LETTRE OUVERTE DE PRESENTATION DE VOEUX A Son Excellence Monsieur le Professeur
LETTRE OUVERTE DE PRESENTATION DE VOEUX A Son Excellence Monsieur le Professeur Faustin Archange TOUADERA Président de la République, Chef de l’Etat BanguI Excellence, Monsieur le Président, Il est de coutume, en cette période de l’année, que les citoyens se présentent les uns, les autres, les vœux de santé, de longévité et de bonnes résolutions pour la nouvelle année. A cet effet, j’ai l’infime honneur de venir par la présente Vous souhaiter, mes meilleurs vœux à Vous et à toute Votre famille. Avant de commencer, permettez-moi, Excellence Monsieur le Président, de me présenter. Je suis une citoyenne apolitique et fondamentalement, cependant, je ne suis pas une étrangère pour Vous. Nous nous sommes rencontrés à trois reprises, quand Vous étiez encore Premier Ministre et Chef du Gouvernement, lors de certaines prises de décisions importantes pour la bonne marche de la République. La première fois, c’était en 2010, quand le pont de SAPEKE à Pétévo, s’était effondré. Nous nous sommes retrouvés en réunion de crise au 5ème étage de la Primature, sous Votre Haute Autorité, avec le Ministre en charge des Travaux Publics, Vos proches collaborateurs, certains cadres des T.P. et moi-même, pour trouver une solution à la catastrophe. Vous avez alors passé la parole au tour de table, où chacun pouvait donner son avis. Quand ce fut mon tour, j’avais préconisé un pont métallique, peu coûteux, 667 Millions de francs, facile à poser, en six mois et qui peut être récupéré par la suite pour être posé sur un autre site. Aussi vite le pont était réparé, aussi vite, nous aurions trouvé une solution pour alléger les souffrances des populations riveraines. J’ai pu facilement faire cette proposition parce qu’une entreprise qui avait gagné un marché, sur financement de l’Agence Française de Développement (AFD), était à pied d’œuvre à BERBERATI pour le pont sur le BATOURI. Elle nous faisait une proposition abordable avec des possibilités d’échéanciers de paiement. Mon Ministre avait refusé cette option préférant attendre la construction du pont par les chinois. Une étude était en cours pour environ 7 milliards. J’avais réagi à la proposition du Ministre et Vous avez perçu le geste. Vous avez voulu savoir le pourquoi, je ne voulais pas contredire mon Ministre et je Vous ai répondu qu’il n’y avait rien. En réalité je me suis étonnée de l’option prise par le Ministre et qui finalement a mis dix ans pour se réaliser en 2020. Entretemps, la MINUSCA ayant perçu le problème de la même manière que moi, a donné sa contribution en construisant un pont de fortune en 2015 c’est- à-dire 5 années plus tard ! La deuxième fois, Vous avez convoqué une réunion plénière avec le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale, certains cadres des Finances, vos proches collaborateurs et moi-même : le Ministre en charge des Finances publiques avait pris sur lui de réduire la Redevance d’Usage Routier (R.U.R) allouée au Fond d’Entretien Routier qui était de 55 francs par litre de super et de gazole, depuis sa création en 1978, pour le ramener à 45 francs. Les partenaires en développement ayant appris la nouvelle ont décidé de suspendre leur appui budgétaire au pays. La réunion devait traiter de ce problème. J’étais le point central du débat, j’étais accusée d’être en intelligence avec les partenaires en développement. Prévenant, Vous avez organisé une petite réunion restreinte, au préalable dans votre bureau, une heure avant la plénière. Il y avait, le Ministre en charge des T.P, le Ministre délégué aux Finances, un de vos conseillers et moi-même. Vous avez reçu mandat du chef de l’Etat de régler au mieux le problème et Vous m’avez demandé d’épouser le point de vue du Gouvernement et que nous devons tous parler le même langage. Face à cela, je répondis qu’il n’en était rien et que je n’avais pas autant de pouvoir. Néanmoins je me suis mise à expliquer ce qu’est le FER, créé par les partenaires en développement dans les pays de l’Afrique sub-saharienne, comme contrepartie des financements lourds qu’ils investissent dans les routes. Je continuais en citant l’exemple, de la Banque Mondiale qui a investi à elle seule, la somme de 108 milliards de francs CFA pour le bitumage du tronçon de route Baoro-Bouar-Garoua- Boulaï faisant partie du corridor 6, en plus des investissements de l’Union Européenne et de la Banque Africaine de Développement. En retour il est attendu de l’Etat Centrafricain à travers le Fonds d’Entretien Routier de se préparer à prendre la relève pour l’entretien de ce nouvel investissement, soit en maintenant le taux actuel