MERCREDI 25 MARS 2020 ISSN0153.4831 112e ANNÉE NUMÉRO 23166 36PAGES Antilles Ré
MERCREDI 25 MARS 2020 ISSN0153.4831 112e ANNÉE NUMÉRO 23166 36PAGES Antilles Réunion 4,10 €. Belgique 3,50 €. Espagne 4,40 €. Grande-Bretagne 3£80. Grèce 4,20 €. Italie 4,40 €. Luxembourg 3,80 €. Maroc 31 DH. Suisse 5,90 FS. Tunisie 5,00 TND. Zone CFA 3100 CFA. Jeux Olympiques Tokyo 2020 se tiendra en 2021, ont décidé le Japon et le CIO / / P. 15 Bande dessinée Avec la mort d’Uderzo, Astérix perd son second père / / P. 12 Que faire pour sauver nos entreprises La chronique de Jean Peyrelevade La crise que nous allons traver- ser sera beaucoup plus grave que celle de 2008. Seule la Ban- que centrale européenne, en distribuant massivement de l’argent aux entreprises, pour- rait nous en sauver, écrit Jean Peyrelevade. Il faut apporter aux entreprises de toutes tailles des quasi-fonds propres sans droit de vote. / / PAGE 10 DOMINIQUE SEUX DANS « L’ÉDITO ÉCO » À 7H45 DU LUNDI AU VENDREDI SUR Une crise dont l’ampleur sera comparable à celle de 1929, selon Bercy CONJONCTURE Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, juge que le PIB cette année devrait bais- ser bien au-delà du 1 % prévu dans la loi de finances rectificative votée la semaine dernière. En plus des commerces fermés et du confine- ment de toute la population, de nombreuses usines sont à l’arrêt et l’industrie tourne à un quart de ses capacités. Le ministre estime que l’ampleur de la crise liée à l’épidé- mie de coronavirus est compara- ble à celle de 1929. Il ne s’attend pas à un retour rapide à la normale et plaide pour des mesures euro- péennes de relance en sortie de crise. / / PAGE 2 Au moins six semaines de confinement, selon le Conseil scientifique SANTÉ Le Conseil scientifique estime « indispensable » de prolon- ger le confinement pour une durée vraisemblable d’au moins six semaines. Il préconise également d’en durcir les modalités. Une recommandation qui intervient alors que l’Ile-de-France et les Hauts-de-France sont confrontés à une vague d’hospitalisations. Les agences régionales de Santé super- visent l’augmentation des capaci- tés hospitalières et la répartition des patients entre les établisse- ments, publics et privés. S’il est dif- ficile d’ouvrir des lits, il est encore plus ardu de trouver du personnel soignant. / / PAGE 3 Assurance-vie : les épargnants ont pris plus de risques avant le krach ASSURANCE-VIE Les Français ayant placé de l’argent en assuran- ce-vie en février, soit très peu de temps avant la déroute boursière déclenchée par le coronavirus, ont pour une bonne part d’entre eux misé sur des contrats en unités de compte, selon les chiffres publiés mardi par la Fédération française de l’assurance. Les assureurs n’ont eu de cesse d’encourager les épar- gnants à se détourner des contrats d’assurance-vie en euros qui sont garantis en capital. Cette politique commerciale censée répondre aux difficultés posées par les taux bas risque de subir un coup d’arrêt. / / PAGE 29 Spectaculaire rebond des places financières mondiales BOURSE Les places financières se sont offert un rebond spectaculaire mardi, alors que les banques cen- trales ont partout annoncé des pro- grammes de soutien sans limite et que le Congrès américain et la Mai- son-Blanche semblaient sur le point de s’accorder sur un plan de relance massif. A Paris, le CAC 40 a pris 8,39 %, sa meilleure perfor- mance depuis 2010. Le Dow Jones a progressé de 11,26 %, sa plus forte hausse depuis 1933. Mais les opéra- teurs boursiers craignent que le répit soit de courte durée. Les mar- chés pourraient rester nerveux en attendant la décrue des cas de con- tamination. / / PAGE 28 L’Etat au secours des champions français l La liste des entreprises qui doivent être soutenues est prête, selon le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire. l Les grands groupes comme Air France, les constructeurs automobiles et les équipementiers veulent des financements à long terme. l 200.000 salariés du secteur automobile sont à l’arrêt dans l’Hexagone. Karim Daher/Hans Lucas / / PAGES 16 À 19, NOS INFORMATIONS PAGES 2 À 8 ET L’ÉDITORIAL DE JEAN-FRANCIS PÉCRESSE PAGE 14 Mardi, Bruno Le Maire n’a pas caché la brutalité de la crise économique liée au coronavirus. Photo Romuald Meigneux/Sipa à changer en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Chute de l’indice d’activité Mardi, l’indice d’activité publié par Markit, retraçant les attentes des chefs d’entreprise pour la France pour le mois de mars, a chuté de plus de 20 points. En s’établissant à seulement 30,2 points, l’indice