Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Page | 1 A.Closse Economie du

Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Page | 1 A.Closse Economie du travail L’économie du travail est une spécialité de l’économie qui est apparue relativement tard mais qui concerne la majorité des individus. C’est le cas des ménages, des chefs d’entreprise, des représentants syndicaux… Cela explique en particulier que l’économie du travail s’est très longtemps concentrée sur le salariat. Aujourd’hui, la plupart des actifs sont salariés. Cette économie du travail a connu des évolutions très importantes au cours du 19e et du 20 e siècle et elle couvre des domaines très divers. On peut parler de la rémunération, du travail des femmes, la discrimination, les questions du chômage, l’insertion dans la vie active, la formation… Il y a une opposition de deux clichés : la France du 19 e et la France actuelle. Elle vient d’un ouvrage d’Olivier Marchand et de Claude Thélot, « Le travail en France de 1800 à 2000 ». Dans cet ouvrage ils opposent cette France du premier tiers du 19 e siècle à celle d’aujourd’hui. Dans le premier tiers du 19 e siècle, la France est rurale, la majeure partie des français habitent la campagne (plus de 80 %). C’est également l’époque où la majeure partie de la main d’œuvre se concentre dans l’agriculture, il y a deux tiers de paysans. La seconde caractéristique est que le décollage industriel est propre. La journée de travail se calle sur le jour. La majorité des actifs sont illettrés (deux tiers). La productivité est faible. A ces caractéristiques on oppose les caractéristiques du 20 e et début du 21 e siècle. Aujourd’hui, les citoyens habitent la ville, trois français sur quatre sont des citadins. Ces villes ne sont pas habitées par des paysans mais des salariés (ouvrier ou employé majoritairement) et qui travaillent de façon majoritaire dans les services (deux tiers). Le temps de travail est devenu minoritaire par rapport au temps de loisir et la journée est entre coupée de déplacements qui permettent de faire la différence entre le temps de travail et le temps de loisir. Un actif sur cinq a un diplôme du supérieur. Il y a eu une explosion de la formation. Il y a une croissance de la productivité, l’heure de travail est 28 fois plus productive aujourd’hui. Les enjeux de la flexibilité : Est-ce que la flexibilité est réellement susceptible de créer des emplois ? Est-ce que la flexibilité est un moyen d’aboutir à une société égalitaire ou est-ce qu’au contraire elle est le moyen d ‘aboutir à une société non égalitaire ? Références bibliographiques :  François Stankiewicz, « L’économie du chômage et de l’emploi », édition Cujas, 1984  François Stankiewicz, « L’économie des ressources humaines », édition La Découverte, 1998  François Stankiewicz et T. Geuze, « Manager RH : des concepts pour agir », édition De Boeck, 2007  Robert Boyer, « Théorie de la régulation : les fondamentaux », édition La Découverte, 2004  Bernard Gazier, « Economie du travail et de l’emploi », édition Précis Dalloz, 1991 Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Page | 2 A.Closse  P. Artus, P.A. Muet, « Théorie du chômage », édition Economica  Duthil, « Economie du l’emploi et du chômage », édition Ellipse, 1994 L’économie du travail se rapporte à l’aspect macroéconomique, l’économie des ressources humaines est un raisonnement microéconomique (au niveau de l’entreprise). Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Page | 3 A.Closse Introduction I- L’évolution de l’emploi  Tableau ‘Emploi total par secteur regroupé de 1968 à 2007’ Pour la période de 1968 à 1974, période d’avant crise, on est passé de 20 millions à 21 millions. On crée globalement des emplois. On a une création nette de plus de 200 000 emplois par an. Variation nette de l’emploi en moyenne : emplois créés – emplois détruits / nombre d’années de la période La première remarque renvoi au flux sur le marché du travail. Si on obtient une variation nette de l’emploi de plus de 400 000 emplois par an, ils peuvent avoir été créés de différentes manières. On peut donc avoir un premier scénario dans lequel on a fait que créer des emplois sans en avoir détruit. Un second scénario peut représenter une création d’emplois de 800 000 emplois avec une destruction de 400 000 emplois. Ces scénarios ont à voir avec les flux sur le marché du travail. Ils ont à voir avec la flexibilité. Quand on parle de variation nette de l’emploi en moyenne on exclu les scénarios, on ne s’occupe pas du « stock ». Quand la crise