Aux États-Unis, terre d’origine des Business Angels, comment ces investisseurs
Aux États-Unis, terre d’origine des Business Angels, comment ces investisseurs et entrepreneurs de l’ombre viennent-ils soutenir l’innovation en cette période de crise ? Les Business Angels, sont des particuliers – souvent anciens chefs d’entreprises – qui investissent à titre personnel dans des projets d’entrepreneuriat. Ils permettent au chef d’entreprise de sécuriser les premiers rounds de financement de sa jeune pousse, mais aussi de bénéficier de leurs conseils et leur réseau. Un Business Angel investit généralement son premier ticket dans les premiers tours (Seed ou Pre-Seed) levés par l’entreprise. Aux États-Unis, l’écosystème « early stage » est beaucoup plus développé : les Business Angels investissent chaque année en moyenne 25 milliards de dollars dans plus de 70,000 startups, contre seulement $5 milliards en Europe. Un tour de table “BA” est généralement d’environ $357,000 par startup, avant la prochaine étape pour l’entreprise qui est celle de lever auprès des fonds d’investissement. Le modèle Business Angel: Born in America: Les Business Angels sont des acteurs clefs de la réussite des startups américaines : en étant présents partout géographiquement et dans toutes les industries, ils permettent un accès plus égal au financement. Ainsi, alors que la grande majorité des fonds de VC américains sont localisés dans la Silicon Valley et à New York, 63% des Business Angels sont présents ailleurs qu’à San Francisco, New York, ou Boston. Comme stipulé par la Fondation Kauffman, l’investissement des Business Angels augmente considérablement le taux de réussite d’une startup. En effet, les startups percevant un tel investissement ont 20-25% plus de chance de survivre après quatre ans et 16-19% d’entre elles sont plus susceptibles d’atteindre 75 employés. La part du financement d’entreprise en capital risque ne représente que de 5 à 15% du portefeuille d’investissement d’un Business Angel, car il s’agit d’un investissement plus risqué que le reste de ses placements (actions, l’immobilier ou encore le marché de l’Art). Ces “anges gardiens” investisseurs, parient en effet sur un projet, une équipe, un prototype en espérant le voir se développer, se structurer et à termes revendre leurs parts en dégageant un retour sur investissement. Aux États-Unis, un Business Angel investira environ 50% de son capital dans des premiers tickets, et conservera le reste pour les prochains tours d’investissement de ses startups les plus fructueuses, afin de maintenir sa part dans le capital de ces dernières. Le Business Angel arrive très tôt au capital de l’entreprise, et il revend généralement ses parts a des fonds d’investissements lors de plus grosse levées (avec une valorisation plus élevée) ou lors du rachat de l’entreprise ou de son introduction en bourse. Un BA recherche un retour de 9x en moyenne 5 ans après l’investissement initial – tout en étant conscient que seules 11% des entreprises de son portefeuille génèreront un retour positif. Pour un meilleur écosystème entrepreneurial, il faut donc que les éléments s’allient en u tout pour triompher des obstacles comme c’est le cas aux États-Unis a préparation L'aventure américaine ne s'improvise pas. Les start-up françaises qui veulent tenter leur chance aux Etats-Unis doivent déjà avoir les reins solides. Les jeunes pousses doivent être sûres de leur produit et dans l'idéal l'avoir déjà testé et développé sur plusieurs marchés européens tels que l'Allemagne, les Pays-Bas... La différence de culture est alors moins forte et il s'avère plus facile pour les start-upers français de trouver des débouchés à leur produit ou service. Ensuite, le Royaume-Uni permet de se frotter à un modèle plus anglo-saxon. Forte de ses premiers pas à l'échelle internationale, la start-up dispose d'arguments supplémentaires pour s'imposer sur le marché américain si concurrentiel. En outre, elle a déjà réalisé l'importance de s'adapter au marché local tant sur le plan organisationnel que sur celui des ressources humaines. L'Europe se présente alors comme une première étape voire un tremplin avant l'arrivée sur le marché rêvé des start-up : les USA. Les USA : un environnement adapté Le marché américain est très attrayant pour toutes les sociétés du numérique qui touchent aux nouvelles technologies dites de rupture. "C'est un véritable laboratoire qui offre un excellent tremplin aux jeunes entreprises", explique Stéphane Alisse, directeur du département Tech et Services de Business France Amérique du Nord. Le marché US a un plus gros appétit pour les nouveaux usages et se montre donc plus accueillant pour les nouvelles technologies. Mais Stéphane Alisse souligne que l'attrait pour les États-Unis ne repose pas uniquement sur la qualité du marché local. "Dans la Silicon Valley, il existe un écosystème qui propose toutes les ressources nécessaires pour passer le plus rapidement possible d'une idée à un produit adapté