Économie rurale Prix des produits agricoles à la production - Collecte et utili
Économie rurale Prix des produits agricoles à la production - Collecte et utilisation des données G. Brown Citer ce document / Cite this document : Brown G. Prix des produits agricoles à la production - Collecte et utilisation des données. In: Économie rurale. N°44, 1960. Commercialisation des produits agricoles. pp. 49-56; doi : https://doi.org/10.3406/ecoru.1960.1698 https://www.persee.fr/doc/ecoru_0013-0559_1960_num_44_1_1698 Fichier pdf généré le 08/05/2018 PRIX DES PRODUITS AGRICOLES A LA PRODUCTION COLLECTE ET UTILISATION DES DONNÉES par Gabriel BROWN Maître de Conférences à V Ecole, Nationale d'Agriculture de Rennes Les travaux sur la commercialisation des produits agricoles se heurtent à des difficultés et suscitent des objections dont l'une des plus fréquentes est celle-ci : la connaissance des prix à la production est insuffisante. Les données sont trop peu nombreuses et leur qualité discutable. L'objet de ce rapport est de poser le problème sous ses trois formes : d'où viennent les données de base, quelle est leur valeur, sont-elles utiles 7 Cette étude s'appuiera sur les recherches effectuées dans l'ouest de la France par le Centre de Recherches d'Economie Rurale de Rennes. I. — LES SOURCES DE RENSEIGNEMENTS Nous. envisageons sous le terme « source » l'endroit et le moment où « surgit » le renseignement, l'origine même de la connaissance, et non dans un sens plus large, toute documentation où on peut le puiser, et qui en constitue moins le départ que le véhicule destiné à le porter à la connaissance du public. Nos « sources » sur les prix et marchés ne peuvent être qu'au nombre de trois : les renseignements fournis par les vendeurs, les renseignements fournis par les acheteurs, les enregistrements des observateurs. Elles donnent naissance à trois catégories de documents de base essentiels ': les mercuriales des journaux, les statistiques des entreprises industrielles ou commerciales du secteur agricole, les fiches d'enquêtes ou de comptabilité tenues par les agriculteurs (I). A) Les mercuriales des journaux Les prix pratiqués sur les grands marchés régionaux sont régulièrement publiés par tous les journaux locaux, presse d'intérêt général et presse professionnelle qui d'ailleurs ont, la plupart du temps, les mêmes rédacteurs. Pour illustrer le fonctionnement du système et faciliter un jugement sur la valeur de cette documentation, nous allons présenter la structure du service dès marchés du grand journal de l'Ouest « Ouest-France ». Son organisation est en, quelque sorte hiérarchique. Les correspondants locaux obser- (1) D'autres documents que nous utilisons, ne sont que des sources secondaires, tels les bulletins régionaux de l'I.N.S.E.E., dont les chiffres reprennent les indications des journaux et souvent ne valent que ce que valent celles-ci. vent les prix sur les marchés, les transmettent aux rédacteurs régionaux qui les contrôlent, puis les adressent au service de rédaction qui les publie. 1° Le travail des correspondants locaux. L'origine de ces correspondants est très variée. Le problème à leur sujet, est de garantir à la fois leur compétence et leur objectivité. Ce sont généralement des professionnels, soit agriculteurs, soit commerçants qui, parfois, exercent encore, mais plus souvent retirés des affaires, ou bien dont l'âge limite l'activité. Sur les grands marchés de leur secteur, ils procèdent aux relevés de tous les renseignements intéressants, prix, quantités échangées, condition des ventes (attitude des participants, lenteur ou rapidité des transactions) , . etc. . . Leurs techniques d'approche sont variées ; ils procèdent au comptage des unités mises en vente, ils évaluent les apports à partir des tickets de place, ils écoutent les transactions, ils interrogent acheteurs et vendeurs. Pour qu'ils connaissent bien tous les participants et soient connus d'eux, leur rayon d'action est souvent limité. Ils exercent leur activité sur le champ de foire ou le marché, mais aussi en d'autres lieux ; le café est, en particulier, un endroit où les communications sont facilitées ; les langues se délient mieux derrière un verre. On y peut procéder à des recoupements et une des qualités d'un bon obser* vateur, c'est, à travers les chiffres qui y sont lancés, de savoir faire la part des exagérations et atteindre la vérité. 