1 2 3 Consultez nos parutions sur www.dunod.com © Dunod, Paris, 2012 ISBN 978-2
1 2 3 Consultez nos parutions sur www.dunod.com © Dunod, Paris, 2012 ISBN 978-2-10-058397-3 Consultez le site web de cet ouvrage 4 Remerciements Cet ouvrage est le fruit de plus de vingt ans consacrés à la recherche et à l’enseignement en entrepreneuriat, principalement dans l’institution EM Lyon Business School. Il est aussi nourri des rencontres et des échanges que j’ai pu avoir avec de nombreux collègues en France et à l’étranger. Il doit beaucoup à Christian Bruyat qui, le premier, a conceptualisé le domaine de l’entrepreneuriat et proposé une modélisation du processus de création d’entreprise, qui a alimenté et enrichi mes propres réflexions. Il n’aurait pu voir le jour, sans les contributions de nombreux chercheurs et professionnels qui ont accepté, malgré des emplois du temps chargés, de réviser, voire même d’écrire certains chapitres. Je tiens à remercier tout particulièrement, Michel Bernasconi, Véronique Bouchard, Bérangère Deschamps, Paola Duperray, Luc Duquenne, Sandrine Emin, André Letowski, Brigitte Pereira, Kathleen Randerson, Jean Redis, Olivier Toutain et Caroline Verzat. 5 Avant-propos L’accélération incessante des mutations, notamment technologiques, l’évolution des équilibres sociaux, la précarité croissante des emplois salariés dans les grandes organisations, la volonté d’avoir un travail conforme à ses propres valeurs, la perspective d’être son propre patron sont autant de forces qui poussent un nombre croissant d’hommes et de femmes à considérer la création ou la reprise d’une entreprise comme une alternative crédible à un emploi salarié. Parallèlement, il est aujourd’hui communément admis que l’orientation entrepreneuriale au sens large d’une économie en général ou d’une organisation en particulier est directement liée à son niveau de performance. Dans ce contexte, la plupart des universités et des écoles de commerce ont rapidement introduit puis diversifié et enrichi les cours traitant du comportement entrepreneurial et des multiples formes dans lesquelles il s’incarne : création d’entreprise, croissance des jeunes organisations, entrepreneuriat social, reprise d’entreprise, entrepreneuriat organisationnel, etc. Face à cette croissance exponentielle de la demande, nous disposons, en France et dans les pays francophones, de très peu d’ouvrages à finalité pédagogique, en dépit du nombre de plus en plus élevé de publications dans ce domaine. Nous n’avons pas de manuel d’apprentissage destiné à accompagner la formation de toutes les personnes qui envisagent d’entreprendre, quelle que soit la forme d’entrepreneuriat visée, ou qui souhaitent acquérir des 6 connaissances théoriques et pratiques dans ce domaine. Dans la continuité d’un constat, que nous avions fait lors de la préparation de la première édition de cet ouvrage, notre objectif, est, avec cette seconde édition entièrement révisée et largement complétée, de combler cette lacune. Ce livre est fondé sur une expérience d’enseignant et de chercheur de plus de vingt années à EM Lyon Business School, école de management pionnière dans le domaine. Il vise à être, avant tout, un outil pédagogique, doté d’une structure cohérente, destiné à des étudiants, des enseignants, des formateurs, des entrepreneurs potentiels, des consultants, des cadres et des dirigeants d’entreprise. Même si le contenu s’appuie sur les résultats les plus significatifs des recherches effectuées dans le domaine, l’ouvrage emprunte une forme épurée des oripeaux académiques, afin de le rendre accessible à toutes les parties prenantes de l’entrepreneuriat. L’ouvrage aborde de nombreux thèmes qui sont généralement présentés dans l’ordre où les questions apparaissent lorsqu’un individu s’engage dans un processus entrepreneurial. La sélection de ces thèmes et leur mise en scène veulent aussi traduire la philosophie générale de ce travail qui met principalement l’accent sur des questions méthodologiques et d’approche générale de situations et de problèmes qui apparaissent en entrepreneuriat. Les techniques et les outils sont bien évidemment présentés, chaque fois que cela est nécessaire, mais il nous est apparu fondamental que l’esprit et la méthode de l’acte d’entreprendre soient au cœur d’un travail qui est censé permettre à des acteurs d’apprendre à entreprendre. Nous allons essayer d’argumenter le choix que nous avons fait, de considérer, avant tout, le comportement d’entreprendre comme relevant d’une méthodologie et d’un état d’esprit. 7 Dans toute initiative entrepreneuriale, qu’elle se situe à un niveau individuel ou collectif, la réussite ou l’échec dépendent largement des démarches et des méthodes utilisées, en définitive, et pour être direct, de la façon de penser et d’agir dans des situations singulières. Lors d’une création d’entreprise, par exemple, événement qui peut présenter des risques (plus ou moins) élevés, beaucoup d’éléments liés au projet, à l’environnement et aux individus engagés sont à prendre en considération. Les informations pertinentes sur l’environnement, l’opportunité d’affaires, le marché, les concurrents sont généralement difficiles à obtenir. Or elles peuvent permettre de réduire l’incertitude sur le projet, liée, dans notre exemple, à la recherche et au traitement d’informations. Dans ces conditions, la dimension méthodologique