BELGIQUE : 3,20€ Les pays en développement dans la tourmente Ces économies frag
BELGIQUE : 3,20€ Les pays en développement dans la tourmente Ces économies fragiles pourraient avoir besoin de 2 000 à 3 000 milliards de dollars en deux ans Page 6 LR entre deux eaux dans la crise du coronavirus Unité nationale ou critique gouvernementale ? Au sein du parti de Christian Jacob, les deux tendances cohabitent Page 4 Contagion Le professeur Didier Raoult fait des émules en Afrique alors que l’épidémie de Covid-19 ne cesse de progresser sur le continent (près de 5 000 cas recen- sés). C’est le cas à Dakar, la ville qui l’a vu naître et avec laquelle il a effectué, dans le passé, de nombreux partenariats de recherche. Ne souhaitant pas rentrer dans les débats qui animent les scienti- fiques sur le protocole du directeur de l’IHU Méditerranée Infection, le pro- fesseur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann à Dakar, teste actuellement l’hydroxychloroquine. Il a justifié à la télévision nationale son utilisation par la tolérance des malades, la réduction de la charge virale et de la contagiosité. L’administration du médicament est toutefois liée au consentement préa- lable du patient. L’hôpital de Fann coopère aussi avec l’Institut Pasteur de Dakar pour la réalisation d’essais sur ce traitement. D’autres pays comme le Maroc, la Côte d’Ivoire et le Togo ont déjà entamé l’emploi de la molécule, en l’associant ou pas avec d’autres dans leurs proto- coles thérapeutiques. En état d’urgence sanitaire, avec des villes mises en qua- rantaine, le Burkina Faso a lancé deux essais cliniques sur son utilisation, qui vont être comparés avec les résultats obtenus au Bénin voisin où elle est déjà administrée. Principale crainte : l’auto- médication. Certains pays, comme le Ni- geria, se montrent prudents après avoir connu des cas d’intoxication liés à de mauvais dosages de ce produit. D’autres ont aussi peur d’une ruée vers les médi- caments contrefaits, venus de Chine ou produits localement. Enfin, plusieurs Etats craignent une pénurie de cet anti- paludéen. Lomé a interdit sa vente libre en pharmacie. La République démocra- tique du Congo a relancé sa production. Mais l’Afrique cherche avant tout à sauver des vies et à libérer des places rapidement dans les hôpitaux, en faisant reposer une partie de ses espoirs sur cette bonne vieille molécule. Pascal Airault @P_Airault t L’Afrique suit la prescription de chloroquine du professeur Raoult Billet. Changement de priorités Il y a bien des malheurs dans le monde. Et pas seulement à cause du corona. Sachez que Donald Trump se refuse à assurer la protection de Harry et de Meghan. Les deux ex ont aban- donné le Canada pour se réfugier en Californie. Du coup le président américain a précisé qu’il était hors de question de les prendre en charge. « Ils doivent payer » a-t-il juste martelé. Faut dire que côté monarchie britannique, cela ne va pas très fort. Charles est contaminé et un valet d’Elizabeth est aussi touché par le virus. Il apportait ses repas à la reine et promenait ses chiens. D’où son importance. Dans le monde d’avant, ces petits faits auraient suscité l’émoi, voire la polémique. Aujourd’hui leur insignifiance confirme le dérisoire des choses. C’est curieux ce chan- gement de priorités. Michel Schifres mschifres@lopinion.fr La prévention auprès des jeunes passe par les réseaux Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymès déclinent leur émission « Allô Docteurs » sur Snapchat Page 5 3’:HIKKLB=]UW]U[:?a@d@n@l@a"; M 00118 - 331 - F: 2,80 E Mobilisation générale La secrétaire d’Etat à l’Economie Agnès Pannier-Runacher a fait, lundi, un point sur l’adaptation du tissu industriel français à l’effort national « de guerre » contre la pandémie. De façon très rapide, des chaînes de pro- duction s’adaptent à la nécessité du moment, en sortant de leurs pro- ductions habituelles. Emmanuelle Ducros et Corinne Lhaïk Intermarché a détaché un bataillon d’acheteurs pour traiter les nouveaux impératifs de la commande publique. D’autres proposent des services finan- ciers, du conseil. Mais l’« effort de guerre » est surtout industriel. Pour éviter l’émiettement et la dilu- tion des bonnes volontés, un colossal travail de coordination et de facilita- tion est nécessaire car, selon les mots d’Agnès Pannier-Runacher, « la plupart des entreprises se sont mobilisées de leur propre chef, pour faire leur part du travail. Nous voulons accompagner les solutions proposées pour reconver- lll Pages 2 et 3 KAK « Une économie de guerre ? C’est en ce moment. C’est une économie qui répond à un enjeu sanitaire et non éco- nomique. Pour gagner cette guerre, le monde économique s’assoit sur ses marges, ses cash-flows. » Ces mots sont ceux d’Agnès