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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie industriel A 4 550 - 1 Comptabilité : ses mécanismes par Bernard CHRISTOPHE Maître de Conférences de Gestion à l’Université de Paris 2 Expert-comptable a comptabilité a pour objet de donner des informations sur l’entreprise. Cette information est d’abord destinée aux dirigeants, aux salariés et aux associés actionnaires de l’entreprise, qui sont les plus concernés par l’activité de l’entreprise. Cette information intéresse ensuite les tiers qui travaillent avec l’entreprise (les fournisseurs, les clients, les organismes financiers, l’État à tra- vers l’administration fiscale). Ces différentes catégories d’agents économiques sont directement touchées par les variations d’activité de l’entreprise. Au vu de l’information, elles pourront prendre des décisions d’ordre micro-économique. 1. Principe de la comptabilité en partie double ................................... A 4 550 - 2 1.1 Activité de l’entreprise à travers les flux .................................................... — 2 1.2 Des flux à la comptabilité en partie double................................................ — 3 2. Chaîne comptable..................................................................................... — 4 2.1 Journal et grand-livre................................................................................... — 4 2.2 Du grand-livre aux documents de synthèse .............................................. — 6 2.3 Exemple d’utilisation de la chaîne comptable ........................................... — 6 2.4 Clôture annuelle des comptes..................................................................... — 7 3. Principes comptables d’évaluation ..................................................... — 8 3.1 Généralités.................................................................................................... — 8 3.2 Permanence des méthodes ......................................................................... — 8 3.3 Indépendance des exercices........................................................................ — 8 3.4 Continuité d’exploitation ............................................................................. — 8 3.5 Coût historique ............................................................................................. — 8 3.6 Prudence ....................................................................................................... — 9 3.7 Régularité et sincérité .................................................................................. — 9 3.8 Non-compensation....................................................................................... — 9 4. Règles particulières d’évaluation......................................................... — 9 4.1 Principe général............................................................................................ — 9 4.2 Valeur actuelle des principaux postes du bilan ......................................... — 12 4.3 Insuffisances des méthodes d’évaluation .................................................. — 13 5. Présentation générale des documents de synthèse ....................... — 14 5.1 Bilan............................................................................................................... — 14 5.2 Compte de résultat....................................................................................... — 15 6. Présentation détaillée des documents de synthèse ....................... — 15 6.1 Comptes de bilan.......................................................................................... — 15 6.2 Compte de résultat....................................................................................... — 18 6.3 L’annexe ........................................................................................................ — 22 7. Modèles de bilan et de compte de résultat....................................... — 22 Références bibliographiques.......................................................................... — 27 L COMPTABILITÉ : SES MÉCANISMES _______________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. A 4 550 - 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie industriel L’information utilisée par les tiers provient essentiellement de la comptabilité générale qui donne une représentation patrimoniale de l’entreprise et décrit les relations de l’entreprise avec l’extérieur. Cette information, dite financière, destinée aux agents économiques extérieurs à l’entreprise constitue un outil indispensable à l’entreprise (indispensable mais pas suffisant). L’entreprise a également besoin d’informations internes qu’elle tirera de la comptabilité analy- tique d’exploitation et qui lui permettront de prendre des décisions en matière de gestion. Bien que les trois articles qui suivent n’abordent que la comptabilité générale, il faut noter que le mode de production de l’information n’est pas le même pour la comptabilité générale et pour la comptabilité analytique : — la comptabilité générale, destinée à l’extérieur, se doit d’utiliser un lan- gage commun à tous les tiers (même plan comptable, mêmes documents de synthèse), faute de quoi il n’y aurait pas de réelle information ; — en comptabilité analytique, à usage essentiellement interne, il existe aussi de grands principes à caractère général ; mais on constate que, si le Conseil national de la comptabilité a consacré dans le Plan comptable général une partie à la comptabilité analytique, aucune loi, aucun texte réglementaire ne rend obligatoire l’utilisation de ces principes comptables. Pratiquement, deux entreprises, ayant une activité semblable, auront une comptabilité générale identique, mais leur comptabilité analytique pourra diver- ger sur certains points selon les paramètres qu’auront voulu privilégier les res- ponsables de ces