P 1 Septembre 2019 DOSSIER ENTRETIEN entrepreneur corner La revue de Comoé Capi

P 1 Septembre 2019 DOSSIER ENTRETIEN entrepreneur corner La revue de Comoé Capital E-commerce en Côte d’Ivoire Augustine Bro Fondatrice de l’I.M.G.H P .6 Adja Mariam Soro DG de Voyelles Edition P .9 Raïssa Banhoro Simplon Côte d’Ivoire P .21 TRIMESTRIEL P 2 P .2 Sommaire P .3 Editorial P .5 Tribune P .6 Parcours d’une PME P .9 Au Féminin P .11 Grand Angle P .18 Le Lexique de l’Entrepreneuriat P .20 La Boîte à outils P .21 Startup Corner P .23 News des Actionnaires ENTREPRENEUR CORNER Est une publication de Comoé Capital, Cocody II-Plateaux Vallons Sideci, villa 519 – Abidjan – Côte d’Ivoire Téléphone : +225 22 46 46 67 Courriel : info@comoecapital.com Site web : www.comoecapital.com Directeur de publication : Issa Sidibé Rédacteur en chef : Yannick Djanhoun Contributeurs : Alia Diallo Franck Ouraga Issa Sidibé Richard Seshie Infographie : Roméo Kouamé Conception et réalisation : Blue Bag Africa Crédit photo : Nadi Jessica Dépôt légal en cours Vous pouvez également retrouver tous les articles du magazine sur le site internet : www.entrepreneurcorner.org SOMMAIRE P 3 E-commerce en Afrique et en Côte d’Ivoire : De grandes promesses, et encore beaucoup de travail Editorial L e développement du e-commerce semble inéluctable, et il est amené à bouleverser la façon dont nous consommons et commerçons. Ce développement est porteur de progrès majeurs pour les commerçants, les consommateurs, les finances publiques et les divers partenaires de cet écosystème. Les commerçants, distributeurs, marques, producteurs, etc. y trouvent tout d’abord un débouché simple, rapide et sans coût fixe pour toucher leurs clients sur tout le pays. Chaque mois, plus de 3.500 commerçants Ivoiriens réalisent des ventes en ligne sur Jumia (Jumia.ci, Jumia Mall, Jumia Food et Jumia Travel). Ce chiffre est en perpétuelle augmentation et démontre que le secteur a collectivement adopté la vente en ligne. Les clients, bien sûr sont les grands gagnants d’un système qui permet la transparence des prix (et donc leur baisse), réduit les besoins de se déplacer, et fait gagner du temps et de l’argent. Tout particulièrement, les clients éloignés des capitales peuvent maintenant accéder à une offre aussi large et à des prix enfin raisonnables. Aujourd’hui, nos clients en Côte d’Ivoire peuvent retirer leurs colis dans plus de 70 villes, et y bénéficier du même accès à la consommation qu’à Abidjan, grâce à un réseau d’agences Jumia et d’entrepreneurs franchisés. Ainsi nos clients à Odienné ou Niakara n’ont pour beaucoup jamais eu l’occasion de rentrer dans un centre commercial moderne, mais sont déjà parfaitement à l’aise avec le e-commerce. Plus largement, toute l’économie locale est vouée à profiter du développement du e-commerce : les logisticiens bénéficient d’une explosion des volumes de colis, l’Etat profite de l’émergence d’acteurs formels (et taxés) dans un secteur historiquement informel, et tout le secteur de la tech profite de l’effet d’entraînement (création de nouveaux métiers du digital par exemple, qui essaiment ensuite dans le secteur) Le e-commerce peut réellement bouleverser (pour le meilleur) nos habitudes de consommation et de vente en Afrique de l’Ouest et en Côte d’Ivoire en particulier. Les clients sont demandeurs d’innovations, les commerçants recherchent des débouchés et les changements d’habitudes se réalisent beaucoup plus vite que dans des marchés où le retail est déjà hyper développé (ex. Europe, Amérique du Nord) Cependant, la disparition récente de plusieurs acteurs majeurs du secteur en Côte d’Ivoire vient nous rappeler un autre aspect, moins sexy, du développement du e-commerce : c’est une activité encore naissante, difficile, qui requiert un effet d’échelle important, des bases financières solides et le soutien des pouvoirs publics. Le nombre encore restreint des consommateurs connectés en Côte d’Ivoire, les contraintes logistiques (parmi lesquelles des carences d’infrastructure ou d’adressage), la défiance envers les moyens de paiement en ligne, et enfin la pression fiscale importante sur le retail formel sont autant d’obstacles à surmonter pour notre secteur naissant, et qui auront eu raison de nombreuses bonnes volontés. Ces obstacles sont réels, mais il existe pour chacun une solution (par exemple le paiement cash à la livraison résout les réticences au paiement en ligne), apportée par les acteurs privés ou publics. L’action des pouvoirs publics pour permettre le développement de notre secteur sera essentielle : accès à Internet, régulation et fiscalité adaptées, etc. La résolution progressive de ces obstacles nous permet d’entrevoir encore un potentiel de croissance du e-commerce phénoménal, et nous pouvons sans exagérer parler d’une révolution en cours dans le secteur du retail en Afrique et en Côte d’Ivoire. Par Francis Dufay Directeur Général, JUMIA Côte d’Ivoire Entrepreneur