éclate, sur la période de 1968 à 1974, le secteur qui est en destruction d’emplois est l’agriculture. Cela va marquer le secteur agricole sur toute la période. Il y a moins 130 000 emplois dans l’agriculture, plus 30 dans l’industrie et plus 230 dans le tertiaire. La période suivante, le segment de la crise de 1974 à 1979, a 22 millions emplois total. On est toujours dans une logique de création nette d’emploi de + 100 000 par an. On sent qu’il y a un ralentissement mais cela reste positif. L’agriculture continue à détruire des emplois (- 70) et l’industrie est touchée par l’explosion de la crise (- 90), le tertiaire continue à créer des emplois (+ 261). Le deuxième segment de la crise de 1979 à 1984 connait un emploi total de 21 millions. On perd 100 000 emplois détruits de façon nette par an. C’est une période très difficile car la crise prend de l’ampleur et produit ses effets sur des secteurs. Au niveau des secteurs les choses se poursuivent, dans l’industrie on est pratiquement à – 200 000 emplois et le tertiaire continue de créer des emplois mais de manière moins forte que la période précédente (+ 200). L’agriculture continue de perdre des emplois (- 60). La dernière période on divise de 1984 à 1996 où il y a à nouveau une hausse d’emplois avec 22 millions, il y a une création d’emplois de 100 000 par an. L’industrie connait des destructions d’emplois mais qui ralentissent (- 100). Le tertiaire lui accroit ses emplois (+ 200) et l’agriculture continue à chuter (- 50). La période de 1996 à 2007 a un emploi total de 25, 26 millions. Les Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Page | 4 A.Closse créations nette d’emploi est de + 300 000 par an. C’est encore une fois le secteur tertiaire qui porte la création d’emplois. L’agriculture est à – 20 000, l’industrie – 20 000 et le tertiaire + 300 000. Il y a environ 3 millions de chômeurs. II- Les mutations du travail  Article ‘Les mutations du travail’, Olivier Marchand, paru dans les Enjeux Les Echo de juillet août de 1998. Publication plus récente par IRES, ‘La France du travail’, 2009. 1- Le déclin de l’industrie et le gonflement du tertiaire  Tableau ‘Emploi total par secteur’ L’augmentation des emplois dans le tertiaire avec 19 millions d’emplois, + 10 millions alors que dans l’industrie il y a – 2 millions d’emplois toute comme l’agriculture. C’est quelque chose qui inquiète. La désindustrialisation est un phénomène qui concerne tous les pays développés. Des travaux montrent que c’est lié au taux de croissance de l’économie. Article de Lorenzi, « La France face aux délocalisations », revue Regard sur l’actualité en 2005. Ce n’est pas inquiétant en soi. En revanche ce qui est inquiétant c’est le fait que la France aurait ratée sa spécialisation industrielle. Il y aussi le fait qu’on détruit des emplois en déstructurant des entreprises. Il y a tout un ensemble de services sur lesquels on ne peut pas gagner en productivité contrairement à l’industriel. Les gains de productivité sont moins importants donc il y a une forte création d’emplois. A la fin du 20 e siècle on a eu une dynamique de création d’emploi avec la baisse de la durée hebdomadaire de travail et le développement du travail à temps partiel. Le secteur tertiaire est très hétérogène. Dans ce secteur on a le tertiaire marchand et le tertiaire non marchand. Le secteur dynamique est le tertiaire non marchand qui correspond aux emplois aidés pour dynamiser les créations d’emplois. Mais moins aujourd’hui où c’est le tertiaire marchand qui crée les emplois d’aujourd’hui. Mais on a des différences : des secteurs où le salaire est faible, des conditions de travail difficiles et à côté des secteurs qui garantissent une certaine stabilité de l’emploi (possibilité de carrière dans l’entreprise, conditions de travail agréables…). C’est un secteur très hétérogène. Il y a une déformation de l’emploi. Le déclin de l’industrie va être marqué au niveau de la structure de l’emploi. Il va y avoir un glissement, le secteur tertiaire va gonfler. 2- Le développement des emplois atypiques Définition d’un emploi atypique : Tout d’abord il faut définir un emploi typique, défini par H. Puel dans un article de 1981 dans la revue Droit Social, elle caractérise l’emploi par cinq éléments :  Un emploi sur contrat à durée indéterminée (CDI) uploads/Finance/ cours-economie-du-travail-l3-aes.pdf

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  • Publié le Aoû 20, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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