Le microcrédit n’est pas une forme d’assis- tance aux pauvres. C’est pour eux u

Le microcrédit n’est pas une forme d’assis- tance aux pauvres. C’est pour eux une opportunité de prendre leur vie en mains et de sortir de la pauvreté par leurs propres efforts. Ce n’est pas le manque de compétences qui fait que les pauvres sont pauvres, c’est le manque de confiance qu’on leur accorde. Grâce au microcrédit, 3 emprun- teurs sur 4 sortent de la pau- vreté et ce définitivement. avec U N E A C T I O N C H R É T I E N N E D A N S U N M O N D E E N D É T R E S S E Service d’Entraide et de Liaison 157 rue des Blains - 92220 BAGNEUX Tél. 01 45 36 41 51 contact@selfrance.org www.selfrance.org S E N S I B I L I S A T I O N Le microcrédit : le capital du développement Sommaire 1 MICROCREDIT Le S.E.L. remercie toutes les personnes qui ont apporté leur contribution à la réali- sation de ce dossier : Aurélie Allamélou, Jean- Michel Beaubrun, Nathalie Dobozy, Sara Joëlle Grondin, Stéphane Lauzet, Cyril Maré, Roland Poupin, Elisabeth Rabeyrin, Kevin Rousseau, Christine Westercamp et les enfants de l’école du dimanche de l’assemblée chrétienne de Moulins (03). ■La microfinance, qu’est-ce que c’est ? par Christine Westercamp – Associée Horus Development Finance ■Le microcrédit : le capital de développement principe ■Le microcrédit : les acteurs et les défis ■Calvin, l’argent et le capitalisme par André Bieler – extrait de la Revue Réformée N°37 ■Argent : usure si on le sert… par Roland Poupin – Pasteur de l’E.R.F. à Antibes-Cagnes/Vence ■Quiz ■Activités pour les enfants de 4 à 6 ans Histoire de la parabole des talents Découverte des chiffres avec le professeur Math-Théo Sortie du labyrinthe Dessins à colorier Histoire de Math-Théo l’ours et de Débit la fourmi Puzzle ■Activités pour les enfants de 7 à 11 ans Animation avec des bonbons La parabole des talents Histoire de Michel Rose, le jardinier Le jeu du micro crédit sur CD-Rom A vos crayons et à vos voix – témoignage d’un groupe de l’école du dimanche ■Apprendre la microfinance en jouant avec les enfants (5 planches de jeux et une liste de questions/réponses) ■Animation du culte Lectures bibliques, chants, sujets de prière Prédication sur la parabole des talents par Stéphane Lauzet, secrétaire général de l’Alliance Evangélique Française ■Jeunes : Prêt… pour prêter ? si on parlait argent… soirée-débat Chant ■Recettes Saveurs et couleurs du Sud ■Clip ■Affiche Sommaire La microfinance 1 MICROCREDIT L a microfinance vise à permettre aux exclus du système bancaire d’accéder à des services financiers, en premier lieu des microcrédits. Mais elle offre aussi la pos- sibilité d’épargner de petits montants, et, dans les systèmes les plus développés, d’effectuer transfert de fonds ou de propo- ser des instruments de paiement (chèques, virements, ...). Le champ d’action de la microfinance s’est par conséquent étendu dans des pays peu bancarisés comme la plupart des pays d’Afrique où moins de 20 % de la popula- tion dispose d’un compte en banque. De mul- tiples raisons expliquent pourquoi la majo- rité n’a pas accès aux banques : • Les montants en jeu (besoins de crédit ou possibilités d’épargne) : le plus sou- vent, ils sont trop faibles pour intéres- ser les banques qui ne savent pas les gérer de façon rentable. • L’éloignement : en Afrique notamment, où les densités de population sont faibles et les réseaux bancaires peu décentralisés, l’éloignement est un frein important. • Des obstacles culturels qui rendent dif- ficile l’interaction entre les banques et une majorité de la population : une popula- tion analphabète se retrouve face à la com- plexité des formulaires administratifs des banques ; les personnes instruites ont un certain « complexe de supériorité » par rapport aux personnes analphabètes qui ne se sentent pas à l’aise dans les banques. Le microcrédit « classique » est un cré- dit de l’ordre d’une vingtaine d’euros, accordé à une personne à faibles reve- nus pour financer une activité économi- que. Mais le champ de la microfinance concerne aussi le crédit aux micro, petites et moyennes entreprises qui n’arrivent pas à financer leur activité via le système bancaire. Selon le coût de la vie et les caractéristiques du secteur ban- caire local, la microfinance peut donc aussi accorder des prêts de plusieurs mil- liers d’euros. La microfinance présente une particularité intéressante : c’est l’un des rares exemples de transferts technologiques du Sud vers le Nord. Différents types d’institutions de microfinance (IMF) existent à travers le monde en développement depuis les années 1970. La plus