7 50 2° Le rôle du rédacteur régional. Le rédacteur régional reçoit par téléphone les renseignements transmis par les correspondants de t son secteur. Il effectue à chaque fois un contrôle, rapide et simple en comparant les nombres qui lui sont indiqués, comparaison dans le temps avec ceux du précédent marché, dans l'espace avec ceux des autres marchés du secteur. Cette opération lui permet de déceler rapidement des anomalies, d'éventuelles erreurs, dont , il peut demander immédiatement confirmation ou infirma- tion au correspondant. Le rédacteur régional effectue également le contrôle sur le- terrain de l'activité de ses observateurs : il va de temps à autre superviser leurs opérations, exécute les mêmes relevés qu'eux-mêmes et confronte ses résultats aux leurs, sans autre intention . que de constater que le travail est bien exécuté. Il est quelquefois amené à procéder à un contrôle exceptionnel, lorsqu'une anomalie lui est signalée sur un marché particulier ; un exemple en sera donné ultérieurement. ' Le rôle du rédacteur régional est primordial ; . c'est lui qui, finalement, après des recoupements, des interprétations, des redressements, décide des chiffres qui seront publiés. C'est lui qui décide éventuellement de ne pas tenir compte d'un quelconque marché, si le volume des échanges ne lui paraît pas suffisant. C'est lui qui est le mieux placé pour déterminer l'importance des marchés de son secteur et pour juger si tel ou tel perd de l'intérêt ou, au contraire, prend peu à peu le rôle du marché directeur. 3" La publication. La rédaction du journal effectue de la^ même façon1 un dernier contrôle de confrontation: et de recoupement avant la publication dans le journal. Les transmissions d'un échelon à l'autre se font par téléphone parce qu'il importe que les résultats d'un marché soient présentés dans le journal du lendemain, ce qui souligne la célérité avec laquelle le rédacteur régional, en particulier, doit travailler. Dans sa publication n° 179-180 du 1er septembre 1959, la revue Chambres d'Agriculture présente l'organisation matérielle et financière de son service des marchés qui, en première approximation, est analogue. à celle-ci. B) Les fiches tenues par les agriculteurs Ces fiches sont tenues soit dans le but essentiel de fournir des renseignements sur l'état des marchés, soit dans le cadre des carnets de gestion des exploitations adhérant à un centre d'économie rurale. • 1. — Depuis quelques années, les organismes professionnels ou publics qui s'intéressent aux problèmes de marchés ont mis sur pied des questionnaires d'enquêtes auprès des agriculteurs. Le n° 6 du Bulletin de VUNOCCER présente, par exemple, les expériences des centres de l'Ain et de la Haute-Marne ; dans leurs principes et modalités essentielles, -elles sont analogues. , Un questionnaire est adressé mensuellement à un réseau d'agriculteurs, qui y transcrivent lès principaux renseignements concernant leurs achats et leurs ventes de produits agricoles du mois précédent, prix, quantités, poids moyens, qualité du produit, modalités des ventes (en particulier. lieu! et qualité de l'acheteur). Dans l'Ain, les correspondants sont « des- agriculteurs bénévoles qui ont accepté ' de participer à cette action par bulletin d'inscription ». En Haute- Marne, leur mode de recrutement n'est pas précisé ; il semble que le Centre ait l'intention de se rapprocher d'une méthode statistique scientifique et de procéder à un certain échantillonnage. La Direction des Services Agricoles de la Haute- Vienne collecte également chaque mois des données . auprès de correspondants volontaires ; plusieurs Chambres d'agriculture envisagent une action analogue. ' 2. — Les Centres de comptabilité et d'économie rurale reçoivent mensuellement les carnets d'exploitation et les carnets de la ménagère des exploitations dont ils établissent les comptes. En marge de cet usage immédiat dans un but de gestion, ces carnets contiennent de nombreux renseignements sur les prix, puisque tous les achats et toutes les ventes y sont indiqués au jour le jour. Bien que la distinction n'y figure pas expressément, on peut y retrouver d'un côté les prix à la ferme, de /l'autre les prix sur le marché ; ceux-ci se reconnaissent fort bien... dans les ventes importantes, qui reviennent régulièrement chaque semaine le jour du marché ; incidemment, l'analyse de ces ventes « cycliques.)) pourrait permettre d'intéressantes observations sur 1'. « affectation » des recettes déterminées à des dépenses déterminées : les achats effectués en ville le jour du marché et qui correspondent à des besoins spécifiques, vêtements par exemple, sont fonction des ventes du jour. C) Les statistiques des organismes de collecte ou de transformation Toutes les industries de transformation des produits agricoles centralisent dans. leurs registres les quantités achetées et les prix payés aux agriculteurs. Il y a là une source de documentation très intéressante par sa précision ; précision, parce que les î enseignements, tant sur les prix que sur les quantités, y sont rigoureusement exacts (on ne risque pas d'oublier un des éléments du prix, tel qu'une ristourne), précision aussi parce qu'ils sont généralement très analytiques et indiquent les composantes flu prix : par exemple, on y trouve le prix de base du lait à x g de matière grasse au litre, plus le prix du uploads/Finance/ economie-rurale-2.pdf
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- Publié le Sep 05, 2021
- Catégorie Business / Finance
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