Introduction – Chômage classique/ chômage keynésien E.Malinvaud va développer u

Introduction – Chômage classique/ chômage keynésien E.Malinvaud va développer une analyse qui , tout en reprenant certains éléments critiques de Keynes , va s’efforcer de montrer que la situation sur le marché du travail est plus complexe que Keynes ne l’avait a priori considérée , et qu’il peut y avoir simultanément du chômage keynésien et du chômage classique , ce qui complique la tâche des politiques économiques . En effet, Malinvaud reprend un des éléments essentiels de la critique keynésienne des théories néo-classiques : celui de la rigidité des prix et des salaires qui fait que les prix ne réagissant pas instantanément aux écarts entre l’offre et la demande sur les différents marchés, il peut exister des déséquilibres durables sur le marché du travail. Selon Malinvaud, ces déséquilibres sont de l’ordre de 4 . MARCHE DES BIENS D<O O<D MARCHE DU D<O Chômage keynésien chômage classique TRAVAIL O<D sous-consommation inflation contenue Etudions les deux cas de chômage:  le chômage classique : l’origine du déséquilibre se situe sur le marché du travail. En effet :  l’offre de biens étant inférieure à la demande de biens, les entreprises pourraient produire plus sans éprouver de problèmes de débouchés, mais elles ne le font pas, car cette production supplémentaire ne serait pas rentable.  Les salaires étant trop élevés, les entreprises préfèrent réduire leur production, licencier afin de ne pas subir une chute de leur profit trop importante.  On voit bien que le déséquilibre résulte de la rigidité des salaires et que la politique à mener afin de le résorber est de diminuer le salaire, afin d’accroître la rentabilité des entreprises, de les inciter à produire plus, donc à embaucher .  le chômage keynésien : l’origine du déséquilibre se trouve sur le marché des biens :  les entreprises pourraient produire plus ; cette production serait rentable (les salaires n’étant pas trop élevés par rapport à la productivité),  mais elles ne le font pas car elles sont contraintes par des débouchés insuffisants sur le marché des biens.  Dans ce contexte, une politique néo-classique de réduction des salaires, n’aurait aucun effet bénéfique.  Au contraire, cela risquerait d’aggraver la situation en diminuant la consommation des ménages.  Il faut alors, conformément aux préceptes keynésiens, appliquer une politique de relance augmentant les débouchés des entreprises. Fiche 222 – Quelles politiques de l’emploi pour lutter contre le chômage? NOTIONS : Flexibilité du marché du travail, taux de chômage, taux d'emploi, qualification, demande anticipée, salariat, précarité, Acquis de première : chômage, productivité, demande globale, politique monétaire, politique budgétaire, rationnement Regards croisés I – Travail, emploi et chômage 1 – 2 – Quelles politiques pour l’emploi ? T oute la difficulté est alors qu’on observe simultanément sur le marché du travail des régimes de chômage keynésien et de chômage classique. Alors :  il y a le risque, réel, d’accroître la part du chômage keynésien si on lutte contre le chômage classique (et inversement), sans arriver pour autant à réduire le taux de chômage.  Les politiques globales de type keynésienne ou néo-classique semblent donc au moins partiellement inadaptées. Il faut, face à des régimes de chômage mixte, appliquer des politiques mixtes qui sont malheureusement très difficiles à définir et à mettre en oeuvre car elles visent des objectifs contradictoires. I. Les politiques libérales pour lutter contre le chômage classique : la suppression des rigidités A. La suppression des rigidités sur la demande de travail Face à un environnement économique de plus en plus instable, les employeurs doivent être libres d’ajuster leurs effectifs sans être confrontés à des contraintes juridiques et financières qui les découragent d’embaucher dans les périodes favorables. Les employeurs ne recrutent pas autant qu’ils le pourraient par peur des difficultés de licenciement à venir. Il faut alors revenir à un marché du travail en concurrence pure et parfaite 1. La flexibilité du coût du travail Une solution est alors de supprimer le salaire minimum puisqu’il est une entrave à la flexibilité permettant au salaire de jouer son rôle de réequilibrateur d’offre et de la demande. 2. Des mesures restaurant la flexibilité La solution serait alors, selon les libéraux, de réduire le pouvoir des syndicats (voire selon certains de les supprimer) afin de ramener le marché du travail à l’équilibre (l’hypothèse d’atomicité étant de nouveau vérifiée, tout au moins si les chefs d’entreprise ne sont pas eux-mêmes organisés) B. La suppression des rigidités sur l’offre de travail Il faut éliminer les réticences à la reprise d’emploi en réduisant les trappes à l’inactivité. Trois grands axes :  Réformer le système d’indemnisation-chômage  L’intéressement à la reprise d’emploi  Le crédit d’impôt 1. La réforme de l’indemnisation chômage a. L’analyse en termes de « job search » (Stigler – 1961)  Cette théorie prend en compte une imperfection du marché du travail : la remise en cause de l’hypothèse de la transparence (l’information ne circule pas parfaitement) ; ceci permet d’expliquer que l’on puisse observer simultanément du chômage et des emplois vacants.  