connue, et celle qui a le plus essaimé, est la Grameen Bank du Bangladesh, conçue par le Professeur Yunus en 1976, pour permettre aux femmes les plus pauvres d’échapper à la précarité et notamment à la dépendance par rapport à leurs fournis- seurs, qui leur vendaient à crédit et à des prix très élevés les matières premières nécessaires à leurs petites activités artisa- nales. Il s’est appuyé sur la solidarité pour garantir le remboursement des prêts, par l’in- vention du système des groupes de caution solidaire. Depuis 1983, la Grameen Bank a pris la forme d’une banque commerciale ; fin 2007/début 2008, elle comptait 6,8 mil- lions de clients dans 27 pays. Des systèmes La microfinance, qu’est-ce que c’est ? Depuis presque vingt ans, la microfi- nance est sortie du cercle des initiés pour faire des apparitions ponctuelles dans les grands médias. De plus en plus de gens ont entendu parler du microcrédit, ou de la microfinance, ou de la Grameen Bank, cette banque des pauvres créée par un écono- miste Bangladeshi, le Pr. Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix 2006. Cependant, le plus sou- vent, la notion reste floue. La microfinance vise à permettre aux exclus du système bancaire d’accé- der à des services financiers, en premier lieu des microcrédits. Mais elle offre aussi la possibilité d’épargner de petits montants, et aussi, dans les systèmes les plus développés, des services de transfert de fonds ou des instruments de paiement (chèques, virements, ...). © S.E.L.-GB La microfinance 2 MICROCREDIT inspirés de la Grameen Bank ont été créés dans de nombreux endroits à travers le monde, y compris dans le Bronx à New York et en France avec l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) qui facilite l’accès au crédit pour des chômeurs de longue durée et des bénéficiaires du RMI qui souhaitent créer leur propre entreprise ou financer leur propre emploi. Quelques éléments de réflexion sur la microfinance Le microcrédit n’est pas une panacée Toutefois, pour des populations qui ne sont pas dans une précarité extrême, c’est une approche plus respectueuse que le don, et plus viable sur le long terme. C’est peut- être évident pour certains, mais ça va mieux en le disant ! Tous les besoins de développement ne relèvent pas du crédit. Le crédit suppose de ne pas être dans le dénuement total ou dans une préca- rité qui empêche d’envisager l’ave- nir à moyen terme. Le microcrédit est parfois présenté comme LA réponse à la pauvreté dans le monde. Ce n’est en fait qu’un outil, qui est adapté à certaines situations mais pas à toutes. En situation d’urgence, où le fonction- nement économique est déstructuré, il faut de l’aide pour reconstruire, pas du crédit. L’idée de proposer un crédit à des populations pauvres peut choquer : il paraît plus normal de donner, sur- tout quand on prend conscience de la différence de niveau de vie par rap- port aux Occidentaux. Mais le crédit est plus respectueux de la personne qui est en face, quand elle est en situation de pouvoir rembourser. Le crédit repose sur la confiance Comme le montrent les différents emplois de ce mot : un emprunteur doit jouir de crédit auprès du prêteur pour que celui-ci lui accorde un cré- dit. Le crédit permet de rester dans une relation d’égalité alors que le don crée un déséquilibre et induit une relation d’obligé à donateur. C’est une des raisons importantes mise en avant, par des Africains en particu- lier, pour préférer le crédit auprès d’une institution de microfinance au crédit sans intérêts accordé par une relation. En Afrique, les relations sociales sont très influencées par les notions de don et de « contre- don » ; les notables tirent leur pou- voir du nombre de leurs obligés qui, en remerciement des services rendus, les soutiennent politiquement. Ainsi, le crédit institutionnalisé permet d’échapper à ces relations et de pré- server son indépendance. Lorsque l’argent provient de sources étrangères, la relation de dépen- dance est moins directe mais plus insi- dieuse. Le raisonnement est le sui- vant : étant donné la différence de niveau de vie, les Blancs peuvent bien donner de l’argent, ça ne va pas leur manquer ; certains Africains vont jus- qu’à l’exprimer sous forme caricatu- rale : « ce sont les Blancs qui fabri- quent l’argent ». Mais l’argent qui provient par ce biais est ainsi déva- lorisé et peut être mal utilisé sans que uploads/Finance/ micro-credit.pdf

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  • Publié le Apv 14, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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