Mars 2016 Décomposition de la compétitivité structurelle du Maroc : Marges inte

Mars 2016 Décomposition de la compétitivité structurelle du Maroc : Marges intensives et extensives de nos exportations En Hommage à notre regrettée Madame Ilham HAGGOUCH 2 Hommage à notre regrettée Madame Ilham HAGGOUCH La DEPF a perdu en notre collègue Madame Ilham HAGGOUCH une collaboratrice précieuse, dévouée et de grande qualité qui a su mettre sa compétence professionnelle et sa nature généreuse au service du développement et du rayonnement de la Direction. Plusieurs percées analytiques de la Direction n’auraient été possibles voire concevables sans des contributions déterminantes, notamment en termes de modélisation, que la défunte a conduit avec brio au sein de la division de la modélisation. Elle a ainsi ouvert la voie à une meilleure compréhension des enjeux et des impacts possibles de grandes réformes telle celle du système de compensation… La DEPF tient, à travers cette publication, à lui rendre hommage et à saluer l’honnêteté intellectuelle qui a toujours sous-tendu ses apports avec l’engagement d’en perpétuer l’esprit et d’en irriguer l’intelligence collective de ses équipes qui resteront attachés à l’éthique du travail dont elle constituait un exemple au sein du Ministère de l’Economie et des Finances. Que son âme repose en paix. Mohamed Chafiki Directeur des Etudes et des Prévisions Financières 3 Sommaire Analyse de la compétitivité structurelle du Maroc à travers la méthode « constant market share analysis » ........................................................................... 6 Compétitivité hors prix des exportations marocaines : esquisse de la qualité des produits des secteurs phares .............................................................. 26 Dynamique des exportations marocaines : marges intensives et extensives ............................................................................................................................ 42 La balance en emplois des échanges extérieurs au Maroc ......................... 51 4 Préambule Dans un environnement international de plus en plus complexe, le Maroc a engagé plusieurs réformes en vue de réussir son intégration dans l’économie mondiale ; l’objectif étant de renforcer son potentiel compétitif global et de prendre la mesure de la dynamique d’émergence en cours dans notre pays et des défis qu’elle pose. Une émergence appelée à être renforcée et pérennisée en accélérant la diversification de l’économie et en conduisant une nouvelle dynamique d’investissement et de réformes favorable à son développement économique et social. En effet, le Maroc s’est engagé dans un processus de libéralisation graduelle de son commerce extérieur à travers son adhésion à l’OMC dès 1995 et la signature de plusieurs accords de libre- échange avec l’Union européenne, les Etats-Unis, la Turquie, les pays de l’Accord d’Agadir et d’autres pays arabes et africains. Des efforts considérables ont été, également, fournis en faveur de la promotion du commerce extérieur illustrés, notamment par l’adoption du code du commerce, l’amélioration continue de l’environnement des affaires, l’adoption de plans sectoriels structurants visant à accompagner ce processus d’ouverture et à garantir un meilleur repositionnement du Maroc sur des chaînes de valeur mondiales en pleine restructuration. Ce processus s’est accompagné, ces dernières années, par une transformation structurelle du tissu productif national à la faveur d’une croissance économique plus forte, diversifiée et moins volatile que par le passé grâce à la dynamisation de certains secteurs traditionnels (agriculture, BTP, Commerce, Transport,…) et l’émergence de nouveaux métiers à fort potentiel de croissance (offshoring, aéronautique, automobile,…). Cette évolution a été marquée par une diversification spatiale des sources de la croissance grâce à une contribution de plus en plus affirmée de nouvelles régions à la création des richesses (Tanger Tétouan, Marrakech Al Haouz,…). Dans ce contexte macro-économique favorable, l’ouverture de notre économie a, certes, permis de réaliser des avancées significatives en matière de renforcement des échanges, d’attraction des investissements directs étrangers et de modernisation du tissu productif national ; cependant, elle a mis à rude épreuve la capacité de notre pays à atteindre le niveau adéquat pour affronter la concurrence mondiale et ce, en raison de la persistance de plusieurs fragilités structurelles. Il s’agit en particulier du dynamisme limité de l’offre exportatrice nationale, sa concentration sur quelques produits et sur quelques marchés, une forte dépendance aux importations incompressibles, la prédominance de produits à basse technologie et à forte intensité en ressources naturelles et en main-d'œuvre conjugués à une faible qualification de la main d’œuvre et de la productivité comparativement à des pays concurrents particulièrement asiatiques. L’émergence de nouveaux relais de croissance dans les industries à haute valeur ajoutée à l’exportation, notamment la construction automobile et l’aéronautique tendent, cependant, à pondérer ce constat et à ouvrir de nouvelles perspectives. Une relative montée en gamme et un positionnement en avantage qualité de nos produits sur le marché