1 Texte en espagnol qui nous fut transmis, il y a déjà longtemps, par des camar
1 Texte en espagnol qui nous fut transmis, il y a déjà longtemps, par des camarades anarchistes intéresséEs par une éventuelle traduction. On peut le trouver en espagnol sur le site du groupe « Ruptura » qui l’a rédigé et publié dans sa revue du même nom, ici : http://gruporuptura.wordpress.com/2010/04/02/las-clases-en-la-sociedad-capitalista/ Les premières pages de cette traduction ont été réalisées par une personne qui est entrée en contact avec le CATS. Suite à une reprise de travail salarié, cette personne n’a pas eu la disponibilité pour finir de traduire le texte. Merci en tous cas à elle d’avoir défriché le terrain. Le restant de la traduction a donc été finalement effectué en janvier 2014 par un membre du CATS. Le texte a été féminisé par nos soins. D’autres traductions sont en téléchargement libre sur notre site : http://ablogm.com/cats/ Les classes dans la société capitaliste Les classes dans la société capitaliste Les classes dans la société capitaliste Les classes dans la société capitaliste Tiré du numéro 5 de Ruptura paru en décembre 2009. Introduction Depuis que nous avons commencé à éditer Ruptura, nous l’avons toujours envisagé plus comme une question que comme une réponse. Une invitation à la réflexion et à l'analyse plus qu’une tentative d’étaler notre science, bien que tout le monde ne l’ai pas pris ainsi. C’est pour cela que nous n’avons jamais hésité à exprimer nos doutes comme à défendre nos convictions. Dans le numéro 2, nous avons essayé d’éclaircir le fait que notre revendication d'une posture de classe partait de l’intuition que cela constitue une réalité fondamentale qui détermine nos vies et le monde dans lequel elles se développent, et non pas de la souscription à une idéologie déterminée. Cependant, comme certains nous ont fait la critique, nous n’avions expliqué dans aucun numéro ce que signifiait en détail, pour nous, les classes, ce que nous entendions par prolétariat et bourgeoisie, ce que signifie la lutte des classes et surtout, quelle importance nous donnons à toutes ces réalités. Dans cet article, nous essaierons de faire une première approche de l’analyse des classes dans la société capitaliste. Avant de commencer, nous aimerions faire une série de précisions. Nous ne sommes pas intéresséEs par une analyse de type universitaire, ce qui ne veut pas dire non plus que nous allons nous limiter à dire quatre banalités et comme nous ne basons pas notre « prestige » ni notre travail sur la validité de notre théorie, nous n’avons aucun besoin de la défendre becs et ongles si quelqu’un nous démontre que nous nous trompons. De même, nous comprenons qu'il y a des questions importantes et d’autres qui ne le sont pas autant, ou qui ne méritent pas que l’on s’arrête sur elles, aussi réelles soient-elles. Nous n’adhérons à aucune idéologie particulière (marxiste, anarchiste, situationniste, insurrectionnaliste, etc) c’est pourquoi nous n’avons pas besoin de mettre des citations de telLE ou telLE auteurE pour appuyer nos arguments, même si nous avons utilisé systématiquement ces mêmes auteurEs, et si ce que nous disons ne cadre pas avec les orthodoxies, invariances ou principes, tactiques et finalités, tant pis pour eux/elles. Ce qu'il nous intéresse de comprendre, c'est ce qu’est le prolétariat, ce que cela implique d’être unE prolétaire ou unE bourgeoisE, c'est mieux comprendre comment fonctionne le système capitaliste, mais surtout, mieux comprendre comment fonctionne sa destruction : les conflits, contradictions et crises qui se produisent en son sein. Pour cela nous considérons nécessaire de comprendre comment le capitalisme se base sur l’exploitation et la domination d’une classe par une autre, et quelles sont les caractéristiques de chacune. Cela ne signifie pas que le capitalisme et ces conflits peuvent être réduits aux luttes au sein du monde du travail. De fait, comme nous essaierons de l'expliquer, l’aspect lié au travail ou économique, aussi important soit-il, est simplement un des aspects de la lutte des classes. Pour ces motifs, nous nous centrerons fondamentalement sur les aspects de notre réalité la plus proche en tant que prolétaires, et nous consacrerons peu de temps à des relations qui, bien qu'importantes pour comprendre 2 la société, restent relativement lointaines à l’heure de la pratique, comme par exemple les relations entre différents types de capitalistes, etc. Les classes sociales dans le capitalisme Le capitalisme est une société basée sur la production et l’échange de marchandises. Cela signifie en dernière instance, que pour acquérir n’importe quel service ou objet nécessaire pour vivre, il faut avoir l’argent pour l’acheter. En principe, on pourrait penser que ce qui caractérise les différentes classes, c'est la façon dont elles obtiennent l’argent : les