Chapitre 1 : UN JEUNE HOMME NAÏF ET PARESSEUX Ou Comment vivre avec ses défauts

Chapitre 1 : UN JEUNE HOMME NAÏF ET PARESSEUX Ou Comment vivre avec ses défauts Il était une fois, dans un pays étrange, qui allait devenir en deux décennies "le seul pays soviétique qui ait réussi", un jeune homme naïf et paresseux. Paresseux: A l'école il écoutait ses maîtres et professeurs, et encore pas tous, seulement ceux qu'il trouvait intéressants, mais il n'ouvrait que rarement ses livres. Plus tard, comme il était très imaginatif, quand il rencontrait un problème, il préférait trouver ses propres solutions plutôt que d'aller chercher des modèles ou des solutions toutes faites. Il respectait tout de même quelques règles: - Etant enfant, et qu'il se trouvait dans des situations scabreuses, souvent il s'était dit: " que ferait Tarzan (ou Zorro selon les jours) pour se sortir de ce mauvais pas?" Et il avait rapidement conclu que Zorro (ou Tarzan selon les jours), n'aurait pas à se sortir de telles situations, car ils ne s'y seraient pas mis ! Donc avant toute action il écoutait son bon sens, plus que sa logique, (qui par ailleurs lui faisait notoirement défaut), pour que quelle que soit l'évolution des événements il puisse toujours être "droit dans ses bottes" (comme disait son tonton gendarme!) -Il accordait naturellement, et par paresse, crédit à son caractère impulsif : il avait remarqué que trop de réflexion générait en lui une forme de pessimisme, c'est pourquoi quand une intuition le poussait dans une direction, il passait rapidement à l'action et réfléchissait "en allant". En un mot il était de la race "des cons qui avancent", et qui comme chacun sait, vont toujours plus loin que les intellectuels assis! Ceci étant rien n'interdit le "con" en question de réfléchir en avançant et d'infléchir sa course aux grés des événements! -Il avait une tendance naturelle, par pure paresse, à en faire le moins possible, à se contenter d'émettre des idées, proposer des axes d'actions ou de réflexions et à laisser les autres faire, et éventuellement tirer eux même gloire de leurs actions; ça ne le gênait pas, il n'avait aucun goût pour la gloriole. Ce qui entre parenthèses finit par satisfaire sa petite mégalo, car beaucoup plus tard quand il devint un petit patron parmi les petits, on lui proposa plusieurs fois des distinctions bleues et même rouges, qu'il refusa poliment, alors que si il les avait accepté dès la première fois il ne les auraient eu qu'une fois! Non, sa satisfaction fut d'avoir fait obtenir le ruban bleu à un bon serviteur de l'entreprise qui avait commencé à apporter sa contribution à la collectivité dès l'âge de 14 ans! En un mot sa paresse l'incitait plus à faire faire, voire même laisser faire qu'à faire. - Enfin il parcourait les documents plus qu'il ne les lisait, ne retenait que les ordres de grandeurs ou les idées mais ni les détails, ni les données précises. Son bureau, ses tiroirs et son esprit était ainsi toujours vides et libres, ce qui lui permettait d'avoir en permanence un regard neuf sur les gens, les choses et les évènements; Par contre il se rappelait toujours qui savait précisément quoi, ou bien qui détenait le bon dossier. Naïf: Il pensait intuitivement et sincèrement que "l'homme est bon", et que c'étaient les systèmes qui le pervertissaient. Il avait été frappé de voir que les maîtres, les instituteurs, qui étaient à l'abri du chômage, qui avaient quatre fois plus de vacances que les ouvriers, qui gagnaient plus, travaillaient beaucoup moins et partaient en retraite plus tôt et avec plus d'argent, qui n'avaient pas le stress de la concurrence, étaient malgré tout moins heureux qu'eux! Il en avait conclu que ce n'était pas de leur faute mais de celle du système dans lequel ils vivaient, un système sans reconnaissance, sans sanction immédiate de leurs actions, sans remise en cause, sans instinct de conservation. Il en conclut donc que c'était "le système qui fait l'homme!" Et puisque l'homme était naturellement bon, autant lui laisser la bride sur le cou pour qu'il contribue à l'élaboration et à la vie du système collectif, dans lequel il passait plus de temps qu'avec son conjoint, ses enfants ou ses amis. Son esprit simple et matérialiste l'incitait à ne pas même se poser la question de l'existence d'une puissance, ou d'un être créateur de toute chose! Par contre sa culture était profondément judéo-chrétienne, et "Aimons nous les uns les autres", ou "ne fais pas à autrui ce que tu ne souhaiterais qu'on te fit", lui parlaient. Il remarqua ainsi très vite que de chercher l'amour de l'autre, en toutes circonstances était un comportement simple et confortable! Sa grande naïveté le poussait à considérer que ce qui devait marcher, marchait! Et cela tant sur le plan physique qu'intellectuel : Un jour il tomba sur un livre d'un autre naïf, plus poète que lui : Henry Mignet. Ce naïf, au tout début de l'aviation dans les années trente, considéra que le ciel était la dimension du rêve, de la liberté et qu'il n'était pas normal que les ouvriers n'aient pas aussi le droit de rêver! Considérant : 1) Que la chambre d'un ouvrier fait souvent trois mètres maximum, 2) Qu'il fallait que l'ouvrier puisse apprendre à voler tout seul pour économiser le coût, prohibitif pour, lui de la formation. 