Fiche de lecture de l’ouvrage « Entreprendre : LA PASSION D’ACCOMPLIR ENSEMBLE
Fiche de lecture de l’ouvrage « Entreprendre : LA PASSION D’ACCOMPLIR ENSEMBLE » d’ISABELLE DANJOU BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR : Isabelle Danjou, docteur en sciences de gestion, est directrice de recherche au Centre de Développement des Entreprises et de l’Entrepreneuriat (CDEE), laboratoire de recherche de l’école de commerce de Lille. Les membres de ce laboratoire sont préoccupés par la croissance faible et instable de l’économie française. Le laboratoire comprend, entre autres, des politiciens et des économistes et des responsables du développement économique qui s’intéressent à la création d’entreprise et plus précisément de l’entreprise innovante. L’intérêt accordé à la création d’entreprise se justifie par sa contribution directe à la création de valeur pour l’économie. Parmi les travaux menés dans ce centre, par Isabelle Danjou et Béatrice Dubois- Grivon, nous citons un cahier de recherche paru en 1999 et intitulé « les jeunes entreprises innovantes : profil des créateurs et des comportements stratégiques », ayant porté sur vingt-deux entreprises du Nord – Pas de Calais, et qui s’est attaché à cerner les spécificités des jeunes entreprises innovantes régionales et à identifier, dès les premiers stades du développement, les facteurs de succès de ses entreprises. POSTULAT : La capacité d’action et d’engagement de l’entrepreneur mobilise des ressources émotives qui sont le moteur de l’action, des ressources cognitives qui servent à concevoir l’action et des ressources interactionnelles qui permettent de conduire l’action. HYPOTHÈSES DE BASE : - L’absence marquée de certaines dispositions est rédhibitoire : comment, en effet, imaginer qu’un individu doutant de lui-même en de multiples circonstances, ne tolérant aucun risque et ne désirant pas prendre des responsabilités, puisse être amené à entreprendre ? - La recherche de la seule maximisation de profit ignore l’esprit de l’aventure QUESTIONS POSÉES PAR L’AUTEUR : - Qu’est ce que l’esprit d’entreprendre ? - Pourquoi les individus entreprennent-ils ? - Sur qui et sur quoi l’entrepreneur compte pour réussir son projet ? 1 MODE DE DÉMONSTRATION : La stratégie de recherche repose sur une méthodologie qualitative qui place l’individu au centre du questionnement et accorde une part prépondérante à l’expérience subjective des entrepreneurs : la méthode des récits de vie. La logique à suivre dans le cadre de l’approche choisie, approche de nature qualitative et inductive, n’est pas celle de la statistique mais celle de la qualité des entretiens et de l’information recueillie. La notion de représentativité, qui n’a pas de sens ici ou un sens très secondaire, a été remplacée par celle de « saturation ». Cinquante et un entretiens ont été réalisés auprès de dirigeants du Nord – Pas de Calais qui ont été choisis parce qu’ils sont détenteurs d’une expérience particulière : entreprendre correspond chez eux à un vécu. Ils conduisent ou ont conduit pendant plus de huit ans le développement de firmes qui ont affiché un dynamisme indéniable. Les récits de vie ont été recueillis au cours d’entretiens d’une durée moyenne d’une heure trente qui se sont déroulés en deux temps : une phase principale d’expression libre, non directive, introduite par une question ouverte destinée à inviter l’interlocuteur à décrire sa trajectoire professionnelle en mettant en relief ses actions entrepreneuriales les plus marquantes ; une phase d’investigation un peu plus directive, destinée, si nécessaire, à approfondir une ou plusieurs actions entrepreneuriales évoquées. Les entretiens ont été conduits selon la méthode empathique qui consiste à entrer dans le monde perceptuel de la personne interrogée, à adhérer, mais sans excès, à son cadre de référence, afin de favoriser la richesse et la sincérité des propos. Ces entretiens ont été enregistrés et Intégralement retranscrits à fin d’analyse. Les significations pertinentes pour l’objet de la recherche ont été extraites en s’appuyant sur une analyse thématique (identification des thèmes prégnants, recherche d’une cohérence thématique inter-entretiens…) et sur une analyse comparative par thèmes (repérage de récurrences, de logiques de pensée ou d’action semblables…). 