1 2 JI-JA-JO * N° 1 JI –JA-JO ET LEURS CHEVEAUX par Pat SMYTHE * JOSY, dite « J
1 2 JI-JA-JO * N° 1 JI –JA-JO ET LEURS CHEVEAUX par Pat SMYTHE * JOSY, dite « Jo », et son frère Jimmy, dit « Ji », sont furieux. Ils comptaient passer d'agréables vacances chez leur tante Pat, au domaine de Miserden, parmi les chevaux, et voilà qu'elle est arrivée 1 Elle, c'est Jacqueline, fille unique et gâtée d'un richissime homme d'affaires. Arrogante, vaniteuse, imprudente, Jacqueline semble aussi difficile à dompter que son poney. De cavalcades en randonnées, de chutes en disputes, les deux diables et la pimbêche s'affrontent. Le résultat? Un mélange explosif, comique et surprenant... Jimmy, Jacqueline et Josy : quel étonnant trio que ces Ji-Ja-Jo ! Pat SMYTHE 3 Série Ji-Ja-Jo Ji, Ja, Jo et leurs chevaux 1966 (Jacqueline rides for a fall, 1957) Le Rallye des trois amis 1967 (Three Jays against the clock, 1958) La Grande randonnée 1968 (Three Jays on holiday, 1958) no 356. Le Grand Prix du Poney Club 1969 (Threes Jays go to town, 1959) À cheval sur la frontière 1970 (Three Jays over the border, 1960) Rendez-vous aux jeux olympiques 1970 (Three Jays go to Rome, 1960) Three Jays Lend A Hand 1961 Jamais traduit en français Les six premiers titres sur les sept originaux ont été traduits en français (traduction de Suzanne Pairault et illustrations de François Batet). PAT SMYTHE 4 JI –JA-JO ET LEURS CHEVEAUX TEXTE FRANÇAIS DE SUZANNE PAIRAULT ILLUSTRATIONS DE FRANÇOIS BATET HACHETTE 295 5 TABLE I. JI-JO 7 II. L'APPARITION 14 III. ACCALMIE AVANT L'ORAGE 25 IV. L'ORAGE ECLATE 48 V. UNE LEÇON D'EQUITATTON 74 VI. LA MEUTE EST LANCEE 91 VII. ORAISON FUNEBRE 108 VIII. EN RETARD 117 IX. JI-JA-JO 131 6 CHAPITRE PREMIER JI-JO C’ETAIT un samedi après-midi, vers cinq heures et demie; nous étions assis dans le salon de Miserden House use, la maison d'habitation qui avoisine mes écuries. « Nous », c'est-à-dire entre autres mes deux neveux, Jimmy et sa sœur Josy, connus dans Ion! le village sous le nom collectif de Ji-Jo, par lequel nous les désignions habituellement. Les él rangers qui les entendaient se taquiner du matin au soir s'imaginaient parfois que Ji et Jo étaient sur le point de s'entre- tuer. Mais au fond c'étaient des amis à toute épreuve. Jimmy avait quinze ans, Josy treize. Leur mère, ma cousine, était morte subitement trois ans auparavant. Leur père, voulant fuir l'entourage et les amis qui lui rappelaient douloureusement son deuil, avait acheté une ferme au Kenya. Mais la distance d'une part, d'autre part l'état d'agitation où se trouvait le Kenya à l'époque, empêchaient Ji et Jo d'aller le rejoindre pendant les vacances. Tous deux étaient pensionnaires dans des collèges de Cheltenham, à quelque quinze kilomètres de Miserden, de sorte qu'ils passaient avec moi non seulement les vacances mais beaucoup de dimanches. Et je ne m'en plaignais pas, au contraire! Jimmy était un cavalier-né, bien bâti, solide et nerveux. Josy, qui adorait aussi les poneys, était encore à l'âge où les filles regrettent de n'être pas des garçons, et rien ne lui semblait plus beau que d'imiter son grand frère. A eux deux, ils aidaient à nettoyer les écuries, promenaient les chevaux et vaguaient au hasard sur les « terrasses » — comme nous appelons les pentes étagées de nos collines. Cet après- midi-là, ils avaient dévoré une assiettée de petits pains, joué le dernier beignet à pile ou face et englouti des litres de thé. Ils étaient tellement gavés que, pour une fois, ils restaient tranquillement assis sur le canapé. Il y avait, je m'en souviens, trois autres personnes dans le salon. D'abord Larry, mon inestimable secrétaire, qui dirige la maison, vient à bout de ma correspondance et de mes rendez-vous, organise tout 7 avec la précision d'une horloge — mais qui, différente en cela de beaucoup de bons organisateurs, reste humaine et pleine d'humour au milieu des soucis et des contrariétés. Brigitte était là aussi, le regard perdu dans les bûches qui brasillaient et crachotaient sur la pierre de l'âtre. Brigitte - - une Française blonde et élancée — était venue quelques mois plus tôt passer un long week-end à Miserden et, je ne sais comment, avait oublié de s Y. M aller. Elle était devenue ma grande amie et faisait partie de la famille. Brigitte avait pour les chevaux un amour silencieux et passionné; à Miserden, elle pouvait s'éprendre de toutes les personnalités différentes qui peuplaient nos écuries. Moi, je complétais la petite assemblée. J'avais passé l'après-midi à dresser Flanagan dans le paddock, sur la colline qui domine le village. Le vent qui sifflait sur les crêtes me coupait encore les joues. Maintenant, assise