1 Du plan d’affaires à la formation au plan d'affaires : Le plan d'affaires vu

1 Du plan d’affaires à la formation au plan d'affaires : Le plan d'affaires vu comme un outil d'intermédiation et de structuration dans la conception des organisations Lionel KNOLL* Agent de développement économique à la Chambre de Métiers de la Moselle, Chargé de mission création d’entreprise artisanale pour le département mosellan Ancien directeur de la Boutique de Gestion des Trois Frontières Intervenant dans des formations à l’Entrepreneuriat à l’Université de Metz lionel.knoll@free.fr Christophe SCHMITT** Maître de conférences en gestion Responsable pédagogique des activités en économie/gestion pour l'ENSAIA Ancien chargé de mission « Entrepreneuriat » pour l’Université de Metz. Ancien responsable du DESS Entrepreneuriat et Développement des PME à l'IAE de Metz Schmitt.Christophe@ensaia.inpl-nancy.fr Mohamed BAYAD*** Professeur des Universités IAE de Nancy Fondateur et ancien responsable du DESS Entrepreneuriat et Développement des PME à l'IAE de Metz Mohamed.Bayad@univ-nancy2.fr * Chambre de Métiers de la Moselle, Direction des Affaires Economiques 5 boulevard de la Défense CP 97803 57078 METZ CEDEX 3 ** ENSAIA 2, Avenue de la Forêt de Haye, BP 172 54505 Vandœuvre lès Nancy Cedex *** GREFIGE, Pôle Lorrain de Gestion 13, rue Michel Ney 54000 Nancy Résumé : Enseigner l’entrepreneuriat nécessite de sérier tant le contenu que les moyens à mettre en œuvre. Concernant plus particulièrement ce dernier point, notre communication se propose de s’interroger sur la place de l’apprentissage du plan d’affaires dans l’enseignement de l’entrepreneuriat. Pour ce faire, notre communication se propose de revenir sur différentes expériences menées par les auteurs dans ce domaine. Le travail présenté se décomposera en deux temps. Il semble nécessaire tout d’abord de positionner la pratique du plan d’affaires dans le parcours du porteur de projet en amont de l’immatriculation au Centre de Formalités des Entreprises. A partir de ce premier niveau d’analyse, nous présenterons un compte – rendu d’expériences pédagogiques construites autour de l’apprentissage du plan d’affaires. Enfin, nous reviendrons sur les apports et les limites rencontrés par rapport à ce type de pédagogie, notamment aux fins d’identifier de nouvelles perspectives de travail. Mots clés : Entrepreneuriat – Projet – Création d'entreprise – Plan d’affaires – Apprentissage 2 Du plan d’affaires à la formation au plan d'affaires : Le plan d'affaires vu comme un outil d'intermédiation et de structuration dans la conception des organisations Table des matières 1. Réflexions autour du statut de l'outil "plan d’affaires".......................................................... 4 1.1. Emergence d'une démocratisation de l'outil "plan d’affaires" : de l'idée au projet......... 4 1.2. Le plan d'affaires : entre résultat et processus................................................................. 5 1.3. Le plan d'affaires : outil de structuration et d'intermédiation.......................................... 6 1.4. Eléments de modélisation du plan d'affaires................................................................... 7 1.5. Plan d’affaires et pratiques entrepreneuriales ................................................................. 9 2. Développement d’une pédagogie centrée sur l’apprentissage du plan d’affaires ................ 10 2.1. La place du plan d'affaires dans une approche systémique du projet entrepreneurial.. 10 2.2. Le cadre de la démarche ................................................................................................ 11 2.3. Présentation des différentes composantes de la démarche ............................................ 12 2.4. Apports et limites d’une démarche pédagogique construite autour de l’apprentissage du plan d’affaires....................................................................................................................... 16 2.4.1. Les apports ............................................................................................................. 16 2.4.2. Les limites.............................................................................................................. 17 Conclusion et perspectives....................................................................................................... 18 Eléments bibliographiques ....................................................................................................... 19 3 Certains sondages font état d’un véritable engouement des français à l’idée de créer une entreprise. En 2002, 15 millions de français souhaitent créer leur entreprise (APCE - IFOP, 2002). Dans les faits, seulement 170 000 à 180 000 entreprises sont effectivement enregistrées tous les ans. Cependant, une jeune entreprise sur deux ne verra pas son 6 ième anniversaire1. En France, seules 43 % des créations ex–nihilo (créations pures) survivent à 5 ans contre 62 % pour les reprises (INSEE, 2001). Même si la valeur scientifique de tels sondages est discutable, il n’en demeure pas moins une tendance lourde en ce qui concerne la création en France. D'ailleurs beaucoup d'actions portent actuellement sur l'aide à la création2. Mais derrière ces chiffres se cache une certaine hétérogénéité du processus de création d'entreprise liée notamment aux situations rencontrées. Il ne suffit pas d'aider à la création, mais il faut aussi et surtout favoriser la pérennisation des entreprises. Dans