2 Résumé : Sur un panel de 51 dirigeants, choisis selon leurs expériences en matière de direction des entreprises situées au Nord-Pas de Calais en France, Isabelle Danjou a effectué un travail de recherche sur l’esprit d’entreprise chez ces entrepreneurs. L’auteur a choisi une approche qui donne une place prépondérante à l’expérience subjective des individus (le recueil des récits de vie à partir d’entretiens non directifs). Elle a collecté des témoignages riches en aventures, en actions et en créativité, après, elle a essayé, sans interpréter, d’atteindre une « sorte d’imprégnation » afin de dégager des lignes de force, des thèmes prégnants et des significations, mais aussi du particulier, des équivoques et des questionnements tout en gardant une position neutre, c’est ce qui caractérise le travail d’un analyste de données qualitatives. Isabelle Danjou s’est servie de ces interviews pour donner une ossature à son ouvrage qui va traiter, dans une première partie, l’entrepreneur selon sa flamme, son talent et son goût du projet collectif et elle va revenir, dans une deuxième partie, pour démontrer que l’entrepreneur est un produit de la vie et de ses passages à l’acte. PREMIÈRE PARTIE : « L’ENTREPRENEUR : UNE FLAMME, DU TALENT ET LE GOÛT DU PROJET COLLECTIF » Selon Isabelle Danjou, la figure de l’entrepreneur est constituée de trois dimensions essentielles : 1. Sa passion de réaliser, C’est cette « rage d’entreprendre », cette ardeur et ce désir de construire à toute épreuve en affrontant l’incertitude et les aléas qui accompagnent les défis à relever, qui soutient la réalisation, contre vents et marrées, de projets d’entreprise voués à la forme comme à l’infortune. C’est par une envie furieuse, une attitude optimiste et une conviction personnelle que l’homme puisse entreprendre, ces émotions constituent une source de force pour celui-ci. Pour Isabelle Danjou, l’entrepreneur doit croire en ce qu’il fait et cette adhésion entre le vécu intérieur et l’action est source de plaisir et de bonheur. La direction a pour rôle de désigner les grandes lignes du projet dessiné : la création d’une nouvelle entité viable, la croissance, le développement, la réorganisation, la remise à flot, la diversification, l’innovation. Toutes ces actions mènent vers un seul chemin qui est la création de valeur. Selon Isabelle Danjou, les sources du désir de réalisation se composent des préoccupations de 1er ordre, l’existence et le spirituel ; et de 2ème ordre, l’argent et le pouvoir. Ce sont des déductions faites par l’auteur d’après les témoignages des entrepreneurs du Nord-Pas de Calais, donc c’est le coté spirituel qui règne dans l’esprit d’entreprise chez les dirigeants de cette région. Mais après une confrontation de ces données avec les caractéristiques d’une culture entrepreneuriale anglo- saxonne, une déduction se dégage et qui peut être reflétée par la définition que 3 donne Léon Schwarzenberg1 à la réussite d‘un projet « la véritable réussite, c’est la réussite par rapport aux problèmes que vous pose la vie (…). La vraie réussite c’est d’arriver à résoudre un problème difficile qui vous était posé au début de votre vie et que vous pensez avoir en partie, mais en partie seulement, résolu quand vous l’avez terminée. Ça c’est la seule réussite. La réussite sociale c’est un peu la frime quoi ! Il existe, toujours en tout homme, un canal important entre ses aspirations et ce qu’il arrive à en traduire dans ses actes. Il reste que, malgré tout, toute action se fait au nom de quelque chose. Pour les dirigeants d’entreprise, il y a toujours une forme de conviction qui est au rendez-vous pour soutenir les projets entrepreneuriaux. L’attrait pour le défi, l’esprit de l’aventure, la prise des risques, la passion, le besoin de réalisation, le courage, les convictions, la force d’engagement, la ténacité… sont les caractéristiques essentielles des comportements des dirigeants. Plus particulièrement les entrepreneurs nordistes ont une race de bâtisseurs dont la puissance de feu repose sur leur détermination et leur pragmatisme, ils ont aussi une touche d’opiniâtreté et de bon sens, ces deux dernières caractéristiques font une certaine identité régionale où on retrouve des valeurs d’effort, de simplicité et de sobriété. En plus de toutes ces qualités, l’aspect familial de la plus parts des entreprises de cette région donne aux dirigeants un sens de pérennité ce qui fait de ces entreprises des firmes à sensibilité développée à l’aspect de la responsabilité sociale et à capacité à travailler pour les générations futur. 2. Son sens du projet, c’est son talent pour concevoir, faire apparaître ou tout simplement recueillir des idées qui ouvrent le champ des possibles et pour convertir celles-ci en des projets opportuns et réalistes. L’événement entrepreneurial est assimilé à la création d’une nouvelle organisation dans le but de poursuivre une opportunité : ainsi l’entrepreneur doit mettre en place une configuration organisationnelle, cette dernière doit prendre la forme d’une structure autonome qui assure un certain positionnement dans la réalité. Pour prendre cette initiative, l’entrepreneur doit trouver une certaine combinaison qui englobe, en même temps, ses désirs et ses passions et la bonne marche de l’organisation. En s’inspirant de la démarche systémique, le dirigeant se tourne ainsi volontairement vers l’avenir, tout en anticipant, imaginant et élargissant son champ de conscience et en se basant sur une remise en cause de la réalité. Il ne uploads/Finance/ fiche-de-lecture-entreprendre.pdf
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- Publié le Mai 11, 2022
- Catégorie Business / Finance
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