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© Les textes édités sur ce site sont la propriété de leur auteur. Ch. Bialès P. 1 09/02/13 LA NOUVELLE ÉCONOMIE EN QUESTIONS Christian BIALÈS Professeur de Chaire Supérieure en Économie et Gestion www.christian-biales.net Ce site se veut évolutif. Pour cela il fait l’objet d’un enrichissement documentaire régulier. © Les textes édités sur ce site sont la propriété de leur auteur. Le code de la propriété intellectuelle n'autorise, aux termes de l'article L122-5, que les reproductions strictement destinées à l'usage privé. Pour toute utilisation de tout ou partie d’un texte de ce site, nous vous demandons instamment d’indiquer clairement le nom de l'auteur et la source : CHRISTIAN BIALÈS Professeur de Chaire Supérieure en Économie et Gestion Montpellier (France) www.Christian-Biales.net Tout autre usage impose d'obtenir l'autorisation de l'auteur. Vous pouvez aussi mettre un lien vers cette page © Les textes édités sur ce site sont la propriété de leur auteur. Ch. Bialès P. 2 09/02/13 Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), dont Internet est la plus éclatante illustration, semblent avoir un tel impact non seulement sur le rythme de la croissance économique mais aussi sur le contenu des activités économiques, que ce soit les activités de production, celles de consommation, celles de financement ou encore celles de régulation, que l'on changerait non seulement de siècle et de millénaire mais également d'économie : on assisterait ainsi à l'avènement d'une nouvelle économie. Cette impression est doublement renforcée, d'abord par le fait que notre société est le lieu de mutations qui dépassent le seul cadre technologique en même temps qu'elle offre à celui-ci les conditions d'un développement remarquable : mondialisation des échanges, globalisation de la finance, tertiarisation des activités et des emplois, individualisation des comportements ; ensuite, par une accélération du progrès technique dans d'autres domaines que les TIC et qui bouleversent également nos modes de vie : les biotechnologies et les sciences de la matière. Sans pour autant nier l'utilité ni les effets des NTIC, il convient cependant de s'interroger. Peut-on vraiment parler de nouvelle économie ? N'a-t-on jamais assisté dans l'histoire économique à des phénomènes technologiques de cette ampleur ? Quels sont les signes distinctifs de ce qui constitue pour certains une nouvelle révolution industrielle ? Cette nouvelle économie est-elle régie par des "lois économiques" différentes de celles qui prévalent dans la "vieille économie" ? Fait-elle naître une nouvelle entreprise ? Etc. Par conséquent, il ne s'agit pas ici d'étudier en quoi "l'e-krach" boursier et le ralentissement de l'économie américaine du début des années 2000 peuvent remettre en question la nouvelle économie. Il ne s’agit pas non plus de soulever la question de savoir si l’Europe va rater, malgré le programme de Lisbonne, le train de la nouvelle économie, celle de l’information et de la connaissance, et si la France peut encore y jouer un rôle Sur ce sujet, nous renvoyons le lecteur au chapitre 5 du livre de Nicolas Baverez : « Que faire ? » (Perrin, 2006), ainsi qu’au rapport de la Commission sur l’économie de l’immatériel présidée par M. Lévy et J.-P. Jouyet, également publié en 2006 : il est montré dans de rapport que l’avantage compétitif des pays dépend essentiellement de trois facteurs : l’innovation, la formation et la recherche, et que dans ces trois domaines la France présente des faiblesses importantes et durables. Notre propos est ici de mettre en questions la nouvelle économie, de la questionner, pour mieux l'analyser dans ses différents aspects (d’ailleurs, l’actualité de la fin de l’année 2006 montre que les NTIC créent des fluctuations boursières plus ou moins inattendues : fin novembre, le cours de l’action Google monte à plus de 60 fois ses bénéfices attendus pour l’année, ce qui fait dire à certains que gonfle à nouveau une « bulle Internet »). © Les textes édités sur ce site sont la propriété de leur auteur. Ch. Bialès P. 3 09/02/13 I- La nouvelle économie, quelle(s) définition(s) ? A- Les définitions par une nouvelle évolution technique 1) Une définition stricte a- Le contour statistique. La nouvelle économie regroupe le secteur des NTIC. Les NTIC sont statistiquement classées en trois groupes : l'informatique (entreprises produisant les matériels et les services connexes : exploitation, maintenance et commerce) , l'électronique (fabrication des composants et de certains appareils) et les télécommunications (activités de services et fabrication d'appareils) mais donnent lieu au développement de quatre nouvelles familles d'activités : la fourniture d'accès (vente de l'accès à l'Internet), le support de développement (services de conseils et d'assistance), les dot.com (transposition dans le monde virtuel d'activités traditionnelles telles que le commerce, la banque, les médias, l'éducation, ...) et l'intermédiation des dot.com (portails et