prend une importance telle, qu’aucun entrepreneur potentiel ne peut se permettre de la sous-estimer ou de l’ignorer. Connaître et comprendre les phases, les points essentiels, les facteurs clés de la démarche entrepreneuriale relève d’une approche raisonnée (qui n’exclue cependant pas la passion !) et professionnelle, qui prépare à l’exercice des responsabilités et au métier de dirigeant d’entreprise. Utiliser une démarche, dans ce contexte particulier, permet, plus facilement, d’intégrer les risques (et l’incertitude), dans un cheminement, de les identifier, de les mesurer, d’en prévoir les conséquences et d’imaginer les scénarii et les réponses les mieux adaptés. Cela permet d’agir également sur le potentiel de création de valeur du projet, les deux composantes étant généralement associées. L’entrepreneur préparé, formé à l’acte d’entreprendre est donc un individu qui suit des buts personnels, il est guidé par des motivations et cherche, à travers l’approche qu’il utilise, le meilleur compromis possible entre la satisfaction de ses objectifs, le niveau de risques 8 acceptable et le degré espéré de création de valeur, pour lui et pour l’environnement dans lequel il envisage d’opérer. Dans son parcours, l’entrepreneur va rechercher, collecter et analyser de nombreuses données. Ces dernières doivent lui permettre de prendre de multiples décisions, opérationnelles et stratégiques, de dimensionner et d’orienter le projet et d’agir dans de nombreuses directions. La succession des décisions à prendre et des actions à engager, parfois dans l’urgence, pour mener à son terme un projet de création ou de reprise d’entreprise, peut se faire en prenant appui sur des invariants méthodologiques et en privilégiant la recherche de cohérences. Ces questions, d’ordre méthodologique, ont toujours constitué une préoccupation forte pour les acteurs privés et publics qui aident et accompagnent, notamment, les créateurs d’entreprise. Les approches classiques ont tendance à présenter la démarche de création ou de reprise plutôt sous une forme séquentielle : une suite ordonnée d’étapes ou de phases qui correspondent à des problématiques ou des moments bien définis. À titre d’exemple, la démarche préconisée par l’Agence Pour la Création d’Entreprise, dans son guide pratique du créateur, comprend quatre phases : naissance de l’idée, élaboration du projet, structuration de l’entreprise et démarrage de l’activité. Le contenu de chaque étape prépare logiquement à la prise de décision et au passage à l’étape suivante. Ces approches séquentielles nous semblent être à l’origine d’une double illusion, de la séparation et de la linéarité. La présentation en étapes renforce l’impression d’un processus rationnel et linéaire, où chaque étape peut être nettement distinguée de la suivante et de la précédente. La réalité de l’évolution des projets entrepreneuriaux nous semble fort éloignée de cette 9 représentation. Il apparaît difficile, en effet, de distinguer clairement les étapes, d’identifier les frontières et d’imaginer l’absence de retours en arrière, de boucles et d’itération. Résumer un projet entrepreneurial par une suite ordonnée d’étapes et de phases peut entretenir, par ailleurs, l’illusion d’un processus simple en apparence. Ce type de représentation dissimule ce qui nous apparaît au cœur du phénomène entrepreneurial, la combinaison indissociable de deux composantes et leurs interactions. Ces deux entités sont la composante stratégique (le projet, l’environnement, les ressources) et la composante humaine (l’entrepreneur, ses comportements, ses aptitudes, ses motivations et ses partenaires). Les décisions prises et les actions réalisées dans une démarche entrepreneuriale ne peuvent s’analyser et se comprendre qu’à l’éclairage de cette relation particulière entre ces deux composantes. La diversité des éléments en jeu dans un projet entrepreneurial, leur interdépendance, la multiplicité des trajectoires et des cheminements des entrepreneurs (créateurs, repreneurs, entrepreneurs organisationnels, sociaux ou institutionnels) démontrent les limites importantes des démarches séquentielles. C’est pour ces raisons que l’approche méthodologique que nous allons proposer, et qui sera principalement développée dans la première partie de l’ouvrage, intègre la notion de complexité et s’inspire de la théorie des systèmes. L’individu et son projet potentiellement créateur de valeurs, forment, en effet, un système complexe qui apparaît, évolue, se transforme dans des interactions internes et des échanges avec l’environnement. Dans ce processus, le temps est une variable fondamentale, qu’il s’agisse du temps de l’individu et/ou de celui du projet. 10 La philosophie générale de cet ouvrage ayant été exposée, il nous reste, avant d’inviter le lecteur à nous suivre dans le cheminement que nous lui proposons, à apporter quelques précisions sur ce que nous entendons par « enseignement de l’entrepreneuriat ». Cela sera fait dans notre introduction. 11 Introduction Le début du troisième millénaire est marqué par le renouveau de l’esprit d’entreprendre et du comportement entrepreneurial, uploads/Finance/ fayolle-alain-entrepreneuriat-apprendre-a-entreprendre-pdf.pdf
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- Publié le Aoû 02, 2021
- Catégorie Business / Finance
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