Rééducation et réadaptation fonctionnelle en gériatrie. Introduction : - La gér
Rééducation et réadaptation fonctionnelle en gériatrie. Introduction : - La gériatrie est la science s’occupant de l’étude des maladies du vieillard et de leur thérapeutique. - La gériokinésithérapie (ou kinésithérapie gériatrique) représente une discipline bien particulière de la kinésithérapie non pas par ses techniques qui seront dans leurs grandes lignes identiques à celles de l’adulte, mais par ses modalités d’application et d’adaptation à la personne âgée. I. Incidences du vieillissement sur le corps humain : 1. Altération de la force musculaire : - Elle est mise en évidence surtout au niveau du muscle strié. - L’effort maximum que peut développer un muscle diminue de 1 % par an entre 44 et 55 ans, de 1.5 à 2 % entre 56 et 65 et de plus de 2 % après 65 ans (fig.1). 2. vieillissement articulaire : - Le cartilage devient granuleux, jaunâtre et opaque avec apparition des fissures sur ce cartilage. - Les tendons peuvent se calcifier parfois même se nécroser et se rompre. Ces altérations vont favoriser l’hydarthrose et les raideurs articulaires. 3. Altération du système nerveux : - Réduction des unités de base du système nerveux en état de fonctionnement. - Diminution de la conduction sensorielle et motrice du système nerveux (faire attention aux stimulations demandant des réactions rapides). - Détérioration des parties transparentes de l’œil → réduction de l’acuité visuelle. - Les muscles ciliaires deviennent plus rigides → Perte du pouvoir d’accommodation de l’œil. - Altération de l’ouïe : Dégénérescence de la fibre nerveuse de l’audition. Epaississement du tympan. Réduction de la production de cérumen. Altération du système nerveux central : Diminution du nombre des neurones particulièrement nette dans le cervelet ce qui favorise les troubles de l’équilibre et de coordination chez le vieux. 4. Altération du système circulatoire : - Ralentissement du courant sanguin, le cœur n’est plus un agent actif (les extrémités ne reçoivent plus la quantité du sang qu’elles recevaient dans le passé). - Réduction de la puissance du cœur et la contraction cardiaque consomme une plus grande quantité d’énergie. - Sclérose des vaisseaux. - Diminution de l’élasticité des vaisseaux sanguins. - La tension artérielle maximale augmentée. - La tension veineuse diminuée. 5. vieillissement respiratoire : a. sur le plan anatomique : Au niveau du naso-pharynx : - Atrophie des muscles du palais et des constricteurs du pharynx. - Dégénérescence de la muqueuse naso-pharyngée par des rhinites répétés. Au niveau du thorax osseux : - L’ostéoporose. - Des modifications discales. - Ankylose des articulations costo-vertébrales. - Hypertonie musculaire. Ces altérations participent à la diminution de l’ampliation thoracique. Au niveau des bronches : - Des obturations bronchiolaires provocant des exclusions parenchymateuses. - Diminution du drainage ciliaire. - Faiblesse de la toux. Ces altérations participent à l’encombrement bronchique chronique. b. Sur le plan fonctionnel : - Augmentation de la fréquence respiratoire. - Diminution de la capacité pulmonaire totale. - Diminution de la capacité vitale. - Diminution de moitié du volume de reserve expiratoire. Ces altérations vont entrainer un abaissement du seuil de l’apparition de la dyspnée d’effort et un allongement du temps de récupération de cette dyspnée. II. Aspects spécifiques des troubles psycho-intellectuels du vieillard et leur influence sur la rééducation : 1. Dépressions : Aspects spécifiques : - La dépression est d’une extrême fréquence chez le vieillard, elle est très souvent larvée et se démasquant par l’association de petits signes : anorexie, apathie, troubles du sommeil, négligence vestimentaire, désintérêt affectif. - Elle s’installe à bas bruit et elle peut constituer un véritable équivalent suicidaire(le malade se laisse mourir). - La dépression peut être soit un comportement chronique (solitude habituelle, absence de projets) soit une dépression réactionnelle (décès du conjoint, à une hospitalisation….). Influence sur la rééducation : - Lorsque l’indication d’une rééducation est posée chez un sujet dépressif, il faut simultanément mettre en route un traitement médical anti-dépresseur.sinon la rééducation serait inutile. Dans ce cas le malade se laisse passivement manipuler, ne s’intéresse ni aux progrès ni aux aggravations. Toute coopération est exclue et il oppose une sorte de RESISTANCE PASSIVE. - L’attitude du kinésithérapeute peut être déterminante en stimulant et en redonnant au sujet des projets et des buts à court et à moyen terme en brisant sa solitude morale. Dans ce cas la rééducation peut constituer un véritable soutien psychologique. 2. Troubles mnésiques (troubles de mémoire): Aspects spécifiques : - Le déficit mnésique est physiologique. cependant il est rare qu’il entrave les activités de la vie quotidienne très routinières. - Les souvenirs sont bien conservés et c’est plutôt l’acquisition et la rétention des faits récents qui est perturbée. Influence sur la rééducation : Si es troubles mnésiques sont modères, ils n’ont aucune répercussion sur la rééducation. Mais lorsqu’ils sont importants, ils compliquent l’action du rééducateur : désintérêt du résultat final, distractibilité majeur. 