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UE 5 2018 – Economie. 1 / 6 © 2018 dcg-lyon.fr - 31/05/2018 DCG – UE 5 –Economie - Session 2018 - Proposition de CORRIGÉ– © 2018 dcg- lyon.fr Avertissement : ceci est un corrigé indicatif qui n’engage que son auteur DCG Session 2018 UE 5- ECONOMIE Proposition de corrigé I-Dissertation La compétitivité d'un pays passe t'elle nécessairement par une maîtrise des prix ? Le solde du commerce extérieur de la France pour 2017 laisse apparaître un important déficit, s’élevant à 62,3 milliards d’euros, qui se dégrade encore par rapport à 2016. Les mauvaises performances de la France en matière de commerce extérieur laissent ainsi apparaitre l’une des principales faiblesses de l’économie française : son manque de compétitivité. La compétitivité représente la capacité d’une entreprise, d’un secteur ou d’une économie à faire face à la concurrence étrangère, tant sur les marchés extérieurs que sur son marché intérieur. Elle revêt traditionnellement deux composantes : la compétitivité-prix et la compétitivité hors-prix ou compétitivité structurelle. La question se pose alors de savoir si la maîtrise des prix (qui peut bien évidemment passer par la baisse des coûts de production – notamment le cout du travail – mais aussi par la baisse du taux de change de la monnaie, une politique fiscale en faveur des entreprises, voire l’instauration de droits de douanes), constitue le seul levier d’amélioration de la compétitivité ou s’il existe d’autres leviers pour améliorer les performances d’un pays ou d’une entreprise à l’export. L’amélioration de la compétitivité passe-t-elle uniquement par la recherche de compétitivité-prix ou serait-il plus efficace de mettre l’accent sur la compétitivité structurelle ? Nous mettrons en évidence que, si la maitrise des prix est un déterminant primordial de la compétitivité d’une économie, la seule recherche de l’amélioration de la compétitivité-prix présente des limites (Partie 1). L’amélioration de la compétitivité et la bonne orientation d’une économie à long terme passent également par la recherche de compétitivité hors-prix et donc la mise en place de politiques économiques structurelles pertinentes (Partie 2). I. Enjeux et limites de la recherche d’amélioration de la compétitivité-prix d’une économie ✓ Les éléments de la compétitivité-prix. La compétitivité prix d’une entreprise ou d’un pays désigne sa capacité à conquérir des parts de marché en raison d'un niveau de prix plus faible que les concurrents. Au niveau d’un pays, elle se mesure notamment par le taux de change réel (taux de change nominal multiplié par le rapport du niveau général des prix à l’étranger divisé par le niveau général des prix du pays). La compétitivité-prix fait intervenir plusieurs éléments : les coûts de production, le comportement de marge des entreprises et le taux de change nominal. - Les couts de production : cout du travail bien évidemment, mais aussi cout de l’énergie, cout du transport et importance du rôle joué par les économies d’échelle et la taille du marché intérieur dans les nouvelles théories du commerce international (Krugman et théorie de la demande représentative de Linder notamment). - Le comportent de marge des entreprises : le comportement de marge des entreprises est affecté par le caractère plus ou moins concurrentiel des marchés. Plus une économie est concurrentielle, plus elle est en théorie compétitive. On sait toutefois d’une part que les politiques de la concurrence actuelles prêtent davantage attention à la concurrence « potentielle » qu’à la concurrence « réelle » sur les marchés (théorie des marchés contestables de Baumol, Panzar et Willig (1982)) et, d’autre part, que les nouvelles théories du commerce international privilégient les analyses en terme de concurrence imparfaite (Krugman). - Le taux de change nominal et ses déterminants : Les théories économiques qui se sont attachées à expliquer les déterminants du taux de change d’une monnaie sont nombreuses. Certaines théories mettent l’accent sur les déterminants à moyen ou long terme qui cherchent à expliquer les évolutions tendancielles d’une monnaie. Ces théories insistent notamment sur l’impact du solde de la balance UE 5 2018 – Economie. 