Implications de politique économique Notre étude analytique et empirique sur le

Implications de politique économique Notre étude analytique et empirique sur les déterminants de la rentabilité bancaire au Maroc nous a permis de déduire une série de résultats empiriques tantôt corroborant tantôt contredisant les prédictions de la théorie économique et financière en la matière. L’impact négatif des fonds propres sur les deux mesures de la rentabilité serait probablement dû à la tendance excessive des banques marocaines à assurer leur solvabilité à long terme, reléguant ainsi au second plan la réalisation de meilleures performances à court terme. D’ailleurs, nombreuses sont les études qui ont remarqué que les ratios de solvabilité bancaires locaux varient généralement aux alentours de 15 % et sont supérieurs à ceux observés dans les pays industrialisés. Par ailleurs, même si les crédits ont un effet stimulant sur la rentabilité au Maroc, les niveaux élevés des ratios de liquidité qui dépassent, pour la majorité des cas, les frontières de 140%, expliqueraient le fait que les établissements bancaires ne profitent pas de la surliquidité du marché. Les banques hésitent à distribuer des crédits par crainte de ne pas recouvrir les fonds distribués et tomber ainsi dans la crise d’illiquidité. La nature des dépôts à majorité de courte durée oblige les banques à ne pas prendre le risque de s’engager dans des financements à moyen et à long terme et à assurer des fonds de garantie afin de pouvoir faire face à d’éventuelles faillites. En plus, la demande faible du marché marocain, due essentiellement au faible pouvoir d’achat des ménages, image de l’insolvabilité, accentue le risque pour ces institutions et limite la politique du crédit. Une telle politique limitée est également associée à une faible couverture du territoire national. Les niveaux encore élevés des taux de crédit accentuent ce phénomène. Cette réalité peut être ajoutée à un faible encouragement de l’épargne, dû à des taux d’intérêt sur les dépôts encore faibles et, jusqu’à une date récente, à des frais de dossier plus ou moins élevés. Le taux de bancarisation qui se situe encore au voisinage de 30%, affecte négativement le niveau des parts de marché. Une politique de renforcement de la bancarisation permettra certainement aux banques d’augmenter leur profitabilité. Parmi les politiques suivies par les banques pendant les quatre dernières années, on peut citer la construction d’agences bancaires additionnelles à travers le territoire national en vue de couvrir des zones anciennement privées du service bancaire. Cette stratégie est très puissante du fait qu’elle permettra d’élargir les segments de la clientèle bancaire et les branches d’activité auparavant non accessibles aux opérations bancaires. La politique d’augmentation du volume de la clientèle nécessite des dépenses massives. Les coefficients d’exploitation de certaines banques marocaines ne dépassent pas les 45 %, ce qui reflète la négligence d’un certain nombre de facteurs organisationnels indispensables à l’amélioration de la performance bancaire. Les dépenses liées à la formation du personnel et à la restructuration de la répartition des ressources humaines en s’intéressant plus au recrutement des cadres – tendance majeure des nouvelles stratégies des banques marocaines – permettent d’augmenter ce ratio en profitant des avantages que procurent l’élargissement des parts de marché et le perfectionnement de la gestion interne. A titre d’exemple, certaines banques donnent plus d’importance à la formation de leurs personnels par l’instauration des académies de formation continue. Cette politique motive le personnel et l’incite à travailleur plus pour le compte de son établissement. Malgré ces immenses efforts de restructuration, d’autres politiques sont souhaitables. Il serait judicieux d’augmenter le volume des charges liées essentiellement à l’augmentation des taux de bancarisation et en parallèle, des dépenses concernant le développement des ressources humaines devraient être engagées sans que le coefficient d’exploitation dépasse les limites de 70% selon les règles en matière du contrôle de gestion bancaire. L’augmentation des parts de marché et des marges d’intérêt nécessite un intérêt grandissant pour la fonction commerciale. Le service commercial et marketing permet de convaincre les entreprises et de nouer des relations de confiance et de fidélisation avec les clients. Il permet aussi d’identifier et de diversifier les services et les produits adaptés à cette clientèle, améliorer leur qualité, adapter leurs prix au niveau de vie des particuliers et répondre aux attentes des investisseurs, des épargnants et d’autres partenaires. La diversification des produits bancaires est l’un des défis du service commercial et de marketing. Il aide à élargir les domaines et les segments d’intervention de la banque afin d’augmenter les parts de marché et même des revenus d’intérêt. L’offre de cet ensemble de services doit aller en symbiose avec l’innovation au niveau des moyens de communication entre la banque et sa clientèle tels que le télé - banking et l’internet - banking. Le service de contrôle de gestion nécessite également beaucoup d’intérêt. Il permet à la banque de contrôler son activité de façon permanente, de programmer des politiques compétitives plus cohérentes, de cibler les domaines d’activité et les services les plus rentables et de rechercher alors le personnel qualifié et adapté à ce type de défis. Il serait opportun de s’intéresser plus à la réalisation des résultats à court terme et de réduire l’impact des politiques de solvabilité excessive par la recherche de ressources plus stables et l’encouragement des épargnes à longue durée, l’exploitation de l’épargne existante et la distribution des crédits pour l’amélioration du niveau des investissements. Pour diminuer les taux de crédit et élever les taux de dépôts et donc augmenter les revenus d’intérêt, l’ouverture du marché à de nouveaux concurrents nous semble la meilleure solution. Les dernières réformes entrent dans le cadre de cette vision. Elles permettent aux entités internationales d’acquérir des parts dans les institutions locales. La multiplication des zones offshore permet même à certaines banques étrangères d’implanter leurs filiales sur le territoire national. uploads/Finance/ implications-de-politique-economique.pdf

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  • Publié le Jui 05, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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