Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc www.cfcim.org 53e année N
Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc www.cfcim.org 53e année Numéro 961 15 juillet - 15 septembre 2014 Dispensé de timbrage autorisation n° 956 L’actualité vue par le Service économique de l’Ambassade de France Le Coin des Adhérents : Nouveaux Adhérents CFCIM - Opportunités d’affaires - Emploi ACTUS CFCIM Moulay Hafi d Elalamy : « L’Industrie revient dans mon ADN » Spécial RH : « Les dirigeants actuels ont perdu la formule pour « enchanter » leurs employés ! » REGARDS D’EXPERTS Comment booster vos ventes sur internet grâce à l’affi liation ? L’INVITÉE DE CONJONCTURE ZAHRA MAAFIRI Le business du sport au Maroc 34 - Conjoncture N° 961 - 15 juillet - 15 septembre 2014 ZOOM Le business du sport au Maroc « La perfor- mance sportive d’un pays est aussi un indi- cateur de son développement socio-écono- mique. » Comment relancer la fabrique à champions ? Hormis les rares sportifs d’exception, une médaille est avant tout l’aboutissement d’un long développement physique et mental de la part de chaque athlète. C’est là qu’intervient à l’échelle nationale tout le travail de détection et de formation des talents. Mais comment le Maroc peut-il mettre en place toutes les conditions pour révéler ses futurs champions et faire pencher les statistiques de son côté ? L e temps des Saïd Aouita, Hicham El Guerrouj, Nawal El Mou- tawakel... semble aujourd’hui bien loin. La diffi culté actuelle du Maroc à s’imposer dans les compétitions internationales révèle surtout les failles du système de détec- tion et de formation des jeunes sportifs et plus généralement le manque de profession- nalisation de l’ensemble du secteur. Car pour avoir ne serait-ce que la chance d’accéder au podium, le Maroc doit encore mettre en place l’« usine » pour fabriquer les champions. C’est- à-dire créer un système qui permet de repérer méthodiquement les futurs athlètes dès le plus jeune âge et de les accompagner par un enca- drement professionnel à chaque étape de leur carrière. Des enjeux qui vont au-delà du patriotisme Outre l’image du Maroc à l’international, les per- formances des sportifs marocains ont différentes répercussions. Une récompense décrochée dans une discipline donnée permet tout d’abord d’ac- croitre sa popularité et par conséquent le nombre de pratiquants. Ce qui va à son tour augmenter les chances de découvrir de nouveaux cham- pions. Les médailles permettent également d’élargir la visibilité médiatique d’un sport et de lui offrir de nouvelles sources de finance- ment à travers les droits de retransmission et le sponsoring. Enfi n, dans un monde globalisé, la performance sportive d’un pays est aussi un indicateur de son développement socio-écono- mique, notamment en termes de santé, d’inser- tion sociale et d’accessibilité aux infrastructures sportives. Ce qui peut donc contribuer à aug- © DR 15 juillet - 15 septembre 2014 - Conjoncture N° 961 - 35 L’Institut Royal de Formation des Cadres de la Jeunesse et des Sports a pour mission de former les cadres et les techniciens supérieurs dans les domaines du sport, de la jeunesse et de l’enfance. Les débouchés offerts aux étudiants sont variés : entraînement sportif, gestion des organisations sportives publiques et privées, animation socioculturelle, éducation de jeunes enfants. Disposant de cinq centres au Maroc, l’institut pilote également des travaux de recherche dans le domaine du sport et participe à des programmes internationaux. Il propose en outre, dans le cadre de ses prestations, son expertise aux opérateurs publics ou privés. l’IRFC menter son attractivité vis-à-vis des investis- seurs dans le secteur sportif mais aussi touris- tique, médiatique, publicitaire… L’école, premier vivier de champions Il est évident qu’un sportif pris en charge dès l’enfance a davantage de chance d’accroître ses capacités. D’où l’importance de développer les partenariats et de coordonner le travail de détec- tion des talents entre les clubs, les fédérations, le Ministère de la Jeunesse et Sports et l’Éduca- tion nationale. Et ce, afi n de mettre en place un programme formalisé et systématique pouvant atteindre une large part de la population, même dans les régions les plus reculées du Maroc. Or, bien qu’obligatoire, la pratique du sport à l’école primaire n’est pas encore généralisée notam- ment en raison du manque de moyens de cer- taines communes et le nombre insuffisant de professeurs d’EPS qualifi és. Les activités spor- tives sont souvent peu prioritaires au regard des matières principales enseignées. « Le problème au Maroc, c’est que l’on considère le sport comme un loisir. Dans de nombreux pays comme les Etats Unis ou l’Allemagne, il n’est pas dissocié des études. Alors qu’ici, c’est une fois que l’on