La mendicité au Maroc Etude sociologique 1 PLAN I- Introduction II- Définition
La mendicité au Maroc Etude sociologique 1 PLAN I- Introduction II- Définition III- Types IV- Statistiques V- Exemple concret VI- Analyse du fléau VII- Causes VIII- Effets et conséquences IX- Stratégies de lutte X- Conclusion I- Introduction 2 On les retrouve à proximité des mosquées, des centres commerciaux, des boulangeries .Parfois, ils sont en horde et font du porte-à-porte dans les quartiers résidentiels. Ils, ce sont les mendiants. Leurs lieux de rendez-vous hebdomadaire, les vendredis, devant la maison d’un homme d’affaires ou une personnalité charitable. II- Définition 3 La mendicité est le fait de mendier, c'est-à-dire de demander l'aumône, don charitable fait à un pauvre. Le terme décrit soit l'action soit la condition de celui qui y fait appel III- Types 4 Le Maroc reconnaît trois types de mendiants. En effet selon Najib Bensbia, directeur de cabinet du ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité. « Certains font réellement de la mendicité pour vivre, comme les personnes âgées et les femmes sans ressource et sans famille. Mais d’autres sont des mendiants professionnels. Ils n’ont aucune incapacité physique ou intellectuelle, mais ils font de la mendicité leur seule activité parce qu’ils veulent gagner de l’argent facilement. Enfin, il y aussi les victimes de réseaux, qui sont souvent des enfants en très bas âge et des handicapés » IV- Statistiques 5 Le Maroc compte près de 500.000 mendiants « professionnels » permanents ou occasionnels. Ce sont les résultats d’une étude réalisée par la Ligue marocaine pour la protection de l’enfance, en collaboration avec l’Entraide nationale et le ministère de la Santé. Même si les résultas ont été contestés, les chiffres de l’enquête demeurent réalistes. ministère du Développement social enquête de 2004, V- Exemple concret Cas de Hajja Fatima 6 Pendant 7 ans, une vieille dame a réussi à ramasser plus de 300.000 DH Deux bagues en or, 2.280 DH et un carnet d'épargne dans lequel figure la somme de 301.307,25 DH, c'est ce qu'ont découvert les assistants sociaux du Centre social de Tit Mellil ce week-end en fouillant El Hajja Fatema, une mendiante âgée de 57 ans et originaire d'El Jadida. Non, je ne mendie pas. Je vous le jure. J'essaye juste de survivre depuis la mort de mon mari», clame-t-elle. Pourtant, toutes les preuves sont là. En 2000, au moment où elle a ouvert son compte épargne, El Hajja Fatema y a versé 60.000 DH, somme qui, selon elle, correspond à l'héritage légué son père. Et depuis, chaque mois, elle verse 2.000 à 5.000 DH et ne retire que 1.307 DH correspondant aux intérêts. «En arrivant au centre, sale et vêtue de haillons, elle a nié avoir de l'argent sur elle. Centre social Tit Mlil Casablanca VI- Analyse du fléau Ils sont partout, à toute heure de la journée, à quémander une aumône. Un spectacle familier, banal, 7 celui de la mendicité. Les méthodes ont changé, mais l’image d’un pays qui traîne une armée de mendiants, grossissant jour après jour, reste la même. Divorces, dislocation familiale, déperdition scolaire, exode rural, chômage, handicap physique et mental… sont le terreau de la mendicité. Le prétexte aussi, bien souvent. Car, au-delà de la pauvreté et du dénuement qui poussent les gens à demander la sadaqa, se sont développés, ces dernières années, de véritables réseaux de mendicité et sont apparus des mendiants professionnels qui usent de tous les moyens pour apitoyer leurs concitoyens : exhibition de bébés ou enfants en bas âge, de personnes âgées, de non- voyants, de handicapés...Phénomène récent : aux Marocains qui mendient par nécessité ou pour gagner de l’argent facile sont venus s’ajouter les Subsahariens, contraints de végéter au Maroc après l’échec de leurs tentatives d’émigration vers l’Europe. Combien de mendiants compte le Maroc ? Quel est leur profil ? Où en est le gouvernement dans sa Stratégie nationale de lutte contre la mendicité (SNLCM), qui a démarré en mars 2007 ? Concernant les chiffres, nous savons, depuis quelques mois, grâce à la première enquête sur la mendicité, rendue publique en septembre 2007, que le Maroc compte environ 195 950 mendiants. 51% parmi eux sont de sexe féminin, les deux tiers sont âgés de 40 ans et plus, et 80% pratiquent la mendicité dans les milieux urbains, notamment les grandes villes. 8 Géographiquement, relève également l’enquête, la palme d’or de la mendicité revient à l’axe Casablanca- Rabat-Salé, avec plus de 77 000 mendiants. Mais il y a un chiffre dans l’enquête qui a particulièrement retenu l’attention des observateurs : 62% d’entre eux seraient des professionnels pratiquant la mendicité comme un métier à part entière. VII- Causes Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène social de mendicité. 