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Université Paris I Panthéon Sorbonne UFR d’Arts plastiques et sciences de l’art

Université Paris I Panthéon Sorbonne UFR d’Arts plastiques et sciences de l’art par EL KADECH DRIDI Mahdi Titre Cinéma interactif Définition et typologie Master, Cinéma et audiovisuel, préparé sous la direction de M. Sojcher, professeur à l'université de Paris I Panthéon Sorbonne. Mémoire déposé en septembre 2013. Université Paris I Panthéon Sorbonne UFR d’Arts plastiques et sciences de l’art par EL KADECH DRIDI Mahdi Titre Cinéma interactif Définition et typologies Master, Cinéma et audiovisuel, préparé sous la direction de M. Sojcher, professeur à l'université de Paris I Panthéon Sorbonne. Mémoire déposé en septembre 2013. 2 Remerciements À Monsieur le Professeur Frédéric Sojcher pour sa qualité d’écoute, ses précieux conseils. À Monsieur le Professeur Dominique Chateau pour le temps qu’il a consacré, ses remarques pertinentes. À Monsieur le Professeur François Roux pour l’intérêt qu’il porte pour notre travail personnel. À notre épouse Imen, qui nous a constamment soutenu dans ce travail. 3 Résumé La genèse de ce travail de recherche sur le cinéma interactif trouve son fondement dans l’idée de définir l’objet par ses éléments subsidiaires selon un mode définitoire soutenu qu’il faut appliquer comme méthode différentielle, grâce à laquelle nous avons pu justifier la suite de notre exploration et proposer à la fin de ce mémoire une définition du cinéma interactif, non exhaustive et pourtant fondée. Pour être lisible, nous avons développé notre travail de recherche selon un exposé qui passe d’abord par la maîtrise des notions liées à la théorie du récit, dans un premier temps, filmique dans un second. Cette première incursion théorique a été fondamentale puisqu’elle rend compte des typologies du récit filmique qui nous seront de grande utilité pour définir celle du récit filmique interactif. Dans un troisième temps, une étude sur le dispositif interactif nous a permis de jeter un éclairage nouveau sur les origines des dispositifs interactifs et s’avère capitale dans la formulation de la définition du cinéma interactif. Mots-clés - récit, récit filmique, narration, interactivité, interaction, - immersion, ludus, ludique, dispositif, relation, attraction 4 Sommaire Remerciements...................................................................................................2 Résumé...............................................................................................................3 Introduction........................................................................................................5 I. Récit……………………………………………………………………….23 1. Qu’est-ce qu’un récit ?.........................................................................24 2. Qu’est-ce qu’un récit filmique ?..........................................................39 II. Récit filmique interactif…………………………………………………46 1. Interactivité…………………………………………………………..47 2. Récit filmique et interactivité………………………………………...64 3. Le paradoxe du récit filmique interactif……………………………...65 4. Le Récit filmique interactif…………………………………………..67 III. Dispositif interactif……………………………………………………..75 1. Dispositifs des premiers temps…………………………………………………....76 2. Dispositif d’attraction………………………………………………………….….82 3. Dispositif d’attraction des premiers temps et dispositif interactif…………….…..86 4. Dispositif interactif…………………………………………………………87 4. Dispositif interactif contemporain………………………………………………102 Conclusion…………………………………………………………………..113 Bibliographie..................................................................................................123 Table des matières..........................................................................................132 5 Introduction 6 Pourquoi l’objet de recherche « cinéma interactif » ? Notre mémoire de recherche est un travail intellectuel qui vise à dresser la définition1 et les typologies du « cinéma interactif », à savoir un type d'œuvres cinématographiques dans lesquelles les spectateurs peuvent intervenir pour orienter le déroulement du récit. André Bazin a posé la célèbre question : « Qu’est-ce que le cinéma ? ». Nous pouvons aussi demander : « Qu’est-ce que le cinéma interactif ? » la réponse à cette question pourrait-être aussi 1. Un processus, un travail intellectuel qui vise à approfondir le sens des mots et le savoir que nous leur associons dans la production d’un concept. 7 valable à une autre question « Où est le cinéma ? ». Nous disons bien cinéma et non cinéma interactif, comme nous l’expliquerons plus tard lorsque nous essayerons également de penser les origines de ce cinéma. Mais dans l’idéal scientifique ne vise-t-on pas à tout définir et tout démontrer ? Ne s’agit-il pas dans une perspective définitoire de n'employer aucun terme dont on n'eût auparavant expliqué nettement le sens et de n’avancer aucune proposition qu'on ne démontrât par des vérités déjà connues ; c'est-à-dire, en un mot, à définir tous les termes et à prouver toutes les propositions ? Comme l’explique Blaise Pascal dans sa réflexion sur la définition, cela est absolument impossible : « car il est évident que les premiers termes qu'on voudrait définir en supposeraient de précédents pour servir à leur explication, et que de même les premières propositions qu'on voudrait prouver en supposeraient d'autres qui les précédassent ; et ainsi il est clair qu'on n'arriverait jamais aux premières » 2. Aussi, il est clair qu’au titre d’une telle approche définitionnelle, on puisse se servir donc de sens, notions, et concepts primitifs sans pour autant les définir, 2. De l'esprit géométrique (1658), dans Pensées et Opuscules, IIIe partie, chap. xv, éd. Brunschvicg, Hachette, 1971, p. 164. 