1 Banque des Etats de l'Afrique Centrale Numéro 11 BANQUE DES ETATS DE L'AFRIQU

1 Banque des Etats de l'Afrique Centrale Numéro 11 BANQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE 736, Avenue Monseigneur Vogt B.P: 1917 - Yaoundé Cameroun Tel: +(237) 222 23 40 30 +(237) 222 23 33 29 www.beac.int DIRECTEUR DE PUBLICATION : HAMADOU ABDOULAYE DIRECTEUR DE PUBLICATION ADJOINT: Thierry MVONDO RÉDACTEUR EN CHEF: Jacques Landry BIKAI SECRÉTAIRE DE RÉDACTION: Francis Ghislain NGOMBA BODI INFORMATIONS SOMMAIRE EQUIPE DE REDACTION L’ÉDITORIAL 2ND semestre 2021 Malgré une tendance nette de reprise économique au plan international, portée par une demande globale robuste, le contexte continue d'être marqué par l'incertitude. Dans le domaine sanitaire, avec la résurgence épidémique du COVID-19 liée à l'apparition du variant Omicron en Afrique du sud. Cette nouvelle donne sanitaire a, d'une part, entraîné une nouvelle fermeture des frontières et des restrictions dans la mobilité des personnes et des biens, et d'autre part, accentué une déstructuration des chaînes de valeur internationales, notamment l'approvisionnement en biens intermédiaires. Les restrictions sur l'offre de biens et services, accentuées par la lente reprise observée sur le marché du travail, alors que la demande globale se raffermit, ont entraîné une résurgence des tensions inflationnistes dans les pays développés, notamment aux Etats-Unis et en Europe ; ce qui devrait précipiter la normalisation des politiques monétaires des banques centrales de ces pays. La zone CEMAC n'est pas en reste. Au cours du second semestre 2021, la BEAC a dû relever son taux directeur pour prévenir les menaces sur sa stabilité externe. Cette nouvelle orientation de sa politique monétaire intervient après un soutien significatif qu'elle a apporté depuis mars 2020 à l'économie sous-régionale pour faire face au contexte sanitaire lié au COVID-19. Le Directeur Général des Etudes, Finances et Relations Internationales revient sur les contraintes de la politique monétaire de la BEAC dans le contexte actuel de crise. Une autre étude aborde la question des monnaies numériques et de l'opportunité pour les banques centrales d'en émettre afin de faire face à l'essor des cryptomonnaies. Par ailleurs, ce numéro présente une interview de M. MIALOU André, Economiste Sénior au FMI, et informe sur les différentes activités de recherche réalisées à la Banque au cours du second semestre 2021. Il s'agit notamment d'un atelier externe de recherche et d'un atelier thématique de recherche. Ce numéro présente enfin les résumés des thèses récemment soutenues par les agents de la BEAC. HAMADOU ABDOULAYE HAMADOU ABDOULAYE Directeur des Etudes, de la Recherche et des Statistiques Banque des Etats de l’Afrique Centrale 1. L'EDITORIAL ..................................................P. 1 2. ETUDES & ANALYSES...................................P. 2 La politique monétaire de la BEAC à l'épreuve de la crise...................................................................P . 2-5 Les monnaies numériques de banque centrale sont- elles une réponse face aux cryptomonnaies ?............ .........................................................................P . 6-10 3. ACTIVITES DE RECHERCHE.......................P. 11 4. ENTRETIEN AVEC MIALOU ANDRE......P. 12-16 5. SYNTHESES DES TRAVAUX DE RECHERCHE.....................................................P. 17 6. THESES DE DOCTORAT SOUTENUES.......P. 18 7. DERNIERES PUBLICATIONS DE RECHERCHE.....................................................P. 24 LETTRE DE LA RECHERCHE 2nd semestre 2021 - Lettre de la Recherche de la BEAC 2 ETUDES ET ANALYSES L a crise de la covid-19 a eu des effets né­ fastes sur la liquidité des opérateurs éco­ nomiques, des établissements de crédit et des Etats. Dans la CEMAC, ces problèmes de liquidité ont été anticipés par la Banque Centrale et les Etats, et des mesures accommodantes ont été prises pour y faire face. Du côté de la Banque Centrale, certaines me­ sures mises en œuvre dès mars 2020 ont été maintenues, d’autres suspendues et de nouvelles prises. Les mesures maintenues ont concerné: • les injections actives hebdomadaires de la Banque Centrale sur le marché monétaire, pour un montant de 250 milliards ; • les opérations d’injection de liquidité de longue maturité (12 mois maximum), pour soutenir les banques en besoin de liquidité. Les mesures suspendues ont porté sur : • l’élargissement de la gamme des effets pri­ vés admis comme collatéral des opérations de politique monétaire, notamment avec l’assouplissement des conditions d’éligibili­ té des créances privées à court terme ad­ mises comme collatéral des opérations de politique monétaire de la BEAC ; • la révision à la baisse des niveaux des dé­ cotes applicables aux effets publics et pri­ vés admis comme collatéral pour les opéra­ tions de refinancement à la BEAC ; et • la non reconduction à fin août 2021 du pro­ gramme de rachats des titres publics. La mesure nouvelle était relative au réaména­ gement des modalités d’allocation de la liquidité sur le compartiment des interventions