devant le feu, sur un tabouret bas, je pinçais de temps à autre une corde de ma guitare. Je portais encore ma tenue d'équitation; j'entrais tout juste dans cet état délicieux où la sensation de dégel se transforme en une sensation de tiédeur agréable. Brigitte fredonnait une chanson espagnole, que j'ac- compagnais à la guitare de quelques accords appropriés (j'espère du moins qu'ils l'étaient!). Nous nous sentions tous détendus, heureux de rêvasser eu paix. Bientôt, il faudrait nous séparer et remplir nos tâches respectives avant d'aller prendre notre bain et nous habiller pour le dîner. Mais, pour le moment, c'était l'heure paradisiaque, l'heure précieuse où le temps n'existe plus. Il nous restait cinq minutes à en jouir quand Larry leva la tête de sa pile de lettres. « Cette petite ne devrait pas tarder, dit-elle. Comment s'appelle- t-elle, au fait? Ah! oui, Jacqueline Field. Vous vous souvenez, Pat, son père vous a écrit il y a une huitaine de jours. » Je fis « oui » de la tête : c'était difficile de suivre la chanson de Brigitte et de parler en même temps. Je me rappelais, en effet, avoir rencontré chez je ne sais qui, à Londres, un homme d'affaires très riche qui m'avait parlé de sa fille unique, Jacqueline. Il m'avait dit qu'elle aimait beaucoup les chevaux et montait admirablement pour son âge. En y songeant après coup, je me demandais s'il avait indiqué cet âge. Quand je me trouve dans une réu-nion avec des gens que je ne connais pas, j'ai tendance à éviter les contradictions. Ne trouvant rien 8 à répondre à M. Field, j'avais fini par endiguer le flux de son monologue en lui suggérant d'envoyer Jacqueline à Miserden, où elle aurait l'occasion de monter avec des filles et des garçons de son âge. Il avait sauté sur cette suggestion. En rentrant à Miserden le lendemain, je trouvai un télégramme qui m'attendait, spécifiant les détails de l'arrivée de Jacqueline et la durée de son séjour, Le télégramme fut bientôt suivi d'une lettre officielle, tapée à la machine sur le papier à en-tête de son bureau et confirmant tous les arrangements. Jacqueline, écrivait-il, arriverait en voiture, le samedi suivant, à la fin de l'après-midi. Elle serait accompagnée du chauffeur, de sa femme de chambre et de sa gouvernante. Son poney suivrait le lendemain par fourgon. Larry et moi sentîmes notre admiration pour les capacités des hommes d'affaires londoniens monter d'un cran. Cependant, nous n'avions ni les chambres nécessaires ni le désir de recevoir les trois personnes supplémentaires qui constituaient l'escorte de Jacqueline. Je répondis donc avec tact que le séjour de Mlle Field serait sans doute plus agréable si elle venait seule. Il y avait déjà des enfants de son âge à Miserden. De toute façon, continuai-je, les vacances scolaires commençant quelques jours après son arrivée, il ne serait pas juste de lui faire passer à travailler avec sa gouvernante des heures que les autres enfants emploieraient à s'ébattre en plein air. Par bonheur, M. Field comprit à demi-mot. Il me répondit que le chauffeur amènerait Jacqueline à Miserden et repartirait pour Londres le soir même. Après cet échange de lettres, j'avais eu d'autres occupations, au point d'oublier presque complètement Jacqueline Field et sa venue. Maintenant que Larry venait de me rafraîchir la mémoire, j'envi- sageais cette arrivée sans déplaisir. Les jeunes sont toujours intéressants à un âge où ils ont devant eux tout le temps nécessaire pour apprendre à connaître les chevaux. D'autre part, M. Field avait insisté sur le fait que Jacqueline était déjà une cavalière accomplie. Connaissant l'indulgence de certains parents pour leur enfant unique, j'avais pris l'information pour ce qu'elle valait. En un sens, j'avais un peu pitié de Jacqueline. L'argent ne comptait pas dans sa famille, c'était évident; elle ignorait donc sans doute le plaisir d'économiser son argent de poche, de gagner un shilling en faisant une commission, de récolter et de thésauriser quelques sous par-ci par-là, afin d'acheter 9 un nouvel article de sellerie pour un poney favori. Rien ne peut égaler la joie qu'on éprouve à acquérir enfin un objet désiré qu'il a fallu attendre et gagner au prix d'un effort. En tout cas, j'étais curieuse de voir comment Jacqueline se débrouillerait à Miserden. Quoique je ne sois pas autorisée à donner des leçons d'équitation - - je perdrais alors mon statut d'amateur dans le saut d'obstacle —, je pourrais peut-être uploads/Finance/ pat-smythe-ji-ja-jo-01-ji-ja-jo-et-leurs-cheveaux-1966.pdf
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- Publié le Apv 25, 2022
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