Rapport Annuel 2018 1 RAPPORT ANNUEL 2 0 1 5 1 RAPPORT ANNUEL 2 0 1 8 CONSEIL D

Rapport Annuel 2018 1 RAPPORT ANNUEL 2 0 1 5 1 RAPPORT ANNUEL 2 0 1 8 CONSEIL DU MARCHE FINANCIER RAPPORT ANNUEL 2018 2 Monsieur le Président de la République, J’ai l’honneur de vous présenter, conformément aux dispositions de la loi n°94-117 du 14 novembre 1994 portant réorganisation du marché financier, le vingt-troisième rapport annuel du Conseil du Marché Financier qui retrace l’activité du Conseil et analyse l’évolution du marché financier tunisien durant l’année 2018 à la lumière des faits saillants ayant marqué l’activité économique nationale et internationale ainsi que des développements enregistrés au niveau des marchés financiers internationaux. Monsieur le Président, L’année 2018, a été marquée par une stabilisation de la croissance économique mondiale qui, à l’instar de l’année 2017, s’est établie à 3,7%. Ce taux constitue une régression par rapport aux prévisions du fonds monétaire international publiées au mois d’avril de l’année 2018 et qui tablaient sur un taux de croissance de l’ordre de 3,9%. Cette relative contre-performance de l’économie mondiale s’explique principalement par la baisse des indicateurs des principaux pays développés qui ont enregistré un taux de croissance de 2,3% contre 2,4% au cours de l’année 2017. De même, les pays émergents et en développement ont connu une légère baisse de leur taux de croissance qui est passé de 4,7% en 2017 à 4,6% en 2018 et ce, nonobstant l’existence de certaines disparités entre les différents pays appartenant à ce groupe. Ce recul est dû notamment à la dépréciation des devises de ces pays par rapport au dollar américain et à la poursuite du processus de restructuration de l’économie chinoise. S’agissant du rendement des marchés financiers internationaux, les bourses mondiales ont enregistré au cours de l’année 2018 de fortes pertes dans un environnement général marqué par la multiplication des risques en raison du conflit commercial opposant les États-Unis et la Chine autour de la question épineuse des tarifs douaniers, auquel s’ajoute l’appréhension des investisseurs concernant le Brexit ainsi que la poursuite par les banques centrales des pays développés de leur stratégie visant à modifier leur politique monétaire dans un sens plus restrictif et ce, après avoir soutenu la croissance pendant des années via des baisses records des taux d’intérêts et un octroi massif de liquidités aux marchés. Monsieur le Président, Au cours de l’année 2018, l’économie tunisienne a enregistré un taux de croissance de 2,5% contre 1,9% en 2017. Cette hausse est due essentiellement à l’amélioration des indicateurs du secteur de l’agriculture et de la pêche qui a connu un taux de croissance de 9,8% contre 2,0% en 2017 et à la bonne performance du secteur touristique qui a vu le nombre total de nuitées atteindre 27,1 millions d’unités soit une hausse de 20,1% par rapport à l’année 2017. Pour sa part, le secteur de l’industrie a enregistré la poursuite de la baisse de l’indice de la production industrielle et ce, suite à la régression de la production des industries non manufacturières passant de 3,4% en 2017 à 1,2% en 2018 et au ralentissement du secteur des industries manufacturières qui a connu une hausse modérée de l’ordre de 0,3%. S’agissant du taux d’inflation en glissement annuel, il a atteint 7,5% en 2018 contre 5,3% une année auparavant. Cela s’explique principalement par la hausse des prix des produits 3 RAPPORT ANNUEL 2 0 1 8 3 alimentaires (7,5% contre 5,6% en 2017) et du transport (11,2% contre 5,9%), ce qui a engendré un accroissement du taux d’inflation générale. Quant à la balance générale des paiements elle a dégagé en 2018 un excédent de 1 653 millions de dinars contre un déficit de 2 millions de dinars en 2017 et ce, grâce à la hausse de l’excédent de la balance des opérations en capital et financières. De même, et comme conséquence de la poursuite des pressions sur les équilibres externes, le dinar s’est déprécié au cours de l’année 2018 de 17% par rapport au Dollar américain, de 14% par rapport à l’Euro et de 20,1% par rapport au Yen japonais. Quant au déficit courant, il s’est aggravé pour atteindre 11 843 millions de dinars contre 9 870 millions de dinars en 2017 soit 11,2% du produit intérieur brut. Pour ce qui est du marché financier tunisien, il a été marqué en 2018 par la poursuite des efforts tendant à enrichir la cote de la bourse des valeurs mobilières de Tunis et ce, à travers l’introduction d’une nouvelle société sur le marché principal de la bourse, ce qui a permis de générer une capitalisation supplémentaire de 62 millions de dinars. Le nombre de sociétés introduites en bourse a ainsi atteint 82 sociétés à la fin de l’année 2018 