Pannier-Runacher. La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie a pris en main l’adaptation- express de l’appareil productif français aux nécessités de la lutte contre le Co- vid-19. Partout en France, des bonnes volontés se font jour. Des entreprises mettent à disposition de l’Etat des moyens humains, par exemple. Ainsi, La France bascule en économie de guerre Partout en France, des entreprises privées transforment leur production pour fabriquer masques, gels et respirateurs. Et participer à l’effort national de lutte contre le virus Personne n’aurait aujourd’hui l’idée de s’insurger contre le re- tour tonitruant de l’Etat dans la vie de tous et de tout. Puisque le pays est en guerre, il faut bien que la « puissance publique » justifie son nom. Et puisque, dans cette bataille, l’unité de comman- dement est indispensable, alors oui, l’Etat doit commander. Mais, à défaut de s’insurger, peut- être pourrait-on noter avec quelle jubi- lation la France est retombée dans une de ses spécialités : l’économie admi- nistrée. A peine le virus était-il apparu sur notre sol que la sarabande norma- tive et réglementaire était entonnée : le prix du flacon de gel était derechef encadré. Depuis, c’est un festival : on ferme ici, on ouvre là, on menace ici (la distribution de dividendes), on ras- sure là (le retour des nationalisations de circonstance). Mais c’est en matière de finances pu- bliques que la « French Touch » trouve le plus à s’épanouir. Faire sauter les cri- tères de Maastricht a été salué comme une victoire contre l’obscurantisme ges- tionnaire, le refus germano-batave des « coronabonds » a été dénoncé comme une caricature de l’égoïsme des riches, tandis que le déferlement de milliards d’euros d’aides publiques a été célébré comme effondrement du mythe ultra- libéral. Epris de libertés publiques, les Français sont d’autant plus prompts à s’insurger contre les risques du tracking digital pour pister la progression de la maladie, qu’ils acceptent sans sourcil- ler d’aliéner leur liberté économique et leur indépendance financière. « A la guerre comme à la guerre », dit la sagesse populaire. C’est vrai, mais puisque « l’objet de la guerre, c’est la paix », pourvu que personne n’oublie qu’il faudra bien revenir un jour à une vie économique normale, celle qui exige que l’on paie ses dettes, que l’on rému- nère le risque, et que l’initiative privée soit encouragée. Nicolas Beytout @nicolasbeytout t Retour de l’Etat : l’inquiétante French Touch tir notre appareil productif de façon agile, avec des délais réduits. Tout cela se fait main dans la main, le public et le privé. » Modifications réglementaires. France industrie, qui fédère le secteur industriel, est l’interface permanente pour relayer et mobiliser les filières concernées. « Comme de nombreux sujets ont des implications bien au- delà de l’industrie, c’est l’Etat qui les recense et consolide les besoins, confirme Alexandre Saubot, vice-pré- sident de l’organisation. Nous échan- geons au quotidien avec les ministres concernés et leurs équipes. Parfois des modifications réglementaires sont né- cessaires pour lever des freins. Lorsque nous les identifions, nous en informons Bercy. » A la guerre comme à la guerre. De l’avis unanime des présidents de filières interrogés, qui tiennent rare- ment ce genre de discours, les réponses sont rapides, la coopération public- privé réelle. La lourdeur administrative n’est plus la règle. « Il règne une bonne volonté générale d’aller le plus vite pos- sible. Il y a eu quelques demandes tatil- lonnes de l’administration, mais ça n’a pas duré. Elle fait ce qu’il faut pour faci- liter les choses », se félicite un dirigeant Comment des entrepreneurs américains font la chasse aux masques N° 1728 DATÉ DU 31 MARS 2020 2,80 € 2 l’Opinion 31 mars 2020 Professeur émérite à Sciences Po Bordeaux, spécialiste de l’histoire économique, bancaire et des entreprises, Hubert Bonin analyse la manière dont la France s’est adaptée à l’effort de guerre, lors des deux Guerres Mondiales. Comment l’économie française se transforme-t-elle lors de la Première Guerre mondiale ? Tout se fait dans l’improvisation. A la mi- septembre 1914, la guerre était quasiment perdue, puis il y a la bataille de la Marne et d’autres points de résistance. La France tient. Le 20 septembre, jour du bombardement de Reims, le ministre de la Guerre réunit, à Bordeaux, des industriels et des généraux, souvent des hommes qui ont fait les mêmes études. C’est l’ancêtre de la planification alors que l’économie française est très libérale à l’époque. Pensez que la Banque de France est encore privée ! Il uploads/Finance/ journal-l-opinion-du-mardi-31-mars-2020.pdf
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- Publié le Apv 27, 2022
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