COFEB / PROMOTION INTERNE 2009/2010 MONNAIE ET FINANCEMENT DE L’ECONOMIE Dr ADA

COFEB / PROMOTION INTERNE 2009/2010 MONNAIE ET FINANCEMENT DE L’ECONOMIE Dr ADAMA DIEYE PROPOS LIMINAIRES - Place prépondérante de la monnaie de la monnaie dans les économies modernes : elle est au cœur de tous les mécanismes économiques :  directement au travers les actes économiques : en tant que consommateurs (achats de biens et services), en tant que travailleurs (rémunération en monnaie ;  indirectement au travers tout un ensemble d’informations économiques quotidiennement traités : taux d’inflation, principaux agrégats macroéconomiques (PIB, Consommation finale, Investissement), informations dont le calcul présuppose l’existence de la monnaie. En somme, contrairement à une position trop longtemps répandue selon laquelle elle serait un voile qu’il suffirait de lever pour voir la réalité des phénomènes, la monnaie doit être traitée comme partie intégrante de toute étude économique → « il n’est d’économie que de monétaire » - dans l’UEMOA, le financement de l’économie est certainement une des questions de politique économique les plus débattues : en témoigne la tenue, ces dernières années, dans tous états membres de l’Union, de concertations nationales sur cette question ; - plus récemment, au plan international, au cœur de la crise financière mondiale, la question du crédit bancaire (au début facteur amplificateur de la crise, une des solutions majeures de sortie de la crise) . OBJECTIF DU COURS : définir le concept de monnaie, ses formes, sa mesure analyser les mécanismes fondamentaux de la monnaie et les modalités par lesquelles le financement de l’économie peut être opéré ;  en conséquence, les aspects monétaires internationaux et les questions théoriques et pratiques de politique monétaire ne seront pas abordés dans cette partie, mais plutôt prochainement en cours de filières. PLAN DU COURS DE MONNAIE ET FINANCEMENT DE L’ECONOMIE Le cours se déroulera sur 30 heures : 24 heures de cours (6 séances de cours de 4 heures), 2 séances d’exposés de 3 heures. Une séance d’évaluation de 3 heures clôturera le cours. Les thèmes abordés pendant ces 6 séances sont les suivants : Chapitre 1 – Définitions, formes et mesures de la monnaie - les définitions de la monnaie - les formes et mesures de la mesure - la monnaie dans l’économie Chapitre 2 – L’offre de monnaie - les mécanismes de création monétaire - les relations entre la banque centrale et le système bancaire Chapitre 3 – La demande de monnaie - les déterminants - les mécanismes Chapitre 4 – le financement de l’économie - le financement par les institutions financières  l’intermédiation financière  le système financier - le financement par les marchés  le marché monétaire  le marché financier Chaque séance se déroulera selon la séquence suivante:  Etape 1 – Présentation magistrale de la leçon retenue pour la séance ;  Etape 2 – – Pause suivie de discussions et éclaircissements ; L’animation du cours mobilisera respectivement :  Un support de la séance remis à l’avance aux stagiaires ;  Des notes de lecture sur la base de la bibliographie recommandée ;  Présentation du cours par vidéo-projection ; Pour l’organisation des séances d’exposés, l’effectif sera divisé en trois groupes de travail qui auront à traiter chacun un des thèmes proposés ci-dessous THEMES DES EXPOSES : Sujet 1 – L’inflation. Sujet 2 – La finance décentralisé dans l’UEMOA Sujet 3 – La problématique du financement de l’économie dans l’UEMOA ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE : BCEAO : diverses publications DELAPLAGE Marie, et Financement de l’Economie Monnaie – Dunod, 2006. OTTAVJI Christian, Monnaie et Financement de l’Economie – Hachette, 2007. VIVIEN LEVY-GARBOUA et BRUNO WEYMULLER, Macroéconomie contemporaine – Economica, 1981 GREGORY N. MANKIW, Macroéconomie – Nouveaux Horizons, 1999 EUGENE A. DIULIO, Macroéconomique cours et problèmes – Schaum, 1978 CHRISTIAN DE BOISSIEU, les Systèmes Financiers : Mutations, crises et régulation – Economica, 2004 ALAIN BEITONE, ANTOINE CAZORLA, CHRISTINE DOLLO, ANNE MARY DRAI, Dictionnaire des Sciences économiques – Armand Colin 2001 CHAPITRE 1 – DÉFINITIONS, FORMES ET MESURES DE LA MONNAIE 1. DÉFINITIONS DE LA MONNAIE Théories très diverses à propos de la monnaie. Première esquisse de définition, (à caractère essentiellement juridique) la monnaie définie comme instrument d’échange permettant l’achat immédiat de tout bien (service ou titre) sans coût de recherche ni coût de transaction et conservant sa valeur entre deux échanges. Dans le prolongement de cette définition, trois approches principales repérées pour préciser le concept de monnaie : - approche historique et institutionnelle - approche fonctionnelle - approche essentielle 1. 