L’information au quotidien Quotidien national d’information - Prix Algérie 10 D
L’information au quotidien Quotidien national d’information - Prix Algérie 10 DA - France 1 euro Jeudi 9 janvier 2014 - www.lecourrier-dalgerie.com - N°2998 - 10e année Ph : Belkacem Bouabdallah Ph : Hafid B. Le jeune Islam Khoualed rentre enfin au bercail L'adieu à l'enfer marocain… P 4 Une circulaire ministérielle conforme à la loi de Finances 2014 vient réguler l’activité des concessionnaires auto Manque d'hygiène dans les écoles et surcharge des classes Perturbations dans la distribution des sachets de lait Exit la Maruti Rien ne va plus à Alger Le ministère du Commerce ouvre une enquête Ph : DR Les importateurs lésés, qui ont assisté en direct à cette «corruption à ciel ouvert» parlent d’interventions téléphoniques faites à partir de la direction générale des Douanes, au profit de plusieurs opérateurs occasionnels. Occasionnels, car entrés par effraction dans le domaine afin de frapper un grand coup et de s’éclipser de nouveau, une fois opéré ce véritable braquage du siècle. Lire en page 2 Scandale des «contingents douaniers» Un braquage à ciel ouvert ! P 2 Lire en page 24 P 3 Le jeune Khoualed, hier, au sortir de l’aéroport d’Alger 2 Jeudi 9 janvier 2014 ACTUALITÉ SCANDALE DES « CONTINGENTS DOUANIERS » Un braquage à ciel ouvert ! Les importateurs lésés, qui ont assisté en direct à cette «corruption à ciel ouvert» parlent d’interventions téléphoniques faites à partir de la direction générale des Douanes au profit de plusieurs opérateurs occasionnels. O ccasionnels, car entrés par effraction dans le domaine afin de frap- per un grand coup et de s’éclip- ser de nouveau, une fois opéré ce véritable braquage du siècle. Le scandale qui a secoué la Douane algérienne ce jeudi, et dont la manifestation au grand jour s’était faite dimanche der- nier, promet de faire encore parler de lui pendant très long- temps encore. Des sources proches de cette affaire, en effet, parlent d’«évènement inédit». Pour eux, «les enjeux financiers étaient tellement énormes que ceux qui se sont rendus coupables et respon- sables de ce braquage à ciel ouvert n’ont même pas hésité à ridiculiser un système informa- tique censé être fiable à 100 %». Il semble même que les choses aient été préméditées de longue date. Pour comprendre cette affaire, il convient de préciser ici que l’État algérien a instauré des exonérations douanières totales concernant plusieurs produits, arrivés au nombre de 36 après les tristement célèbres émeutes dites de l’huile et du sucre. Reste à préciser que cette formule, dénommée communé- ment contingents douaniers concerne des quantités précise pour chacun des produits concerné. Le domaine, sans doute méconnu pour les pro- fanes, était resté inexploré par cette mafia qui fait flèche de tout bois, et qui ne dédaigne aucune opportunité pouvant lui permettre de saigner à blanc l’économie nationale. Cela est d’autant plus vrai, précisent encore nos sources, que les stocks touchés par ces contin- gents douaniers n’étaient pas épuisés avant le milieu de l’an- née. Or, tout à changé début 2014. Si bien que nos sources, qui font état de la présence à Sète de plusieurs navires avi- taillés et prêts à appareiller durant le mois de décembre avec à leurs bords des dizaines de milliers de têtes de bovins. Ce produit est concerné par les contingents douaniers à hau- teur de 5 000 tonnes. Or, nos sources parlent de 16 000 à 18 000 têtes de bétail, ce qui fait que ce chiffre avait toutes les chances d’être dépassé dès les premières heures, voire minutes, du lancement du plan douanier de contingent pour l’année 2014. Et c’est là que le bogue s’est produit. Celui-ci a eu lieu jeudi, et n’a concerné que la déclaration 1 025, qui concerne le contingent, et non pas le restant des produits, sou- mis à une fiscalité normale, et concernés par la déclaration dite 1 000. Cette première ano- malie (qui a fait qu’un seul logi- ciel a été atteint d’un bogue) a, à elle seule, éveillé les soupçons des importateurs. Mais ces der- niers sont allés crescendo lors- qu’ils se sont rendus compte que le système a fonctionné normalement à Oran, pendant près de trois quart d’heures, avant que celui-ci ne soit rétabli à Alger. Au regard du nombre important de demandeurs, et partant du principe appliqué qui veut que le premier arrivé soit le premier servi, on com- prend aisément que ces trois quart d’heures ont pu servir à enrichir en milliards des impor- tateurs occasionnels ainsi que des complices internes à la Douane. Preuve en est, expli- quent encore nos