CHAPITRE I : L’évaluation quantitative du risque de crédit Msc Banque & Ingénierie financière 2010– 2011 Dr Babacar Sène Plan du chapitre • 1- La défaillance de l’entreprise ( définition, concepts et causes ) • 2- Les modèles financiers d’évaluation du risque de défaillance 3- Les méthodes alternatives d’évaluation du risque de crédit : approches logit et probit Introduction : la notation du risque crédit  Défaillance d’un émetteur d’obligation  Défaillance d’un client ( particulier ou entreprise ) Les banques ont le choix entre utiliser les grilles de notation externe ( S&P, Moody’s, Fitch ) ou faire usage de modèles internes pour évaluer les probabilités de défaut. 1. Définition de la défaillance d’une entreprise • La défaillance des entreprises a beaucoup intéressé les chercheurs et les professionnels ( analyste de crédit, analyste financier, gestionnaire des risques ). Beaucoup d’études ont analysé la défaillance à partir des entreprises en difficultés. La bibliographie sur la défaillance Auteur Définition de la défaillance Bescot ( 1987 ) Inadéquation face à l’évolution de l’environnement ( marchés, capitaux etc ) Cohen ( 1987 ) Cessation de paiements, procédure judiciaire Koenig (1985) Problème de rentabilité et de liquidité La bibliographie sur la défaillance Auteur Définition de la défaillance Ooghe et Van Wymeersh ( 1990 ) Définition Economique : L’entreprise ne parvient pas à réaliser de manière continue ses objectifs économiques ( valeur, emploi, fiscalité ) La bibliographie sur la défaillance Auteur Définition de la défaillance Ooghe et Van Wymeersh ( 1990 ) Définition Juridique : Deux classes d’entreprises:  Les entreprises déclarées en faillite  Les entreprises en concordat ( préventif à la faillite ). La bibliographie sur la défaillance Auteur Définition de la défaillance Altman ( 1983 ) Distinction entre insolvabilité, faillite et défaillance Lee (1985 ) Sépare les cas d’analyse de crédit, de faillite et de difficulté financière La bibliographie sur la défaillance Auteur Définition de la défaillance Casta et Zerbib ( 1979 )  Défaillance juridique : dépôt de bilan  Défaillance économique : absence de rentabilité et d’efficacité de l’appareil de production  Défaillance financière ( problèmes de trésorerie et de remboursement Les différents risques liés à la défaillance selon les études Auteur Risques Casta et Zerbib Risque de non liquidité et le risque patrimonial ( surendettement) Altman Risque de non remboursement Collongues Risque de non liquidité et risque économique Conan et Holder Risque patrimonial et de risque de non remboursement Approches qualitative et quantitative pour mesurer le risque de défaillance • Les ratios financiers ne suffisent pas à analyser de façon complète le risque de défaillance, la plupart des modèles sont complétés par une approche qualitative. Selon une étude statistique sur les défaillances d’entreprises, les variables qualitatives ont joué un rôle important : Les causes de la défaillance • La construction des modèles capables de prévoir le risque de défaillance présuppose une analyse détaillée des causes de la défaillance d’entreprise. Cette analyse permettra par la suite de développer des modèles de prévision plus réalistes et plus proches de la définition qualitative de la défaillance. Les causes de la défaillance Causes premières de la défaillance Fréquences Réduction de l’activité 33,2% Réduction des marges et de la rentabilité 17,6% Problèmes spécifiques de trésorerie 18,7% Problèmes de management 23% Causes accidentelles 7,5% Total 100% Les causes de la défaillance Réduction de l’activité Fréquences ( % ) Baisse tendancielle de la demande 15.7 Baisse accidentelle ou conjoncturelle de la demande 8.2 Perte de clients importants 4.5 Développement de la concurrence 1.9 Moindre compétitivité des produits 1.5 Obsolescence technologique des produits 0.7 Défaillance d’un sous traitant ou d’un fournisseur 0.7 Les causes de la défaillance Réduction des marges ou de la rentabilité Fréquences ( % ) Choix stratégiques inadéquats 5.2 Rigidité des prix de vente 3.4 Frais de personnels trop importants 3.4 Matériel de production obsolète 2.6 Frais financiers trop élevés 2.2 Appel à la sous traitance sans réduction des charges 0.4 Hausse des prix des matières premières 0.4 Les causes de la défaillance Problèmes spécifiques de trésorerie Fréquences ( % ) Défaillance de clients importants 8.6 Suppression des concours bancaires à court terme 4.1 Stocks trop importants 2.2 Sous capitalisation face à une croissance rapide 2 Allongement imposé des crédits clients 1.1 Raccourcissement imposé des crédits fournisseurs 0.7 Les causes de la défaillance Problèmes de management Fréquences ( % ) Incapacité du dirigeant 6.2 Formation technique insuffisante du dirigeant pour s’adapter à de nouveaux marchés 5.2 Désorganisation 5.2 Méconnaissance des prix de revient 4.5 Succession