eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et d
eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Septembre 2020 1 VOIE GÉNÉRALE Sciences économiques et sociales Tle Retrouvez éduscol sur Sciences économiques et sociales 2DE 1RE TLE VOIE GÉNÉRALE ENSEIGNEMENT SPECIALITE QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L ’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ? Les objectifs d’apprentissage des élèves sont strictement définis par les programmes. Cette fiche pédagogique, à destination des professeurs, vise à les accompagner dans la mise en œuvre des nouveaux programmes. Sans prétendre à l’exhaustivité, ni constituer un modèle, chaque fiche explicite les objectifs d’apprentissage et les savoirs scientifiques auxquels ils se rapportent, suggère des ressources et activités pédagogiques utilisables en classe et propose des indications bibliographiques. Rappels des objectifs d’apprentissage • Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale. • Comprendre le commerce international entre pays comparables (différenciation des produits, qualité des produits, et fragmentation de la chaîne de valeur). • Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité d’un pays, c’est-à-dire son aptitude à exporter. • Comprendre l’internationalisation de la chaîne de valeur et savoir l’illustrer. • Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse de prix, réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays • Comprendre les termes du débat entre libre échange et protectionnisme. eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Septembre 2020 2 VOIE GÉNÉRALE Sciences économiques et sociales Tle Retrouvez éduscol sur Problématique d’ensemble L’économie mondiale se caractérise par d’intenses flux commerciaux. Selon l’OMC (2018), la valeur des exportations mondiales de marchandises a atteint 17 730 milliards de dollars en 2017 (en croissance de 11 % par rapport à 2016) et celle des services 5 280 milliards (en croissance de 8 %). À nouveau, le volume du commerce mondial de marchandises (mesuré par la moyenne des exportations et des importations) a connu une croissance plus forte (4,7 %) que celle du PIB mondial (3 %). Ces flux et leur croissance peuvent s’expliquer par : • les dotations factorielles et technologiques des nations ; • les stratégies des firmes qui cherchent à différencier leurs produits, à exploiter les économies d’échelle, de variété et de réseaux ou à fragmenter le processus de production à l’échelle planétaire. Les firmes multinationales, estimées au nombre de 60 000 et contrôlant au moins 500 000 filiales (Atlas de sciences politiques, 2018), assurent en effet plus de la moitié des échanges commerciaux internationaux, en particulier en raison de ce que l’on nomme le « commerce intra- firme » (relations entre les filiales d’une même entreprise). Cette expansion du commerce international de biens et services est génératrice d’importants « gains à l’échange » qui ne se répartissent cependant pas de manière uniforme. Si la mondialisation a permis de réduire les inégalités entre les nations depuis les années 1990, elle a aussi contribué à augmenter les inégalités à l’échelle infra-nationale (entre régions, entre territoires), au sein des pays développés comme des pays en développement. Le commerce international, à travers ses effets distributifs, fait donc des gagnants mais aussi des perdants. Ces derniers sont fortement demandeurs de politiques commerciales protectionnistes qui peuvent se justifier économiquement mais dont les effets peuvent s’avérer défavorables, en particulier à moyen terme. Savoirs scientifiques de référence Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale Le modèle des avantages absolus En développant la théorie des avantages absolus, Adam Smith (1723-1790) rompt radicalement avec la position des mercantilistes qui concevaient le commerce international comme un jeu à somme nulle. Dans ce modèle, Adam Smith prend en compte deux nations et deux biens. Chaque nation possède un avantage absolu dans la production d’un des deux biens, c’est-à-dire un niveau de productivité plus élevé et donc un coût de production plus faible. Le commerce international permet à chaque pays de se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose d’un avantage dans la mesure où il peut se procurer le bien qu’il ne produit plus auprès de son partenaire commercial. Cette spécialisation permet une meilleure allocation des ressources qui se traduit par une augmentation de la production mondiale. L’échange génère des gains mutuels : chaque nation, en se spécialisant dans le secteur où elle est la plus productive, puis en récupérant dans l’échange le bien qu’elle ne produit plus, dispose après échange d’une quantité plus grande des deux biens. eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Septembre 2020 3 VOIE GÉNÉRALE Sciences économiques et sociales Tle Retrouvez éduscol sur