Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle A 4 451 − 1 Choix des investissements Calculs pratiques par Jacques QUIBEL Ingénieur de l’École nationale supérieure des arts et métiers (ENSAM) Diplômé du Centre de perfectionnement dans l’administration des affaires (CPA) de la Chambre de commerce de Paris Ancien Directeur Prospective et stratégie chimie pour le groupe L’Air Liquide Conseil en management et stratégie d’entreprise ’article précédent [A 4 450] Choix des investissements présente les bases nécessaires pour comparer des investissements et choisir ceux qui sont financièrement les plus intéressants. Les calculs pratiques proposés ci-après permettent à l’ingénieur de comprendre l’emploi des méthodologies pour étayer la réflexion et la prise de décision qui en résulte. On insiste notamment sur les risques résultant d’une connaissance forcément limitée du futur et sur la disparité des investissements à comparer pour opérer des choix. 1. Types d’investissements........................................................................ A 4 451 - 2 2. Rentabilité d’un projet............................................................................ — 3 2.1 Calcul des cash-flows prévisionnels .......................................................... — 3 2.2 Appréciation de la rentabilité ..................................................................... — 3 3. Comparaison des projets....................................................................... — 5 3.1 Calcul de la rentabilité des projets B et C.................................................. — 5 3.2 Temps de récupération de l’investissement pour les 3 projets ............... — 5 3.3 Taux de rentabilité interne, comparés aux coûts marginaux des capitaux investis ................................................................................... — 5 3.4 Comparaison des projets............................................................................ — 6 4. Classement des projets et choix ......................................................... — 8 L CHOIX DES INVESTISSEMENTS ___________________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. A 4 451 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle 1. Types d’investissements On caractérise les investissements d’une façon un peu artificielle pour faire apparaître leurs caractères distinctifs. Les investissements matériels (tableau 1) correspondent à des locaux, usines, machines, installations diverses, pour produire, apporter des moyens à la pro- duction (eau, vapeur, magasins) et écouler les produits et services. Les critères de choix dépendent des types d’investissements. Les investissements immatériels (tableau 2) concernent essentielle- ment des participations financières, la recherche, la formation, la valorisation de l’image de l’entreprise et celle de ses produits. (0) (0) Tableau 1 – Investissements matériels Types Critères de choix Stratégiques — Offensif : prendre place sur un nouveau marché ; attaquer un concurrent ailleurs ; — Concordance avec le plan stratégique et notamment avec les objectifs financiers ; — défensif : conserver sa part de marché, résister à l’assaut d’un concurrent ; — améliorations du prix de revient, de la qualité... ; — sélectif : choisir entre des options (différents produits, marchés, pays). — méthodes de comparaison des investissements. De production — Augmentation de la capacité d’une unité ; — Quantité à ajouter : rentabilité, prix de revient ; — création d’une nouvelle usine. — plan stratégique, rentabilité, durée. D’adjonction à la production — Off sites : production de vapeur, traitements d’eau et d’effluents ; — Prix de revient ; — stockages : dépôts, magasins ; — prix de revient ; — commerciaux : locaux commerciaux, maga- sins, dépôts, moyens de transport. — prix de revient. Obligatoires — Remplacement du matériel devenu obsolète ; — création de nouvelles capacités pour satisfaire des clients actuels ou nouveaux. — Limiter les dépenses en capital et rechercher la rentabilité. Liés à d’autres investissements — Indépendants : par exemple achat de deux machines dans deux usines différentes ; — Augmentation de la valeur de l’entreprise ; — de remplacement de machines obsolètes ; — méthode de choix des investissements. Moyens de financement ; — complémentaires : machine additionnelle, stockage ; — pour différentes raisons, notamment des éléments financiers, commerciaux ou autres. — compatibles ; — incompatibles. Tableau 2 – Investissements immatériels Types Critères de choix Financiers — Prise de participation chez un client, un fournisseur ; — acquisition d’une entreprise ; — Accord avec le plan stratégique ; — partenariat, joint venture ; — développement du groupe ; — partenariat en recherche. — meilleure efficacité de la recherche. De recherche — Mise au point de procédé ou produit ; — Développement de l’entreprise à terme. — brevets : déposés ou achetés. Humains — Formation ; — Augmentation du potentiel de l’entreprise. — recyclage. D’image — Sponsoring ; — Faire mieux connaître l’entreprise ; — publicité ; — faire mieux connaître les produits ; — promotion des ventes. — activer les ventes. ___________________________________________________________________________________________________________ CHOIX DES INVESTISSEMENTS Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle A 4 451 − 3 2. Rentabilité d’un projet On considère le projet A concernant un investissement de 50 millions de francs (MF) pour produire et vendre des ensembles mécaniques. 