1ère ÉDITION L'ESS EN ACTION POUR UNE TUNISIE CONVERGENCES TUNISIE 2020 EN PART

1ère ÉDITION L'ESS EN ACTION POUR UNE TUNISIE CONVERGENCES TUNISIE 2020 EN PARTENARIAT AVEC : UNE PUBLICATION DE : Financé par l’Union européenne C ette publication présente le travail d’acteurs enga­ gés pour une transforma­ tion équitable et durable de la so­ ciété tunisienne grâce à l'Économie sociale et solidaire (ESS). De par son aspect collaboratif, cette revue se veut le reflet de la dynamique qui symbolise ce secteur grandissant de l’économie. En mars, dans le monde entier, un bouleversement sans précé­ dent est provoqué par le corona­ virus. L’économie interconnectée par les flux internationaux subit un ralentissement. Apparaissent alors au grand jour les fragilités et les vulnérabilités de nos mo­ dèles. Le creuset des inégalités voit le risque de s’élargir. Toute­ fois, localement, se (re)créent de nombreux élans de coopération, de solidarité et de partage. La ra­ diographie du coronavirus donne des raisons d'espérer une trans­ formation sociétale conciliant développement économique et impact social où les acteurs de l’ESS ont développé un véritable savoir-faire. Le deuxième temps fort de l'an­ née, le 17 juin, est une victoire. Après une mobilisation collective décisive de toutes les structures du secteur et au-delà, la loi cadre de l’ESS est votée par l’Assemblée des représentants du peuple. Elle reconnaît officiellement l’utilité sociale de l’ESS pour répondre aux besoins collectifs et à l’intérêt gé­ néral. Une avancée majeure dans la structuration du secteur qui promeut justice sociale et répar­ tition équitable des richesses et fait aussi figure de proue comme alternative innovante pour amé­ liorer le modèle de développe­ ment tunisien. A l’aune de dix ans d’incertitude politique accentuée par les consé­ quences de la crise sanitaire, l’ESS, favorisée par « sa » loi, est-elle en mesure d’offrir des réponses concrètes aux enjeux de dévelop­ pement durable et inclusif ? L’ESS en action pour une Tunisie Zéro Exclusion, Zéro Carbone, Zéro Pauvreté met en valeur l’en­ gagement des acteurs du secteur dans la résolution des probléma­ tiques économiques, sociales, et environnementales. Dans une démarche de valorisation des initiatives à fort impact, elle sou­ ligne la nécessité et la plus-value de l’engagement de ces acteurs dont l’ancrage est adapté aux nécessités de chaque territoire et de ses habitants. Ils agissent très concrètement en accord avec la vision commune du « 3Zéro » qui permet de répondre de front aux urgences de l’exclusion, de la pau­ vreté et de l’environnement. Cette publication s’appuie sur les travaux de co-construction portés par Convergences, ses partenaires et les membres des Groupes de travail. En 2018, lors d’un pre­ mier Forum, l’importance de l’ESS comme vecteur d’une économie durable et équitable est recon­ nue. En 2019, le deuxième Forum évolue et la plus-value des ac­ teurs de l’ESS dans les transitions économiques, sociales et environ­ nementales est actée. En 2020, l’évolution se tourne vers trois enjeux principaux : l’ESS comme moteur d’une redyna­ misation régionale en Tunisie ; la « Tech for Good » ou l’intégration des technologies numériques pour accélérer les solutions d’in­ térêt général ; les évolutions de l’entrepreneuriat social notam­ ment vis-à-vis de la loi cadre : outils, partenariats, financement, accompagnement. Bonne lecture. Thibault Larose Directeur exécutif Convergences PUBLICA TION ETAT DES LIEUX : L'ESS EN TUNISIE EDITORIAL L'ESS, MOTEUR D'UNE REDYNAMISATION DES TERRITOIRES A LA RENCONTRE DES ENTREPRENEURS DE DEMAIN TECH FOR GOOD : L'INNOVATION AU SERVICE DE L'ESS Publication L'ESS en action pour une Tunisie 3Zéro - V3.indd 1 Publication L'ESS en action pour une Tunisie 3Zéro - V3.indd 1 21/12/2020 16:35:16 21/12/2020 16:35:16 P our la première fois, Convergences a mené une enquête inédite sur la perception de l’Économie sociale et solidaire (ESS) et ses évolu­ tions en Tunisie, auprès d'une soixantaine d'acteurs. Cette enquête présente la perception des secteurs publics (26%), des entrepreneurs so­ ciaux (19%), du secteur privé (27%), des acteurs associatifs (associations 14% et ONG 5%), des organisations internationales (5%), et du secteur aca­ démique (4%) quant à la capacité de l’ESS et de ses acteurs à répondre aux problèmes sociétaux et environnementaux du pays. Elle expose aussi les tendances et perspectives d’évolution du secteur à plus long terme. Quels acteurs pour résoudre les problèmes sociaux et environnementaux ? En 2020, le chômage est identifié comme la préoccupation principale en Tunisie. Pour plus de 80% des sondés, il est le problème social et écono­ mique le plus important et le plus urgent à résoudre et donne à voir les répercussions de la crise sanitaire de la Covid-19. Conséquence directe du chômage, la pauvreté (68%) vient en seconde