mal assurée du dirigeant 1.5 Prélévements excessifs des dirigeants 0.4 Les causes de la défaillance Causes accidentelles Fréquences ( % ) Malversations 2.6 Décès, maladie du dirigeant 2.3 Sinistres 1.5 Problèmes sociaux internes à l’entreprise 1.1 2. Les modèles financiers d’évaluation du risque de défaillance • Les modèles d’évaluation du risque de défaillance peuvent être estimés à l’aide de deux approches : empirique et statistique 2.1 L’approche empirique • Les méthodes développées sont couramment pratiquées par les institutions financières comme outil d’analyse des demandes de crédit. A – La méthode des « cinq C » • Cinq critères d’appréciation sont utilisés pour évaluer l’entreprise : • « Character » : honnêteté, notoriété des dirigeants, • « Capacity » : compétences et qualifications des dirigeants, • « Capital » : structure financière de l’entreprise ( ratio de l’endettement global ) SUITE • « Conditions » : capacité de l’entreprise de faire face à des facteurs économiques qui conditionnent la rentabilité économique • « Coverage » : garanties offertes par l’entreprise SUITE • Cette méthode met l’accent à la fois sur les qualités et sur les aspects économico- financiers des entreprises à évaluer. La prise en compte des garanties montre l’intérêt des banquiers de s’assurer contre le risque de défaillance. C’est une approche qualitative et quantitative. B – La méthode LAPP • Cette méthode s’annonce plus technique que la précédente et se fonde sur quatre critères : • « Liquidity » : ratios de liquidité générale ( actif circulant/ dettes à court terme) et de liquidité directe ( actif circulant – stocks )/ dettes à court terme • « Activity » : volume du chiffres d’affaires, des achats, rotation des stocks ( coûts des produits vendus / stocks moyens de produits ) SUITE • « Profitability » : marge nette ( bénéfice net/chiffres d’affaires ) ou de rentabilité économique ( bénéfice net/ actif total) • « Potential » : capacité des dirigeants, qualité des produits, garanties • Bien que l’évaluation soit quantitative, l’appréciation personnelle de l’agent de crédit joue un rôle important ( parfois arbitraire ) C- La méthode « creditmen) • C’est une méthode qui permet de donner une note globale à l’entreprise. Trois types de facteurs sont pris en compte :  Le facteur personnel exprimant la compétence de l’équipe dirigeante et du personnel de l’entreprise avec une pondération de 40%  Le facteur économique présentant le potentiel de croissance avec une pondération de 20% SUITE  Le facteur exprimant la situation financière relative de l’entreprise avec une pondération de 40%. En ce qui concerne le situation financière, cinq ratios avec leurs pondérations relatives donnent une note synthétique d’évaluation d’entreprise. Procédures d’application de creditmen • La note synthétique est calculée grâce à la relation suivante : 5 5 10 4 20 3 3 20 2 2 25 1 1 * 25 4 RF rf RF rf RF rf RF rf RF rf NS      SUITE • La note synthétique (NS) se fonde sur la relation suivante : • Ratio financier rfi de l’entreprise considérée/ Ratio financier Rfi de l’entreprise type ( l’entreprise médiane de l’échantillon) SUITE • rf1 = actif circulant – stocks/ dette à CT • rf2 = Capitaux propres/ Dettes totales • rf3 = Coût de revient des ventes / Stock moyen • rf4 = Ventes/ Clients + effets à recevoir+ effets escomptés non échus • rf5 = Capitaux propres/ valeurs immobilisées nettes Suite • L’interprétation de la NS pour une entreprise est la suivante : • NS = 100, situation financière normale • NS > 100 Bonne situation financière • NS < 100 Situation financière mauvaise • Si NS< 100, le banquier devra effectué une analyse financière approfondie. 2.2 L’approche statistique  Approche statistique unidimensionnelle ( pouvoir discriminant de chaque ratio déterminé de façon isolée )  Approche statistique multidimensionnelle ( on tient compte d’une batterie de ratios pour déterminer le risque de défaillance ) L ’approche multidimensionnelle ( Première et deuxième étapes ) Dr Babacar Sène FASEG UCAD Echantillon d’entreprises saines Selection des ratios financiers les plus significatifs Ensemble de ratios financiers Echantillon d’entreprises en défaillance Troisième étape Le score discriminant : meilleure combinaison de ratios financiers Z = V1X1 + V2X2 + V3X3 + ……………………….VnXn Où V1, V2, ………..Vn sont des coefficients discriminants X1, X2 ………………..Xn sont des ratios financiers Et Z est le score discriminant Quatrième étape Application sur un ou plusieurs échantillons pour le calcul des taux d’erreurs de classement Cinquième étape Classement de l’entreprise par son score comme :  Saine  Défaillante Mais attention il peut y uploads/Finance/ chapitre-i-le-risque-creditam.pdf

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  • Publié le Nov 21, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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