1 Episiotomie Journée de formation de l‘Ordre des sage-femmes de l'Oise 1er avr
1 Episiotomie Journée de formation de l‘Ordre des sage-femmes de l'Oise 1er avril 2011 Cette présentation est en complément de témoignages récents de femmes qui ont eu des épisiotomies (sources: associations, groupes de soutien). Ces témoignages ont été lus en première partie d’intervention. Lors de cette intervention était aussi affiché le poster épisiotomie rédigé par le Ciane et qui avait été présenté aux journées de l’association Prescrire, en 2008. Ce poster est disponible et en accès libre (il peut être sans autorisation) http://www.scribd.com/doc/3087875/posterEpisio 2 Intervenantes représentantes d'usagers Cécile Bagard-Guiffard Bien naître en Normandie Emmanuelle Phan AFAR (Alliance francophone pour l'accouchement respecté) Bien naître Nantes Liste soutien-épisiotomie et site episio.info Ces associations sont membre du CIANE Collectif interassociatif autour de la naissance (agréé pour la représentation d'usagers) Budget du Ciane = environs 1000 euro par an 3 L’épisiotomie depuis années 1980 • Avant • Ere des doutes (1980-2000) • Ere des données (2000-2005) • Ere des droits des patients Il s’agit d’un survol de ce que nous avons vu et vécu de l’évolution de cette pratique, en tant qu’usagers regroupés en associations 4 Ere des doutes journal BIRTH, Editorial Qu’est-ce l’épisiotomie a à voir avec Copernic, Galilée et Newton ? Michael C. Klein Médecin qui est l'un des premiers à avoir voulu évaluer les avantages réels de l'épisiotomie dans les années 1980. Il décrit ici les obstacles auxquels il s'est heurté. « Dans les années 70 et 80, les croyances autour de la naissance ont été soumises à de fortes remises en question. Dans le monde, beaucoup ont commencé à penser que l’épisiotomie systématique n’avais pas de sens, était anormale et nécessitait une vraie étude. Au début des années 80, j’ai cherché un moyen de financer un test randomisé et contrôlé d’un tel geste, accepté par tous mais dont je pensais qu’il était inapproprié quand fait de manière systématique. Plus tard, je me suis battu pour que cette étude soit publiée quand tous voulaient la mettre au feu » Noter que selon ce que je retiens des propos de Paul Cesbron, qui intervenait aussi à ces journées, la remise en cause de l’épisiotomie serait venue des femmes et féministes aux Etats Unis dans les années 1970-80. 5 Ere des doutes « Lorsque j’ai proposé un essai randomisé et contrôlé des pratiques établies, les premières réponses des agences de financement furent négatives. Les rédacteurs du Conseil de Recherche Médicale du Canada furent méprisants. Lorsque l’étude fut finalement financée par l’Agence de Santé du Canada, ce fut surtout parce que les femmes de l’agence y étaient favorables, et non les rédacteurs. Plus tard nous avons eu beaucoup de difficultés pour publier les résultats de l’étude. Les rédacteurs firent des commentaires misogynes et leur désir de voir l’étude disparaitre étaient manifeste. » Malgré les obstacles (dont il serait intéressant de faire l’histoire), depuis les années 1980, des études sont publiées Et montrent que l’épisiotomie n’apporte pas les bénéfices qu’on supposait. Mais, avant la généralisation d’internet, ces études étaient difficiles d’accès et très peu connues des professionnels et des usagers en France 6 L’épisiotomie depuis années 1980 • Avant • Ere des doutes (1980-2000) • Ere des données (2000-2005) • Ere des droits des patients 7 Ere des données (2000) Aux environs de 2000, l’accès à internet a été une grande étape Les bases de données de publications médicales ont été accessibles à tous Les « usagers » (les non professionnels, concernés d’une manière ou d’une autre) ont eu des espaces sur internet (forum, listes de discussions) où ils ont pu partager leur expériences Et certains « usagers » qui donc avait accès aux bases de publications, ont aussi développé les compétences pour lire, comprendre, faire une synthèse critique des publications. Sur un sujet comme l’épisiotomie, des « usagers » avaient vraiment en main les données qui montraient qu’il fallait revoir la pratique Certains professionnels l’avaient aussi. Mais comment faire évoluer les pratiques quand on est « simple usager » ou « simple professionnel »? 