LESPRIT Manon, HK3 FICHE DE LECTURE: George A. Akerlof et Robert J. Shiller : L
LESPRIT Manon, HK3 FICHE DE LECTURE: George A. Akerlof et Robert J. Shiller : Les Esprits animaux : Comment les forces psychologiques mènent la finance et l’économie, Edition Flammarion (2013), collection Champs essais 1. La confiance et ses multiplicateurs : On s’intéresse aux schémas de pensée qui font que le marché est en dents de scie + à la crise de confiance (du latin fido = « j’ai foi en… ») qui a provoqué une crise du crédit (du latin credo = « je crois en… »). La confiance : La confiance est un ingrédient essentiel pour que l’économie se porte bien (cf : discours des médias et des hommes politiques des débuts de la crise économique actuelle). La notion de confiance peut se résumer à des projections : on cherche à savoir ce que feront les autres (confiance = avenir souriant ≠ méfiance = avenir sombre). Selon le dictionnaire, la confiance ne se limite pas à une anticipation : synonyme de foi et de sécurité. Remarque : pour certains économistes, la confiance = résultat d’un processus rationnel (information anticipations rationnelles décisions rationnelles) CPDT : la confiance dépasse la rationalité et la logique ! Ainsi, le niveau de confiance des agents est déterminant au niveau macroéconomique : période de confiance = décisions spontanées/instinctives (appréhensions mises de côté et caractère impulsif des décisions invisible). Référence à Keynes : des investissements importants prennent appui sur la confiance ≠ théorie néo-‐classique : avant d’investir, processus de prise de décision avec calculs coûts/avantages, évaluation des probabilités… CPDT : on peut avoir des doutes quant à la fiabilité de telles évaluations et nos décisions semblent jouer d’avantage sur la notion de confiance. La confiance est « le premier et le plus décisif de nos esprits animaux ». Le multiplicateur de confiance : Multiplicateur = au centre de l’analyse keynésienne (il a par ex. permis de donner des explication à la crise de la Grande Dépression : une légère baisse des dépenses et de la consommation peut avoir des effets décuplés sur l’économie) et les auteurs en proposent un corollaire : le « multiplicateur de confiance ». Multiplicateur de confiance = impact sur le revenu d’une unité de confiance en plus ou en moins. Il peut être considéré comme l’aboutissement de plusieurs phases de dépenses (modification de la confiance modification du revenu modification de la confiance nouvelle modification du revenu etc.) On peut mesurer un indice de confiance (ex : Michigan Consumer Sentiment Index) et la confiance mesurée permet de prévoir les dépenses à venir. CPDT : « la mesure de la confiance n’évalue pas nécessairement les esprits animaux » i.e. les auteurs admettent qu’il est difficile de mesurer les effets de la confiance sur les revenus et les dépenses à venir (effets de la confiance + ou – importants pendant certaines périodes). Exemple de l’impact de la confiance sur d’autres multiplicateurs : indice de la confiance bas a entrainé un gel du marché des crédits (peur des prêteurs de ne pas être remboursés) consommateurs obtiennent – facilement les crédits pour acheter / producteurs des biens de consommation ne trouvent pas les capitaux pour produire effets des multiplicateurs budgétaires (soit issus d’une augmentation des dépenses ou d’une réduction des recettes) sont moindres. 2. L’équité : Pour Albert Rees, en réalité, les facteurs qui déterminent les rémunérations/salaires ne sont pas ceux qui apparaissent dans la théorie néo-‐classique pour lui, l’équité = principe primordial. Importance de la notion d’équité : L’équité et les attentes sociales peuvent compter autant, voire plus que les motivations d’ordre économique. CPDT, notion souvent laissée de côté car fait entrer d’autres domaines en jeu : psychologie, sociologie, anthropologie, philosophie… Problème de l’équité = être un facteur qui ne relève pas du champs formel de l’économie. Questionnaires : Présentation d’une étude faite par un psychologue et deux économistes : les participants devaient réagir à diverses situations et dire si la décision prise leur paraissait acceptable ou injuste. Les réactions montrent que le sentiment de justice peut largement prévaloir sur les considérations strictement économiques. Ex. de la bière : participants prêts à renoncer à l’achat d’une bière dans une superette car ils trouvent injuste que la celle-‐ci exige un prix supérieur à leur maxima alors qu’ils auraient été d’accord pour la payer au même prix dans un hôtel de luxe… le refus d’achat dans la superette ne se fait donc pas par souci d’économie. Expériences : Ernst Fehr et Simon Gächter ont testé la coopération entre individus et la confiance mutuelle pendant l’expérience, les individus