Psychosociologie économique Introduction : rationalité et comportement économiq

Psychosociologie économique Introduction : rationalité et comportement économique Comment peut-on construire une théorie de la Société / de l’économie comme science ? Une seule hypothèse indispensable : l’hypothèse de rationalité = même si on sait que les individus peuvent être rationnels, la rationalité n’est pas un comportement réaliste dans la réalité. Depuis Hobbes, les individus répondent à un principe de ratio (= raison ou mesure) ce qui est à la fois un principe de rationalité et un principe de mesure. Comment rendre compte de l’activité des individus ? grâce à la rationalité. Cela remonte à l’époque d’Aristote (4ème siècle avant J-C). Aristote pose les bases de la pensée de la Société en écrivant l’Ethique à Nicomaque où il définit ce que les économistes ont appelé la rationalité. Principe : on pose une fin (= objectif = fonction objective), on examine les moyens qu’on a ; s’il y a plusieurs moyens alternatifs, on choisit le meilleur moyen qui donne la réalisation la + facile et la meilleure. Au milieu du 20ème siècle, Lionel Robbins (1932) écrit « An Essay on the nature and significance of Economic Science » qui donne une définition canonique de la rationalité : l’économie est « la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre des fins et des moyens rares à usage alternatif. » L’économie va s’intéresser à la relation entre une fin donnée et des moyens à usage alternatif. Depuis le début du 20ème siècle, cette définition où l’économie repose, commence à être mise en question, en 1er temps de manière large par le sociologue Max Weber (1864-1920). Il critique cette définition en disant qu’il y a plusieurs types de rationalité (2) et plusieurs manières d’expliquer les comportements (4). 2 types de rationalité : • Idéal – type = type – idéal = figure abstraite décrivant un type de comportement = caricature donnant une idée du trait dominant socialement • On ne s’intéresse qu’aux comportements signifiants socialement A partir de ces 2 précautions, Weber propose 4 définitions/4 manières d’expliquer les comportements : • Activité appelée Zweckrationalität = rationalité en finalité = activité rationnelle née de la confrontation entre (des moyens et des fins) ET entre (des fins et les conséquences pouvant en découler). Le 1er comportement désigne des actions instrumentales tournées vers un but utilitaire (= comportement de l’homo economicus = consommation/production économique). Les moyens n’ont de sens que sur les valeurs. • Activité Wertrationalität = rationalité en valeur et rationalité au valeur déterminant une action sociale par une croyance dans la valeur intrasèque (= propre) d’un acte déterminé. Il n’y a pas qu’une forme de rationalité mais une autre sur les valeurs. Ici, les valeurs n’ont de sens qu’à l’aide des moyens. • Comportement affectif = les actions ne sont déterminées que de manière affective. • Comportement traditionnel = les actions déterminées de manière traditionnelle se font au nom de rituels, d’habitudes, de coutumes, à une forme de représentation de légitimité traditionnelle. Il ne s’agit pas là d’une rationalité de valeur. C’est un comportement qui réside sur la manière de faire. Ces rituels correspondent à la façon traditionnelle de se comporter. Exemple : les manières de politesse Chapitre I Quelques jalons théoriques I Leçons des Classiques A Rationalité et coordination : « la Fable des abeilles » de Bernard Mandeville ; Adam Smith et la main invisible Ce qui permet à l’économie de se développer comme discipline autonome, c’est l’hypothèse de rationalité : le 1er texte à cet égard est une fable écrite par Bernard Mandeville : « Fable des abeilles, vices privées, bénéfices publics » qui rend indépendant le raisonnement économique du raisonnement moral. (1714) 2 morales : • Morale religieuse = principe d’économie, d’épargne • Morale économique = + les gens consomment, + la Société est riche ; ce qui est considéré comme immoral peut conduire à un enrichissement de la Société ; d’où « vices privées, bénéfices publics ». Ce principe de rationalité revient à un principe d’intérêt. Adam Smith publie en 1976 : « La Recherche sur l’origine des Nations ». D’après lui, ce qui fait fonctionner le marché, ce n’est pas la bonté des agents, c’est l’intérêt de ces agents à vendre leurs produits aux consommateurs. Il construit une théorie sur la coordination sociale des agents en se basant sur le théorie de la rationalité. Ce n’est pas seulement un principe d’intérêt. Cette idée de principe d’intérêt individuel est reprise par l’ensemble des Classiques (Ricardo, Mill, Say). B. Rationalité et calcul : le « felicific calculus » de Jeremy Bentham L’auteur qui va creuser ce