Economie Internationale L2 Eléments de cours Université du Maine Thepthida Sopr

Economie Internationale L2 Eléments de cours Université du Maine Thepthida Sopraseuth Janvier 2012 - Avril 2012 2 Chapitre 1 Introduction Paul Krugman, prix Nobel d’Economie, 2008 Ouvrage de référence : — Economie Internationale, Krugman Obstfeld, Pearson, 2006, 7ème édition — Partie I : commerce international, chap 1 à 7, sauf chapitre 5, firmes multina- tionales (Economie géographique : délocalisation, IDE) — pas le temps de traiter des sujets essentiels : politique commerciale, Ouvrages complémentaires : — Economie Internationale, Mucchielli Mayer, Dalloz, 2005 — Le commerce international, Rainelli, La découverte, 2003, Repères — La nouvelle théorie du commerce international, Rainelli, La découverte, 2003, Repères 1.1 Les grands sujets : 1. gain à l’échange (pourquoi échange-t-on ?) — quels bénéfices peuvent retirer les nations à échanger des biens et services et des facteurs ? Quelles sont les conditions sous lesquelles ces gains sont mutuels — cette question est liée aux causes de l’échange (pour que naisse un commer international volontaire, il faut un gain mutuel des 2 parties) 2. structure des échanges : (qu’est-ce que l’oné échange ?). — Le gain à l’échange résulte en grande partie de la spécialisation des na- tions qui renoncent à produire certains biens (ou les produisent en quantité inférieure à la demande locale) pour se spécialiser dans la production et l’exportation de biens. — Quels sont les origines et les mécanismes de cette spécialisation? Quels sont les types de biens échangés? des biens similaires ou relativement différents ? Comment expliquer que l’on observe à la fois du commerce de pétrole contre ordinateurs et du commer de voitures contre voitures? 3. L’impact de l’ouverture sur les économies nationales (conséquence de l’échange) 3 4 — Le commerce international et les investissements directs à l’étranger ont-ils des effets importants sur les partenaires? si oui, lesquels? — Cela suppose d’analyser les liens entre le marché des biens (production, importations et exportations) et celui des facteurs et de leur rémunération 4. les politiques commerciales (réactions des Etats face aux échanges) — Faut-il s’ouvrir ou au contraire se fermer à l’échange ? Faut-il s’ouvrir quel que soit le comportement des autres nations ou au contraire négocier des concessions réciproques ? — Quels sont les différents intrusments disponibles (quotas, subventions à l’ex- portation, ..) ? — Faut-il s’intégrer dans un ensemble mondial (GATT, OMC) ? ou privilégier des voies régionales (Europe, APEC, ...) ? 1.2 Idées reçues sur le commerce international — Disparité des performances à l’exportation des pays du monde — Impact de la mondialisation sur les économies exportatrices? importatrices? 1.2.1 Impact du commerce international sur les inégalités relation entre commerce international et marché du travail : ouverture au com- merce avec des pays à bas salaire => production des biens importés dans les pays à bas salaire, au lieu d’être produits sur le sol national => conséquences néfastes sur le marché du travail — perte d’emplois dans les pays riches? (Europe) — aggravation des inégalités entre travailleurs qualifiés (protégés de l’ouverture) et travailleurs non qualifiés (travaillant dans des secteurs soumis à la concur- rence des pays à bas salaire) ? (Etats-Unis, faible taux de chômage) — délocalisation (fuite des capitaux vers les pays à bas salaire) études économiques : résultats plus subtils 1.2.2 compétition entre nations — avec ouverture croissante de toutes les économies aux échanges, concurrence accrue entre nations, telles des entreprises confrontées à de nouveaux concur- rents. Chaque pays serait dans l’obligation d’être plus compétitif que son voisin, c’est-à-dire d’exporter le plus possible. — Or, l’un des enseignements fondamentaux de la théorie du commerce interna- tional est que l’échange n’est pas un jeu à somme nulle et qu’il existe un gain mutuel à l’échange. Ce sont les importations qui fondamentalement consti- tuent le but de l’échange car l’importation est synonyme de consommation. Les exportations ne servent qu’à financer le surplus d’importation permis par l’ouverture aux échanges internationaux. — attention, nuance sur les effets redistributifs des échanges (HOS) et l’existence même de ces gains (Krugman) Introduction 5 1.2.3 Le choix de la spécialisation — Le gain à l’échange provient en grande partie de la spécialisation. Y-a-t-il des spécialisations meilleures que d’autres? On parle alors souvent de secteurs à haute valeur ajoutée et de spécialisation dans les secteurs porteurs. — La théorie du commerce international considère ces arguments avec scepti- cisme. — Tout d’abord, la valeur ajoutée d’un secteur dépend très largement de la