les théoriciens du job search considèrent qu’ :  un individu qui ne se satisfait pas de son emploi aura beaucoup de mal à en trouver un nouveau qui lui convienne, tant qu’il ne sera pas au chômage.  Dès lors, il devient rationnel pour un individu de quitter son emploi ou de ne pas accepter n’importe quel emploi s’il est chômeur, car le chômage peut être aussi analysé comme un investissement rationnel.  Le raisonnement que suivra l’individu sera alors le suivant :  si je viens d’être au chômage, je perçois des indemnités relativement importantes ; comme je dispose de peu d’informations, j’ai intérêt à profiter des indemnités qui me sont offertes par la société pour collecter le plus d’éléments possibles sur le fonctionnement du marché du travail. J’ai donc intérêt à refuser toute offre d’emploi qui se situe en dessous de mon salaire de réservation, c’est-à-dire en dessous des indemnités que je perçois  Mais, plus le temps passe, plus je dispose d’informations, moins mes indemnités sont importantes, plus je risque d’être considéré comme inemployable par les entreprises ; mon salaire de réservation va donc chuter et je vais accepter des offres d’emploi que j’aurais refusé en début de période .  Solutions préconisées par les théoriciens du job search : ils vont alors préconiser certaines mesures :  faciliter la circulation de l’information (c’est à cette logique qu’a répondu la création de l’ANPE à la fin des années 60)  réduire le montant et la durée des allocations-chômage qui incitent l’individu à demeurer chômeur b. Politiques actives/ politiques passives de l’emploi Définition des politiques de l’emploi Les politiques de l’emploi font partie des politiques structurelles. Au sens large, c’est l’ensemble des politiques visant à assurer le plein emploi ; au sens étroit (qui lui est généralement donné), elle désigne les dispositifs de soutien aux chômeurs et de stimulation de la création d’emploi destinées à aider les personnes qui connaissent des difficultés sur le marché du travail. Ces mesures visent à aider les personnes dans la recherche d’un emploi, à favoriser leur insertion sur le marché du travail, et à les maintenir dans un emploi ou encore de compenser des pertes de revenus consécutives à la perte d’un emploi. Elle se décline alors en deux volets :  Les politiques passives qui visant à limiter les conséquences du chômage: indemnisation du chômage et subventions aux retraits d’activité  Les politiques actives dont les objectifs sont de créer des emplois, mais aussi d’améliorer le niveau de formation des salariés, ou le fonctionnement du marché du travail : dispositifs de soutien à la création d’emploi, formation professionnelle, accompagnement et placement des chômeurs,.. c. L’intéressement à la reprise d’emploi :Une mesure d’activation : le Revenu Social d’Activité : RSA Pour les plus motivés : la création du RMI  Le 1er décembre 1988 la France se dotait d’une nouvelle loi sur le traitement de la pauvreté et de l’exclusion qui était l’expression d’une volonté collective de renforcer la cohésion sociale. Cette loi reposait sur deux logiques complémentaires : assurer un revenu minimum aux plus démunis qui permet aux allocataires de couvrir leurs besoins fondamentaux, mais dont en même temps les modalités d’application sont suffisamment restrictives pour ne pas être désincitatives au travail : le RMI est ainsi nettement inférieur au salaire minimum (ceci relève de la logique méritocratique).  Réinsérer les individus dans la société en leur donnant des moyens financiers leur permettant de restaurer leur image sociale, mais surtout en leur donnant une formation qui devrait déboucher à terme sur un travail . L’allocataire est donc, de ce point de vue obliger de faire des stages démontrant sa volonté de sortir de l’exclusion . On retrouve ici l’idée traditionnelle selon laquelle les pauvres ont des efforts à faire.  La perception du revenu minimum a permis aux allocataires de couvrir un certain nombre de besoins essentiels : La sécurité matérielle a été complétée par l’amélioration importante de la couverture maladie qui bénéficie désormais à 97 % des Rmistes. uploads/Finance/ fiche-222-quelles-politiques-de-l-x27-emploi-pour-lutter-contre-le-chomage.pdf

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  • Publié le Dec 11, 2022
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