1. approche historique et institutionnelle nature institutionnelle de la monnaie perceptible dans les systèmes actuels de système bancaire hiérarchisée et réglementée par la puissance publique, avec au sommet de la pyramide une banque centrale qui a le monopole d’émission des pièces et billets et qui de ce fait se trouve investie d’une responsabilité sociale : assurer la régulation de la quantité de monnaie dans l’économie ; nature éminemment sociale de la monnaie, son existence reposant sur la confiance qu’ont les agents économiques dans les institutions qui l’émettent. Dans cette optique, la monnaie peut être perçue comme une règle sociale reposant sur à la fois sur une convention (une acceptation spontanée de la règle monétaire) et sur une institution (autorité supérieure, qui permet de faire fonctionner la règle monétaire sur des principes de souveraineté et de hiérarchie) bref aperçu de l’évolution historique de la monnaie : tendance générale de l’évolution monétaire, serait celle d’une dématérialisation croissante de la monnaie, selon une perspective historique unilinéaire. Ladite monnaie serait l'instrument fondamental, de l'amélioration des échanges depuis le troc originel. Epoque Inventions Norme monétaire base de la valeur Préhistoire lingots de métal Antiquité marchandises ( sel, huile, blé, bronze, électrum... ) emploi sous forme de marchandises VIIème av J.C pièces de métal ( avec poinçon ) en Lydie ( Asie mineure ) 14°siècle billet à ordre (chèque ) 1656 Billets (banque de Suède) jusqu’à la fin Métaux précieux ( or et rareté des métaux 18°s argent ) 19°siècle monnaie-papier ( billets de banque convertibles et virements ) confiance et convertibilité 20°siècle Billets, inconvertibles , monnaie scripturale Confiance dématérialisation 21°siècle Billets, monnaie scripturale, autres ? 1. 2. approche fonctionnelle approche la plus couramment développée en économie monétaire qui définit la monnaie par ses fonctions ; les supports monétaires ont en commun : - leur divisibilité, ils permettent de mesurer petites et grandes valeurs ; - leur validité, leur valeur intrinsèque est universellement reconnue; - leur durabilité, leur durée de vie dans le temps garantit la conservation du pouvoir d’achat. Fonctions de la monnaie : - unité de compte (ou étalon de valeur) (divisibilité) : elle permet de mesurer les valeurs grande et petites : tous les prix sont exprimés sous la forme d’une quantité de monnaie. Chaque marchandise en l’absence d’unité de compte, verra sa valeur définie, en fonction de la quantité de chacune des autres marchandises, qu’elle peut représenter : on est ici en présence de valeurs relatives. Par exemple, considérons un ensemble de 6 biens, A, B, C, D, E, F. En régime de troc, le nombre de combinaisons possibles est de 15 : A/B A/C A/D A/E A/F B/C B/D B/E B/F C/D C/E C/F D/E D/F E/F En l’absence d’étalon commun à tous les biens, l’évaluation de toutes les valeurs relatives, constitue un obstacle insurmontable ; ainsi dans le cas où l’on a 40 biens à évaluer, cela signifie 780 combinaisons possibles ( formule générique pour n biens n (n-1)/2 prix. Avec un bien comme étalon en lui donnant la valeur 1, le nombre de combinaisons est de n-1(40-1=39) prix ; - intermédiaire des échanges (acceptabilité) : elle permet donc de rompre le troc en fractionnant l’échange en deux temps (bien contre monnaie, puis monnaie contre bien) ; - réserve de valeur (durabilité) : la monnaie peut être conservée avant d’être échangée contre un autre produit dans le futur. Fonction remplie grâce à deux caractéristiques : liquidité et absence de risque de perte de capital (sans perte de valeur dans l’hypothèse d’une inflation nulle) . 1. 2. approche essentielle La monnaie n’est plus conçue comme un bien parmi tant d’autres, mais comme une réalité sociale. Plusieurs approches (voir encadré ci après), notamment : La monnaie rapport social : mode de socialisation du travail : les productions individuelles ne peuvent être mises en relation que par l’intermédiaire d’un équivalent général ; La monnaie symbole d’identification à une communauté politique parce que reposant sur le pouvoir souverain de l’Etat : caractère politique ; La monnaie est une institution fondatrice de la société marchande qui permet de socialiser la violence (cf M. AGLIETTA et A. ORLEANS, la violence de la monnaie 1982) ; NOTE DE LECTURE SUR L’APPROCHE ESSENTIELLE DE LA MONNAIE René GIRARD ( 1923- ), philosophe français vivant aux Etats-Unis et qui a enseigné à l'Université Stanford de Californie, a donné une explication universelle du fonctionnement social. D'aucuns le tiennent pour un penseur de la puissance d'un FREUD, ou d'un MARX, avec "la vérité en plus". Selon lui, le problème fondamental auquel est confronté tout ordre social, est la canalisation de la violence, née du désir mimétique d'appropriation. En effet, l'homme est uploads/Finance/ cours-monnaie-cofeb.pdf

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  • Publié le Sep 02, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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