2 / 6 © 2018 dcg-lyon.fr - 31/05/2018 des transactions courantes sur le taux de change. La théorie de la parité des pouvoirs d’achat (PPA) (Cassel 1916) met quant à elle l’accent sur les différentiels d’inflation. D’autres théories insistent sur les déterminants à court terme, cherchant notamment à expliquer la forte volatilité des taux de change au jour le jour. Il en va ainsi de la théorie keynésienne de la parité des taux d’intérêt et des travaux mettant l’accent sur les anticipations des agents et les phénomènes de spéculation. ✓ Les intervention de l’État pour améliorer la compétitivité-prix et leurs limites - Politique de baisse du cout du travail et de lutte contre les rigidités du marché du travail : Le cout du travail, et notamment le cout du travail faiblement qualifié pour ce qui concerne la France, constitue un des principaux problèmes en terme de compétitivité des PDEM face à la concurrence des PED dans le cadre de la nouvelle Division Internationale du Travail. La théorie néo-classique offre un cadre théorique mobilisable pour analyser les rigidités du marché du Travail. Le SMIC et les charges sociales peuvent s’analyser dans cette perspective comme une rigidité exogène empêchant la flexibilité du taux de salaire réel et l’équilibre du marché du travail. Des approches théoriques plus contemporaines du marché du travail (tel que le modèle insiders/ousiders) soulèvent aussi la problématique des rigidités du marché du travail. Les exemples de réformes visant à restaurer la compétitivité-prix par une politique de modération salariale et des réformes de structures du marché du travail sont nombreux : réformes Hartz en Allemagne, contrat « 0 heure » au Royaume-Uni, contrat de travail unique en Italie et Lois Travail en France. Ces réformes structurelles du marché du travail peuvent toutefois présenter des risques d’effets pervers (renforcement du dualisme du marché du travail, travailleurs pauvres, risque de dumping social, etc.) et peser à long terme sur le potentiel de croissance des économies concernées. - Politique fiscale : justification théorique des politiques de l’offre mais risque de creusement des déficits. - Politique de change : Les politiques de dévaluations ou de monnaie faible visent à faire baisser le taux de change en vue d’accroître artificiellement la compétitivité-prix. Les limites des politiques de dévaluation compétitives sont connues (effet inflationniste et renchérissement de la dette extérieure) et ont fait l’objet de nombreux travaux théoriques (Théorème des élasticités critiques et Courbe en J). Une politique de monnaie forte cherche au contraire à provoquer l'appréciation de la monnaie nationale sur le marché des changes afin de lutter contre l'inflation. Le choix d’une politique de change est en tout état de cause soumis à certaines contraintes : les pays n’ont qu’un nombre limité de solutions en matière de politique économique. Cette contrainte est matérialisée par R. Mundell à travers la figure du « Triangle des incompatibilités ». Certaines autorités monétaires, telles que la BCE, choisissent aussi de ne pas mener de véritable politique de change et de ne pas ou peu intervenir sur la libre fluctuation de leur monnaie. A cet égard, le taux de change de l’euro n’est bien qu’un élément de la compétitivité-prix des économies de la zone euro et pas nécessairement le plus déterminant. Ainsi, un euro fort (même à 1,50 USD en 2014) n’a jamais empêché l’Allemagne de dégager d’importants excédents commerciaux. Inversement, la baisse de l’euro de mi-2014 à fin 2016 n’a pas été suffisante pour assurer le redressement du commerce extérieur français dont le déficit continue toujours à peser lourdement sur la croissance française. Une baisse de l’euro ne suffirait donc pas à elle-seule à redresser la compétitivité de la zone euro. La diversité de la situation des États membres de la zone euro pose aussi une difficulté s’agissant de la politique de change qu’il conviendrait alors de mener. Selon une étude du FMI parue en juillet 2017, l'euro serait trop fort de 6,8% pour la France et trop faible de 18% pour l'Allemagne. - Politique commerciale et mesures protectionnistes : Le protectionnisme est une politique économique menée par un État ou un groupe d'États, consistant à protéger ses producteurs nationaux contre la concurrence des producteurs étrangers en instaurant des barrières tarifaires et non tarifaires aux échanges. Il s’oppose au libre-échange. La maitrise des prix peut ainsi passer par l’instauration de mesures protectionnistes visant à renchérir artificiellement le prix des biens importés (instauration de droits de douanes) ou à diminuer artificiellement le prix des produits nationaux (pratiques de dumping, subventions à l’exportation, incitations fiscales). Les négociations multilatérales menées dans le cadre du GATT puis de l’OMC avaient eu pour effet de faire baisser drastiquement les barrières tarifaires, instrument traditionnel du protectionnisme, et d’encadrer le recours aux mesures non-tarifaires, parfois qualifiées de « néoprotectionnisme ». Ces dernières années ont toutefois vu ressurgir les pratiques protectionnistes, y compris le recours aux UE 5 2018 – Economie. 3 / 6 © 2018 dcg-lyon.fr - 31/05/2018 droits de douanes, tel que l’illustre le relèvement de 25% des droits de douanes sur l’acier et l’aluminium décidé par la nouvelle administration américaine en début d’année. Ce retour des discours protectionnistes dans les PDEM se uploads/Finance/ corrige-2018-dcg-ue5-economie.pdf

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  • Publié le Sep 15, 2021
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