pandémie a clairement démontré que les mécanismes d’assurance classiques ne peu

pandémie a clairement démontré que les mécanismes d’assurance classiques ne peuvent pas couvrir les risques systémiques. L’innovation est un élément déterminant pour l’avenir de l’assurance, qu’elle soit classique ou inclusive. Assurance inclusive, nouveaux risques émergents, impacts de la pandémie sur le secteur, mesures de soutien, digitalisation… Tour d’horizon des sujets chauds du secteur des assurances avec Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance. Propos recueillis par Y. Seddik Finances News Hebdo : La 7ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l’assurance se tient sous le thème «Inclusion en assurance et résilience aux pandémies». Pourquoi le choix de cette thématique ? Mohamed Hassan Bensalah : Bien que notre pays affiche un taux de pénétration de l’assurance d’environ 3,8% du PIB, le plaçant à la tête des pays arabes et parmi les plus avancés en Afrique, il n’en demeure pas moins qu’une partie importante de la population marocaine et des agents économiques, souvent les plus faibles, demeurent sans couverture. L’assurance peut apporter une réelle valeur ajoutée, en rendant les ménages plus résilients et en favorisant l’activité entrepreneuriale. Par ailleurs, après la crise sanitaire de la Covid-19, nous ne pouvions faire l’impasse lors de cette 7ème édition sur l’impact des pandémies sur notre industrie. Cette crise sanitaire marque un tournant pour les assureurs et nous devons en tirer les bonnes leçons pour mieux nous préparer à l’émergence de nouveaux risques de cette ampleur. F.N.H. : Justement, quels sont les défis qui attendent les assureurs face à l’émergence de ces nouveaux risques ? M. H. B. : Effectivement, de nouveaux risques apparaissent sous l’effet du changement climatique, de la cybercriminalité ou encore à cause d’actes terroristes. Ces risques, d’un genre nouveau, bouleversent l’assurance, en poussant les limites des modèles statistiques et actuariels que nous avons l’habitude d’utiliser. Notre industrie doit se réinventer et faire évoluer certains de ses paradigmes. La pandémie de la Covid-19 nous a clairement démontré que les mécanismes d’assurance classiques ne peuvent pas couvrir les risques systémiques, ni amortir leur impact financier. L’un de nos principaux défis aujourd’hui consiste à répertorier ces risques, à les étudier et à construire des modèles de couverture capables de protéger les individus et les organisations, sans mettre en péril l’équilibre de notre secteur. F.N.H. : Comment le sujet de l'assurance inclusive est-il perçu par la FMSAR ? Quelle est son importance en ces temps de crise économique ? M. H. B. : Comme vous le savez, conformément aux hautes instructions royales, notre pays s’est doté d’une stratégie nationale d’inclusion financière, qui comporte un volet important dédié à l’assurance. Notre Fédération s’est mobilisée aux côtés de l’ACAPS afin de mettre en place une feuille de route pour le secteur. Les compagnies ont conçu une offre de produits diversifiée, avec des conditions de souscription et de couverture extrêmement simplifiées. Des expériences significatives ont déjà démarré et elles ont rencontré un franc succès. Mais pour pouvoir toucher le plus grand nombre, nous devons explorer d’autres canaux de distribution, en soutien aux réseaux classiques. Les enjeux de l’assurance inclusive n’ont jamais été autant d’actualité, compte tenu de l’ampleur de la crise socioéconomique que nous vivons. Notre objectif est de couvrir très rapidement des centaines de milliers de nos concitoyens pour leur offrir des filets de sécurité face à certains risques prioritaires. F.N.H. : L'innovation et le digital se sont révélés comme éléments clés dans cette crise. Quels rôles auront-ils pour accélérer la généralisation de l’assurance inclusive ? M. H. B. : Il est vrai que cette crise a contribué à accélérer certains projets digitaux. Elle nous a surtout permis de constater à quel point les entreprises d’assurance au Maroc sont agiles et capables de se réinventer rapidement, et nous pouvons en être fiers. Elles ont réussi en un temps record à mettre en place les outils nécessaires pour assurer la continuité de nos services, malgré les mesures restrictives, sans pour autant altérer leur qualité de service, ni leur efficacité opérationnelle. Pour revenir à votre question, Il faut savoir qu’en matière d’inclusion financière, les plus belles expériences internationales sont en général basées sur des process disruptés et innovants, avec un fort contenu digital. L’innovation est un élément déterminant pour l’avenir de l’assurance, qu’elle soit classique ou inclusive, et nous en sommes conscients. C’est un sujet qui fait partie des priorités de notre secteur et que nous abordons systématiquement à chaque édition du RDV de Casablanca de l’assurance. F.N.H. : Les mesures de soutien déployées ont-elles été suffisantes, surtout pour les agents et courtiers en