sources, qu’«une première liste de gens reçus, attendue avec impatience comme pour les lycéens préten- dant au baccalauréat, rendue publique durant la matinée de ce dimanche, a fini par être modifiée sans que personne ne sache pourquoi, ni comment». Ce que l’on sait, en revanche, expliquent encore nos sources, c’est que «des interventions émanant de la direction généra- le ont été faites par téléphone en faveur de plusieurs importa- teurs». UN BOGUE PRÉMÉDITÉ ET PLANIFIÉ DE LONGUE DATE… Ce n’est pas tout. Les mêmes sources avancent, à l’appui de leurs dires, le cas de cet importateur dont la déclara- tion était mal-formulée, et qui avait donc été forcé de retour- ner au ministère des Finances en vue de la rectifier. Il n’a donc pu déposer sa demande qu’aux environs de 14 heures. Or, il a quand même été reçu parmi les tous premiers alors que plusieurs parmi ceux qui avaient déposé leurs demandes dès le matin ont été recalés. Dans ce cas de figure, et face à ce bogue (s’il n’avait pas été provoqué de manière intention- nelle), la logique aurait voulu que l’on arrête tout et qu’on relance la machine dimanche. Or, cela n’a pas été fait. La Douane a également refusé d’ouvrir une enquête, étant donné que le système informa- tique, que l’on ne peut ni trafi- quer, ni modifier, peut donner à la seconde près le jour et l’heu- re des dépôts des demandes de chacun des importateurs pré- tendants à cette exonération d’impôts. Les importateurs lésés, qui crient au scandale et au hold-up à ciel ouvert, se sont regroupés afin d’adresser, dès ce lundi, une lettre de recours au directeur général des Douanes, Addou Bouderbala, mais aussi le ministre des Finances, Karim Djoudi. Ils comptent même aller plus loin et plus haut si aucune suite n’est donnée à cette demande. Ils n’ont d’ailleurs pas d’autre choix, étant donné que plu- sieurs d’entre eux risquent d’être ruinés puisqu’ils avaient fondé tous leurs espoirs sur cette contingence, et qu’ils se retrouvent aujourd’hui contraints de payer des taxes de l’ordre de plusieurs centaines de millions de dinars et que leurs bêtes, bloquées dans des bateaux en rade, avec toutes les surestaries que cela impliqué, risquent tout bonnement de mourir avant d’accoster à… bon port. Et, comme un mal- heur ne vient que rarement seul, même en s’endettant pour dédouaner ces «marchandises», ces mêmes importateurs ris- quent quand même la ruine à très brève échéance, puisque ceux qui sont passés avant eux, et qui ne sont pas forcément du domaine, vont très certaine- ment casser les prix, et se livrer à une concurrence déloyale, avec pour seul objectif d’amas- ser le plus d’argent en un mini- mum de temps avant de s’éva- nouir dans la nature, voir de s’en aller vivre sous d’autres cieux. Nos interlocuteurs, outrés et indignés à la fois, s’ex- clament en nous disant qu’«il ne faut pas s’étonner, après cela, que la viande et même le lait, depuis peu, coûtent si cher en Algéri ». Pour eux, si aucun commerçant ne peut arriver à un profit de 100 % par rapport à sa mise de départ, l’État algé- rien lui y réussit, mais au détri- ment du pouvoir d’achat des citoyens et des opérateurs éco- nomique. Et de raconter cette cocasse anecdote : «un jour, lors d’une opération d’importation quelconque, lorsque l’euro était coté à 100 dinars au niveau de la Banque d’Algérie, celle-ci nous l’avait imposé à 107 dinars. Il ne s’agit rien moins que d’une forme de business sur la monnaie, un peu à la façon de ces dépréciation et dévaluation de la monnaie nationale, dont les résultats et les conséquences sont les mêmes, tout comme « bonnet blanc » et « blanc bonnet ». Nos sources, qui prennent quand même le temps de se montrer philosophes et de sou- rire de leurs propres malheurs, anticipent sur la réponde de la Douane algérienne, auprès de laquelle toutes nos tentatives pour avoir une réaction sont demeurées vaines, en suppo- sant que « celle-ci va certaine- ment prétendre qu’il y a eu un bogue parce que tout le monde a cliqué en même temps ». Or, même si cela avait été le cas, il est à se demander pourquoi avoir laissé Oran fonctionner pendant qu’Alger était à l’arrêt, pour prendre ainsi une sérieuse avance de plus d’une demi- heure ? L’affaire des deux listes conforte également ces soup- çons, d’autant que des inter- ventions en faveur de certains ont eu lieu pratiquement au vu et uploads/Finance/ journal-le-courrrier-d-algerie-du-09-01-2014.pdf
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- Publié le Sep 02, 2021
- Catégorie Business / Finance
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