3) Que pour qu'il apprenne tout seul il fallait supprimer les deux grands inconvénients de l'avion : le décrochage et la mise en vrille; Il conçu donc un engin volant dont les plus grands morceaux faisaient trois mètres, qui ne décrochait pas et qu'on ne pouvait mettre en vrille : le "pou du ciel", comme l'appelèrent par dérision les gens bien pensants. Pour la petite histoire ,la France d'alors, qui était déjà un peu soviétique, n'homologua jamais ce type d'aéronef, car une loi existante, à cette époque, disait que pour être homologué un engin volant devait pouvoir sortir d'une vrille! Or comme ne pouvait l'y mettre…..on ne pouvait prouver que l'on pouvait l'en sortir! Bref le futur petit patron par respect et amour de cet autre grand naïf se construisit, d'après ses indications, un pou du ciel, sur son congélateur, entre la chaudière et le linge qui sèche. Puis faisant naturellement confiance à ce naïf de génie, il assembla les morceaux, mis les gaz et décolla! Au grand étonnement des autres pilotes, qui lorsqu'ils se construisaient un engin volant, passaient des heures à rouler sur l'herbe, puis faisaient des sauts de puces d'un mètre puis trois mètres etc. Lui ne s'était pas posé de questions, ce n'était ni de l'inconscience ni du courage : "c'était fait pour voler donc ça devait voler ! " C'était aussi simple que cela, d'ailleurs c'est lui qui mit en l'air les engins de deux de ses copains qui eux aussi avaient construit un pou à son exemple; En un mot sa naïveté le poussait à passer à l'action sans trop réfléchir aux risques, un truc conçu pour marcher forcément marchait! N'ayant pas grande conscience de cette notion de risque, de "principe de précaution", comme on dit de nos jours, toute sa vie il avança, incita ses collaborateurs à en faire de même sans recherche systématique du non risque. Il comprit aussi rapidement que derrière ce principe de précaution se cachait le pouvoir sournois de ceux qui, incapables de réflexions positives ou d'actions, se positionnaient en arbitre des actions des autres! Il en tira une haine farouche de tout ce qui est structure de contrôle de l'action des autres! Il remarqua même que souvent cette recherche du zéro risque conduisait les structures, bien pensantes et trop bien payées, après avoir fait des réunions préparatoires aux réunions, des réunions, des réunions de synthèse des réunions…à externaliser la prise de décision en sous-traitant à un cabinet conseil extérieur que l'on payait très très cher! Comme cela, si la décision dictée par se cabinet s'avérait bonne, la dite structure s'en valorisait; par contre si la décision s'avérait calamiteuse on s'étonnait alors : " Et pourtant on a payé X millions…!" Bref il comprit toute la différence entre la METACTION : action pour l'action qui génère et nourrit la réflexion, et L'ANACTION, où l'idée même d'action fait peur. Certes cette philosophie comportementale naturelle, le conduisait parfois à ouvrir les portes avec la tête, ce qui parfois laisse une bosse, mais au moins la porte est ouverte! Sa formation? Elle fut double : -1) Pour gagner 4 sous et parce qu'il aimait les enfants il devint mono de colo. Il eu la chance dès sa première colo d'encadrer des monstres, d'à peine deux ou trois ans de moins que lui, enfants de mineurs de ch'nord dont les patronymes se terminaient généralement en "sky" et qui le dépassaient tous d'une bonne tête. Et pour ne pas se faire bouffer il lui fallu inventer des "trucs et des ficelles", qui lui servirent plus tard. Certains appellent ces trucs et ficelles de la manipulation! Cela ne le gênait pas, car après tout, nos conjoints, nos enfants, nous manipulent en permanence, pour arriver gentiment à leurs fins. uploads/Finance/ favi-le-petit-patron-naif-et-paresseux.pdf

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  • Publié le Dec 22, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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