Université des Antilles-Guyane Faculté des Sciences Juridiques et Economiques d
Université des Antilles-Guyane Faculté des Sciences Juridiques et Economiques de la Guadeloupe MACROECONOMIE Licence éco-gestion 1ère année. Année universitaire 2013-2014 Volume horaire : 32 heures Equipe pédagogique : - Madame Juliette CORDETTE : Cours et TD - Madame Christina NEPAUL : TD - Madame Alexandra PREVOT : TD Pour situer le cours I. Présentation du domaine L’économie qui s’est développée avec la révolution industrielle, s’inscrit dans une démarche scientifique : Observer, Théoriser, Vérifier (Tester). Elle est donc passée du statut d’économie politique au statut de science économique. Lorsque nous commençons des études d’économie, il y a trois questions auxquelles nous devons pouvoir répondre. 1- Quel est l’objet de la science économique ? L’économie est l’activité qui mobilise des ressources humaines (temps, intelligence, compétence, capacité de travail,…), financières et matérielles (matières premières, machines, logiciels informatiques, locaux,…) pour produire des biens et des services qui n’existent pas en quantités illimitées. L’économie explique comment ces biens et services qui constituent la richesse sont créés et répartis entre les membres de la société. Pour réaliser cette richesse, les hommes mettent en place des structures (entreprises, marchés…) et des systèmes (capitaliste, socialiste, néolibéral, asiatique…) afin de favoriser la production de la richesse et sa répartition. La richesse ainsi créée, a pour but de satisfaire les besoins humains. 2- Le rôle de l’économiste dans la société ? L’économie étant une science humaine, l’homme est donc l’élément de base de la réalité économique. Pour expliquer le fonctionnement de l’économie, il faut comprendre et expliquer le comportement de l’homme. Mais comme son comportement échappe à toute formalisation définitive, l’économiste ne peut que dresser des hypothèses comportementales. Cependant, il existe une difficile neutralité de l’économiste. Il lui est souvent impossible, face à un fait économique de faire abstraction de ses préjugés, de ses opinions politiques, philosophiques ou morales. La séparation entre jugement de fait et jugement de valeur fonde ainsi la distinction entre l’économie positive et l’économie normative. La première décrit les faits et les comportements tels qu’ils sont tandis que la deuxième écrit ce qui doit être. 3- Comment l’économiste approche-t-il son objet ? Dans la démarche scientifique, l’économiste peut appréhender son objet (l’économie) selon deux approches : Une approche macroéconomique Une approche microéconomique Dans l’approche macroéconomique, l’économie est analysée sous son aspect global : il s’agit de comprendre le fonctionnement de l’économie dans sa globalité. L’économiste dans cette approche se place au niveau de l’économie nationale. Il s’agit d’étudier le comportement de groupes d’agents au sein de l’économie. Exemple d’une question macroéconomique : Quelle est l’incidence d’une augmentation de la production sur les revenus, la consommation ou encore l’épargne ? Dans l’approche microéconomique, les économistes analysent le comportement des micro-agents (le consommateur et le producteur) et leurs interactions sur les marchés. La compréhension des phénomènes économiques nationaux va découler de l’analyse microéconomique par agrégation. Exemple d’une question microéconomique : Comment le consommateur décide de sa consommation ? II. Objet du cours La macroéconomie que nous allons étudier va répondre en partie à ce questionnement. Elle est définie comme une approche théorique qui analyse le fonctionnement de l’économie d’un pays d’un point de vue global. Elle est née avec François QUESNAY qui base son analyse selon un optique circuit. Les classiques et néoclassiques plus tard considèrent l’économie comme un ensemble de macro-marchés, qu’il est nécessaire d’étudier pour comprendre le fonctionnement de l’économie. Cependant, selon eux, la macroéconomie ne peut se concevoir sans « fondements microéconomiques », car tout ce qui est exprimé au niveau global est en grande partie le résultat de l’agrégation de comportements individuels. Maintenant, si nous nous référons à la macroéconomie comme « nouveau paradigme », nous dirons qu’elle est née avec « la Théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie » de John Maynard KEYNES en 1936, et qu’elle se distingue réellement de la microéconomie, car elle permet d’étudier des phénomènes qui lui échappent, comme l’inflation, le chômage ou encore les crises et les cycles. Elle permet en outre de comprendre les effets des politiques économiques et des réglementations mises en œuvre par les gouvernements sur la croissance et le développement économique. La macroéconomie que nous allons étudier s’intéressent essentiellement aux phénomènes de court terme (dans le long terme nous serons tous morts disait KEYNES) d’où son désintéressement pour le long terme elle consiste à identifier les raisons pour lesquelles les économies connaissent des fluctuations afin d’établir des mesures de