3. Démences : Définition : Une démence est l’association d’une détérioration intellectuelle globale, de troubles de jugement et de troubles de comportement. Influence sur la rééducation : La kinésithérapie rend possible un vécu plus agréable du corps dans son ensemble ou dans certaines défaillances et facilitent les activités intellectuelles avec récupération d’un certain plaisir. III. Principales techniques de rééducation utilisées en gériatrie : Ces techniques de rééducation mises en œuvre ne sont pas spécifiques au sujet âgé, mais certaines sont utilisées préférentiellement et selon des modalités particulières. 1. Techniques pour la recherche de gain d’amplitude articulaire : - les postures continues à l’aide de sangles ou de poids sont peu utilisées (douleurs mal tolérées par les sujets âgés). - La mobilisation passive est souvent déconseillée (risque d’épanchement ou de fracture favorisé par l’ostéoporose et la calcification tendineuse). - La technique de postures discontinues est à privilégier (fig. 2). - Un circuit de poulies auto-passif permet de contrôler l’intensité de l’étirement, en l’interrompant dés qu’il devient douloureux et de le reprendre ensuite dés sédation. - Le montage de mobilisation auto-passive en décubitus ventral peut être traumatisant en l’absence de contrôle visuel (fig. 3). 2. Techniques pour l’amélioration de la force musculaire : - Les contractions isométriques sont préférées aux contractions dynamiques (le mouvement est source de douleur et d’hydarthrose au niveau de l’articulation remaniée). - Les contractions statiques sans résistance demande un grand nombre d’exercice répétitif quotidiennement ce qui est difficile à obtenir chez un sujet âgé. - Dans le cas oủ on oppose une résistance, le poids de celle-ci correspond au moins égal à 40℅ de la valeur de la RM et on demande au malade d’effectuer environ 50 contractions de 6s entrecoupées d’une période d’égal délai. - La technique de Travail Statique Intermittent (TSI) proposé par Troisier répond aux exigences de la récupération musculaire en gériatrie. Elle comprend 3 phases : (fig. 4) Phase de repos. Phase de mise en tension. Phase de contraction. - L’utilisation d’un montage en suspension peut permettre d’avoir un travail actif en soulageant l’articulation des contraintes de la pesanteur. 3. Physiothérapie : Elle constitue un moyen précieux pour lutter contre la douleur en gériatrie mais on ne doit pas lui accorder une place prépondérante vue les risques qu’elle peut entrainer chez les personnes âgées. 4. Kinébalnéothérapie : En gériatrie la séance de Kinébalnéothérapie ne doit pas dépasser 20 min, elle sera suivie impérativement de 30 min au moins de repos en décubitus à température ambiante.2 à 3 séances/ semaine sont suffisantes (respecter toute contre indication). 5. Ergothérapie : L’ergothérapie et tout particulièrement en gériatrie associe 2 aspects : - Il peut s’agir d’une véritable rééducation motrice utilisée dans le cadre d’un traitement curatif. - Il peut s’agir d’un traitement utilisé en psychiatrie et qui fait exécuter au vieillard des activités manuelles dans un but psychothérapeutique et sociothérapique (pour lutter contre l’inaction, le repli sur soi et le sentiment d’inutilité propre au vieillard). IV. L’alitement du vieillard : Toute affection grave ou bénigne chez le sujet âgé peut être la cause d’un alitement prolongé qui risque de rompre un équilibre fragile et d’entrainer une grabatisation. La réadaptation doit être bien menée parallèlement au traitement de l’affection causale, au début par le nursing puis dés qu’il est possible d’obtenir une coopération même minime du malade, il faut mettre en œuvre une réadaptation fonctionnelle active (anti-nursing). Le nursing : La seule particularité des techniques de nursing chez le vieillard, c’est qu’elles sont mises en œuvre dés le début de l’immobilisation. Elles visent la prévention des escarres et des troubles orthopédiques. L’anti-nursing : la rééducation active. Le but de ces techniques de mobilisation active, c’est de lutter contre le syndrome de glissement (qui est un comportement psychologique particulier au vieillard) qui peut entrainer la prolongation de l’alitement. Rééducation de la fracture du col du fémur chez les personnes âgées. Traitement chirurgical : I. Rééducation du 1er au 5ème jour : - C’est un periode correspondant au nursing. - Le but de cette phase est d’entrainer et d’améliorer les grandes fonctions de l’organisme (respiratoire, digestive, urinaire, circulatoire….). II. Kinésithérapie en décharge après le 5ème jour : Le pied et la cheville du membre opéré : - Entretien uploads/Finance/ re-e-ducation-en-ge-riatrie-1.pdf
Documents similaires
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 30, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.1316MB