Introduction La raréfaction des ressources naturelles, la montée de la pollutio

Introduction La raréfaction des ressources naturelles, la montée de la pollution, la dégradation de la qualité de l’air et de l’eau ont engendré chez les scientifiques et la population une prise de conscience des risques à plus ou moins long terme de notre modèle de croissance productiviste basée sur une augmentation infinie de la production . I. L’apparition du concept de développement durable A - Une prise en compte récente Dans un premier temps : de la révolution industrielle jusqu’aux années 50, le seul objectif visé par les économistes est la recherche de la croissance maximale, afin d’augmenter le bien-être matériel de la population. Cette idéologie productiviste est logique puisque les pays qui décollent sont pauvres et ont donc pour objectif unique d’accroitre leurs richesses. Dans un deuxième temps, à partir des années 50, les économistes du développement se rendent compte que la croissance est inégalement partagée, qe certains pays restent à la traîne , voire que certains pays s’enfoncent dans le sous-développement. Mais aussi, que la croissance économique ne génère pas automatiquement du développement (d’où conception de l’IDH) et ne réduit pas forcément les inégalités et la pauvreté (d’où conception de l’IPH puis de l’IPF) Les premiers à s’en inquiéter sont les scientifiques du Club de Rome en 1971-1972 : Ils affirment que la croissance maximale ne peut être durable aussi pour éviter l’épuisement des ressources naturelles et les effets de la pollution sur la planète, ils prônent la croissance zéro : le PIB ne doit plus continument augmenter. La recherche de la croissance maximale ne doit plus être l’objectif viser par les gouvernants et les organismes internationaux. B - Définition La notion de développement durable établi par le rapport Bruntland en 1987 cherche à répondre à cette critique et vise à dépasser l’opposition entre croissance et environnement Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion :  le concept de "besoin", et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité  l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale imposent sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. 1. Une mesure du développement durable : l’empreinte écologique Elle mesure l’impact de l’homme sur la planète. C’est la surface de la planète, exprimée en hectares dont une population a besoin pour satisfaire sa consommation en produits d sol et en zones de pêche, en I - Economie du développement durable Fiche 311 - Croissance économique et développement durable sont-ils incompatibles ? Science économique Acquis de première : externalités, biens collectifs, capital social. Notions : Capital naturel, physique, humain, social et institutionnel, soutenabilité. terrains bâtis ou aménagés , en forêts capables de recycler les émissions de CO2 et , plus généralement , en surface d’absorption des déchets . Cette empreinte écologique peut être calculée pour la planète, un pays, une ville. Pour qu’il y ait développement durable, elle ne doit pas dépasser 2 ha/habitant C - Le chemin du développement durable : une contradiction croissance/ développement durable ? L’augmentation du PIB/hab semble corrélée avec une augmentation de l’empreinte écologique Le modèle de croissance actuel montre qu’assurer à la fois les besoins des générations actuelles et ceux des générations futures semble impossible :  Les pays riches ont un PIB/hab et une empreinte écologique élevés : ils satisfont les besoins des générations présentes, mais pas ceux des générations futures  Les pays en développement ont un PIB/hab et une empreinte écologique faible: ils ne satisfont pas les besoins des générations présentes, mais pourront satisfaire ceux des générations futures, si du moins les pays riches n’épuisent pas les ressources et ne détériorent pas le climat. On ne peut cependant pas exiger des pays pauvres une croissance zéro, car elle risque d’empêcher toute possibilité de développement pour les pays pauvres. Avec la notion de développement durable, on tente aujourd’hui développer une approche alternative qui assure à la fois une économie développée et un environnement préservé. II. Comment assurer un développement durable : l’approche par les capitaux ? L’approche par capitaux considère qu’un pays a un stock de richesses, appelé capital, qu’elle va utiliser et combiner pour assurer la satisfaction des besoins de ses membres. Différents types de capitaux peuvent être mis en évidence :  Le capital naturel regroupe les ressources diverses de la nature susceptibles d’engendrer un service productif (richesses de la mer, du sol, du sous-sol...).  Le capital physique est un bien produit dans le passé par l’homme et utilisé comme moyen de production (bâtiment, machine, matériel…).  Le capital humain peut aussi faire l’objet d’une accumulation par l’homme et regroupe les capacités physiques, intellectuelles d’un individu ou d’un groupe d’individus ; il peut être accumulé par la formation, initiale ou professionnelle.  