2.1 Calcul des cash-flows prévisionnels I L’étude des prévisions des ventes (voir article [A 4 076] Prévision des ventes ) a conduit à prendre en compte l’incertitude en construisant 3 courbes de quantités vendues durant l’exploitation de l’usine, en fonction du prix de vente unitaire. Pour un prix unitaire de 1 400 F, la probabilité est de 0,5 ; pour 1 800, elle est de 0,3 et pour 2 200, elle est de 0,2. La probabilité globale est évidemment 1. Il s’agit d’une prévision simplifiée. Les probabilités pourraient varier d’une année à l’autre et le nombre de cas pourrait être plus important. On en déduit des chiffres d’affaires selon les 3 cas et pour les 5 prochaines années prises en compte dans le projet (figure 1). I L’ensemble des charges prévisionnelles (production, vente, frais généraux...) dépend des quantités fabriquées et vendues (figure 2). Pour simplifier, on a fait une seule estimation en fonction des quantités, négligeant notamment l’effet d’expérience qui devrait permettre un abaissement progressif des coûts et toutes les aug- mentations qui pourraient apparaître (impôts, salaires...). I Chaque année, pour chaque cas, on a donc un chiffre d’affaires et des charges dont la différence donne un cash-flow, lequel, assorti de la probabilité retenue, conduit à un cash-flow probable. La somme des cash-flows probables des 3 cas donne le cash-flow (CF) probable de l’année. Le même calcul étant effectué pour les années 2 à 5, on obtient le tableau 3 des cash-flows probables. 2.2 Appréciation de la rentabilité I Le cash-flow comprend 3 termes : bénéfice avant impôt, impôt sur le bénéfice, amortissement. Il faut calculer l’impôt qui, versé à l’État, est perdu pour l’entreprise. Si l’on suppose un amortissement de 10 % de l’investissement chaque année, soit 5 MF, on en déduit un bénéfice fiscal avant impôt. Le cash-flow qui reste dans l’entre- prise est donc le cash-flow avant impôt diminué de l’impôt (37 %). On calcule ainsi le cash-flow année par année dans le tableau 4. Cette somme d’argent est disponible pour amortir le projet, distri- buer des dividendes, constituer des réserves, distribuer une partici- pation aux salariés. Si l’on raisonne en argent de l’année 0 (celle de la dépense en investissement), les cash-flows ont d’autant moins de valeur actuelle qu’ils sont sécrétés plus tardivement. En prenant par exemple un taux d’intérêt de 10 % par an, les coefficients d’actualisation sont dégressifs : 0,909 la première année, 0,826 la deuxième année... On peut alors déterminer les cash-flows après impôt, actualisés. La somme de ces cash-flows sur 5 années est de 55,78 MF à comparer avec l’investissement de 50 MF. Il reste donc une somme de 5,78 MF correspondant à l’enrichissement de l’entreprise si l’argent investi coûte 10 % par an. C’est l’enrichissement théorique, car l’entreprise peut sur cette somme distribuer des dividendes et des participations. Sa situation nette augmentera moins que 5,78 MF. Avec un taux d’actualisation de 10 %, le projet est rentable puisqu’on récupère l’investissement en 4 à 5 ans. Tout se passe comme si l’on avait placé l’argent à plus de 10 %. Observons que plusieurs vocables peuvent s’appliquer à un type d’investissement. L’analyse proposée ici vise essentielle- ment à aider le responsable dans sa réflexion pour opérer des choix. Elle n’est ni unique, ni exhaustive. Exemple : Année 1 Cas 1. CF = 0,3 probabilité 0,5 Cas 2. CF = 22,9 probabilité 0,3 Cas 3. CF = 42 probabilité 0,2 D’où : CF probable : (0,3 × 0,5) + (22,9 × 0,3) + (42 × 0,2) = 15,42. Figure 1 – Projet A : quantités vendues au cours du temps, pour différents prix de vente unitaire et probabilité Figure 2 – Projet A : charges totales en fonction de la production CHOIX DES INVESTISSEMENTS ___________________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. A 4 451 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle (0) I On cherche le taux de rentabilité interne, celui qui permet d’avoir durant la période considérée : Σ CF (après impôt, actualisés) = investissement I. Ici on trouve environ 12 %. Cela signifie que si le taux d’intérêt de l’argent est de 12 %, on n’a ni profit ni perte à la fin de la période. Si l’investissement a encore une valeur à la fin de uploads/Finance/ documeny.pdf

  • 28
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Fev 02, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.4161MB