soit en l’augmentant puisque le réseau routier bitumé augmente en kilométrage. Il est de règle dans tous les pays africains, dès qu’il y’a des projets routiers, que les bailleurs viennent en revues périodiques, pour constater si les critères de performance retenus sont respectés à travers un questionnaire préétabli. Le FER fait partie de ces critères. Diminuer la RUR dans cette condition serait une erreur. Le Ministre en charge des T.P. d’ajouter que cela est d’autant plus vrai que des études sont en cours pour le corridor 13 reliant Brazzaville à Ndjamena en passant par Bangui sur financement de la BAD. Quelques instant plus tard, en plénière, le Représentant de la BM Vous donnait les mêmes explications. Etonné Vous Vous êtes écrié, en me pointant du doigt et en disant « La femme assise devant vous là vient de me dire, en d’autres termes, la même chose. Qu’est-ce qu’il faut faire » ? La RUR fut ramené à 55 francs. Ce jour-là, Excellence Monsieur le Président, j’ai perçu en Vous un compatriote, doué d’une hauteur d’esprit et d’une incroyable honnêteté intellectuelle : rares sont les centrafricains capables d’apprécier quelqu’un d’autre que eux-mêmes en public ! La troisième fois, tous les Directeurs Généraux étaient convoqués en conseil des Ministres, présidé par le Chef de de l’Etat, Vous-même Premier Ministre, les Ministres des différents Départements : le Chef de l’Etat venait de prendre la décision de centraliser toutes les recettes des entreprises et offices publics au niveau du Trésor Public. Il y avait la grogne et on a demandé à tous les DG de venir à ce Conseil-ci, défendre leurs dossiers. J’étais parmi les premiers à présenter ma structure quand je fus prise à partie par le Ministre en charge des Finances qui m’accusait d’avoir dit que les décisions du Chef de l’Etat ne sont pas bonnes. Ce jour-là je suis devenue comme dirait les ivoiriens, « cabri mort n’a pas peur de couteau ». Je suis sûre que Vous Vous en souvenez encore. Je me suis mise à expliquer ce qu’est le FER un fonds à l’origine logé au Trésor, mais que plus tard avec l’évolution des choses, les fonds sont payés directement par les pétroliers au FER. De plus le Code des Marchés Publics exige que les fonds soient disponibles dans les comptes des entreprises au moment des passations des marchés et que mettre ces fonds en dépôts-consignations au Trésor, est une contre- performance. Toutes les entreprises dépendant du FER, viendront confirmer mes dires. Le Chef de l’Etat a dû m’interrompre et me demande de sortir de la salle pour attendre la délibération. Quand je suis revenue dans la salle deux heures plus tard, c’est pour entendre le Chef de l’Etat me dire « capricieuse, donneuse de leçons ». Je souriais en sortant, c’était mieux que d’être traitée de voleuse ou de menteuse ! A la sortie de cette présentation, moi la donneuse de leçons je me retrouve en face de Vous, un homme d’Etat pour qui j’avais la plus haute estime à cause de sa hauteur d’esprit et de son honnêteté intellectuelle, c’est-à-dire Vous, Excellence Monsieur le Président. De plus Vous et moi avons en commun une même formation mathématique qui nous donne une logique qui se dit cartésienne, du nom d’un de vos éminents collègues Descartes. Loin de moi, toute prétention de dire que je suis de votre niveau, Vous le professeur de Mathématiques. Non Excellence Monsieur le Président, je me contente seulement de mes petits théorèmes de Pythagore et de Thales appris au lycée mais qui nous donnent des outils, une richesse et une logique utile, pour nous faire notre propre opinion sur les problèmes qui se posent à nous dans l’exercice de nos différentes fonctions respectives avec une intervalle de confiance de 10% et une infime marge d’erreurs, et l’affinée par la suite avec les opinions des autres. Excellence, Monsieur le Président, En effet, les mathématiques sont une science qui a pour objet, non seulement l’étude des quantités mais aussi et surtout l’ordre. Les mathématiques nous apprennent à avoir l’esprit critique, le raisonnement, la rationalité, le sens de l’analyse. Quand on nous raconte quelque chose que nous n’avons pas vu, nous avons la capacité de voir d’abord la véracité de la chose et ensuite s’il y a une erreur dans le raisonnement. Nanti de cet outil, résultant de raisonnement logique appliqués à divers objets ou sujets et qui nous permet de faire une construction de l’esprit, Vous vous deviez d’être imbattable sur tous les tableaux ! On uploads/Finance/ presentationdevoeux-2.pdf
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- Publié le Sep 10, 2021
- Catégorie Business / Finance
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