travailleurs/euses reçoivent un salaire et les capitalistes une partie de la plus-value que ces dernierEs génèrent, c’est-à-dire un bénéfice. Cependant, ceci est bien plus une conséquence de l’appartenance à différentes classes que ce qui les définit. Les travailleurs/euses reçoivent un salaire parce qu’ils/elles sont des travailleurs/euses, et non l’inverse. Ce qui définit les classes, c'est leur relation avec les moyens de production, et à travers eux, leur relation avec le reste de la société et le reste des autres classes. Le prolétariat se définit en premier lieu en négatif, comme celui qui est dépossédé de tout moyen de production qui ne soit pas sa propre capacité de travail. Cela est évidemment rendu possible par l’existence d’une autre classe, la bourgeoisie, qui est propriétaire des moyens de production nécessaire pour reproduire cette société. L'important ici, c'est de voir ce que cette dépossession nous impose au quotidien : nous les prolétaires ne disposons pas des moyens et mécanismes pour mener la vie que nous voulons, pour produire la société dans laquelle nous voulons vivre, car pour survivre dans la société capitaliste nous avons besoin d’argent pour acheter les marchandises que celle-ci produit. Les prolétaires disposent de seulement trois manières d’obtenir l’argent nécessaire à l’achat des marchandises : en travaillant, en volant ou en mendiant. Faire telle ou telle chose est une décision « libre » de chaque prolétaire, étant donné que, à la différence d’autres temps et lieux, celui des serfs et des esclaves, les prolétaires sont désormais égaux juridiquement aux bourgeoisES, nous ne sommes pas obligés de travailler pour eux/elles. Nous pouvons « choisir » entre leur vendre notre force de travail… ou mourir de faim. Évidemment cette « liberté » et ce « choix » sont purement formels et cachent la nécessité de travailler pour n’importe quelLE capitaliste1 mais même ainsi ils ont une importance cruciale pour le fonctionnement du système et, comme nous le verrons plus loin, pour ses mécanismes de domination. Cependant, comme nous le disions, le travail salarié n’est pas la seule option qu'ont les prolétaires pour survivre. Demander ou prendre sont les autres manières restantes à celles et ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas trouver un travail salarié. De nos jours, cela peut sembler être de la branlette intellectuelle, vu que la majorité des gens « normaux » dédient leur temps à travailler. Mais si on va un peu plus loin que les apparences, on peut voir que généralement personne ne rate une occasion de s’arranger les choses au boulot, de télécharger des films, de tricher avec la balance de fruits et légumes au supermarché, etc, etc2. 1 L’autre face de la pièce, c’est que le/la capitaliste est également libre d’embaucher ou de virer telLE ou telLE prolétaire, et il/elle, comme s’il/elle était unE maître ou unE seigneur, n’a aucune obligation envers ses travailleurs/euses mais il/elle n’a pas non plus de pouvoir direct sur eux/elles, au delà de la journée de travail. Que l’exploitation soit menée sous la forme de l’achat-vente de la marchandise force de travail entre sujets juridiquement égaux est ce qui caractérise le capital. 2 Aux débuts du capitalisme, lors de la dénommée accumulation originelle (qui aurait aussi bien pu s’appeler la dépossession originelle), il dépouilla une grande partie de la population paysanne de ses moyens de vie et il détruisit tous les liens communautaires. Dans beaucoup de cas ces dépossédéEs n’avaient aucune manière de gagner leur vie, dans d’autres nombreux cas ils/elles refusaient de se soumettre à la discipline du travail salarié. Dans les deux cas, par choix ou par obligation, ils/elles terminaient par mendier, beaucoup d’autres par voler et la majorité alternait entre ça et le travail, vagabondant de ci de là. En Angleterre et dans d’autres pays d’Europe, il fut nécessaire d’établir des lois sur les pauvres pour emprisonner les vagabondEs dans des asiles ou les dénommées Work Houses. En Angleterre, par exemple, les lois contre les délits contre la propriété se durcirent (entre 1660 et 1820 le nombre de crimes châtiés par peine de mort augmenta de 190, la majorité d’entre eux étant des crimes contre la propriété ; en 1785, par exemple, la peine de mort fut appliquée quasi exclusivement pour des délits économiques) et de nouvelles formes de moralité se développèrent, spécifiquement destinées à combattre le vagabondage, l’abandon des membres de la famille, à exalter le travail manuel etc. C’est à dire que pour que les prolétaires se consacrent au travail, un processus long, coûteux et extrêmement violent uploads/Finance/ les-classes-dans-la-socit-capitaliste-revue-ruptura.pdf
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- Publié le Mar 18, 2021
- Catégorie Business / Finance
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