assurances ? M. H. B. : Face à cette crise générale, notre secteur se devait de participer à l’effort national pour combattre la pandémie et atténuer ses répercussions. Des mesures spécifiques ont également été adoptées en faveur de nos assurés et nos partenaires. Les compagnies ont mis en place des actions de soutien aux agents et courtiers les plus fragiles pour leur permettre de passer le cap et traverser ces moments difficiles. Au terme de l’année 2020, nous avons constaté avec satisfaction une résilience assez forte de l’assurance Non-vie, avec une légère croissance des primes émises. Cela démontre que nos agents et courtiers ont réussi pour la plupart à maintenir leur chiffre d’affaires. Le problème s’est posé par ailleurs au niveau du recouvrement, particulièrement auprès des secteurs les plus impactés. Il faut toutefois redoubler d’efforts et rester vigilant, car nous ne sommes pas totalement sortis de la crise et, honnêtement, comme tout le monde, nous n’avons pas de visibilité sur une reprise normale de l’activité économique. Du 15 au 18 février 2016, la FANAF (fédération des sociétés d’assurance africaines) se réunit dans le cadre de sa 40e assemblée générale. Cet événement est l’occasion pour les principaux acteurs africains du secteur de se pencher sur le rôle de l’assurance dans l’émergence des économies africaines. Cette année, nos experts Deloitte se joignent à l’événement et animent le débat sur le thème de la transformation digitale de l’assurance en Afrique. Dans un marché qui rassemble une centaine de millions d’habitants et où le marché informel prend le pas sur une culture de l’assurance quasi inexistante, le secteur peine à s’imposer. Pourtant, l’émergence d’une classe moyenne et l’adoption massive de la téléphonie mobile sur le continent annoncent autant d’opportunités à saisir que de défis à relever. C’est dans ce contexte que s’insèrent le digital et la Big data, deux leviers de transformation qui risquent de bouleverser le secteur et son modèle opérationnel dans ce marché si particulier qu’est l’Afrique. Le digital est en voie d’impacter toute la chaîne de valeur et, côté assureur, réussir sa transformation digitale est un prérequis pour s’adapter aux nouveaux comportements et attentes des clients. Mohamed Ali Jebira, Associé Conseil en services financiers, interviendra mercredi 17 février lors d’une présentation sur les enjeux de la digitalisation du secteur des assurances en Afrique. Quelles opportunités les assureurs peuvent-ils saisir ? Quelles sont les freins à surmonter ? Dans quel contexte le secteur évolue-t-il ? ’accélération de la digitalisation dans le domaine de l’assurance suite à la crise a créé plusieurs opportunités de développement pour ce secteur. Mais de nouveaux défis ont émergés, nécessitant une adaptation de la réglementation, d’après des experts intervenants lors de la 7ème édition du Rendez-vous de l’assurance. Un peu plus d'un an après le déclenchement de la pandémie, la place du digital dans l’amélioration de l’inclusion en assurance et pour dépasser les contraintes de la crise de la Covid a été abordée par des experts du secteur lors d’un panel organisé dans le cadre de la 7ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance. Cet évènement, organisée par la Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance (FMSAR), s’est tenu du 31 mars au 1er avril, sous le thème : « Inclusion en assurance & résilience aux pandémies ». La crise de la Covid a accéléré le processus de digitalisation dans le domaine de l’assurance, à l’image de plusieurs secteurs. Intervenant lors d’un panel intitulé « le digital pour améliorer l'inclusion et dépasser les contraintes de la Covid », Laurent Jourdan, Directeur des partenariats Groupe Société Générale Assurances France a observé : « Les clients sont à l’aise avec la banque en ligne. Ils ont demandé des services sur internet. 10% de nos opérations ont été effectuées entièrement en ligne, sans interaction, via téléphone ce taux tourne autour de 30 à 40%. Nous n’opposons pas le digital et le physique. Il s’avère que lorsque nous combinons les deux, nous avons plus de transformation et nous avons 3 à 4 fois la conformité recherchée ». « Au Maroc, les applications sur Smartphones, notamment avec les accessoires de téléphonie, semblent être la meilleure manière pour permettre à ce mix d’atteindre une plus grande tranche de la population sans discrimination pour tendre vers l’inclusion. Et surtout pour atteindre, plus particulièrement, les personnes qui ne sont pas bancarisées et qui ne passent pas par des courtiers. Ces personnes veulent avoir accès à des services personnalisés sur le téléphone », ajoute-il. Pour sa part, Philippe Vial, Directeur Général de La Marocaine uploads/Finance/ digitalisation-et-inclusio-assurances.pdf

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  • Publié le Aoû 30, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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