UFR DE MUSIQUE ET MUSICOLOGIE Licence de musicologie à distance Anthropologie e
UFR DE MUSIQUE ET MUSICOLOGIE Licence de musicologie à distance Anthropologie et Sociologie Alexandre Robert Cours de Sciences humaines et sociales (UE 1) Licence 1re année – Semestre 2 Document protégé par les droits d’auteur, propriété de l’université. Diffusion et reproduction interdites. UFR de Musique et Musicologie Faculté des Lettres de Sorbonne Université Licence de Musicologie Enseignement à distance Anthropologie et Sociologie *** Alexandre Robert Licence 1re année – Semestre 2 UE 1 « Musique en contexte » 1/67 Licence de Musicologie 1re année – Cours de Sciences humaines et sociales (UE 1) Table des matières INTRODUCTION 3 L’ANTHROPOLOGIE 3 1. Quelques rappels du premier semestre 3 2. Bronislaw Malinowski (1884-1942) 4 2.1. La kula ...................................................................................................................... 4 2.2. Fondements de la description ethnographique ....................................................... 5 2.3. Le fonctionnalisme ................................................................................................... 6 Pour aller plus loin 7 3. Marcel Mauss (1872-1950) 8 3.1. L’échange-don, phénomène universel ? .................................................................. 8 3.2. La critique de l’économie utilitariste ..................................................................... 10 3.3. L’échange-don comme fondement du lien social : la triple obligation de donner, de recevoir et de rendre ................................................................................................................ 10 3.4. Le fait social total .................................................................................................. 11 Pour aller plus loin 12 4. Claude Lévi-Strauss (1908-2009) 12 4.1. La méthode structurale, de la linguistique à l’étude de la parenté… .................... 13 4.2. …et de l’étude de la parenté à l’analyse mythologique ........................................ 14 4.3. L’activité inconsciente de l’esprit humain ............................................................. 14 Pour aller plus loin 15 LA SOCIOLOGIE 17 1. L’avènement de la sociologie à la fin du XIXe siècle 17 2. Émile Durkheim (1858-1917) 18 2.1. Le suicide comme fait social .................................................................................. 18 2.2. Délimiter l’objet de la sociologie ........................................................................... 20 2.3. « Considérer les faits sociaux comme des choses » ............................................... 20 2.4. Expliquer le social par le social .............................................................................. 21 2.5. Règle de méthode : les « variations concomitantes » ........................................... 21 Pour aller plus loin 22 3. Max Weber (1864-1920) 23 3.1. L’éthique du travail protestante, cause de « l’esprit » du capitalisme moderne ? 23 3.2. Le processus de rationalisation ............................................................................. 24 3.3. La démarche « compréhensive » ........................................................................... 25 3.4. La méthode idéal-typique ...................................................................................... 25 3.5. La « neutralité axiologique » (wertfreiheit) ........................................................... 26 Pour aller plus loin 27 2/67 Licence de Musicologie 1re année – Sciences humaines et sociales (UE 1) 4. Norbert Elias (1897-1990) 28 4.1. Le processus de civilisation .................................................................................... 28 4.2. Penser les relations ................................................................................................ 29 4.3. Penser les processus .............................................................................................. 30 Pour aller plus loin 31 5. Bilan : qu’est-ce que la démarche sociologique ? 32 5.1. Rompre avec les idées reçues et écarter les jugements de valeurs ....................... 33 5.2. La fidélité aux données empiriques ....................................................................... 34 5.3. La montée en généralité théorique ....................................................................... 35 Bibliographie générale 35 Sociologie 35 Anthropologie 36 Textes 36 3/65 Anthropologie et Sociologie (L1 S2) Alexandre Robert Licence de Musicologie 1re année – Sciences humaines et sociales (UE 1) Anthropologie et sociologie Alexandre Robert INTRODUCTION Ce cours « anthropologie et sociologie » se veut non une présentation synthétique des deux disciplines, mais plutôt une initiation à différents types de réflexion auxquels elles invitent ainsi qu’aux objets d’étude qu’elles privilégient : les cultures, les croyances, les relations, les pratiques, les actions, les représentations, les valeurs ou encore les institutions humaines. En partant de quelques textes fondateurs d’auteurs classiques – Bronislaw Malinowski, Marcel Mauss et Claude Lévi-Strauss pour l’anthropologie ; Émile Durkheim, Max Weber et Norbert Elias pour la sociologie – il s’agira donc de découvrir de quelles manières ces deux disciplines approchent les faits humains. Quelques mots rapides, d’abord, des rapports de l’anthropologie et de la sociologie : ils sont complexes, puisque les deux disciplines sont à la fois distinctes et malgré tout très liées. On peut en effet relever certaines dissonances mais aussi certaines convergences, relatives tant à leurs démarches actuelles qu’à leurs histoires respectives1. Parmi les dissonances, on remarquera en premier lieu que l’anthropologue s’est largement tourné vers des terrains d’enquête éloignés, vers des formes d’altérités culturelles 1 La complexité de la question tient notamment au fait que le terme « sociologie » comme le terme « anthropologie » n’ont pas toujours (ou n’ont pas toujours eu) le même sens en France, en Allemagne et dans le monde anglo-saxon. Sur toutes ces questions on pourra consulter Erwan Diantheil, Francis Affergan (dir.), « Sociologie et anthropologie. Convergences, croisements et dissonances », L’Année sociologique, vol. 62, 2012/1. 