entreprises. Cette absence de règles communes à toutes les entreprises n’est pas sans conséquence. La préférence pour telle méthode plutôt que pour telle autre peut entraîner des distorsions dans les calculs de coûts et, dès lors, amener les entreprises à prendre, parfois, des décisions erronées. Les grandes entreprises éditent des plaquettes annuelles. Dans ces plaquettes, on trouve, outre les documents de synthèse, des comptes consolidés et souvent un tableau de financement ou un tableau de flux. Afin de faciliter la lecture de telles plaquettes, dans un deuxième article consacré à l’analyse financière, les tableaux de financement et de flux seront évoqués. Enfin, un troisième article abordera les techniques de consolidation des comptes de groupe ; elle traitera également de ce que l’on a pris pour habitude d’appeler la comptabilité créative ou politique comptable. Il convient, avant de clore cette introduction, d’insister sur le fait que la comptabilité, comme tout système d’information, évolue rapidement. Si la méthode des flux tendus dans les centres de production (gérer avec un mini- mum de stock, afin de réduire les coûts liés à ce stockage) fait beaucoup parler d’elle, cette méthode s’étend à d’autres activités de l’entreprise. En comptabilité générale, on constate que les entreprises publient leurs résultats à une date de plus en plus rapprochée par rapport à la date de clôture de l’exercice ; de même, un bilan annuel ne suffit plus ; de plus en plus souvent, des situations trimestriel- les, voire mensuelles, sont préparées et parfois publiées à l’attention du public. 1. Principe de la comptabilité en partie double La comptabilité, pour donner des informations sur l’entreprise, doit retracer les opérations effectuées par cette dernière. Il convient donc d’analyser d’abord, très rapidement, l’activité de l’entreprise si l’on veut comprendre sa transposition comptable. 1.1 Activité de l’entreprise à travers les flux L’entreprise produit des biens et des services en combinant un certain nombre de ressources (matières premières achetées, utilisa- tion de personnel, capitaux empruntés, etc.). L’entreprise va devoir payer les ressources qu’elle utilise, mais, en contrepartie, on va la rémunérer pour les biens et les services qu’elle rend. _______________________________________________________________________________________________________ COMPTABILITÉ : SES MÉCANISMES Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie industriel A 4 550 - 3 L’entreprise va donc être traversée par des flux (c’est-à-dire des mouvements et des transactions) que l’on peut classifier en deux grandes catégories : — les flux réels (biens et services achetés ou vendus à l’extérieur) et les flux quasi réels (prestations en travail reçues du personnel, prestations financières, etc.) ; — les flux financiers qui constituent la contrepartie monétaire des flux réels et quasi réels. L’entreprise dispose donc de ressources qu’elle emploie pour créer des biens et services qu’elle vend. La figure 1 retrace l’activité simplifiée de l’entreprise. 1.2 Des flux à la comptabilité en partie double 1.2.1 Généralités et définitions La comptabilité est conçue de manière à enregistrer les divers flux caractéristiques (figure 1) de l’activité de l’entreprise. I À partir de ces enregistrements, il sera possible d’établir périodi- quement, au moins une fois par an, des documents de synthèse décrivant l’activité de la période : — le bilan donne une représentation patrimoniale de l’entreprise (ses créances et ses dettes) à un moment donné (généralement la date de clôture de l’exercice) ; — le compte de résultat retrace l’activité de l’entreprise sur une certaine période (généralement un an). I Les flux se caractérisent par l’existence de deux pôles, un pôle de départ (la ressource) et un pôle d’arrivée (l’emploi). I Il faut souligner deux éléments : — l’entreprise constate, à chaque flux, la simultanéité des emplois et des ressources puisqu’il y a deux pôles : le règlement du fournisseur par chèque bancaire génère un nouveau flux avec simultanément une ressource (la banque) et un emploi (règlement du fournisseur) ; — un pôle peut être tantôt une ressource, tantôt un emploi ; dans l’exemple le compte fournisseur est d’abord une ressource, puis un emploi. La conception de la comptabilité en partie double va reposer, d’une part, sur la simultanéité des emplois et des ressources et, d’autre part, sur le fait qu’un pôle peut être une ressource ou un emploi. 1.2.2 Du pôle d’un flux au compte Les emplois et les ressources affectant un pôle peuvent être enre- gistrés dans un tableau à deux colonnes appelé compte. Si nous reprenons l’exemple 1 (§ 1.2.1), nous remarquons que le pôle fournisseur est traversé par deux flux successifs (figure 2). Présentés dans un compte, les mouvements (sommes portées en emploi ou en ressource) affectant les comptes fournisseurs seront les suivants. 1.2.3 Enregistrement comptable des flux Figure 1 – Schéma de l’activité simplifiée de l’entreprise Exemple 1 : Lorsqu’un fournisseur livre pour 1 000 F de marchandises à l’entre- prise, le fournisseur constitue une ressource (un crédit est à l’origine de la marchandise). La mise en stock ou l’utilisation de la marchandise achetée constitue un emploi. flux réels et quasi réels flux financiers Clients Entreprise (combinaison des facteurs de production et d'innovation) Fournisseurs Personnel État Prêteurs Figure 2 – Flux traversant un pôle : exemple Il va de soi que la comptabilité en partie double ne résulte pas de la théorie des flux qui n’est qu’une théorie explicative. On fait remonter la pratique de la comptabilité en partie double à la Renaissance, puisqu’en 1494 uploads/Finance/ comptabilite-ses-mecanismes.pdf
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- Publié le Jui 24, 2022
- Catégorie Business / Finance
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