8 Ere des données « nous souhaitons déposer un dossier de saisine auprès de l’Anaes pour la réalisation d’une Recommandation de Pratique Clinique en matière d’épisiotomie » Ciane, 2004 En 2004, le Ciane nouvellement créée découvre que les lois de 2002 sur la participation des usagers dans le système de santé offrent quelques possibilités d’action. Ici, c’est la lettre des dirigeants du Ciane au ministre de la santé, demandant de saisir l’organisme ANAES (agence sanitaire dont les prérogatives ont été reprises par HAS) sur l’épisiotomie. En faisant cette demande, le Ciane avait à l’appui les références bibliographique et leur analyse. La saisie a été acceptée. http://www.scribd.com/doc/2520535/Lettre-du-ciane-pour-saisine-sur- episiotomie-et-indication-damniocentese-Juillet-2004 9 Recommandation Collège des gynécologues obstétriciens (2005) En définitive, c’est le collège national des gynécologues obstétriciens CNGOF qui a réalisé les recommandations Les trois diapo suivantes sont des copies de la présentation de ce travail, faite fin 2005 On voit que, s’appuyant sur une revue de la littérature, le CNGOF confirme que les bénéfices supposés de l’épisiotomie sont infirmés: pas de prévention des déchirures graves, pas de prévention des incontinences) 10 Recommandation Collège des gynécologues obstétriciens (2005) Donc le CNGOF conclut que l’épisiotomie « libérale » (ou: systématique) n’a pas de bénéfice ni pour la mère, ni pour le bébé 11 Recommandation Collège des gynécologues obstétriciens (2005) Et que même dans certains cas où on pouvait penser que la pratique était bénéfique, cela n’est pas prouvé: -Primipare -Extraction instrumentales, manoeuves obstétricales -Périnée prêt à se rompre -Antécédents déchirure grave, mutilation -Indications foetales 12 Recommandation Collège des gynécologues obstétriciens (2005) (…) à la lumière de la littérature, le groupe de travail estime que le taux global national devrait se situer en dessous de 30% des accouchements par voie basse (…) Le CNGOF conlut donc qu’il n’y a pas d’avantage à l’épisiotomie systématique, même dans des situations spécifiques, mais reste très conservateur sur les taux objecctifs: « à la lumière de la littérature, le groupe de travail estime que le taux global national devrait se situer en dessous de 30% des accouchements par voie basse ». Ce taux n’était en fait appuyé sur aucune donnée et le Ciane a fortement réagi (lettres au groupe de travail, presse) 13 Rectificatif 3% C’est 3% et non 30% qu’il fallait lire (j’ai hésité avant de mettre cela, mais l’occasion était trop belle dans le cadres de cette intervention, un premier avril) Vous avez là un extrait d’une lettre du CNGOF qui a circulé en 2008. Cette lettre disait que les 30% étaient en fait une faute de frappe, et qu’il fallait lire 3% Quand on regarde la date précise de cette lettre… 14 C’est 3% et non 30% qu’il fallait lire Rectificatif 3% => poisson d’avril Poisson d’avril 2008 On voit qu’il s’agissait d’un POISSON D AVRIL (1er avril 2008) Mais, un peu plus tard, le CHU de Besançon a annoncé ses taux d’épisiotomie. Sachant qu’en 2003 ils étaient à 19% (vs 47% national), à combien sont-ils en 2007? 15 3% est un poisson d’avril, mais CHU 3,4%? 3,4% d'épisiotomies en 2007, pas plus de déchirures graves Sources - Presentation http://www.chu-besancon.fr/smfc/sep2008/08-09-07.pdf - Riethmuller D. Épisiotomie et extraction instrumentale : la mise à mort des RPC du CNGOF ? À propos de l’article Mediolateral episiotomy reduces the risk for anal sphincter injury during operative vaginal delivery. BJOG 2008; 115:104—8 16 L’épisiotomie depuis années 1980 • Avant • Ere des doutes (1980-2000) • Ere des données (2000-2005) • Ere des droits des patients 17 Respect des droits code de la santé publique, 4 mars 2002 – Toute personne a, compte tenu de son état de santé et de l'urgence des interventions que celui-ci requiert, le droit de recevoir les soins les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques dont l'efficacité est reconnue et qui garantissent la meilleure sécurité sanitaire au regard des connaissances médicales avérées. Les actes de prévention, d'investigation ou de soins ne doivent pas, en l'état des connaissances médicales, lui faire courir de risques disproportionnés par rapport au bénéfice escompté. Code de la santé publique Article L1110-5 – Toute personne a le droit d'être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu'ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus. Article L1111-2 – Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé. Article L1111-4 En matière de droit des patients, il ne nous semble pas déraisonnable de demander simplement que le code de la santé publique soit respectés. Nous voulons donc -que « les soins les plus appropriés » pendant l’accouchement tiennent compte des connaissances avérées concernant l’épisiotomie. Donc que les recommandations soient connues et qu’on en tienne compte -Que les femmes soient informées de l’utilité ou non de l’épisiotomie dans son cas précis. Ceci est vrai pendant l’accouchement mais également après l’accouchement (besoin de comprendre) uploads/Finance/ episiotomie-journee-formation-sage-femmes-oise-2011.pdf
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- Publié le Oct 21, 2022
- Catégorie Business / Finance
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