9 D’une part, il y a les conséquences de la guerre La surprise est de taille, puisqu'ils gagnent plus que le salarié-cadre de la classe moyenne et la mendicité est devenu nécessaire à cause des difficiles conditions d’existence, de la cherté de la vie, du chômage, de la précarité de l’emploi ou, encore, le difficile accès à l’emploi. D’autre part, les organismes humanitaires ont habitué progressivement les gens à vivre d’assistance. Ce qui a affaibli les réflexes et efforts de survie susceptibles de permettre à l’homme et à la femme de se forger un avenir relativement meilleur. Le comportement de mendiant est la conséquence d’un déséquilibre psychologique dû au fait que les gens se retrouvent dans une situation de détresse morale, de pessimisme ou d’abattement. Le mendiant n’est pas dans sa peau. Il voit son avenir tout en noir et ne fait aucun effort pour sortir de cet état mental destructeur. La dégradation des mœurs est aussi un facteur de la mendicité. Les bonnes mœurs constituent en fait des repères sociaux qui orientent les comportements des membres d’une société. Quand un individu perd les repères sociaux, il tombe dans le déséquilibre mental et ainsi ne parvient plus à orienter sa vie dans une logique de développement personnel continuel. Il n’aura pas de peine ou de honte à tendre sa main à tout passant mendiant pour survivre. La répétition de ce geste devient une routine agréable pour la plupart de mendiants 10 pourvu qu’ils trouvent ce qu’ils cherchent. Pourtant, ce comportement est nuisible à la réputation sociale surtout quand le mendiant est une personne bien portante. On entendra plusieurs fois des gens demander à un mendiant ce qui suit : « Est-ce que tu ne vois pas que tu es bien portant et que tu peux toi-même te prendre en charge ? » VIII- Effets et conséquences La mendicité provoque inévitablement les plaintes de particuliers, notamment d'habitants du voisinage 11 incommodés, de commerçants qui voient fuir la clientèle et subissent un préjudice commercial. Les sollicitations posent des questions d'ordre public : gêne ou entrave à la circulation des piétons, voire des automobiles; atteintes à la tranquillité publique; problèmes d'hygiène des espaces publics, etc. La tolérance de la population et les autorités à l'égard des solliciteurs est subordonnée au fait que ceux-ci n'apparaissent ni agressifs ni menaçants. La mendicité peut entraîner des débordements, donnant lieu à des plaintes, notamment de particuliers importunés et de commerçants inquiets de voir fuir leur clientèle, et incitant les autorités, soucieuses de préserver l'ordre public, à réagir. Il arrive souvent que des personnes qui mendient adoptent une attitude insistante, voire harcèlent les passants. Il est par fréquent que ceux qui se livrent à la mendicité s'installent à proximité de stations de paiement, notamment de bancomats et de postomats, ou d'autres lieux de passage pour de très nombreuses personnes, telles que les entrées de supermarchés, les gares ou d'autres édifices publics. Ces comportements, lorsqu'ils deviennent habituels sont de nature à provoquer des réactions virulentes, allant du rejet ou de l'agacement à la réprobation ouverte, voire à l'agressivité. Maintes personnes les ressentent comme une forme de contrainte ou du moins comme une pression, qui les incitent à une attitude d'évitement, si ce n'est à des manifestations d'intolérance. Lorsque le phénomène augmente en intensité, les conséquences négatives s'accroissent d'autant et il existe alors le risque de réactions de plus en plus virulentes, susceptibles de dégénérer. On ne peut non 12 plus perdre de vue les incidences socio-économiques d'une augmentation du phénomène. La mendicité a donc une incidence sur la sécurité des personnes, sur le bien-être des habitants, sur l’hygiène des espaces publics, sur l’économie, sur l’image de notre payse envers l’étranger. De plus un nombre croissant de “mendiants importés” squattent les abris et les espaces créés pour accueillir les personnes. IX- Stratégies de lutte 13 le Ministère a mis en place une stratégie de lutte contre ce fléau, et ce en concertation avec les principaux acteurs concernés (les Ministères de l'Intérieur et de la Justice, l'Entraide nationale et les associations). Cette stratégie repose sur trois approches, à savoir : - L’approche sociale qui préconise trois types de solutions : • L’intégration familiale par le biais de l’intervention auprès de la famille pour régler les différends familiaux et permettre aux mendiants de regagner le foyer familial. • L’intégration institutionnelle consistant à placer les mendiants n’ayant pas de famille dans les établissements de protection sociale. uploads/Finance/ expose-sociologie-la-mendicite-le-cas-du-maroc.pdf
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- Publié le Mar 20, 2022
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