ce contexte, la plupart des études dans le domaine montre que : ? la qualification professionnelle est un facteur déterminant de la réussite du projet : les artisans – commerçants connaissent un taux de survie de leur entreprise qui dépassent 65 % à 3 ans et 62 % à 5 ans. A l’opposé, les étudiants et les inactifs créent des entreprises nettement plus fragiles : respectivement 41 % et 25 % d’entre elles survivent à 5 ans. ? bien qu’il existe plus de 3 000 organismes de soutien aux créateurs d’entreprises en France (Conseil National de la Création d’Entreprises, 1999), seules 53 % des entreprises créées ont fait appel à du conseil préalablement à l’immatriculation à un Centre de Formalités des Entreprises. Ce recours au conseil dévoile des chances de succès plus importantes. En effet, à 5 ans, les entreprises ayant bénéficié de conseil survivent à plus de 50 % contre seulement 45 % pour les autres (INSEE, 2001). ? il en va de même pour les porteurs de projets qui suivent une formation. Ainsi, moins de 10 % des nouveaux entrepreneurs ont recours à des programmes de formation orientés vers leurs besoins (Julien, 2000). Là encore, le taux de survie après 3 ans des nouvelles entreprises ayant suivi une formation est plus élevé que celui de la moyenne des nouvelles entreprises. Pour faire face à ces différentes hypothèses des échecs et afin de favoriser la pérennité de l'organisation, les entrepreneurs peuvent utiliser des outils de gestion appropriés. Mais l a difficulté réside essentiellement dans le fait qu'il s'agit d'un exercice de style particulier. En effet, non seulement les entrepreneurs ne sont pas toujours familiers avec les outils de gestion mais en plus le processus de création n'est pas un objet de routines au niveau de l'entrepreneur (ce dernier ne sera pas amené à créer beaucoup d'entreprise dans son existence !) rendant difficile la construction de savoirs (Bengozhi, 1995) autour du thème de la création. Parmi, les différents outils de gestion à la disposition des entrepreneurs, il en existe un qui fait quasi l'unanimité auprès des différents acteurs de la création d'entreprise : il s'agit du plan d'affaires (ou business plan). Au cours de ces dernières années, le plan d'affaires est devenu un outil très répandu3 dans le domaine de l'entrepreneuriat. La portée de cet outil dépasse largement le domaine de la création d'entreprise, pour se porter également sur celui de l'innovation, du développement de produits et de services ou encore de la reprise d'entreprise (De Koning, 2000). Petit à petit, il s'est imposé comme un outil de référence dans le domaine de l'entrepreneuriat, mais une fois n'est pas coutume, son développement est dû à celui des projets au sein des grandes entreprises, notamment comme outil d'évaluation du projet. Il convient de rajouter sur le rôle joué par le plan d'affaires, que son utilisation, voire sa démocratisation en fait aussi un outil de formation privilégié (Fayolles, 2000). 1 Rappelons à ce sujet que seules 17 % des nouvelles entreprises subiront l’échec d’un dépôt de bilan avant 5 ans 2 Comme par exemple le récent travail du gouvernement, à travers notamment la loi de Renaud Dutreil pour l'initiative économique qui a été adoptée définitivement ce 21 juillet 2003. 3 Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder le nombre d'ouvrages et de sites Internet consacrés à ce domaine. Même Microsoft met à disposition sur son pack office, des conseils sous forme de didacticiel à l'usage des acteurs de la PME. 4 A partir de ces différents constats, notre communication s'articule autour de la question suivante : "Pourquoi favoriser l'utilisation du plan d'affaires comme outil lié à l'entrepreneuriat et à la formation à l'entrepreneuriat ?". Les éléments de littérature concernant ces différents aspects sont peu nombreux. Aussi, il nous a semblé intéressant d'essayer d'apporter des éléments autour d'une réflexion qui se veut avant tout exploratoire. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur deux points essentiels : 1.des expériences menées à différents niveaux (de bac +1 à bac +5). Ces expériences ont été mises en place en Lorraine et au Maroc auprès de publics différents (formation initiale et continue) et dans des établissements différents (en cycle ingénieur et notamment à l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie et des Industries Alimentaires de Nancy, l'UFR Etudes Supérieures de Management dans le cadre du DESS "Entrepreneuriat et Développement des PME" de Metz, ou encore à l'Institut Supérieur d'Informatique Appliquée et de Management d'Agadir). 2.des approches didactiques centrées sur l’apprentissage du « plan d’affaires ». Nous avons cherché non seulement à mettre en évidence son intérêt pour l’entrepreneuriat, et également à développer des outils appropriés dans une perspective d’ingénierie pédagogique. Ces outils vulgarisés ont pour vocation la formation et l’aide à la décision dans les choix stratégiques (hypothèses cohérentes de chiffre d’affaires prévisionnels, nombre de productifs, politique commerciale …) de départ du porteur de projet. Dans cette perspective, notre contribution se structure autour de deux parties. La première partie a pour volonté de discuter le statut de cet outil. L’accent est uploads/Finance/ knoll-schmitt-amp-bayad-d.pdf

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  • Publié le Oct 25, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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