moteurs de recherche pour mettre en présence les différents acteurs du web). En définitive, dans la comptabilité nationale française, qui est très proche en cela des conventions de l'OCDE, le secteur des TIC regroupe la division 30 de la NAF : biens informatiques et matériels de bureau, la division 32 : composants, équipements de télécommunications et l'électronique grand public, deux éléments de la division 33 : instruments de mesure et de contrôle, la division 64 : postes et télécommunications, et la division 72 : les services informatiques. Remarques : 1) Quand on évoque la nouvelle économie, on pense évidemment globalement aux NTIC mais peut- être plus particulièrement à Internet, c'est-à-dire à l'apparition (récente) et à la généralisation (rapide) d'un support universel de communication de données, qu'il s'agisse de textes, de sons ou d'images. 2) Certains auteurs, arguant du fait qu’aujourd’hui les NTIC ne sont plus vraiment nouvelles, préfèrent évoquer directement et simplement les « TIC ». b- Les critères fondamentaux : La définition technique de la nouvelle économie se fonde selon nous sur trois critères fondamentaux : -1- La numérisation : c'est la caractéristique technique commune à toutes les NTIC. C'est la numérisation (ou encore digitalisation) qui permet statistiquement d'établir la frontière entre le secteur des TIC et les autres secteurs : le secteur des TIC rassemble les productions de biens et services permettant la numérisation de l'économie tandis que les autres secteurs se numérisent grâce aux TIC. Cette définition n'évite cependant pas tous les problèmes de frontières, comme dans le cas des télécommunications (placées dans le secteur des TIC) et dans celui des produits éditoriaux (rangés dans les secteurs "non TIC"). © Les textes édités sur ce site sont la propriété de leur auteur. Ch. Bialès P. 4 09/02/13 -2- La commutativité : les NTIC sont par nature commutatives en ce sens que leur fonction de base est de créer des relations, à commencer par des relations d'information. Et cette commutation tous azimuts entraîne une véritable révolution conceptuelle et culturelle. -3- La transversalité : c'est peut-être la grande différence entre la révolution industrielle des NTIC et d'Internet par rapport aux révolutions industrielles précédentes ; il s'agit en effet de techniques qui concernent l'ensemble des secteurs et des activités économiques, elles se répandent dans tout le système productif. Remarque 1 : De même qu'au niveau macroéconomique cette transversalité concerne les différents secteurs économiques, au niveau mésoéconomique elle touche les relations entre entreprises et au niveau microéconomique elle bouscule les différentes fonctions de l'entreprise : le management doit donc laisser la place à l'e-management, avec une réflexion délaissant quelque peu les découpages fonctionnels pour se focaliser sur les modifications apportées par les NTIC dans les domaines de la stratégie et de l'organisation des entreprises. NTIC et Internet Interconnexions Internes : Externes : entre équipes entre métiers entre sites avec les clients avec les fournisseurs avec les entreprises du même secteur des autres secteurs réseaux "écosystèmes d'affaires" Régime de "coopétition" (coopération et compétition) Principe de "coévolution" logique transversale logique partenariale Stratégie de leadership : logique entrepreneuriale X. Dalloz parle de la "nouvelle économie digitale et connectée" et considère qu'Internet en est le cœur : avec le réseau des réseaux, un nouveau modèle économique est né, celui de la gratuité, qui s'étend du monde universitaire d'origine au monde commercial avec l'offre de logiciels libres et la multiplication des services en lignes gratuits. Remarque 2 : Comme les NTIC concerne l'ensemble des secteurs économiques, la définition technique de la nouvelle économie peut conduire à l'appeler "économie numérique". Certains parlent même de « civilisation numérique » pour exprimer l’importance du changement de paradigme que l’on vit actuellement. Le nouveau paradigme se caractérise, comme l’a dit Daniel Kaplan lors des premiers « Entretiens des civilisations numériques » qui se sont tenus début octobre 2005, à la fois par l’effacement d’un certain nombre de frontières traditionnelles (entre le naturel et l’artificiel, entre le mécanique et l’organique et entre le numérique et le physique), et par la « méta-convergence » des © Les textes édités sur ce site sont la propriété de leur auteur. Ch. Bialès P. 5 09/02/13 sciences et techniques de la matière (nanotechnologies), de la vie (biotechnologies) et de l’information (technologies et l’information et sciences cognitives). Remarque 3 : La version initiale de ce document date de 2002. En août 2005, 10 ans donc après que Netscape ait été introduit au Nasdaq et ait marqué le uploads/Finance/ la-nouvelle-economie.pdf

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  • Publié le Jan 14, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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