dont 13 sont listées sur le marché alternatif. Quant à la capitalisation boursière globale elle a atteint durant l’année 2018, 24 380 millions de dinars soit 23,1% du produit intérieur brut contre 21 852 millions de dinars en 2017 ce qui représente une hausse de 11,6%. La participation étrangère dans la capitalisation boursière s’est également appréciée en 2018 atteignant 24,90% contre 23,31% en 2017. Au niveau du marché secondaire de la bourse, l’indice Tunindex a clôturé l’année 2018 avec 7271,65 points enregistrant une progression annuelle notable de 15,76% par rapport à l’année 2017 au cours de laquelle il a connu une amélioration de 14,45%. Les cours boursiers des sociétés introduites se sont globalement appréciés ; ainsi 45 sociétés ont vu leurs cours progresser contre 36 régressions. S’agissant du secteur de l’intermédiation boursière, il a enregistré une croissance importante de 10% du volume global des opérations réalisées par les intermédiaires en bourse en 2018 qui a atteint 3837 millions de dinars contre 3480 millions de dinars en 2017. Le volume des échanges sur la cote de la bourse s’est également nettement développé passant de 2408 millions de dinars en 2017 à 2521 millions de dinars au cours de l’année 2018 soit une hausse de 5%. Pour sa part, le secteur de l’épargne collective a connu au cours de l’année 2018 une stabilité quant au nombre d’organismes de placement collectif en valeurs mobilières en activité qui a atteint 124 organismes répartis entre 40 organismes de placement collectif de type obligataire, 82 organismes de type mixte et 2 organismes de type actions. La valeur des actifs nets a oscillé entre 4 390 millions de dinars en 2017 et 3 908 millions de dinars au 31 décembre 2018. Pour ce qui est des indicateurs du secteur du capital risque au cours de l’année 2018, le nombre d’organismes en activité s’est élevé à 110 organismes contre 111 en 2017 répartis entre 57 sociétés d’investissement à capital risque, 44 fonds de placement à capital risque et 9 fonds d’amorçage. Le nombre de projets réalisés en 2018 par les 4 organismes d’investissement à capital risque a atteint 144 projets pour une valeur globale de 453,1 millions de dinars dont 50% ont concerné des sociétés employant moins de 20 agents et 30,6% des sociétés employant entre 20 et 50 agents. Ceci révèle l’importance du secteur du capital risque en matière de renfoncement des fonds propres des petites et moyennes entreprises et de création de l’emploi notamment dans les régions intérieures dans lesquelles 97 projets ont été réalisés pour une valeur de 317,4 millions de dinars. A ce titre, il est à signaler que de manière globale, les interventions des divers organismes d’investissement à capital risque ont permis au cours de l’année 2018 de créer 7500 postes d’emploi direct. Les résultats globalement positifs réalisés par le marché financier au cours de l’année 2018, nonobstant la situation délicate de l’économie nationale, et la hausse des taux du marché monétaire qui génère un effet d’attraction des épargnants et accentue la concurrence de ce marché par rapport au marché financier, confortent le Conseil du Marché Financier dans sa démarche visant à renforcer sa collaboration avec l’ensemble des intervenants sur la place de Tunis pour améliorer davantage les performances du marché afin de développer sa participation dans le financement de l’investissement privé. La concrétisation de cet objectif requiert de mieux faire connaître les opportunités d’investissement au sein du marché boursier et un encadrement plus important des sociétés souhaitant s’engager dans le processus d’introduction en bourse. Monsieur le Président, Le Conseil du Marché Financier a pris soin de poursuivre au cours de l’année 2018, ses efforts visant à garantir l’exhaustivité et la fiabilité des informations financières publiées par les sociétés faisant appel public à l’épargne et ce, aussi bien à l’occasion de l’instruction des dossiers qui lui sont soumis pour visa que lors du contrôle du respect des obligations de divulgation périodique et occasionnelle ou lors du suivi des opérations de franchissement de seuils. Dans ce cadre, le Conseil du Marché Financier a veillé à ancrer les exigences de transparence au sein du marché afin de permettre aux investisseurs d’avoir accès à des informations pertinentes leur permettant de prendre leurs décisions d’investissement en connaissance de cause. A ce titre, le Conseil n’a pas hésité à rappeler à l’ordre les sociétés récalcitrantes en leur enjoignant de respecter les délais légaux et réglementaires de publication des informations uploads/Finance/ cmf18-fr-rap-pdf.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mai 08, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 9.0109MB