international commencent à s’affirmer et ouvrent de nouvelles perspectives de progrès au développement des exportations marocaines. C’est dans ce contexte que la Direction des Etudes et des Prévisions Financières s’est essayée à explorer le potentiel d’exportation de l’économie nationale, sa compétitivité et les enjeux posés en termes de prix, de qualité, d’emploi et de marges intensives et extensives. A la faveur d’approches méthodologiques rénovées, quatre angles d’analyse ont été privilégiés : 1. Analyse de la compétitivité structurelle du Maroc à travers la méthode « Constant Market Share Analysis » : cette étude procède à une décomposition, selon la méthode algébrique "Constant Market Share Analysis (CMSA)", des parts de marché en quatre facteurs : l'effet compétitivité, la spécialisation géographique, la spécialisation sectorielle et l'effet d'adaptation à la demande mondiale. Après avoir présenté l’approche méthodologique, l’étude 5 analyse l’évolution de la part de marché du Maroc au niveau global et sectoriel et les résultats de la méthode de décomposition de la variation de la part de marché du Maroc. 2. Compétitivité hors prix des exportations marocaines : Esquisse de la qualité des produits des secteurs phares : Ce travail se propose d’appliquer une mesure alternative non économétrique, basée sur la théorie des préférences révélées du consommateur, développée par Aiginger, pour étudier la position compétitive du Maroc et celle d’un échantillon de pays concurrents1. L’étude présente l’évolution et l’analyse de la structure et du profil des exportations marocaines entre 1998 et 2014 et la méthodologie adoptée pour l’appréciation de la qualité des exportations des principaux secteurs. Les résultats sous forme d’une typologie des exportations des produits phares du Maroc et des pays de l’échantillon selon leurs performances en termes de compétitivité qualité et de compétitivité prix sont ensuite analysés. 3. Marges intensives et extensives des exportations marocaines : Cette étude propose d’analyser le potentiel de croissance des exportations marocaines et de mettre en exergue l’impact des échanges extérieurs sur le marché du travail au cours de la période 1998-2014. Il s’agit, dans un premier temps, de vérifier si la croissance des exportations marocaines s’est faite à la marge intensive (accroissement des exportations de biens classiquement vendus à des marchés déjà explorés) ou à la marge extensive (nouveaux flux d’échanges de nouveaux produits et/ou vers de nouveaux marchés). La démarche retenue, pour déterminer la part de ces deux marges s’inspire de l’approche adoptée par la Banque Mondiale et se base sur les données fines du commerce extérieur selon la nomenclature du Système Harmonisé à 6 chiffres (SH6). L’examen microéconomique des flux commerciaux entre le Maroc et ses partenaires permettrait l’identification des différentes sources de la dynamique des exportations. 4. Balance en emplois des échanges extérieurs : Cette étude se propose d’estimer, et à titre d'approximation, la balance en emplois des échanges extérieurs. En pratique, il s’agit d’appliquer la technique des contenus en emplois des échanges inspirée des travaux de Leontief, tout en distinguant deux sous-périodes 1999-2007 et 2008-2013 afin de mettre en exergue l’impact de la crise économique et financière internationale sur la situation du marché du travail au Maroc. L’impact est évalué ici en termes de pertes et de créations d’emploi occasionnées pas les échanges commerciaux et qui seront récupérables ou destructibles respectivement en cas de suppression des flux de ces échanges à l’import et à l’export. Cela permettrait l’estimation d’une balance en emplois des échanges extérieurs qui n’est que le solde du contenu en emplois des exportations et des emplois qui seraient créés sur le territoire national en cas de substitution des importations par une production nationale. Mohamed Chafiki Directeur des Etudes et des Prévisions Financières 1 L’échantillon de pays comprend : l’Espagne, la Tunisie, la Turquie, l’Egypte, la Roumanie, le Mexique, la Chine et l’Inde. Analyse de la compétitivité structurelle du Maroc à travers la méthode « constant market share analysis » Dans un contexte mondial fortement concurrentiel et en perpétuelle mutation, la recherche de la compétitivité constitue un souci majeur et permanent. Au niveau macroéconomique, la compétitivité d'une économie nationale désigne la capacité de son secteur productif à satisfaire la demande intérieure et étrangère, de fait, les parts de marché relatives à l'exportation sont souvent utilisées comme indicateur de la compétitivité commerciale d'un pays.. L’analyse de cet indicateur pour le cas du Maroc montre une quasi-stagnation au cours de la dernière décennie autour de 0,13%, alors que certains pays concurrents ont amélioré leurs performances à l’export durant cette période. C’est le cas de l’Egypte qui a vu sa part de marché mondial croître entre 2000 et 2014 de 0,08% à 0,19%, de la Turquie (de 0,4% à 0,9%), de la Pologne (de 0,5% à 1,1%), du Brésil (de 0,9% uploads/Finance/ decomposition-competitivite.pdf

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  • Publié le Oct 13, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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