Au sens strict, le budget est le document récapitulatif des recettes et des dép
Au sens strict, le budget est le document récapitulatif des recettes et des dépenses prévisionnelles d'une entité (équipement, service, établissement) ou d'un agent économique (un individu, un ménage, une entreprise, un État, etc.) pour un exercice comptable à venir. Origine Le terme proviendrait de l'ancien français « bougette », désignant une petite bourse accrochée à la ceinture de l'habit d'une personne, contenant de la menue monnaie lui permettant de faire face aux dépenses prévisibles de la journée. Finalité Le budget n'est pas un document normalisé et ne fait pas partie des documents prévus par la méthodologie de la comptabilité. Ce qui n'empêche pas l'outil « budget» d'être largement utilisé par les gestionnaires : La méthode et la procédure budgétaire se révèlent en effet très utiles dans le cadre d'une entreprise ou d'une organisation pour servir de point d'appui aux tâches de prévision, de pilotage ou de contrôle. Typologie Le Budget d'exploitation traite les recettes-dépenses qui concernent l'exploitation. Le Budget d'investissement traite les recettes-dépenses qui concernent l'investissement. Un budget peut être : indicatif (on fait une estimation, mais la réalisation pourra se révéler différente ) impératif (on s'interdit de dépenser plus que prévu et les recettes visées doivent être au rendez- vous ) Chiffrage du Budget Un budget comporte des données chiffrées qui peuvent être exprimées de façon plus ou moins poussée : Chiffrage exprimé uniquement en volume ou uniquement en valeur monétaire Double chiffrage comprenant à la fois un volet exprimé en volume , doublé d'un volet exprimé en valeur monétaire. La notion de budget est normalement inséparable d'une période de temps bien définie : soit généralement un exercice de douze mois (budget dit annuel ). De manière à assurer une vision opérationnelle plus concrète pour les opérateurs impliqués dans la mise en oeuvre, le budget est souvent assorti d'un calendrier de réalisation ( parfois appelé « tableau de marche » ou « tableau de progress control )». Le budget est alors dit «phasé» : En fonction du degré de finesse visé, le chiffrage des recettes-dépenses est ventilé et détaillé par phase de réalisation. (période mensuelle, trimestrielle ou semestrielle). Fonctionnement Préparer un budget, c'est décaler le travail de la machine vers l'homme comme le préconisait l’économiste Zraffa, il faut constater, planifier et élaborer. Phase 1 : Anticipation-élaboration Au moment de son établissement, un budget n'a de valeur que si les prévisions affichées sont conformes à la réalité qu'elles sont censées décrire. Les principes comptables généraux doivent être respectés : Rien ne doit être oublié (principe d'unicité) Aucune dépense ne doit être « oubliée » ou minorée, Aucun revenu ne doit être majoré... (Principe de sincérité et d'intégrité) L'erreur, l'incertitude, l'irréalisme et la force majeure font peser un risque sur tout exercice de prévision. (Principe de prudence) En début d'exercice sont fixées les EO (Estimations originales). Celles-ci peuvent être établies de manière concertée ou non avec les services chargés de l’exécution. En cas de procédure concertée, la première version des EO est éditée par la Direction en Mai-Juin précédant l'exercice annuel suivant. Les services disposent donc d'une période de deux mois (juillet-août) pour établir leurs propres prévisions dans le cadre général fourni par les EO. Toutes les prévisions des services remontent et sont consolidées en Septembre par la Direction. La consolidation étant rarement parfaitement en ligne avec les intentions de la Direction, une procédure de négociation s'établit en octobre entre la Direction et les services concernés. La consolidation définitive pouvant intervenir courant octobre, sinon début novembre. Phase 2 : Diffusion-Explication Les EO (estimations originales), une fois validées comme cadre de référence s'imposant à tous les membres de l'organisation, doivent être diffusées en temps utile et expliquées à tous les exécutants concernés et ce, suffisamment avant le démarrage de l'exercice concerné. Ceci implique que cette diffusion intervienne fin novembre - début décembre, de manière à être répercutée sur l'ensemble des parties prenantes présentes à tous les niveaux et dans toutes les unités de l'Organisation. Phase 3 : Collecte et suivi des réalisations C'est l'objet du reporting (en particulier dans les grands groupes où sont mis en œuvre de nombreux budgets). Ceci afin d'avoir en temps presque réel une vision exacte de la réalisation du Budget. Tout reporting suppose un suivi chronologique (généralement trimestriel) assez étoffé : Dans la pratique la plus répandue, les EO (Estimations originales) sont mises à jour de manière "roulante" au terme de chaque trimestre. PER : Première estimation révisée, éditée à la fin du premier trimestre d'exécution. Les données réelles