principe est un juriste anglais : Jeremy Bentham. Fondateur d’une doctrine qui va théoriser le principe d’intérêt : c’est l’utilitarisme, fondement de base des théories classiques. Elle se décrit en 2 volets : 1er volet : principe d’utilité individuelle se déclinant sous la forme d’un calcul des peines et des plaisirs (« felicific calculus ») ; l’idée est que lorsque les individus agissent, ils cherchent à maximiser leurs plaisirs et minimiser leurs peines. Ce principe est posé comme comportement économique de base. C’est ce que Mill nommera comme « l’homo economicus », l’individu économique, rationnel cherchant à maximiser ses plaisirs avec un coût minimum. Il s’agit de découper les comportements humains complexes. • Bentham va montrer qu’il y a un lien entre la monnaie et l’utilité que les individus éprouvent par un calcul. • L’utilité est faite d’un certain nombre d’éléments. Elle peut être calculée à partir d’un certain nombre de plaisirs de base et d’unités de compte. Tous les plaisirs qu’éprouvent les individus, on peut les définir à partir de plaisirs fondamentaux (amitié, méchanceté). Bentham liste les plaisirs et les peines ; et les classe selon 4 caractéristiques : intensité d’un plaisir ou d’une peine = multiplication d’une unité de base par le degré d’insensibilité ; la durée ; la probabilité / incertitude et le caractère proche ou éloignée dans le temps. L’auteur définit ensuite des unités de compte : unités d’intensité et unités de mesure qui correspondent aux circonstances. 2ème volet : principe du « + grand bonheur pour le + grand nombre » Définition de la notion d’unité collective = somme des unités individuelles sur la base d’un principe de pondération, appelé « chacun compte pour un, personne ne compte pour + d’un ». C’est une manière de compter le bonheur. C. Rationalité et incertitude : la psychologie de l’entrepreneur Cela sert de base à la théorie du consommateur. Apparition de la notion de l’entrepreneur. Psychologie de l’entrepreneur relève d’une autre logique que celle du consommateur. Richard Cantillon (1690 – 1734 ) : « L’essai sur la nature du commerce en général » (1755) ; 1er ouvrage où on distingue une différence entre la rémunération des salariés et celle de l’entrepreneur. Les salariés ont des gages certains alors que les entrepreneurs ont des gages incertains. L’idée centrale est que ce qui caractérise l’entrepreneur est qu’il prend des risques (et fait des projets). L’entrepreneur achète des heures de travail, des matières premières à un prix certain mais il va vendre ses produits à un prix incertain. S’il réussit son coup, il va avoir + qu’un profit normal et inversement. Association de rationalité de l’entrepreneur avec la prise de risques constitue le 2ème fondement des réflexions classiques. Smith définit l’entrepreneur comme un « projector », c’est-à-dire un faiseur de projets. C’est celui qui sort du circuit de production. II. Psychologie et économie à la fin du 19 ème siècle On prend l’utilité comme fondement de la théorie de la valeur et des prix. On se réintéresse à la psychologie économique. L’explication des prix d’équilibre passe par une référence à l’utilité. 2ème considération : on s’intéresse à l’utilité afin de comprendre la loi de l’offre et de la demande. Il faut justifier le fait que la courbe de la demande est une certaine allure : on invoque alors le principe de l’utilité marginale décroissante. ARationalité et utilité marginale décroissante : Loi de Weber – Fechner Dernier 1/3 du 19ème siècle : passage d’une économie classique à une économie marginaliste. 1870 : économie marginaliste (Walras, Jevons, Menger) introduit le raisonnement à la marge. Principe d’utilité marginale = on considère que l’utilité de la dernière unité consommée tend à diminuer. De même, la productivité des facteurs de production décroît. Cette idée a été critiqué par Max Weber qui considère que certains biens sont tout le temps consommés. Ce principe est nécessaire pour utiliser le principe de l’offre et de la demande car la demande doit nécessairement diminuer pour qu’il y ait un équilibre entre les 2 courbes. Weber et Fechner, ces 2 économistes psychophysiologiques énoncent : « la sensation est une fonction logarithmique du stimulus.» Loi de Weber – Fechner = + l’intensité d’une stimulation est élevée, + l’utilité totale tend à augmenter et + l’utilité marginale tend à diminuer. A. Vilfredo Pareto : ophélimité, préférences révélées et optimum Comment se débarrasser du calcul des peines et des plaisirs de Bentham ? La réponse se trouve avec le successeur de Walras, de l’école uploads/Finance/ cours-psychosociologie.pdf

  • 22
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jul 22, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.2439MB