de la BEAC au marché monétaire, notamment avec la réac­ tivation des reprises de liquidité. Il s’agissait des opérations de maturité longue (1 mois), ciblant principalement les établissements de crédit en excédent de liquidité et désirant faire des place­ ments à la BEAC. La persistance de cette crise et surtout des me­ sures accommodantes est cependant susceptible d’affecter la stabilité du système bancaire et même la stabilité externe de la monnaie. Sur ce dernier point, une séance extraordinaire du Comité de Po­ litique Monétaire (CPM) en novembre 2021 a été dédiée à un début de resserrement de la politique monétaire de la zone avec un relèvement de 25 points de bases du principal taux directeur de la BEAC. Face à l’incertitude autour de l’issue de la pandémie, il apparait utile d’analyser les risques potentiels pouvant peser sur le marché interban­ caire, le compartiment d’intervention de la BEAC, le marché des titres publics, l'activité bancaire, et les modes de financement des Etats. 1. Les risques sur le marché interbancaire Le marché interbancaire a connu un regain d’activité depuis la mise en place de la nouvelle approche de politique monétaire depuis 2018 mais son dynamisme s’est légèrement ralenti en 2020 pendant la période de COVID-19. Toutefois, compte tenu de la reprise observée au niveau macroéconomique, le marché interbancaire a connu une évolution appréciable au cours des der­ niers mois de 2021, ce qui permet d’écarter tout risque potentiel de liquidité. De manière spécifique, le volume cumulé des transactions interbancaires, en 2019, toutes ma­ turités confondues, s’est établi à 3 500,3 milliards, avec notamment 174 opérations de pension-livrée d’un montant total de 2 546,5 milliards. Avec l’ap­ parition des premiers cas de contamination en mars 2020, et en raison de la hausse du niveau de risque perçu par les banques, le volume des opérations interbancaires a baissé, se traduisant principalement par un recul des transactions ban­ caires extra groupe (collatéralisées) au profit des La politique monétaire de la BEAC à l'épreuve de la crise : Quelques risques à relever IVAN BACALE EBE MOLINA Directeur Général des Etudes, Finances et Relations Internationales 2nd semestre 2021 - Lettre de la Recherche de la BEAC 3 transactions intra groupe (non collatéralisées). Cette diminution des activités sur le compartiment interbancaire a été amplifiée par le maintien des injections actives de la BEAC au-dessus des be­ soins exprimés par le marché. En effet, évalué à 244,4 milliards au 27 mars 2020 (dont 162,4 mil­ liards d’opérations de pension-livrée et 82 milliards d’opérations en blanc), l’encours des transactions interbancaires s’est replié à 165 milliards au 30 novembre 2020 (dont 114,2 milliards d’opérations de pension-livrée et 50,8 milliards d’opérations en blanc). En 2021, la reprise économique ob­ servée et la baisse progressive des interventions de la BEAC a permis un regain d’activité dans le compartiment interbancaire. Ainsi, l’encours glo­ bal des transactions interbancaires (en blanc et collatéralisées) a progressé de 327,8 milliards au 22 novembre 2021 à 346,8 milliards au 28 novembre 2021. Plus précisément, l’encours des transactions interbancaires en blanc a augmenté de 122,5 milliards à 141,2 milliards pendant que celui des opérations de pension-livrée s’est légè­ rement accru de 205,4 milliards à 205,6 milliards. Le risque qui aurait pu affecter le compartiment interbancaire à court terme est le risque de liqui­ dité. Une enquête interne, menée auprès des éta­ blissements de crédit de la sous-région a permis de confirmer cette hypothèse. L ’enquête a par ail­ leurs relevé que la reprise des injections actives de la BEAC sur le marché monétaire a permis de ras­ surer les établissements de crédit et de contenir les risques de liquidité du système bancaire de la CEMAC, avec des effets stabilisateurs sur le coût des ressources sur le marché interbancaire, mal­ gré les incertitudes sur les perspectives macroé­ conomiques. Au total, en cas de persistance de la COVID-19, avec l’arrivée de nouveaux variants, la poursuite du resserrement de la politique monétaire entamée en novembre 2021 pourrait faire peser un risque de liquidité sur le marché interbancaire. En effet, la surliquidité du système bancaire est concentrée sur certaines banques qui le plus souvent privilé­ gient les transactions intra-groupes. 2. Les risques sur le compartiment des inter­ ventions de la BEAC Les interventions de la BEAC au niveau du mar­ ché monétaire de la BEAC ont connu un boulever­ sement avec l’arrivée de la COVID-19. Alors que la BEAC avait débuté les ponctions de liquidité en dé­ but d’année 2020 dans un contexte de surliquidité, elle a été obligée de renouer avec les injections de liquidité, en raison des crises de liquidité que pou­ vait entrainer la COVID-19. L’un des principaux uploads/Finance/ lettre-de-la-recherche-n11-2 2 .pdf

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  • Publié le Nov 16, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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