au marché", affirme-t-il. Lire aussi : Prismic facilite la gestion des contenus sur Internet Les États-Unis présentent aussi de grands atouts dans le domaine de l'investissement. Plus de 50% des investissements en capital risques dans le monde sont générés aux USA. La Silicon Valley, le numéro 1 mondial S'il est vrai que la Silicon Valley reste le pôle mondial numéro 1 pour le développement des start-up, d'autres villes se positionnent dans le pays sur ces questions. "L'importance de la Silicon Valley a été hypertrophiée au fil des ans, il se passe des choses ailleurs aux États- Unis", précise le responsable Tech et Service de Business France en Amérique du Nord. L'écosystème new-yorkais s'est développé très rapidement au cours des 15 dernières années et se présente aujourd'hui comme la deuxième place forte du pays. Boston, Los Angeles et Seattle lui emboitent le pas. Mais ces villes sont aujourd'hui beaucoup moins matures que San Fransico qui travaille depuis plus de 40 ans à l'accompagnement et au développement très efficace des jeunes pousses. "Une entreprise française qui souhaite s'attaquer au marché américain et qui a pour objectif prioritaire de lever des fonds devra sans doute dans un premier temps se diriger vers la Silicon Valley", ajoute Stéphane Alisse. Lire aussi : Le Cambodge, porte d'entrée sur l'Asie Mais il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte comme la distance avec la France et le décalage horaire notamment. Le choix du lieu d'implantation aux États-Unis est une question cruciale pour beaucoup d'entreprises françaises. De mauvais choix peuvent mettre en péril les projets américains. Acquérir une dimension mondiale S'installer aux États-Unis, ce n'est pas simplement toucher les clients américains, c'est aussi développer une ambition de croissance mondiale. De par sa taille tout d'abord, le marché américain présente un immense potentiel de débouchés avec plus de 300 millions de consommateurs. "Dans le domaine des nouvelles technologies, le marché US représente plus de 50% du marché mondial. Les grands groupes américains ont une vraie culture de l'innovation et n'hésitent pas à travailler avec des start-up pour créer de nouvelles innovations techniques", indique Stéphane Alisse. Ces éléments permettent de développer un environnement extrêmement favorable et de générer un chiffre d'affaires élevé sur place. Or de très bons résultats sur le marché américain font vite d'une entreprise un acteur majeur sur la scène mondiale. Un marché très concurrentiel et spécifique Le marché américain est sans aucun doute le marché le plus concurrentiel au monde. Les acteurs américains déjà présents sont très actifs et très bien financés. Mais les start-up françaises se heurtent également à une concurrence venue du monde entier, puisque ce phénomène de développement en passant par les USA est universel, les concurrents n'en sont donc que plus nombreux. Les US aussi un marché très sophistiqué. "On ne s'adresse pas de la même manière à ses clients potentiels, à ses futurs investisseurs ou à ses partenaires aux États-Unis qu'en France. Ils sont souvent très renseignés et experts du domaine de la start-up et attendent un autre discours", raconte Stéphane Alisse. L'entrepreneur doit utiliser un langage différent. Il y a beaucoup moins d'éducation à faire sur le produit mais il faut être plus direct dans sa manière d'aborder le sujet. "Très vite l'interlocuteur va interroger le start-uper sur ce que le projet lui apporte, quel sera le retour sur investissement. Il faut adopter une approche à l'américaine et axer le discours sur le client", ajoute l'expert de Business France. Par ailleurs, le marché américain va très vite. Cela oblige les fournisseurs de technologies à se remettre en cause très régulièrement pour adapter le produit aux besoins des consommateurs. Les start-up américaines ne sont pas centrées sur leur produit mais sur le marché et ses besoins et s'adaptent aux clients. "C'est un vrai challenge pour les sociétés étrangères car elles doivent faire évoluer leur gestion des ressources humaines en interne pour être extrêmement agiles", explique Stéphane Alisse. Il existe aux États-Unis un poste encore peu répandu dans les start-up françaises, le "product manager". Il occupe un rôle d'interface avec les clients pour comprendre leurs demandes. Dans un deuxième temps, il répercute ces éléments en interne, auprès des différentes équipes pour faire évoluer le produit. C'est un poste clé, essentiel pour réussir son développement aux USA. Lire aussi : 5 start-up de la Tech incubées par Contentsquare Un investissement financier lourd Très peu de start-up françaises peuvent se lancer directement aux États-Unis. Pour la plupart, elles se développent tout d'abord en France uploads/Finance/ about-america-ecosystem.pdf
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- Publié le Aoû 30, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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