4/65 Licence de Musicologie 1re année – Sciences humaines et sociales (UE 1) radicales, alors que le sociologue s’est plutôt attaché à étudier la société dont il était issu, donc des objets et des pratiques qui ne lui étaient pas totalement étrangers. En second lieu, les méthodes privilégiées par les deux disciplines ne sont pas tout à fait équivalentes. Si l’anthropologie prône la fréquentation longue d’un « terrain », voire l’immersion dans des situations concrètes sur plusieurs années, la sociologie a tendance à opérer à partir d’enquêtes et de recueils de données plus ponctuels (entretiens et questionnaires notamment). Mais les frontières entre les deux disciplines sont malgré tout poreuses. Ainsi, ce partage d’objets – culture de l’Autre pour l’anthropologie et fait social familier pour la sociologie – a par exemple ses limites. Durkheim, dans les Formes élémentaires de la vie religieuse, postule que, pour comprendre le phénomène religieux dans nos sociétés « complexes », il faut aller l’observer dans les sociétés qu’il appelle « primitives ». L’étude de la société et l’étude de la culture sont donc étroitement liées dès le début du XXe siècle, et ce n’est d’ailleurs qu’après Marcel Mauss qu’anthropologie et sociologie se sont nettement disjointes, en France tout du moins. De même, il n’est pas rare que le sociologue emprunte aujourd’hui ses outils et ses méthodes à l’anthropologue, à l’image de l’observation et la description ethnographiques. Nos sociétés fortement différenciées ont en effet cela de particulier qu’elles voient cohabiter en leur sein des univers culturels hétérogènes et relativement autonomes : quoi de commun entre des grands bourgeois du XVIe arrondissement de Paris, des jeunes de quartiers défavorisés ou encore des ouvriers d’une usine de métallurgie ? Il arrive donc que le sociologue s’immerge lui aussi dans un terrain qui, bien que géographiquement proche, lui semble culturellement éloigné2. Sans oublier ce qui tend à différencier les démarches propres des deux disciplines, il n’y a donc pas lieu de s’étonner si, aujourd’hui, les frontières que tracent sociologues et anthropologues « empiètent les unes sur les autres », comme l’écrivait déjà André Leroi- Gourhan en 1968, puisque, à travers l’Homme ou l’Humain, c’est finalement « la même étendue » qu’ils contemplent3. 2 Par exemple, le sociologue Didier Fassin a tenté de saisir le sens de l’interpellation policière en s’immergeant dans le quotidien d’une patrouille de la BAC (brigade anti-criminalité) entre 2005 et 2007, donc en s’appuyant sur ses nombreuses observations et descriptions. Dans ce type de travail, la frontière entre sociologie et anthropologie apparaît particulièrement floue ; Didier FASSIN, La force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, Paris, Seuil, 2011. 3 André LEROI-GOURHAN, « L’expérience ethnologique », dans Jean Poirier (dir.), Ethnologie générale, Paris, Gallimard, 1968, p. 1817. 3/65 Anthropologie et Sociologie (L1 S2) Alexandre Robert Licence de Musicologie 1re année – Sciences humaines et sociales (UE 1) L’ANTHROPOLOGIE 1. Quelques rappels du premier semestre La discipline anthropologique a fait l’objet d’une présentation suffisamment approfondie au semestre précédent pour qu’il soit utile de revenir en détail sur l’histoire de sa constitution. Pour rappel, retracerons-en simplement les grandes lignes. Si l’on peut remonter jusqu’à Hérodote (Ve siècle avant J.C.) pour trouver des réflexions sur « l’Autre » dans la littérature occidentale, c’est bien la « découverte » du Nouveau Monde qui attise l’interrogation des Occidentaux sur les mondes lointains, sur l’altérité culturelle. La question de savoir si les indigènes amérindiens font ou non partie de l’humanité est alors fortement débattue, notamment lors de la fameuse controverse de Valladolid qui oppose Bartolomeo de las Casas et Juan Ginés de Sepúlveda. Les premiers récits de voyage, aux XVIe et XVIIe siècles (par exemple la célèbre Histoire d’un voyage faict en la terre du Brésil de Jean de Léry, publiée en 1578), se présentent comme des « cosmographies », des descriptions à grande échelle du monde observable, relevant surtout les différences physiques et les détails curieux chez les populations observées. À partir du XVIIIe siècle, les choses changent : les penseurs des Lumières (Diderot, Montesquieu et surtout Rousseau) commencent à se pencher non plus sur les différences physiques entre les humains, mais sur les différents types de culture et de société. Les méthodes d’observation se perfectionnent, et l’on prête davantage attention aux modes de recueil et de classement des données, ainsi qu’à leur interprétation. Au XIXe siècle, l’expansion coloniale des principales puissances européennes (France et Angleterre notamment) génère la figure de l’anthropologue moderne : les européens s’installent dans les colonies, et de nombreuses informations sur les cultures lointaines peuvent être recueillies. La fin du siècle voit se développer l’école d’anthropologie « évolutionniste » (à ne pas confondre avec la théorie de Darwin), portée par différents auteurs comme Lewis Henry Morgan, Edward Tylor uploads/Finance/ ead-s-h-s-l1-s2-cr-a-robert-14-vfv.pdf
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- Publié le Mar 31, 2022
- Catégorie Business / Finance
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