peuvent se montrer coopératifs ou égoïstes. Résultat : au début, les individus sont solidaires puis, voyant que les autres adoptent des comportements égoïstes, ils font pareil. Ensuite, les règles sont modifiées : introduction de la possibilité de punir les comportements égoïstes. Résultat : chacun était prêt à punir les égoïstes (même si ça leur coute de l’argent) + réduction des comportements égoïstes. Montre que les participants sont sensibles au principe d’équité + cerveaux passés au scanner : acte de punir = source de joie. Les théories de l’équité : Théorie sociologique de l’échange apporte grande importance au principe d’équité + découle de ce qui est perçu comme juste et injuste si la transaction n’est pas équitable, individu lésé se met en colère. Théorie de l’équité part du principe que dans un échange, chacun reçoit à hauteur de ce qu’il apporte. ( !) Pour les économistes, la mesure de ce qu’on apporte de fait en valeur monétaire ≠ les sociologues prennent en compte des éléments subjectifs comme le statut social Ex. : les gens peu compétents préfèrent demander conseil à ceux avec qui l’échange s’effectue dans un registre de valeurs comparables, i.e. les gens aussi peu compétents qu’eux. Quand un échange comporte des éléments subjectifs tels que la flatterie ou les remerciements, il entre dans la catégorie des échanges équitables : « Les retours ont une valeur égale aux contributions ». Normes et équité : Il existe des « normes » dans le domaine du comportement : comment les individus estiment devoir se comporter avec les autres et vice versa. Pour vivre selon leurs principes, la plupart des gens essaient d’être équitables ils se sentent insultés quand ils sont taxés d’injustice. Donc : les autres doivent aussi être justes envers eux et les comportements inéquitables les perturbent. équité = intégrer cette éthique du comportement dans l’économie. Equité et économie : Notion de justice importante en économie car elle permet un travail efficace et une coopération entre les agents. Cependant : l’équité est relayée au second plan lorsqu’il faut expliquer les phénomènes d’ordre économique. position ambiguë : pour les auteurs, équité est une notion centrale et permet d’expliquer bon nombre de phénomènes tels que le chômage ou l’inflation : il faut la prendre en compte. 3. Corruption et mauvaise foi : Esprits animaux font aussi référence aux comportements antisociaux + accidents/dysfonctionnements qui perturbent la vie économique ( dépend du seuil de tolérance des pratiques liées à la corruption) + mauvaise foi avec des activités économiques légales mais dont les objectifs sont inacceptables. Par ex. : le capitalisme ne produit pas ce dont les gens ont réellement besoin mais ce dont les gens pensent avoir besoin et donc ce qu’ils sont prêts à acheter (exemple des médicaments placebo). Pas d’inquiétude pour les consommateurs : ils sont suffisamment avertis pour être prudents dans leurs achats + si pas satisfaits de ce qu’ils achètent, ils arrêtent de l’acheter + barrières de sécurité et réglementations de l’Etat pour produits/services dont la qualité peut difficilement être évaluée par le consommateur… Problème : on ne peut pas en dire autant pour le domaine des titres financiers et de l’épargne qui sont des produits immatériels, des « bouts de papier contenant la promesse implicite que dans le futur ils rapporteront gros ». PDG = symboles de la réussite capitaliste agressivité et prise de risque au quotidien (nombreux licenciements) Ces comportements montrent un manque de scrupules, une « fougue capitalistique » besoin d’un contrepoids pour que le système ne devienne pas malhonnête et les comptables semblent être parfaits dans ce rôle (prudence, probité, méticulosité, esprit critique, etc.). L’exemple des trois dernières récessions aux Etats-Unis : • Récession de Juillet 1990 à Mars 1991 • Récession de Mars à Novembre 2001 • Récession qui a débuté en Décembre 2007 Elles illustrent les scandales liés à la corruption/mauvaise foi, même si les USA restent moins touchés par ce genre de problème que la plupart des pays. Ces problèmes sont simples (ce ne sont que des questions de sommes d’argent qui peuvent être légitimement retirées ou non) et compliqués (les contrevenants veulent masquer les violations des principes élémentaires derrière des manipulations compliquées). Les sociétés Savings and Loan et la récession de 1991 : Quand le contexte s’y prête, les dirigeants des entreprises cotées en Bourse peuvent être tentés de s’enfuir avec de l’argent qui ne leur appartient pas : c’est ce qui uploads/Finance/ fiche-de-lecture-les-esprits-animaux-pdf.pdf
Documents similaires
-
17
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 07, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.1919MB