Les ' trois rédactions ' de la traduction médiévale gréco-latine du «De Generat

Les ' trois rédactions ' de la traduction médiévale gréco-latine du «De Generatione et Corruptione» d'Aristote Author(s): L. Minio-Paluello Source: Revue philosophique de Louvain, Vol. 48 (1950), pp. 247-259 Published by: Peeters Publishers Stable URL: https://www.jstor.org/stable/26333376 Accessed: 30-05-2022 20:51 UTC JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at https://about.jstor.org/terms Peeters Publishers is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue philosophique de Louvain This content downloaded from 154.59.125.43 on Mon, 30 May 2022 20:51:13 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms Les ' trois rédactions ' de la traduction médiévale gréco-latine du «De Generatione et Corruptione» d'Aristote^ Dans un article publié dans la Revue en 1947 (1) nous avons examiné, entre autres choses, les deux questions suivantes : a) Peut on parler de trois rédactions de la traduction gréco-latine médié vale du De generatione et corruptione d'Aristote ? b) Peut-on dire que la troisième rédaction — s'il y en a une troisième — est due à Guillaume de Moerbeke ? — Après avoir pris en considération les éléments fournis par le Père F. Pelster et par Mgr G. La combe (2) en faveur des deux thèses, et après y avoir ajouté quelques (*) Nous employons les sigles suivants pour les manuscrits collationnés com plètement ou partiellement par nous: A = Avranöhes 232; C = Oxford, Coll. Corp. Chr. 114; D — Oxford, Coll. Corp. Chr. Ill ; M = Venet. Marc. lat. VJI, 47 ; 5 = Oxford, Bodl. Seiden supra 24. Les manuscrits cités le plus souvent par le Père Pelster seront indiqués par les sigles: N* = Vatic, lat. 2083; .Y'0 = Vatic, lat. 2082; Ka = Vatic, lat. 2984; V'J = Vatic, lat. 2071 ; Ve = Monac. lat. 2604 (N indique que le manuscrit contiendrait la ' translatio nova ', V la ' vêtus Nal> = JVa et Nb-, Kal> = Ka et Kb). M. A. Mansion a eu la bien veillance de nous envoyer quelques leçons de plusieurs manuscrits du De gene rations et corruptione ; pour deux de ces manuscrits nous employons les sigies : Ky = Durham C. IV. 18; V* = Clermont Ferrand 168. C Henri Aristippe, Guillaume de Moerbeke et les traductions lat. médiév. des « Météor. » et du «.De Gen. et Corr. » d'Arist. (dans Rev. Philos, de Lout)., XLV, 1947, pp. 206-235). 11 ' F. Pelster, Beitr. z. Aristotelesbenutzg Alb. d. Gross, ^deuxième -partie, dans Philos. Jahrb. d. Görres-Gesellsch., XLVH, 1934), p. 56, n. 3; voir aussi la première partie {ibid., XLVI, 1933), p. 459, n. 2. Le Père Pelster nous fait observer (pp. 71-72, n. 41 de l'article cité ci-dessous, note 3) que dans la première partie, là où il traite du Liber de causis, il avait donné correctement la leçon ' existimandum ' du manuscrit S. — G. LacombE, etc., A ri »tot. Latin., Codices I, Rome, 1939, pp. 54-55 et 130-132. This content downloaded from 154.59.125.43 on Mon, 30 May 2022 20:51:13 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 248 Luigi Minio-P aluello résultats d'une collation partielle de certains manuscrits, nous con cluions que « dans l'état actuel des recherches on ne peut parler de trois rédactions, et moins encore d'une revision due à Guillaume de Moerbeke » (p. 235, cf. pp. 206 et 230-231). Nous disions aussi que « les différences indiquées par le Père Pelster devraient être confirmées par bien d'autres exemples, si l'on voulait être certain que l'on a affaire à trois rédactions ; une édition critique, basée sur un bon choix de manuscrits, pourra résoudre définitivement la question » (p. 225), et qu'il existe peut-être « d'autres manuscrits du De generatione et corruptione présentant un texte vraiment revisé par Guillaume de Moerbeke » (p. 232). Le Père Pelster apporte maintenant de nouveaux éléments en faveur des deux thèses (3). Puisque la valeur des conclusions dépend entièrement de la valeur des leçons caractéristiques des ' rédac tions ', il est nécessaire d'examiner les leçons données par le Père Pelster pour voir si elles justifient ses conclusions. Commençons par les leçons qui caractérisent la ' vêtus ' vis-à-vis de la ' vetus tissima ' (4). Aux trois leçons qu'il avait déjà données, et que nous allons examiner de nouveau dans un moment, il ajoute les quatre suivantes : vetustissima vêtus ως έκάστου(-στω Ε) γαρ ύποκειμένην ϋλην omis unumquodque omis substantia<m> materia<m> quod uniuscuiusque enim subiectam materiam (S) F. PELSTER, Neuere Forschungen iib. die Arist.