Le modèle des avantages comparatifs Le modèle du commerce international d’Adam Smith exclut toutefois la possibilité d’échanges commerciaux lorsqu’un pays concentre tous les avantages absolus. David Ricardo (1772-1823) conçoit le modèle des avantages comparatifs pour montrer que deux pays ont toujours intérêt à échanger et à se spécialiser, même si un des deux pays est plus productif que l’autre dans la fabrication des deux types de biens. Le modèle des avantages comparatifs est un modèle qualifié de 2x2x1 puisqu’il met en jeu deux nations, deux types de bien et un seul facteur de production : le facteur travail. Le modèle repose sur la double hypothèse que les facteurs de production sont immobiles à l’international mais parfaitement mobiles à l’intérieur de la nation. Concrètement, ils transitent rapidement et à faible coût d’une branche sectorielle à une autre ou d’un espace géographique à l’autre. Dans ce modèle, les décisions de spécialisation ne vont plus se fonder sur les écarts de coûts absolus entre pays mais sur les écarts de coûts relatifs (soit le ratio : quantité de travail pour produire une unité du bien A / quantité de travail pour produire une unité du bien B). Chaque nation a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle son coût relatif est plus faible que celui de l’autre pays et à se procurer le bien qu’elle ne produit plus par l’échange international. Ainsi, alors qu’un pays peut être privé de tout avantage absolu, il est potentiellement toujours détenteur d’un avantage relatif (comparatif) et la spécialisation est toujours possible. Chaque pays se spécialisant dans la production où il est relativement le meilleur ou relativement le moins mauvais, l’allocation des ressources est améliorée et la production mondiale abondée par rapport à une situation d’autarcie. Les dotations factorielles à l’origine des avantages comparatifs Dans une optique néoclassique, les économistes suédois Eli Heckscher (1879-1952) et Bertil Ohlin (1899-1979 ; Prix Nobel 1977) contribuent par leurs travaux respectifs à affiner la théorie des avantages comparatifs. Ils élaborent un modèle 2x2x2 mettant en jeu deux nations, deux biens et deux facteurs de production : le capital et le travail. Ils supposent que : 1. les facteurs de production sont parfaitement mobiles à l’intérieur des nations mais immobiles entre les nations ; 2. les technologies sont identiques dans les deux nations ; contrairement au modèle de Ricardo, il n’y a pas de différences de productivité entre les nations ; 3. les préférences des consommateurs sont similaires au sein des deux nations. Celles- ci se différencient uniquement par leurs dotations relatives en facteurs. Ce sont donc ces différences de dotation factorielle qui vont permettre d’expliquer la spécialisation et le commerce international. Si dans un premier pays, le facteur travail est relativement abondant et le facteur capital relativement rare, le prix du facteur travail relativement au facteur capital sera bon marché. Ce pays aura donc intérêt à se spécialiser dans la production du bien requérant beaucoup de travail et économisant du capital. À l’inverse, dans un pays où la main-d’œuvre est relativement rare et le capital relativement abondant, il sera plus avantageux de se spécialiser dans les productions de biens intensives en capital parce que le coût du capital relativement au travail y est plus faible. Par conséquent, le théorème Heckscher-Ohlin énonce qu’un pays dans lequel un facteur de production est relativement abondant exporte le bien relativement intensif en ce facteur. Tout se passe comme si les pays s’échangeaient indirectement, à travers les biens qu’ils exportent, les facteurs de production qu’ils possèdent en abondance contre les facteurs de production qui sont rares sur leur territoire. En assurant une meilleure allocation des facteurs de production, le commerce international est facteur de gains à l’échange pour les deux pays. eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Septembre 2020 4 VOIE GÉNÉRALE Sciences économiques et sociales Tle Retrouvez éduscol sur Wolfgang Stolper (1912-2002) et Paul Samuelson (1915-2009 ; Prix Nobel 1970) proposent un prolongement du théorème Heckscher-Ohlin en analysant les effets du commerce international sur la rémunération des facteurs de production. Dans le pays se spécialisant dans le bien intensif en facteur travail, la demande de travail augmente alors que la demande de capital diminue. Il en découle une amélioration de la rémunération du facteur travail et une détérioration de la rémunération du facteur capital. Dans le pays qui se spécialise dans le bien uploads/Finance/ quels-sont-les-fondements-du-commerce-international-et-de-l-x27-internationalisation-de-la-production.pdf
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- Publié le Nov 08, 2022
- Catégorie Business / Finance
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