Le capital social est une notion empruntée à la sociologie : il s’agit du réseau de relations d’un individu ou d’un groupe, qui peut être considéré aussi comme une ressource mobilisable.  Le capital institutionnel regroupe les institutions Les institutions sont l’ensemble des contraintes humaines qui structurent les interactions politiques, économiques et sociales. Appareil législatif, autres normes, formelles ou informelles, valeurs, peuvent contribuer au bien-être des populations comme à la croissance économique. http://cache.media.eduscol.education.fr/file/SES/66/0/crois_eco_et_envirt_+couv_216660.pdf L’état du stock de capital permet de prévoir le caractère durable du développement du pays. Plus le stock de capital est élevé et diversifié, plus le développement peut être durable. La question est alors de savoir si ces différents capitaux sont substituables ou pas III – La question de la soutenabilité du développement A. Définition de la soutenabilité Solow définit la soutenabilité comme le fait de conserver dans le temps « une capacité généralisée à produire du bien-être économique » et plus précisément de « doter les générations futures de tout ce qui sera nécessaire pour atteindre un niveau de vie au moins aussi bon que le nôtre et pourvoir pareillement aux besoins de la génération qui suivra. La distinction entre soutenabilité faible et soutenabilité forte La distinction entre soutenabilité faible et forte repose sur la possibilité ou non de remplacer une forme de capital par une autre  Les tenants de la soutenabilité faible considèrent que la nature est un capital productif comme les autres et qu’il peut être remplacé par d’autres formes de capital. Notre modèle de production est alors soutenable, puisqu’il suffit de remplacer le capital naturel par d’autres formes de capitaux  Les partisans de la « soutenabilité forte » ne partagent pas cet optimisme. Ils considèrent en effet que les atteintes au capital naturel sont, dans une certaine mesure au moins, irréversibles : les dommages causés à l’environnement restent en parties irréparables et certaines ressources épuisables sont irremplaçables. Dans cette hypothèse, il ne peut suffire de maintenir le capital global constant. Le capital naturel doit faire l’objet d’une conservation spécifique. Les facteurs de production ne sont pas tous substituables. Les innovations technologiques seules ne peuvent repousser les limites de la croissance économique. http://cache.media.eduscol.education.fr/file/SES/66/0/crois_eco_et_envirt_+couv_216660.pdf B. Les tenants de la soutenabilité faible: la régulation marchande peut assurer un développement durable 1 – Une hypothèse fondamentale : la substituabilité des capitaux L’analyse néo-classique développe une conception particulière des capitaux (en particulier les facteurs de production). Ainsi les ressources naturelle (l’'environnement par exemple l'air, l'eau...) constituent un facteur de production exactement au même titre que les autres éléments entrant dans le processus de production ( le capital technique, le capital humain). Donc :  Le niveau de production dépend de la quantité de capital ( le stock de capital), quelle que soit sa nature, sa composition.  On peut alors remplacer un capital par un autre : on dit que les capitaux sont substituables. La sanctuarisation des capitaux naturels est donc inutile (voire dangereuse) selon les auteurs libéraux  Ainsi dans la mesure où le stock de capital reste constant, indépendamment de sa composition, le développement durable est possible, le bien être des générations futures est assuré. Pour les néo-classiques, la régulation par le marché permet d’assurer un développement grâce à l’hypothèse de substituabilité des capitaux . 1. Le rôle de la régulation par les prix : les incitations par les prix La raréfaction des ressources naturelles et la pollution qui résultent du processus de croissance peuvent être résolues grâce à la régulation assurée par le marché et au comportement rationnel des Homo Oeconomicus dont le but est toujours de maximiser leur bien-être matériel par exemple leur profit matériel . Les prix sont une incitation :ils véhiculent un message sur la rareté des ressources qui incitent les agents à changer leur comportement . Ainsi la croissance entraîne certes une augmentation de la demande de matières premières. Celle-ci devient alors supérieure à l’offre. Mais alors d’après la loi de l’offre et de la demande, le prix augmente, ce qui a deux conséquences :  La première est que la demande diminue : les consommateurs en achètent moins (cf évolution de la demande de produits pétroliers depuis en uploads/Finance/ fiche-311-la-croissance-economique-est-elle-compatible-avec-le-developpement-durable.pdf

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  • Publié le Oct 03, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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