Économie du bonheur L’économie du bonheur est une branche émergente de l'économ

Économie du bonheur L’économie du bonheur est une branche émergente de l'économie. Elle se distingue de l'économie du bien-être en ce qu'elle ne fonde pas ses analyses sur le bien-être, sous-entendu le bien-être objectif, c'est-à-dire la santé, l'éducation, l'environnement, etc., mais sur le bonheur, qui est un état conscient subjectif. Sommaire 1. Comment mesurer le bonheur ? 2. L'argent et la croissance économique font-ils le bonheur ? 3. L'économie du bonheur peut-elle participer à améliorer notre bonheur ? 4. Utilitarisme 5. Rationalisation économique d'un principe subjectif 6. Notes et références 7. Annexes  7.1 Bibliographie  7.2 Articles connexes  7.3 Liens externes Comment mesurer le bonheur ? Le bonheur se mesure. Il existe diverses méthodes qui ont chacune leurs avantages et leurs limites. Ces méthodes sont notamment les échelles d’auto-évaluation, le DRM et l’ESM. Les échelles d’auto-évaluations consistent en des questionnaires. Ces questionnaires peuvent être très courts, une question, par exemple « A quel point êtes-vous heureux ? ». Il est demandé au répondant de s’étalonner sur une échelle de 1 à 7 ou de 1 à 10, 7 et 10 représentant dans chacune des échelles le bonheur exprimé le plus haut. Le questionnaire peut être beaucoup plus long. On peut mesurer plus qu’un niveau de bonheur, ses composantes, afin d’avoir le profil du bonheur de la personne. Les échelles d’auto-évaluation sont la méthode la plus utilisée. Le DRM ou Day Reconstructing Method (Méthode de reconstruction de la journée) consiste à demander aux participants de dire à la fin de la journée quelles ont été leurs activités durant la journée, à quel point ils ont été heureux pendant chacune des activités et combien chaque activité a duré. L’ESM ou Experience Sampling Method (Méthode d’échantillonnage des expériences) consiste à demander aux participants de donner leurs impressions à des moments choisis de manière aléatoire. Ces trois méthodes fournissent des données subjectives. Elles ont des limites : sensibilité à la désirabilité sociale et tendances cognitives variables selon les méthodes. L'argent et la croissance économique font-ils le bonheur ? Premièrement, bonheur et revenu sont positivement mais légèrement corrélés. Deuxièmement, de manière plus approfondie, leur relation paraît curvilinéaire. Lorsque le revenu est faible, un surcroît de revenu tend à augmenter le bonheur, mais à partir d'un seuil qui varie selon les études, davantage de revenu ne signifie plus ou quasiment plus davantage de bonheur. Troisièmement, des études montrent que la relation entre bonheur et revenu n'est pas forcément linéaire. Sous certaines conditions, les personnes pauvres peuvent être en moyenne plus heureuses que les personnes riches. Les économistes ont donné deux explications à ces résultats: la comparaison sociale et l'adaptation. Les recherches des psychologues sont beaucoup plus riches en ce domaine. Ils mettent notamment en avant que les aspects économiques ne sont qu'un déterminant parmi d'autres du bonheur et qu'il existe des stratégies qui peuvent être plus profitables au bonheur des citoyens que les seules stratégies économiques. L'économie du bonheur peut-elle participer à améliorer notre bonheur ? Premièrement, l'économie n'est qu'un déterminant parmi d'autres du bonheur. Toutes les solutions ne sont pas économiques. Deuxièmement, l'économie du bonheur peut aider à réhumaniser la pensée économique et peut-être le fonctionnement économique. Troisièmement, le plus grand destructeur de bonheur au niveau économique est le chômage. Quatrièmement, si la pensée économique traditionnelle considère qu'il y a un taux de chômage sous lequel il est difficile de passer, la psychologie a développé des solutions pour neutraliser la perte de bonheur que subissent les chômeurs. Cinquièmement, la psychologie a aussi développé des solutions pour améliorer le bonheur en entreprise1. L'économie a longtemps été tournée vers les mathématiques en pensant que cette assise lui donnerait un statut scientifique plus affirmé. Mais l'économie est une science humaine et sociale, les mathématiques ne sont qu'un outil et la psychologie apparaît comme la science qui a le potentiel le plus fort pour bonifier l'économie dans sa pensée et dans sa pratique. Utilitarisme L'économie du bonheur trouve sa source théorique dans l'utilitarisme, philosophie économique du XVIIIe siècle. Ce sont avant tout Jeremy Bentham (1748-1832) et John Stuart Mill(1806-1873) qui ont donné une forme systématique au principe d'utilité et ont entrepris de l'appliquer à des questions concrètes, au système politique, à la législation, la justice, la politique économique (où il a fait florès, non sans subir de lourdes déformations), la liberté sexuelle, l'émancipation des femmes, etc. Bentham expose le concept central d'utilitédans le premier chapitre de son Introduction to the Principles of Morals and Legislation dont la première édition date de 1789, de la manière suivante : « Par