L'analyse financière, cela va en surprendre certains, n'est pas seulement l'étu

L'analyse financière, cela va en surprendre certains, n'est pas seulement l'étude des comptes de l'entreprise. C'est l'analyse d'ensemble de sa situation et de ses perspectives. Avoir l'esprit curieux est recommandé. L'analyse financière fait appel à trois "musts", trois qualifications principales: Des connaissances en comptabilité, => Pas nécessairement sur la façon d'enregistrer chaque opération, mais sur la compréhension de celles qui servent à établir les "comptes de synthèse" (bilan, compte de résultat et quelques autres documents). Des connaissances d'économie et de gestion, => Le "comment ça marche" derrière les chiffres Et enfin, des qualités de chien détective... => Pour repérer et renifler dans les coins obscurs. Le but de l'analyse financière ("Anafi", pour les intimes) n'est pas seulement de faire un "diagnostic financier" qui se prononcerait sur la santé actuelle de l'entreprise, inventorier ce qui marche bien et ce qui laisse à désirer, mais d'arriver à prévoir, en synthèse (eh oui, qui dit analyse, dit synthèse), * Si elle est faite en vue de placements boursiers, (ou encore d'acquisition d'entreprise) quelle rentabilité financière peut espérer l'actionnaire ? * Si elle est faite en vue d'accorder des crédits (ne serait-ce qu'un délai de paiement des factures) quelle est la capacité de l'entreprise de les rembourser aux échéances ? Cette rubrique apporte des éléments pouvant vous guider sur ces divers aspects. Soit pour mieux démarrer vos analyses, soit pour mieux analyser ...les analyses que vous lirez chez les brokers, dans les médias et bien entendu, le cas échéant, sur ce site. Ces articles vous donneront une description:  Des points à ne pas oublier dans une analyse de la situation de l'entreprise (sans toutefois pouvoir être exhaustif),  Et aussi de ceux à repérer pour juger de l'avenir de celle-ci. Et, vous l'avez deviné, se contenter de lire l'horoscope du PDG risquerait d'être très insuffisant pour cela. Cela dit, comme il n'est pas question d'enseigner ici l'économie et plein d'autres bonnes choses pour apprécier l'évolution du monde contemporain, nous forcerons surtout sur le préalable de l'analyse comptable. D'abord, ça sert à quoi, l'anafi ? Pour qui aurait raté la première marche, c'est pas notre genre de laisser en rade les distraits, rappelons ce que nous disions au départ sur le but d'une analyse financière. C'est, au delà d'un diagnostic statique, d'arriver à prévoir.  Si elle est faite en vue de placements boursiers : la rentabilité financière que peut espérer l'actionnaire.  Si elle est faite en vue d'accorder des crédits : la capacité de l'entreprise de les rembourser aux échéances. Pour ce faire, l'analyse financière n'est pas seulement l'étude des comptes de l'entreprise, en disséquant frénétiquement des chiffres. C'est l'examen d'ensemble de sa situation et de ses perspectives. Comment c'est fait et comment ça marche ? Eh bien, l'analyse financière, ça marche ...sur quatre pattes. Il y a (au minimum), quatre choses à faire : 1. Connaître les arcanes et la situation de l'entreprise Actionnariat (propriété dispersée ou concentrée dans quelques mains ?) et dirigeants, Activités (produits et services), localisation, place sur le marché (clients, concurrents, fournisseurs), Fonctionnement général (production, distribution...), Situation financière : rentabilité, solvabilité, capacités de financement, Comparaison dans le temps (là on passe du statique au dynamique): évolution qu'a connu tout cela sur plusieurs années. Comparaison dans l'espace, autrement dit de ces éléments avec ceux des entreprises similaires. Et surtout, vous vous en doutez, ses forces et faiblesses sur tous ces points. 2. Inventorier les éléments économiques généraux et sectoriels : Conjoncture économique générale, Taux d'intérêts (chose importante pour valoriser les actions), Perspectives des branches d'activités où l'entreprise est présente. 3. Se projeter dans le futur. Ce voyage extra-temporel consiste à élucider, de façon critique, donc pas forcément sur la base de ce qu'annonce l'entreprise (chose tout aussi vraie pour les phases 1 et 2 ci-dessus), les perspectives de l'entreprise : Opportunités et risques, atouts et faiblesses (la fameuse analyse SWOT: strengths, weaknesses, opportunities, threats) Projets, investissements et financements, Prévisions financières : Chiffres d'affaires , coûts et marges, équilibre financier. 4. Valoriser tout cela, à la sortie de l'alambic, en résultat de tous les scénarios d'évolution qui auront été ainsi distillés, pour essayer de déterminer : des prévisions d'évolution des bénéfices le degré d'incertitude de ces prévisions (eh oui, il y a des entreprises à risque, et d'autres plus "visibles"), la valeur économique de l'entreprise, à partir de ces éléments de rentabilité et de risque, puis, en agrémentant le tout de critères boursiers, la valeur boursière potentielle de l'action. 