8 puisqu’il paraît que l’Homme est dans une impuissance naturelle et sempiternelle de traiter quelques sciences que ce soient dans un ordre absolument accompli. Soit, mais que ceci ne doit pas être pour autant un prétexte pour manquer l’ordre logique et le fondement discursif dans notre démarche. Encore faut-il d’abord admettre une existence du cinéma interactif pour pouvoir ensuite y répondre. C’est justement que les théoriciens et critiques sont partagés entre deux rives distinctes et opposées, entre affirmation et négation d’un cinéma interactif. À l’heure actuelle, on est loin de l’unanimité. Et il est vrai, voire naturel que nous nous situons, avec une subjectivité introspective, du côté de la première rive, celle qui pose l’existence de cinéma interactif. Nous nous apprêtons donc dans ce mémoire à définir ce qu’est le cinéma interactif et à en identifier la typologie. Entre affirmation et contestation, la définition est sans doute problématique. Et comment ? Car définir revient à supposer de prime à bord l’hypothèse que ce qui ferait l’objet de définition est bel et bien existant dans un domaine bien précis. Ce qui par simple translation discursive, suscite de se poser la question sur son existence, existe-il vraiment en tant que concept réel et véritable ou est-ce seulement un mythe. L’hypothèse doit se vérifier avant de s’aventurer à définir un faux-concept qui 9 se dissipe dans la symbolique d’un mythe. Dans cet état des lieux problématiques, notons par exemple que pour Jacques Aumont, l’hypothèse est que le cinéma résiste à l’interactivité car pour lui : « (…) son lien essentiel avec une forme de pensée, qu’il mime : le cinéma ne communique pas, (parce qu’) il pense » 3. Pour certains d’autres, le septième art doit conserver une nécessaire distance entre le public et les films, distance dans laquelle le self-art n’a évidemment pas sa place, comme Laurence Alfonsi 4, pense-t-elle, qu’il doit la conserver sans craindre que cette réception contemplative, étrangère à toute manipulation technique dont le spectateur posséderait la maîtrise, ne soit désuète à l’heure des tendances interactives et insiste sur le fait que l’essence du cinéma reste donc contemplative plutôt qu’interactive. Mais ils sont de plus en plus nombreux aujourd’hui ceux qui pensent que le cinéma ne résistera pas tant que cela à l’interactivité. Par exemple, pour 3.« Cinéma, interactivité et société », colloque international du 19 au 21 novembre 2008 figuresinteractives.com. 4. Le Cinéma du Futur : les enjeux des nouvelles technologies de l’image, collection cinéma et société dirigé par Yves la berge, L’Harmattan, Paris, 2005, p 24, 25. 10 Louise Poissant 5, Le cinéma interactif représente en effet un lieu privilégié pour examiner la rencontre du génie technologique sur le plan de l’optique, de la mécanique, de l’électronique, du numérique et de la robotisation. Samuel Bianchini dans sa Reverse Writing évoque que : « Les principes de prise de vue et de post-production de l'audiovisuel, conçus et développés au cours du XXe siècle, peuvent être renversés et constituer le socle d'une écriture interactive pour une prise de vue de seconde main, par le spectateur-utilisateur des images interactives 6. » Quand les avis sont partagés, comment peut-on trancher ? Il est tout de même absurde de tenter de définir un concept s’il n’existe pas. Et il est encore plus absurde en l’occurrence d’en définir les éléments ou les typologies (qui le constituent) si leurs définitions sont tributaires de la sienne. Comment échapper à ce procès absurde. Tout d’abord, nous opterons par une approche « pascalienne » à poser une hypothèse primitive comme réponse à la question de l’existence du cinéma interactif, primitive parce qu’elle arrive au point décrit par Pascal au-delà duquel on ne peut rien accomplir ou définir. C’est la 5. « Cinéma, interactivité et société », op.cit. 6. Reverse Writing, De l'écriture audiovisuelle à l'écriture interactive : prises de vue et mises en scène à l'écran. « Cinéma, interactivité et société », colloque international, op. cit. 11 limite de notre champ de recherche. Une telle hypothèse nous permet tout au mieux de surpasser provisoirement la question « Y a-t-il un cinéma interactif ? À vrai dire, une telle hypothèse résout d’emblée la problématique de l’existence du cinéma interactif et constitue la pierre angulaire de notre démarche définitoire. Par conséquent, il en convient alors que nous posions bel est bien l’existence de ce cinéma interactif. Néanmoins, il est évident qu’il n’est pas encore, jusqu’à présent, produit, diffusé, connu, et répertorié, comme le sont les films produits pour les dispositifs du cinéma. En d’autres termes, c’est seulement l’existence de sa visée et de sa fonction qui nous intéresse, pas celle de ses produits ou de sa vocation. On s’interroge déjà si une telle uploads/Finance/ cinema-interactif-memoire.pdf