Le rationnement de crédit Introduction : La pratique bancaire dans le financeme
Le rationnement de crédit Introduction : La pratique bancaire dans le financement des PME a connu une évolution remarquable, ces dernières années, par la mise en place des outils de gestion de risque et d’évaluation de la qualité des entreprises. Elle a été le sujet de plusieurs travaux et articles scientifiques traitant les facteurs qui influencent la décision d’octroi du crédit à la PME par la banque, et le phénomène du rationnement du crédit qui freine l’accès de ces entreprises aux services bancaires. En effet, le choix de l’analyse du financement des PME n’est point arbitraire, puisqu’elles constituent le moteur de développement économique et social d’un pays et de la croissance du monde des affaires. Ce type d’entreprise connaît certaines particularités, qui la distinguent de la grande entreprise. Celles-ci peuvent être résumées par le principe de la proximité, étudié par Olivier Torres, dans le cadre de l’organisation de l’entreprise, de sa décomposition fonctionnelle, de sa stratégie, de son mode de financement et même de sa localisation géographique. Cette proximité, selon lui, est un facteur de réduction de l’incertitude et un gage de confiance dans une relation d’affaire. Ces entreprises nécessitent des fonds internes pour leur création et l’évolution de leur activité, mais lorsque la capacité interne de financement n’est pas suffisante, elles s’adressent aux banques pour capitaliser ses projets d’investissement. Néanmoins la PME rencontre des problèmes d’accès au financement bancaire qui, dans la plupart du temps, est justifié par l’opacité de ce type d’entreprise. En effet le processus de décision d’octroi des prêts aux PME est fortement dépendant de la nature de l’information collectée qui porte généralement sur l’entreprise, son propriétaire et son environnement. Se pose alors la question de savoir dans quelles mesures l’asymétrie informationnelle qui caractérise les relations banques – PME pourrait être à l’origine d’un rationnement du crédit : Est-ce la seule raison de ce rationnement ? Comment les banques l’exercent ? Et quelles sont les mécanismes mis en place pour le réduire ? Quelle est la réalité de cette pratique dans le cadre de l’économie marocaine ? Quelles sont les techniques de rationnement appliquées par les banques marocaines ? Partie I : L’état de l’art sur le rationnement du crédit : 1. Le rationnement du crédit : Définitions Une des principales théories retenues pour expliquer la structure financière des PME est le rationnement du crédit. Avant de faire une présentation générale de cette théorie il convient tout d’abord de définir la notion de rationnement du crédit. « Le rationnement est la limitation de consommation des produits à une personne à cause de la rareté des ressources (quantité/prix). » Dictionnaire Larousse. Dans le domaine de la finance, le rationnement est généralement associé au terme « crédit » et apparaît fortement dans les décisions d’octroi du crédit et de son montant prises par les banques dans le but de faire face au manque ou imperfectionnement des informations sur la crédibilité des emprunteurs (Craig et Hardee, 2007). Pour la banque, le rationnement existe lorsque le taux débiteur est inférieur strictement au taux d’équilibre qui résulte de L’intersection de la demande et de l’offre du crédit provenant du client. D’ailleurs, Baltensperger (1978) a défini le rationnement de crédit comme étant une situation de rejet de demande de financement de projet même si l’emprunteur est prêt à payer des taux d’intérêt élevés et fournir des garanties importantes. Bref, le rationnement de crédit est pour une banque le fait de limiter ou contrôler L’émission de prêt envers un emprunteur potentiel aux conditions demandées (quantités et prix Ou taux d’intérêt). Types de rationnement D’après les allers et les retours entre la réalité et la théorie en matière du rationnement de crédit, on peut dire qu’Il existe quatre types de rationnement du crédit : Type 1 : Le rationnement de type 1 repose sur le fait que la banque accorde un prêt pour un montant inférieur à celui qui a été demandé. Cette définition repose sur l'hypothèse qu’il existe une relation positive entre montant emprunté et les difficultés de remboursement. Type 2 : Dans une situation de type2 les banques refusent de s'engager envers Certains emprunteurs alors qu’ils présentent les mêmes caractéristiques que ceux qui obtiennent le crédit. De plus, ces emprunteurs sont prêts à payer un taux d'intérêt plus élevé et à apporter des collatéraux (c'est-à-dire des garanties) plus importants. La plupart des modèles analytiques s'attachent à expliquer ce phénomène. C'est notamment le cas des modèles de Stieglitz et Weiss (1981) et de Williamson (1987). Le rationnement de type 2 est qualifié de pur rationnement. Dans ce cas, la demande est