place des préoccupations les plus importantes. Une autre résultante de la crise sanitaire est l’inquiétude vis-à-vis de la santé et des systèmes de soins qui préoccupe plus de 55% des sondés. La délinquance (47%) et le manque de cohésion sociale (42%) arrivent juste après. Enfin, et malgré la crise sani­ taire, le changement climatique apparait dans le top 5 des préoccupations les plus urgentes à résoudre pour 45% des sondés. Autre La santé Le manque de cohésion sociale L ’inégalité femmes-hommes L'accès à l’éducation La pauvreté La délinquance La dépendance des personnes âgées Le chômage Le changement climatique 25% 56% 43% 28% 34% 69% 48% 5% 80% 46% Graphique 1 – Problèmes sociaux et environnementaux les plus importants en Tunisie Pour la majorité des répondants, le chômage (80%), la pauvreté (69%) et la santé (56%) sont plus urgents à résoudre dans les régions intérieures, terri­ toires souffrant des plus grandes inégalités de développement, d’accès aux services essentiels et d’opportunités économiques. Par ailleurs, pour 46% des sondés, les enjeux sociaux et environnementaux sont perçus comme prioritaires dans le Grand Tunis, témoignant ainsi des besoins de la capitale. On constate une attente très forte des sondés envers les organisations de la société civile qui sont identifiées à 83% comme les plus à même de résoudre les problèmes sociaux et environnementaux du pays. En seconde place arrivent les acteurs de l'ESS avec 80% des suffrages. Il est intéressant de noter que la distinction entre les deux est souvent floutée par une dif­ ficulté d’identification des acteurs de l’ESS dans un premier temps, et de mesure de l’impact des organisations de la société civile dans un second temps. On peut donc supposer une perception et une considération proches dans les réponses à l’enquête. Les organisations publiques et les entreprises dites de l’économie clas­ sique, sont, quant à elles, perçues comme les acteurs les plus efficaces dans la réponse aux préoccupations par une proportion plus faible des sondés, avec respectivement 44% et 27% des suffrages. Les freins au développement des acteurs de l’ESS Si les acteurs de l’ESS sont les plus à même de résoudre les problèmes so­ ciaux et environnementaux, ils restent confrontés à des freins systémiques qui entravent leurs actions. Plus de 61% d’entre eux estiment que le déve­ loppement de leur structure est affecté par un manque de moyens finan­ ciers. Ce résultat fait écho aux 45% d’acteurs de l’ESS qui estiment que le manque de partenariats avec des entreprises est un frein à la fois financier et technique dans le développement de leur structure. En sus de ces considérations globales, plus de 47% de ces répondants esti­ ment avoir rencontré des difficultés économiques dans la gestion de leur organisation du fait de la crise de la Covid-19. Pour autant, plus de 45% des répondants déclarent avoir eu peu de difficultés. On retrouve dans ces données le caractère hybride des modèles économiques de l’ESS dans sa capacité de réponse et d’adaptation à la crise sanitaire. Quelles perspectives de développement pour l’ESS en Tunisie ? Au lendemain de l’adoption de la loi cadre de l’ESS en juin 2020, les pers­ pectives de développement de l’ESS en Tunisie sont à relativiser car si 47% pensent que les possibilités d’évolution du secteur en Tunisie sont plutôt bonnes, 39% estiment qu’elles sont assez mauvaises. A l’inverse, les écarts se creusent et la positivité prévaut à mesure que l’échelle grandit puisque les estimations d’un développement de l’ESS positif est de 53% en Afrique et de 59% dans le monde. Si les perspectives de développement sont mitigées à l’échelle tunisienne, on retient néanmoins une conviction partielle concernant l’impact du pas­ sage de la loi cadre de l’ESS. Plus de 34% des répondants sont tout à fait convaincus que ce texte va permettre un développement significatif sur le secteur, 37% sont assez confiants, et 27% le sont peu. ... en Tunisie ... en Afrique ... dans le monde 8% 39% 48% 5% 5% 30% 54% 11% 0% 18% 60% 23% Graphique 2 – La perception des perspectives de développement de l’ESS... Très mauvaises Assez mauvaises Assez bonnes Très bonnes Selon les résultats de cette enquête, plusieurs conclusions peuvent être dressées. La crise sanitaire de la Covid-19 a mis en péril de nombreux acteurs de l’ESS mais a aussi permis leur reconnaissance en tant qu’orga­ nisations clés à mobiliser pour résoudre les problèmes sociaux et environ­ nementaux qui se présentent. La capacité d’action et de réponse de l’ESS n’est donc plus à prouver mais à renforcer. En ce sens, l’adoption de la loi ESS uploads/Finance/ publication-less-en-action-pour-une-tunisie-3zero-impression.pdf

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  • Publié le Apv 17, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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