a fi ni ses devoirs que l’on a le droit de faire du sport » , constate Hicham El Khlifi , fondateur de Radio Mars. Dans ce contexte, les autorités ont annoncé différentes mesures. Le plan d’urgence Najah pour l’éducation, lancé en 2009, prévoyait la mise à niveau infrastructures sportives des écoles, ainsi qu’un réaménagement du temps scolaire pour intégrer l’éducation physique. Le Ministère de l’Éducation Nationale a également lancé un plan stratégique de promotion du sport scolaire, ainsi qu’un Brevet Olympique Sportif Scolaire (BOSS) afi n de promouvoir la pratique sportive auprès des enfants et de détecter, le cas échéant, les plus doués. Quels cursus pour les jeunes sportifs maro- cains ? Suite aux Assises du Sport de 2008, le Minis- tère de la Jeunesse et des Sports a lancé un programme de préparation des sportifs de haut niveau afi n de combler son retard dans le domaine et permettre aux jeunes de continuer leurs études pendant leur formation. Plusieurs académies et centres d’excellence ont ainsi été créés. Inaugurée en 2009 à Salé, dans le cadre de la professionnalisation du football, l’Aca- démie Mohammed VI est le premier centre de formation des footballeurs du Maroc. En 2013, l’Académie Internationale Multidisciplinaire d’Athlétisme voit le jour à Ifrane. Le Centre International de Tennis de Haut Niveau, ratta- ché à l’ITF (fédération internationale de tennis), a également ouvert ses portes à Casablanca en février dernier. En parallèle, plusieurs centres dédiés aux sportifs de haut niveau ont été ouverts, tels que le centre Moulay Rachid à Salé. À terme, la Stratégie Nationale pour le Sport fi xe comme objectif d’ouvrir 12 centres d’excellence pour la formation des sportifs d’élite, ainsi que 12 clubs omnisports. Les cursus dédiés au management du sport au Maroc Pour accompagner ses structures de formation des athlètes, le Maroc a renforcé son dispositif de formation des encadrants sportifs, notam- ment à travers l’Institut Royal de Formation des Cadres de la Jeunesse et des Sports (IRFC). L’État développe également des partenariats avec l’enseignement privé. L’objectif est de créer une nouvelle génération de cadres et managers spé- cialisés dans le management sportif qui, une fois sur le marché du travail, contribueront à la professionnali- sation du secteur. Plusieurs écoles proposent aujourd’hui des Masters spécialisés dans le Management du Sport : l’ENCG, l’ISCAE, l’Université Privée de Mar- rakech, l’Université Inter- nationale de Casablanca et l’École Nationale de Commerce et de Ges- tion de Settat. L’IRFC a en outre signé en 2012 une convention de partenariat avec l’Institut Supérieur de Commerce de Paris pour la formation des cadres maro- cains dans le domaine du marketing sportif. Nadia Kabbaj, journaliste f l’enseignement privé. L’obje nouvelle génération de cadr cialisés dans le m qui, une fois sur l contribueront à sation du secteu proposent aujou spécialisés da du Sport l’Univer rakech natio et l’ Co ti a 2 de l’Inst Commerc formation cains da marketin Nadia Ka 36 - Conjoncture N° 961 - 15 juillet - 15 septembre 2014 tiquement sur 10 000 habitants, il y a quelqu’un de doué. Il faut aller les chercher, prospecter et les mettre dans les bonnes conditions. Et ce ne sont pas uniquement les conditions matérielles. L’argent n’est qu’une partie de la solution. Nous avons actuellement beaucoup d’infrastructures, l’investissement est fait. Mais beaucoup d’entre elles ne sont pas utilisées, pour des raisons budgétaires ou parce que l’on ne sait pas encore qui va s’occuper de l’entretien : le Ministère, la municipalité, le club ou les fédérations. Nous faisons les choses à la hâte sans études préalables et sans même demander à la popula- tion quels sont ses besoins alors qu’il y a par ailleurs des demandes. Nous avons aujourd’hui le capital humain, les infrastructures et il ne manque que les compétences qualifi ées. Quels sont les enjeux pour le Maroc ? Aujourd’hui le sport peut contribuer au développement du pays et pas uniquement en termes de santé ou d’image. À côté de ces évidences, il y a la manne fi nancière que peut générer le sport. Si le Maroc commence à former des sportifs, il pourra les exporter dans les grands clubs. Nous passons à côté de millions de dollars alors que nous avons le potentiel, nous avons la base qui est la population. C’est un levier d’ascension sociale pour eux et un levier d’ascension économique pour le pays. Il y a des sports tels que l’escrime, le volleyball qui sont en train de disparaître, phagocytés par le football qui s’accapare tous les moyens et uploads/Finance/ le-business-du-sport-au-maroc 1 .pdf
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- Publié le Fev 09, 2021
- Catégorie Business / Finance
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