II. Balance des paiements, taux de change et systèmes monétaires internationaux

II. Balance des paiements, taux de change et systèmes monétaires internationaux 1. Balance des paiements et ajustement a. Les principes Élaboration comptable Comment repérer les échanges entre les nations ? La balance des paiements est un document qui retrace sous forme comptable l’ensemble des échanges de biens, de services et de capitaux pendant une période donnée entre les agents économiques résidents d’un pays ce n’est pas une question de nationalité et le reste du monde. Il s’agit majoritairement des opérations sur marchandises exportations et importations de biens, des échanges de services, et des mouvements de capitaux à court, moyen et long terme. L’établissement de la balance des paiements se fait selon le principe de la comptabilité à partie double c’est important de le dire, mais pas vraiment de le comprendre. Chaque opération fait l’objet de deux inscriptions. La première retrace l’opération elle-même, l’autre son financement. La présentation de la balance des paiements fait désormais l’objet d’une harmonisation internationale selon les directives du cinquième manuel du FMI. La balance des paiements est composée de la balance des opérations courantes, du compte de capital, et de la balance des opérations financières. Composition Présentation de la balance des paiements Compte des transactions courantes Balance commerciale échange de biens et services Revenus principalement des transferts de capitaux et des retours sur investissement Transferts courants transferts sans contrepartie Compte de capital Transfert en capital transfert de propriété, remise sur une dette… Acquisition d’actifs non financiers brevets par exemple Compte financier IDE plus de 10% du capital social d’une entreprise Investissements de portefeuille moins de 10% du capital social d’une entreprise Autres investissements crédits commerciaux, prêts, et autres avoirs ou engagement Avoirs de réserves transactions sur les réserves des autorités monétaires Erreurs et omissions Correction des erreurs statistiques permettant de retrouver l’équilibre comptable de la BP cmbw Les différents soldes La position extérieure La position extérieure complète les informations fournies sur les flux internationaux par la balance des paiements. Elle mesure les stocks d’avoirs et d’engagements financiers des résidents vis-à-vis du reste du monde un solde positif montre que les agents résidents ont au total plus de créances que d’engagements vis-à-vis du reste du monde. La position extérieure nette, qui représente le patrimoine net de la France vis-à-vis du reste du monde, est déficitaire à 381 milliards d'euros, soit -17,4% du PIB, fin 2015. Un « niveau modéré au regard des normes et références internationales » selon la Banque de France. C’est toutefois bien en-deçà du seuil européen d’alerte égal à 35 % du PIB. b. Analyse économique de la balance des paiements Équilibre de la balance courante et « équilibre » de la balance des paiements La présentation de la balance des paiements peut s’accompagner d’une confusion grave lorsque qu’on parle d’un déficit ou d’un excédent de la balance des paiements. En effet, par construction, celle-ci est forcément équilibrée. L’analyse économique de la balance des paiements ne se fait donc pas par l’étude de l’équilibre de l’ensemble de cette balance, mais par celle des déséquilibres qui lui sont internes déséquilibres qui se compensent par construction. On s’intéresse principalement au solde de la balance des transactions courantes et à celui des opérations financières. Un déficit peut être bon ou mauvais signe Un solde négatif de la balance courante est souvent considéré comme un indice de la bonne santé d’une économie et de sa compétitivité. La détérioration du solde courant français au début des années 2000, négatif en 2005 et 2006, indique a priori une détérioration de la position extérieure de la France, notamment vis-à-vis du voisin allemand. Cette lecture peut s’avérer infondée. Premièrement, le solde de la balance courante résulte de nombreux types d’échanges. Il comprend certes les échanges de marchandises, mais également les échanges de services, les revenus, et les transferts courants. Ces derniers n’ont pas grand chose à voir avec la compétitivité nationale. Un déficit de la balance des revenus internationaux est la conséquence de mouvements de capitaux antérieurs des agents qui reçoivent des retours sur IDE. Doit-on le considérer comme le signe du dynamisme des investisseurs nationaux ou comme l’indice de la fuite des capitaux hors d’un territoire peu attractif délocalisations ? Les grands soldes de la balance des paiements Ces soldes s’emboitent comme des poupées russes Biens et services Mesure le solde des échanges commerciaux Transactions courantes Mesure le solde des opérations non financières À financer Mesure le solde des opérations « réelles » de la nation Flux Mesure le solde des opérations