du premier trimestre -désormais connu- remplacent les données prévisionnelles correspondantes : Données TRIM 1 réel + Données TRIM 2, 3 et 4 prévisionnel. SER : Seconde estimation révisée, éditée à la fin du second trimestre d'exécution : Données TRIM 1 et 2 réels + Données TRIM 3 et 4 prévisionnels TER : Troisième estimation révisée, éditée à la fin du troisième trimestre d'exécution : Données TRIM 1,2 et 3 réels + Données TRIM 4 prévisionnel et ainsi de suite, jusqu'à QER , la quatrième estimation révisée , éditée en fin de période budgétaire, ne comprend que des données réelles de l'exercice. L'intérêt de cette actualisation progressive est de pouvoir comparer en base annuelle ( sur 12 mois ) les estimations initiales avec la part de réalisé tel que connu au fur et à mesure de l'avancement de l'exercice. Phase 4: Pilotage par l'Analyse des écarts L'analyse des écarts (écart-volumes ou écarts-prix) fournit des indications précieuses sur l'existence de décalages plus ou moins importants entre le prévu et le réalisé. Ces écarts sont mesurés et localisés. Le pilote du budget est en mesure de décider selon l'ampleur des éléments constatés et la meilleure prévision qu'il peut faire pour la suite des évènements : soit des ajustements marginaux avec rappel à l'ordre des exécutants soit des corrections plus significatives lorsque les écarts constatés font apparaitre que la réalisation d'un objectif est devenu hors de portée .Le pilote peut choisir de réviser ses prévisions. On parle alors d'un budget révisé. Il convient cependant de manier ces révisions avec précaution car un usage trop fréquent des révisions discrédite la notion de Budget en tant qu'indicateur d'objectifs anticipés et partagés. Phase 5 : Bilan-évaluation des réalisations Dans la période suivant immédiatement la clôture d'un exercice budgétaire, un bilan-évaluation complet doit être tiré pour dégager et capitaliser toutes les leçons utiles pour les exercices ultérieurs. Pratiques discutables Certaines organisations — à des fins de « motivation » — pratiquent un double budget. Le premier (réservé à la direction) est le « vrai » budget. Le second (plus largement diffusé auprès des collaborateurs, notamment commerciaux) comporte des objectifs plus ambitieux que ceux contenus dans la version direction. Un tel usage de la démarche budgétaire relève d'une démarche manipulatoire et peut se révéler à terme contre-productif : les objectifs irréalistes finissent par démobiliser. Suivi et contrôle du Budget Le suivi de budget implique une logistique particulière : la « comptabilité budgétaire » afin de s'assurer que les recettes et/ou dépenses prévues s'effectuent : dans les volumes et valorisations prévues ; selon le calendrier prévu (dans la mesure où le budget a été « phasé »). Ce suivi comptable ouvre la possibilité du « contrôle budgétaire » via l'analyse des écarts : Évaluation des « écarts-volume » ou des « écarts-prix » éventuellement constatés entre prévisions et réalisations ; Opportunité d'effectuer en temps utile des mesures correctrices. Les services budgétaires ont une importance très variable selon les organisations: Bien utilisé, le contrôle budgétaire fournit une aide très appréciable pour le pilotage de toute gestion. C'est la porte d'entrée au domaine plus large du contrôle de gestion particulièrement nécessaire dans les organisations importantes ou complexes. Le contrôle budgétaire peut perdre de son impact lorsqu'il est aux mains d'un scribe docile compilant des chiffres inutilisés ou inutilisables, d'une Cassandre pointant uniquement les risques et dérapages , ou d'un censeur exerçant un droit de veto tatillon ou systématiquement méfiant envers la moindre dépense. Budget annexe En droit budgétaire français, un budget annexe retrace des opérations de services de l'État non dotés de la personnalité morale qui fournissent à titre principal des biens des services donnant lieu au paiement de redevances1. Les budgets annexes sont séparés du budget général de l'État, mais leur création et leurs crédits sont votés en loi de finances. L'existence des budgets annexes est une dérogation au principe d'unité budgétaire. Le nombre des budgets annexes a diminué. Il en reste deux dans le budget 2011 : « Contrôle et exploitation aériens » ; « Publications officielles et information administrative ». Budget base zéro Aller à : Navigation, rechercher Le budget base zéro est une technique budgétaire et de prise de décision qui a pour objectif d’allouer les ressources de manière la plus efficace possible en « repensant » chaque dépense. Elle s’oppose à la procédure classique pour établir un budget qui consiste à considérer comme acquis celui de l’année précédente et à travailler de manière incrémentale. Toutes les dépenses doivent donc être justifiées uploads/Finance/ notion-de-budget.pdf
Documents similaires
-
11
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 27, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.1493MB