Corner P 4 P 5 Tribune Fanny Dauchez, Responsable Incubation chez Seedstars Entrepreneur Corner Si le terme écosystème entrepreneurial est parfois trop utilisé, il illustre bien l’idée d’entrepreneurs qui ont les conditions pour réussir dans un environnement donné, en termes d’opportunités (capital, savoir-faire disponible), de culture (esprit d’initiative encouragé par une communauté active) ou d’environnement (infrastructure, régulation). Or l’écosystème tech abidjanais est encore naissant lorsqu’on le compare à d’autres grandes capitales d’Afrique et du monde. Un écosystème en plein mouvement On remarque cependant une effervescence du côté des acteurs de ce fameux écosystème. Depuis plusieurs années, des initiatives se mettent en place, appuyées par des entreprises (eg. Yello de MTN), par des acteurs plus institutionnels (eg. Orange Corners), des entrepreneurs (ex. Incubivoir, ou Seedstars qui a des activités de venture building et d’incubation avec l’Agence Emploi Jeunes) ou encore des universités (eg. l’INPHB qui pourrait lancer un master entrepreneurial avec HEC). Le gouvernement est aussi sensible à la question comme en témoigne l’engagement du Ministère de la poste et du numérique en faveur du Startup Act. Enfin le capital n’est pas loin avec des investisseurs comme Comoe Capital, Trecc ou Saviu qui investissent en Seed Capital. Les priorités : formation et collaboration Une des priorités de cet écosystème est la formation des entrepreneurs et de leurs employés, que ce soit au niveau de la démarche entrepreneuriale, du savoir-faire technique, ou encore des compétences professionnelles faciles à acquérir (eg. la bonne rédaction d’un email). Quelques exemples d’initiatives qui devraient être amplifiées et répliquées : la diffusion de contenu de formation en français comme le fait Etudesk, des modèles comme Bora Digital qui donne la possibilité à des aspirants entrepreneurs de lancer une startup tout en recevant des cours de business et en étant payés, ou celui de Simplon et du PNUD qui subventionnent les stages de développeurs dans des startups. Enfin, au-delà du seul problème de la formation, la priorité des acteurs est aujourd’hui de partager leurs erreurs et bonnes pratiques, de collaborer pour permettre à l’écosystème de grandir. Priorités de l’écosystème tech ivoirien P 6 Parcours d’une PME Présentez-vous à nos lecteurs et faites de même pour IMGH. Je suis Augustine BRO épouse IBO, fondatrice de l’Institut de Management de Gestion et de l’Hôtellerie (IMGH). Cette école que j’ai fondée en 1999 est un centre de formation professionnelle et technique principalement tourné vers le secteur hôtelier. Nous formons des élèves au CAP , au BT et en formation qualifiante. Il faut aussi souligner que nous fonctionnons comme un groupe, puisque nous avons un cabinet de formation agréé par le FDFP , nous avons une unité de production gastronomique et une école d’hôtellerie. En presque 20 ans d’existence, quel bilan peut- on faire de votre institut ? Je me rappelle que nous avions commencé IMGH avec 12 élèves, un professeur qui était moi-même et mon chauffeur qui jouait aussi le rôle de secrétaire. Les débuts étaient très difficiles. Je me réjouis donc fortement de voir qu’aujourd’hui, nous avons plus de 500 élèves qui nous font confiance et 20 à 30 enseignants qui donnent tout ce qu’ils ont pour améliorer le savoir de leurs élèves. Les deux crises majeures qu’a connues notre pays ces dernières années nous ont ébranlées, mais nous avons tenu bon et l’école continue de renforcer sa capacité didactique et infrastructurelle. En tant qu’entrepreneur , de quoi est fait votre quotidien ? Côté professionnel, je prends toujours soin de faire le tour de mes différents services lorsque j’arrive à l’institut. Je profite pour saluer tous mes collaborateurs et pour constater que tout le monde est à son poste. Je prends le pouls de la journée grâce à ces visites. Ensuite je demande à tous mes collaborateurs de passer me rencontrer à mon bureau, afin que chacun me fasse le point de ses activités. Madame Bro, vous cumulez plusieurs années d’expérience, alors vous avez certainement eu une expérience difficile que vous n’êtes pas prête d’oublier . Pouvez-vous nous la raconter ? La pire que je retiens c’est la suspension de notre agrément il y a trois ans. Ça été très dur. Mes employés ont passé des mois sans salaire. Des élèves nous ont été retirés et les parents étaient révoltés. Je suis arrivée à penser que c’était la fin. Mais je suis finalement rentrée en moi-même et j’ai dit à Dieu que s’il m’avait permis de créer cette école, c’était aussi pour défier ce genre d’obstacle dans ma « Sortons de l’informel si on veut aller loin » Augustine uploads/Finance/ entrepreneur-corner-3-septembre-2019.pdf

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  • Publié le Jul 04, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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