principe d'utilité, on entend le principe selon lequel toute action, quelle qu'elle soit, doit être approuvée ou désavouée en fonction de sa tendance à augmenter ou à réduire le bonheur des parties affectées par l'action. […] On désigne par utilité la tendance de quelque chose à engendrer bien-être, avantages, joie, biens ou bonheur. » Le principe éthique à partir duquel Bentham juge les comportements individuels ou publics est l'utilité sociale qui vise, pour reprendre sa célèbre formule, « le plus grand bonheur du plus grand nombre ». Rationalisation économique d'un principe subjectif De par sa nature, le bonheur est subjectif2. Il est difficile de comparer, le bonheur d'une personne avec celui d'une autre3. Il l’est d’autant plus de comparer ce concept entre différentes cultures et différents pays3. Cependant, les économistes du bonheur, croient pouvoir résoudre ce problème comparatif : le croisement de larges échantillons de données dans l'espace (nations) et dans le temps, permet d'obtenir des motifs d'évolution illustrant leurs propos3. Abraham Maslow établit que le bonheur humain résulte de la satisfaction de besoins et de désirs qu'il hiérarchise dans la pyramide des besoins de Maslow. Cette hiérarchisation peut ensuite être utilisée pour évaluer le bonheur global des individus. La micro-économie, à son tour, s’efforce de mettre cette mesure du bonheur sous forme d’équation : 3, où est le bien-être déclaré par un individu au temps , et est le vecteur de variables connues, socio- démographiques, socio-économiques, etc.3 Parmi les facteurs déterminants du bonheur4, citons l'argent, fortement corrélé au départ et moins au fur et à mesure que la richesse augmente3,5. Une étude6 montre que lerevenu, corrigée de l'impact du statut social, n'est pas corrélé avec le bonheur. Le temps libre est également corrélé avec la satisfaction. Plus généralement, il y a une corrélation entre le bonheur et le sentiment de mener la vie qu'on veut et d'en contrôler son développement. Le chômage, ou la peur de perdre son emploi (rationnelle ou non) est une source importante d'insatisfaction7. Le mariage est aussi corrélé avec le bonheur, encore qu'il faille déterminer si, introduisant un biais statistique dans la relation de cause à effet, les gens optimistes et heureux ont plus tendance à fonder une famille que les pessimistes et les gens malheureux4. Une étude menée par l’Université de Zurich suggère que la démocratie et le fédéralisme contribuent au bien-être des individus8. Plus il y a de démocratie directe et de possibilité de participer à la politique, plus le bonheur subjectif est élevé8. Le libéralisme économique est fortement corrélé avec la satisfaction déclarée9, ce que l'on peut rapprocher du critère précédemment listé du sentiment de contrôler le développement de sa vie et de mener la vie qu'on veut. L’économie du bien-être est la branche de l'économie qui étudie le bien-être matériel. Elle utilise des techniques micro-économiques afin de déterminer l'efficacité d'une économie à allouer les ressources, ainsi que les conséquences de cette allocation sur la distribution des revenus. L'économie du bien-être se limite stricto sensu au bien-être individuel, par opposition aux groupes, communautés ou sociétés, qui relèvent plus du bien-être social. Elle part de la supposition que les individus sont les mieux placés pour juger leur propre bien-être (rationalité), qu'ils cherchent à l'améliorer (utilité), et que celui-ci peut être mesuré soit directement en termes monétaires (utilité cardinale), soit sous la forme de préférences ordonnées (utilité ordinale). Une augmentation de la consommation, du temps de loisir, ou des services publiques apportés par l'État, augmentent le bien-être des individus. Les deux théorèmes de l'économie du bien-être sont les résultats fondamentaux de la théorie de l'équilibre général telle que formulée par Kenneth Arrow et Gérard Debreu. Sous un certain nombre d'hypothèses contraignantes (concurrence pure et parfaite, homogénéité et continuité des fonctions de production et des fonctions de demande,...), ces auteurs montrent par une démonstration mathématique les deux résultats suivants : Premier théorème : Pour toute dotation initiale, il existe un équilibre de marché en concurrence pure et parfaite, et cet équilibre est un optimum de Pareto dans l'espace des répartitions des biens. Second théorème : Tout optimum de Pareto dans l'espace des répartitions des biens est atteignable en situation de concurrence pure et parfaite moyennant une redistribution forfaitaire des dotations initiales. Le premier théorème est souvent associé à une idée de décentralisation. Il dit en effet que laissés à eux-mêmes, des marchés en concurrence pure et parfaite aboutissent à une allocation optimale, au sens de Pareto, des richesses. Le second est au contraire plutôt associé à une idée d'intervention, car il stipule que uploads/Finance/ id-6837 1 .pdf

  • 23
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Dec 20, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.4081MB