4b. Ou si l'analyse est faîte afin d'accorder un crédit, évaluer la capacité de remboursement de l'entreprise lors des échéances prévues. Nous y reviendrons, bien entendu. Que faire avec tout cela ? Mine de rien, vous voilà déjà à la tête d'une liste de choses à ne pas oublier pour faire cet excitant travail d'analyse. Encore que, même une liste bien plus longue ne pourrait rassembler toutes les questions à se poser. C'est que, dans le monde des entreprises, chacune à des particularités que n'ont pas les autres. Hé oui, comme chez nous, les humains. Un bon analyste financier doit être Moitié moine bénédictin, pour tout inventorier, Et moitié chien policier, pour flairer les trucs bizarres dans les coins obscurs. Et peut-être aussi chien truffier ...pour trouver les gourmandises cachées. La suite de cette rubrique visera à donner des éléments pouvant vous guider sur ces divers aspects, mais en nous centrant quand même sur l'aspect comptable. Ah, vous êtes déçus ? Vous auriez aimé dès cette introduction, non seulement des généralités sur l'analyse tutti frutti, mais aussi quelques petites détails centrés sur l'analyse des comptes ? Allez, c'est d'accord, nous allons rentrer dans cet aspect dès maintenant, toujours prêt à combler vos voeux, non ne me remerciez pas, c'est normal entre copains. Et là, une autre chose à ne jamais oublier: une entreprise est un monde en mouvement ! Disons tout de suite que l'un des secrets de l'analyse des comptes, c'est qu'elle soit dynamique. Donc qu'elle porte sur l'évolution des dernières années. Car c'est là que vous pourrez vous poser des questions) du genre : Tiens, pourquoi les dettes augmentent plus vite que les capitaux propres ? C'est une bonne stratégie pour financer le développement ? Ou bien on va dans le mur ? Pourquoi diable les stocks et les créances sur clients augmentent plus vite que les ventes ? Ya des nanars invendus ? Des surévaluations de stocks ? De grosses ardoises de clients ayant du mal à payer ? Génial, les bénéfices augmentent de 18 % ! D'accord, mais les ventes de 26 %. Ah ben oui, c'est que les coûts augmentent de 32 %. Dîtes, ni vu ni connu, les marges se ratatinent ! N'y aurait-il pas des problèmes de productivité ? Ou un forcing sur les ventes avec des baisses de prix face à une concurrence féroce ? Distinguer les entreprises myopes de celles qui repèrent les opportunités Les goûts évoluent, les techniques changent. OK, le monde tourne, en voilà une nouvelle, direz-vous ! Oui, mais, derrière cette banalité se cache une surprise, elle à peine croyable. Le plus souvent, z'allez pas le croire, c'est souvent que les entreprises de l’ancienne industrie menacée dédaignent d'exploiter ces changements. Cette arrogance, myopie, ou timidité, laisse le champ libre à d'autres. Exemple: les matériaux composites, ignorés des aciéries, de profundis, devinrent ainsi le lot des chimistes, alléluia. C'est là que des envahisseurs, des aventuriers profitent du sommeil des monarques installés pour tenter de s'emparer de leur royaume en s'introduisant subrepticement par les souterrains. Ces attaquants furtifs sont de deux sortes: soit des pionniers sortis de nulle part, soit des affaires déjà existantes, mais situées dans un secteur d'activité parallèle. Pourquoi cette myopie chez ces ex-championnes ? Elles sont prisonnières de leurs racines naturelles (toujours se méfier des racines, on n'est pas des légumes !), et notamment de : Leurs types de compétences, souvent antagonistes des nouvelles techniques et méthodes qui deviennent nécessaires Leurs investissements lourds restant à amortir, qu'il faudrait pourtant mettre à la ferraille pour faire d'autres choses autrement Ca, c'est l'aspect rationnel, bien qu'il soit à courte vue. Mais de plus certains blocages mentaux interviennent Elles sont victimes du quasi général délai de percolation / émergence de toute nouveauté, C'est le cas notamment s' il s'agit de "signaux faibles" vis à vis desquels il faut une forte curiosité et un grand esprit d'anticipation et d'initiative pour éviter la "sous-réaction", Leurs dirigeants sont tenues par leurs engagements psychologiques et ancrages mentaux, Ils sont enfermés dans leurs croyances, habitudes et schémas de pensée traditionnels, d'où une "sous-réaction", Courage, montons encore d'un cran : leur dissonance cognitive s'abrite derrière des rationalisations mentales, Celles-ci consistent à prétendre que leurs vielles productions ou tout simplement leur façons de faire, restent promises à un avenir aussi serein que brillant. Glissez négligemment cette dernière phrase, d'un trait sans respirer, dans vos conversations, et vous commanderez un certain respect. Le tableau des questions à se poser (*) Le but de ce petit pense-bête - excusez le terme, il concerne tout autant l'auteur :) - uploads/Finance/ cours-fg.pdf

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  • Publié le Jui 06, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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