politiques économiques pour les réduire. Pour cela, elle a besoin d’un outil pour mesurer les opérations qui sont réalisés au sein de l’économie ainsi naît la comptabilité nationale moderne, qui permet aux macroéconomistes de mettre en relation les grands agrégats tels que le PIB, le niveau des prix, la consommation, l’emploi… Ils ont recours également à la technologie des modèles (la modélisation), qui est aussi utilisée dans divers domaines scientifiques. En ce qui concerne l’économie, un modèle est une représentation simplifiée de l’économie qui s’attache à en restituer certaines caractéristiques. La modélisation en macroéconomie peut être : théorique (donne des informations sur des phénomènes) économétrique (sortir des mathématiques, aller plus loin, ensemble d’équations mathématiques) ou les deux à la fois. Le modèle théorique est un système de représentation de la réalité. On observe et on théorise pour donner du sens à la réalité. Dans le modèle économétrique, on cherche à tester une proposition théorique en la confrontant aux faits. Dans leur analyse, les macroéconomistes s’intéressent dans un premier temps à trois indicateurs : 1- Le taux de croissance du PIB qui mesure la vitesse à laquelle un pays s’enrichit 2- Le taux de chômage, qui mesure la proportion de travailleurs dans l’économie qui n’ont pas d’emploi et en cherchent un 3- Le taux d’inflation, qui mesure le taux moyen de l’augmentation des prix aux cours du temps En 1936, KEYNES va s’appuyer sur la comptabilité nationale et l’étude de ces indicateurs pour fournir une analyse du fonctionnement des économies de marché, pour comprendre l’origine des fluctuations (particulièrement celles qui sont liées à la crise de 1929) et proposer des politiques de relance de la croissance. Nous allons évoluer dans ce cours de macroéconomie en deux temps : - Dans une première partie, où nous allons étudier l’outil principal de mesure de l’activité économique qui est la Comptabilité Nationale - Dans une deuxième partie, nous étudierons le modèle macroéconomique keynésien de court terme, construit sur les limites du modèle néoclassique. INTRODUCTION GENERALE L’évolution des grands courants de pensée Les deux approches de l’économie L’émergence de l’approche macroéconomique Les grands courants de la pensée économique La période préindustrielle (du 13ème siècle au milieu du 18ème siècle) Le mot « économie » trouve son origine dans les mots grecs « oïkos » et « nomos » qui signifient les lois pour une meilleure utilisation (organisation) des biens d’une maison dans un but de maximisation. Cependant, dans l’Antiquité, on ne parle pas encore d’économie, même si des philosophes comme Aristote et Platon posent indirectement des problèmes d’ordre économique. Aristote, par exemple, s’en prend à la chrématistique (il la critique) qu’il accuse de détourner la monnaie de sa fonction principale c’est-à-dire l’échange au lieu de l’enrichissement. Khréma = richesse Il était contre le commerce et le travail salarié. Même les philosophes se sont intéressés au domaine de l’économie et du travail. Plus tard, la richesse sera au centre de l’économie c’est-à-dire ce qu’Aristote critiquait à son époque. Il faut attendre la période …, avec le Moyen-Âge et la Renaissance pour qu’on parle d’économie. On distingue deux courants : Pensée thomiste (13ème siècle) avec Saint Thomas d’Aquin avec la recherche du juste prix Pensée mercantiliste (1450-1750) avec Machia Campanella (référence philosophique) : l’enrichissement comme moyen de se maintenir au pouvoir. Cette pensée va donner naissance à plusieurs formes de mercantilisme : - Bullionisme (Espagne) - Mercantilisme industriel (France) - Mercantilisme anglais La traite négrière guadeloupéenne est issue de l’optique de cette époque. *Voir livre de la pensée économique La grande période classique de 1750 à 1870 C’est ce qui nous intéresse, l’économie s’est développée à travers plusieurs écoles de pensée (rassemblement de spécialistes du domaine : économistes… pour élucider un certain nombre de problèmes de la société). L’histoire de l’économie se résume toujours en une histoire de création et de répartition de la richesse (lors d’une étude, toujours repérer cette histoire) ; sinon l’économie serait limitée, il n’y aurait pas de rassemblement. C’est un phénomène de rareté. → L’ « école » des physiocrates Ce n’est pas tout à fait une école de pensée car aucun spécialiste n’y figure. François QUESNAY (médecin) est le père de la macroéconomie car il l’explique à travers un outil important : le tableau économique en 1758 (1er outil existant). Il est entouré par d’autres personnes qui s’intéressent à ce domaine tel que le ministre des finances. Le tableau économique est la première représentation macroéconomique de la société sous forme de circuit économique (création et répartition). On a une mise en place des fondements du libéralisme à travers le droit naturel renfermant uploads/Finance/ macro-econom-i-e 2 .pdf
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- Publié le Jui 25, 2022
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