financières internationales Balance globale Intègre les erreurs et omissions. Indique la création monétaire induite par l’extérieur, c’est-à-dire le financement de la BP. Balance globale > 0 = création monétaire et vice versa cmbw Le lien entre le solde courant et le solde financier, la contrainte budgétaire de la nation Selon la comptabilité nationale, l’équilibre macroéconomique entre offre globale et demande globale sur les biens et services s’écrit ainsi : Ainsi, si les dépenses des agents excèdent le PIB, c’est qu’ils dépensent plus qu’ils ne créent de richesses besoin de financement global et que ces dépenses ont été réalisées grâce à des biens ou des services extérieurs. Comme l’activité économique se transforme en revenu, on pose S = Y - C, l’épargne nationale globale. Ainsi, on obtient l’équivalence suivante : L’égalité (S - I) = (X - M) donne donc la contrainte budgétaire de la nation. Il s’agit du besoin d’épargne étrangère servant à financer les activités économiques ou, au contraire, de la capacité à dégager une épargne financière que les résidents peuvent placer sur les marchés internationaux pour financer d’autres nations. On peut intégrer l’État dans le modèle en réécrivant l’équilibre macroéconomique. Le déficit des échanges courants est donc égal à la somme des déséquilibres privés S - I et publics T - G. On voit donc qu’il existe un lien entre déficit extérieur et déficit public. En effet, sans capacité de financement privé, un besoin de financement public passe par un déficit de la balance courante. Mais pour Robert Barro, conformément au principe de l’équivalence ricardienne, la hausse des déficits publics accroît l’épargne domestique agents anticipent les haussent d’impôts futures, il n’est donc pas certain que le déficit de la balance courante s’aggrave. L’exemple à connaître, quand le tiers-monde finance les USA… Depuis les années 1980, mais surtout dans les années 1990, le déficit courant américain s’est creusé, entraînant une forte augmentation de la dette extérieure du pays. Celle-ci avoisine les 3 000 milliards de dollars en 2006, plus que la dette de l’ensemble des pays du tiers-monde, faisant des USA le pays le plus endetté de la planète. Le comble étant que certains pays du tiers-monde comme la Chine, financent par leur épargne extérieure les déficits courants américains et prêtent donc au pays le plus riche. L’interprétation du déficit de la balance courante Bon signe Mauvais signe L’augmentation des importations est due à une demande forte liée à la croissance économique Détérioration de la compétitivité nationale Entreprises peu incitées à l’exportation car elles trouvent des débouchés à leurs production sur le marché d’origine Pertes de parts de marchés à l’international cmbw Y PIB + M importations = C consommation finale + I investissement + X exportations Y PIB - (C + I) les dépenses des agents = (X - M) solde des échanges courants Y PIB - (C + I) les dépenses des agents = (X - M) solde des échanges courants (S - I) capacité ou besoin de financement = (X - M) solde des échanges courants Y PIB + M importations = C consommation finale + I investissement + X exportations + (G - T) (Dépenses publiques - prélèvements obligatoires) (X - M) solde des échanges courants = (S - I) capacité ou besoin de financement + (T - G) (Prélèvements obligatoires - Dépenses publiques) Comment expliquer ce déficit courant structurel des USA ? Par la contrainte budgétaire. • Puisque (X - M) = (S - I), le déficit peut s’expliquer par la faiblesse structurelle de l’épargne américaine la propension à consommer des ménages américains est proche de 100% et/ou par la vigueur de l’investissement notamment dans les années 1990. • Puisque (X - M) = (S - I) + (T - G), le déficit courant peut s’expliquer par des déficits publics importants. On parle alors de déficits jumeaux les deux déficits en même temps, notamment dans les années 2000. Néanmoins, si le besoin de financement de l’État peut accroître le besoin de financement de l’économie américaine, il n’en est pas le facteur principal. c. L’ajustement Le théorème Hume-Ricardo dans le cadre de l’étalon-or Le théorème Hume-Ricardo dans le cadre de l’étalon-or nous explique comment mécaniquement ce système permet un retour automatique à l’équilibre. L’ajustement se fait par la variation de la masse monétaire. La masse monétaire étant strictement équivalente au stock d’or, tout déséquilibre provoque une variation de la masse monétaire. En cas de déficit, le stock d’or diminue, la masse monétaire diminue donc également, les prix baissent selon la théorie quantitative de la monnaie, les exportations augmentent et les importations diminuent. L’équilibre est uploads/Finance/ ii-balance-des-paiements-taux-de-change-et-systemes-monetaires-internationaux.pdf

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  • Publié le Apv 03, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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