supérieure à l'offre et, contrairement a u x modèles néoclassiques, l'ajustement se fait par les quantités et non par les prix car le taux d’intérêt influence la probabilité de défaut de l'emprunteur. Type 3 : Le troisième type de rationnement correspond à un refus de prêter au Taux d'intérêt désiré par l'emprunteur. Ce type de rationnement découle de la différence d'anticipation des probabilités de réussite du projet entre l'emprunteur et la banque, celle-ci étant plus pessimiste, et désirant appliquer une prime de risque plus élevée que celle souhaitée par l'emprunteur. Type 4 : Le quatrième type de rationnement est appelé dans le vocabulaire anglo- saxon "RED-LINING". Dans ce cas, les emprunteurs écartés se distinguent de ceux qui ont obtenu le crédit car ils ont été identifiés comme trop risqués par la banque : quel que soit le taux en vigueur, ils sont exclus du marché du crédit. Impact du rationnement de crédit sur l’économie : Le rationnement de crédit conduit l’économie au ralentissement : Sur une vue générale, la sélection adverse et le taux d’intérêt élevé a permis de satisfaire et d’accroître le nombre d’emprunteurs douteux dont les projets sont relativement peu rentables. D’autre part, l’analyse de Stiglitz et Weiss apparaît claire dans les pays en voie de développement où les banques se caractérisent par une surliquidité et les entreprises, en particulier les PME souffrent des problèmes de financement, et par conséquent entraîne un ralentissement de l’activité économique. Le rationnement de crédit, un risque pour la banque elle-même : Le rationnement du crédit était pour la banque une stratégie pour se protéger contre les risques et les aléas liés aux opérations de prêt. Lorsqu’une banque limite ses crédits, elle limite en même temps ses possibilités de gains, d’autre part lorsqu’elle accorde un crédit à un client moins sûr qui accepte de payer un taux élevé parce qu’elle a anticipé un bénéfice élevé, elle peut se retrouver, en cas d’asymétrie d’information post-ante, dans une situation déplorable pouvant même aller jusqu’au risque d’illiquidité voire même le risque de faillite. 2- Asymétrie d’information Stiglitz et Weiss (1981) reconnaissent deux situations principales sources d’asymétrie d’information dans la relation banque/PME : La sélection adverse (Akerlof, 1970) : Définit par la difficulté de la banque à distinguer entre les projets d’investissement présentés à cause du manque d’information sur l’emprunteur et sur les caractéristiques de son projet. L’aléa moral ou l’effet d’incitation : Le risque de changement de comportement de l’emprunteur au moment de la réalisation du projet suite à une fluctuation du taux d’intérêt (Arrow, 1963). Dans ces deux situations, le taux d’intérêt n’est plus une référence pour l’équilibre du marché du crédit. Les banques choisissent plutôt la quantité comme variable d’équilibre et limitent ainsi l’accès au financement pour certaines catégories d’emprunteurs. Selon Stiglitz et Weiss, le rationnement de crédit est pratiqué dès que la demande de crédit pour un taux d’intérêt optimal dépasse l’offre de la banque. 3- Les déterminants du rationnement du crédit : Cinq principaux groupes de variables peuvent retenus comme influençant sur la décision de la part des banques d’exclure certains de leurs clients du crédit : a. Les caractéristiques de l’emprunteur : caractéristiques démographiques : la taille de l’entreprise, ’âge de la PME, le secteur d’activité à travers ses performances intégrales et ses évolutions caractéristiques du système de gestion : le degré de concentration de gestion, le niveau de formalisation des systèmes d’information de la PME, la structure organisationnelle et le degré de spécialisation des tâches, les caractéristiques de la stratégie adoptée par l’entreprise caractéristiques patrimoniales et de rentabilité : la valeur des garanties offertes par l’entreprise, le degré de profitabilité de l’entreprise Le profil du dirigeant-propriétaire de la PME : La formation et l’expérience professionnelle du propriétaire-dirigeant de la PME, l’âge, la propriété de la famille, etc.. b. Les caractéristiques du préteur : la structure organisationnelle de la banque la proximité physique de la banque par rapport aux PME la taille des fonds propres de la banque : Dans le cas où la banque est obligée de procéder à un désendettement, le rationnement des offres de crédit est utilisé fortement c. Les caractéristiques de la relation emprunteur-préteur : La durée de la relation entre la banque et la PME la relation intense les relations bancaires multiples d’une entreprise affectent son accès au crédit l’historique d’endettement bancaire d. Les caractéristiques du uploads/Finance/ le-rationnement-de-credit-resume 1 .pdf
Documents similaires
-
11
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 08, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.6136MB