-ubersetzgn d. 12. u. 13. lahrh.: eine ikrit. Uebersicht (dans Gregorianum, XXX, 1949), pp. 71-77. Ο Le Père Pelster emploie pour le De generatione et corruptions les termes employés pour les Métaphysiques. (S) La leçon ' unumquodque ' correspondrait, selon le Père Pelster {pp. 73-74), à ce qui ee cache sous έκαστϋ) (qu'il accompagne d'un point d'exclamation: mais le iota souscrit est omis très fréquemment par plusieurs scribes grecs) : « Das unumquodque in S erklart sich dadurch, dass S hier eine Vorlage hatte, die miit Ε verwandt war;... in der Hypothese Minios miisste man annehmen, daes der erste Uebersetzer zwei Vorlagen £ und F vor sich hatte. Das ist môglich, ob wahrscheinlich ? » Je n'ai jamais parlé de la possibilité que le traducteur ait employé deux manuscrits grecs. Mais il y a lieu, quand même, de rappeler ici qu'on doit compter toujours avec cette possibilité. En fait on constate que plu sieurs fois Robert Grosset-este s'est servi ainsi de plus d'un manuscrit {voir E. FraNCESCHINI, Roberto Grossatesta, uesc. di Line., e le sue traduz. lat., dan« This content downloaded from 154.59.125.43 on Mon, 30 May 2022 20:51:13 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms Les trois rédactions du « De Generatione » 249 Deux de ces leçons caractéristiques doivent être éliminées : S (le seul manuscrit de la ' vetustissima ' que le Père Pelster ait examiné) lit, comme tous les autres manuscrits que j'ai vus, ' unius cuiusque ' et ' subiectam materiam ' (6) : l'écriture d'S est très claire, et il n'y a pas de doute possible. Il ne reste que les deux omissions, qui s'expliquent très facilement comme des omissions de scribe, telles qu'on en trouve plusieurs dans S (et dans presque tout autre manuscrit). 11 n'y a pas de témoignage dans la tradition grecque d'un texte sans cet w; et ce fâp. Dans le cas de <bç, nous pensons que, même si ce mot manquait dans la copie grecque du traduc teur, celui-ci n'aurait pas écrit une phrase, telle qu'on la lit dans S : « dicit fieri et destrui idem existit » ; et même s'il l'avait écrite, l'addition de ' quod ' s'imposait ; un lecteur ou un copiste quel conque l'aurait faite. Les trois leçons caractéristiques de la ' vêtus ' vis-à-vis de la vetustissima ' que nous avions déjà discutées (7) sont les suivantes : Vetustissima Vêtus 314al γιγνομένων fientium generatorum 2 δμοίως similiter universaliter 4 ύποληπτέον existimandum suscipiendum Atti R. 1st. Ven., ΧΟΗ, 2, 1933-1934, pp. 18, 124 et 126). Il y a aussi une deuxième possibilité d'expliquer des leçons doubles reflétant deux leçons grecques: le traducteur peut avoir employé un texte grec ayant lui-même des leçons doubles (dont l'une peut-être accompagnée de Yp<C8CpSTaC>), ou des gloses qui pour raient paraître des variantes. Voilà un exemple: dans certains manuscrits du Phédon de Platon (parmi eux le Vindobon. 54 Suppl. Gr. 7 = W) le mot χαρδ07£(ι) (99b) est accompagné de la glosse [JLOCXTpCt TOI) αλεύρου ' le traduc teur médiéval, Henri Aristipipe, ne trouva pas de mot latin pour traduire ΧΛρδόπω, et écrivit ' cardopo ' ; dans un manuscrit de sa traduction (Oxford, Corp. Chr. Coll. 243 = O), qui contient toutes les leçons idoubles, triples, etc. qu'il a ramassées pour préparer une édition définitive de sa version, on trouve, au-dessous de 'cardopo' le mot ' mactra'. Cf. notre édition du Phédon d'Aris tippe (vol. II du Plato Latinus, Londres, 1950, p. 62, ligne 5, et l'apparat des leçons interlinéaires, p. 96), et notre article, en collaboration avec H. Klos, The Text of the Phaedo in W and in Henr. Aristippus' Transi., dans The Class. Quart, XLIill, 1949, pp. 127-129. <6) Le Père Pelster dit que ' subiectam ' correspond « igenauer » que ' sub stantia ' à ΟτΐΟκεψεν^ν (p. 74). ' Substantia ' ne pourrait jamais correspondre à δποκειμένην ; il faudrait supposer un oùaia, ou, au moins, un υπόστασις. Même s'il y avait eu un ' substantia ' pour ' subiectam ' dans un manuscrit ou dans un groupe de manuscrits, ce serait là évidemment une erreur de lecture et de transcription: ' sb'a ' pour ' sb'tâ '. Mais l'erreur n'a pas été faite au XIIe siècle! f' Henri Arist., Guill. de Moerb., pp. uploads/Finance/ luigi-minio-paluello-les-trois-redactions-x27-de-la-traduction-medievale-greco-latine-du-de-generatione-et-corruptione-d-x27-aristote.pdf

  • 15
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jul 12, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.7649MB