PMI a atteint son niveau le plus bas depuis que cette enquête existe, c’est-à-dire depuis vingt-deux ans. Le plongeon des services est bien plus fort que celui de l’industrie. Tous ces chiffres font dire au minis- tre de l’Economie que « cette crise, qui touche l’économie mondiale et l’économie réelle, n’est comparable […] qu’à la crise de 1929 ». Il ne croit pas, qui plus est, à un redémarrage rapide : « Les Français et les Euro- péens ne vont pas se mettre à racheter des centaines de milliers de voitures du jour au lendemain. » « Je n’imagine pas que du jour au lendemain, après un choc d’une telle violence, l’activité économique va revenir à la normale. Il faudra accompagner la reprise », a-t-il expli- qué. « Le scénario sur lequel je tra- vaille est celui d’un retour progressif à la vie normale », a-t-il insisté. C’est pourquoi le ministre appelle à une réponse européenne massive. S’il se félicite des décisions de la Banque centrale européenne et notamment de son nouveau pro- gramme de rachat d’actifs, « il fau- dra faire beaucoup plus », prévient-il. Une relance et un soutien pendant la période de sortie de crise seront nécessaires et devront être accom- pagnés par « l’activation de mécanis- mes européens ». La France souhaite aussi « pouvoir utiliser les lignes de crédits du Mécanisme européen de stabilité (MES) ». Elle est « favora- ble » à des eurobonds, des obliga- tions émises au niveau européen. Des nationalisations dans les tuyaux Un des problèmes est qu’aujourd’hui une partie des Etats membres, emmenés par les Pays-Bas, ne sont prêts à activer ces lignes de crédit qu’en cas de mise en œuvre de réfor- mes structurelles dans les pays qui en bénéficieront. En attendant, l’Etat soutient les entreprises via la garan- tie publique à des crédits de trésore- rie. Le chômage à temps partiel se développe massivement. Des natio- nalisations sont dans les tuyaux et les charges et les impôts pourront être supprimés pour les entreprises « en cas de risque de faillite », selon Bruno Le Maire. Mais il va nous falloir « adapter notre économie à la réalité de cette crise sanitaire », a prévenu le minis- tre. Emmanuel Macron l’avait répété huit fois la semaine dernière dans son discours : « Nous sommes en guerre. » ( L’éditorial de Jean-Francis Pécresse Page 14 l Le ministre de l’Economie a estimé mardi que le PIB chuterait cette année bien au-delà de 1 %. l Il juge que le retour à la normale sera progressif et ne prévoit pas de rebond rapide de l’activité en sortie de crise. Une crise économique comparable à celle de 1929, selon Bruno Le Maire « Je m’inquiète pour ces entreprises en fragilité et dans le flou total » Propos recueillis par Pierre-Alain Furbury @paFurbury Emmanuel Macron n’est pas favorable à un « confinement total » réclamé par certains médecins. Faudrait-il, selon vous, aller jusque-là ? Ce qui est sûr, c’est que l’on doit avoir un confinement plus strict et mieux respecté. Le jogging, aussi impor- tant soit-il, devrait être interdit actuellement. Il faut réduire au strict minimum les transports en commun et ne maintenir que les activités essentielles à la survie de la population. Il faut aussi renforcer les moyens policiers dans les zones où le confinement n’est pas respecté et accroître encore le régime de sanctions. Entre les exigences sanitaires – rester chez soi – et économi- ques – éviter un arrêt complet –, la France a-t-elle trouvé le bon équilibre ? Ce qui est bancal, c’est la communi- cation et parfois les injonctions con- tradictoires. Je m’inquiète notam- ment pour toutes ces entreprises intermédiaires, de 15 à 150 salariés, qui sont en fragilité parce qu’elles n’ont pas la trésorerie suffisante et sont dans le flou total sur ce qu’elles peuvent faire. Face à ce flou juridi- que, il y a deux réflexes : celui des salariés qui utilisent le droit de retrait ; celui des employeurs qui parfois ferment leur usine pensant pouvoir faire bénéficier à leurs sala- riés du chômage partiel. Pour per- mettre aux entreprises de savoir si elles peuvent mettre leurs salariés au travail ou pas, je demande au gouvernement de sortir au plus vite un guide des bonnes pratiques et de mettre sur pied un « 15 » économi- que, un numéro d’urgence décliné dans chaque département. Cela concerne une large part du tissu économique. Et il y a urgence. Le dispositif mis en place – chômage partiel, congés uploads/Finance/ lec-pdf 1 .pdf
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- Publié le Sep 12, 2021
- Catégorie Business / Finance
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