productivité des travailleurs. Dès lors qu’un pays dont la productivité est élevée se spécialise dans un secteur, ce secteur deviendra un secteur à forte VA et salaires élevés. — Plusieurs raisons peuvent expliquer comment la spécialisation dans un sec- teur augmente le gain à l’échange — évolution de la demande mondiale (gains à l’échange plus importants lorsque le bien exporté bénéficie d’une demande mondiale importante) — externalités positives — ex : spécialisation dans l’informatique qui permet d’augmenter la pro- ductivité dans d’autres secteurs, mais l’importation d’ordinateurs peut aussi jouer ce rôle — en revanche, externalités positives dans la production (le pays est plus productif dans l’aéraunotique civil s’il dispose d’un secteur militaire important) 1.2.4 Le rôle de l’Etat Les Etats devraient activement aider les entreprises nationales dans la conquête des marchés mondiaux. Est-ce une bonne chose ? — inconvénient : favoriser un secteur se fait au détriment des autres secteurs dans l’économie — intervention de l’Etat ne serait-elle pas plutôt dans la correction des effets redistributifs inhérents au commerce mondial? Pour aborder ces questions, Plan du cours : — faits : structure des échanges, spécialisation — déterminants des échanges? — impact des échanges sur les inégalités? le bien-être ? Libre - échange = toujours optimal ? dumping ? 6 Chapitre 2 Le commerce international aujourd’hui 25% des productions nationales est exportée Export−imports PIB environ 1 à 2% du PIB dans pays industrialisés mais — Export PIB environ 25% — imports PIB environ 25% Mondialisation dans les 2 éléments de la balance commerciale (consommation des ménages et des entreprises et exportations des entreprises Objectifs — - Étudier l’influence de la taille des économies, de la distance géographique et des frontières sur le commerce bilatéral : le modèle de gravité. — - Présenter l’évolution du commerce mondial et mettre en évidence une première vague de mondialisation au XIXe siècle. — - Comparer les deux vagues de mondialisation (des XIXe et XXe siècles), et notamment l’évolution de la nature des biens échangés sur les marchés mondiaux. 2.1 Qui commerce avec qui ? Graphique 2.1 Le commerce de la France et de l’Union Européenne avec leurs principaux partenaires en 2003 : — La France commerce avec les autres pays européens (24 pays) — 66% des exportations françaises — 68% des importations — Idem pour les autres pays de l’UE — Echanges entre voisins élevés, le commerce longue distance semble réduit — EU, Chine et Japon = 46% du PIB mondial en 2003, mais les échanges commerciaux avec ces pays = 17% du commerce total des 25 pays de l’UE (moins de 11% du commerce total de la France) Pourquoi une telle concentration géographique des flux de commerce? 7 8 F. 2.1 — Le commerce de la France et de l’Union Européenne avec leurs principaux partenaires en 2003 2.1.1 Taille et distance : le modèle de gravité Pourquoi les partenaires commerciaux de la France sont-ils tous européens : Allemagne, Belgique, Italie, Espagne, UK 2 raisons — proximité géographique — grands pays (tous figurent parmi les 10 1ers PIB mondiaux, sauf Belgique) Graphique 2.2 : le commerce de la France avec les pays de l’UE 15, 2003 La taille des pays européens est quasiment proportionnelle à l’importance de leur commerce total (importations + exportations) avec la France. Graphique 2.3 : le commerce de la France avec les 10 pays de l’élargissement, 2003 La taille des pays européens est quasiment proportionnelle à l’importance de leur commerce total (importations + exportations) avec la France. Ex : Proportionnalité, Allemagne = 22% du PIB UE, 25% du commerce total de l’UE Equation (2.1) peut prédire le volume des échanges de biens entre 2 pays i et j Tij = A × Yi × Yj Dij (2.1) — A constante — Tij valeur du commerce entre pays i et j — Yi PIB pays i — Yj PIB pays j Commerce international : un aperçu 9 F. 2.2 — le commerce de la France avec les pays de l’UE 15, 2003 F. 2.3 — le commerce de la France avec les 10 pays de l’élargissement, 2003 10 — Dij Distance entre les 2 pays La valeur du commerce entre 2 pays est proportionnelle, toutes choses égales par ailleurs, au produit des PIB des 2 économies, et diminue avec la distance entre les 2 pays Par analogie avec la loi de Newton 1, l’équation (2.1) est connue sous le nom de modèle de gravité. Les études empiriques considèrent une équation plus générale Tij = A × Y a i × Y b j Dc ij (2.2) L’analyse économétrique permet d’estimer la valeur des coefficients a, b et c. Dans la majorité des cas, ces 3 coefficients sont positifs. Le uploads/Finance/ eco-inter-l2-2012 1 .pdf

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  • Publié le Aoû 15, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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