Economie Monétaire & Financière Faculté des Sciences Juridiques Economiques et

Economie Monétaire & Financière Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Ain Sebaa Université Hassan II - Casablanca 2021/2022 Plan du cours  Introduction  Chapitre I : Les approches théoriques de la monnaie : l’approche dichotomique  Chapitre 2 : L’approche de la monnaie active : l’approche keynésienne  Chapitre 3 : Les nouvelles approches : les monétaristes  Chapitre 4 : Monnaie et inflation 2 Bibliographie ( à titre indicatif)  F Mishkin, Monnaie, Banque et Marchés financiers, Nouveaux Horizons, 2010.  D Szpiro, Economie Monétaire et financière, DeBoeck supérieur, 2009.  L Braquet & D Mourey, Economie Monétaire et financière, DeBoeck supérieur, 2018.  Gregory Mankiw, Macroéconomie, Nouveaux Horizons, 2009.  P KRUGMAN, Economie Internationale, Dunod, 2009.  J F Goux, Economie monétaire et financière, Economica, 2013.  Montousse, Economie monétaire et financière, Economica, 2006.  A Beitone & C Rodriguez, Economie monétaire : théories et politiques, Armand Colin, 2017.  P Gaudron, Economie Monétaire et financière, Economica, 2011. 3 Introduction 4 Les chapitres précédents nous ont permis de comprendre les mécanismes du fonctionnement du marché monétaire et ceux de la création monétaire ainsi que leurs déterminants. Nous avons également compris le rôle prépondérant de la banque centrale en la matière. Notre objectif dans cette deuxième partie de ce cours est d’examiner son influence sur le niveau général des prix et la production totale de biens et services de l’économie. Cette étude relève donc de la théorie monétaire. L’influence éventuelle des variations du taux d’intérêt sur la quantité de monnaie demandée constitue l’une des questions centrales de la théorie monétaire. Elle détermine l’importance des effets de la monnaie sur l’activité économique globale. La dernière crise financière et son impact sur l’activité économique tout entière démontre qu’il est indispensable d’étudier ces différentes théories monétaire afin de comprendre l’ampleur de cette crise devenue économique mondiale. INTRODUCTION (suite) ‘‘Lenine aurait déclaré que la meilleure manière de détruire le système capitaliste est de s’attaquer à sa monnaie…il avait raison. Il n’y a pas de manière plus subtile, plus sûre et plus discrète de renverser l’ordre existant de la société que de vicier sa monnaie’’. John Maynard Keynes 5 Chapitre I: Les approches théoriques de la monnaie Section I : L’offre de monnaie  Définition de la monnaie : l’ensemble des moyens de paiements immédiatement utilisables pour acquérir des biens et services ou régler des dettes.  L’offre de monnaie est la quantité de monnaie mise, à moment donné, à la disposition de l’économie par le système bancaire principalement les banques commerciales et la banque centrale. Vu que l’offre de monnaie est soumise au contrôle des autorités monétaires, on peut avancer que cette offre de monnaie décidée par la BC est offre exogène : = L’offre réelle est ainsi : /P = /P Remarque : l’offre de monnaie est exogène mais pas constante r dans la mesure où elle peut varier selon les orientations de la politique monétaire menée par la Banque Centrale. 6 O o M O M O M O o M O o M Section I : L’offre de monnaie L’offre de monnaie étant assurée pour la partie scripturale par les banques commerciales et pour la monnaie centrale par la Banque Centrale, la demande de monnaie est exprimée par les agents économiques qui utilisent la monnaie pour faire leurs transactions : les ménages, les entreprises, le secteur public. Aussi avons-nous vu comment se fixait l’offre de monnaie selon les orientations des autorités monétaires, nous allons à présent voir comment se détermine la demande de monnaie.  la monnaie a-t-elle une influence sur l’activité économique ? Quelles sont donc les variables déterminantes par rapport à la demande de monnaie ? 7  L’objectif des chapitres qui vont suivre est d’étudier les fondements des comportements des agents en ce qui concerne leur détention de monnaie. Les autorités monétaires cherchent à contrôler la quantité de monnaie en circulation. Il est donc souhaitable de comprendre ce qui incite les gens à en détenir. On verra qu’il existe une autre donnée indispensable, la stabilité dans le temps ou non. Il existe trois grandes approches de la demande de monnaie :  Celle qui met l’accent sur le caractère transactionnel de la monnaie. Historiquement, ce sont les premières théories qui ont existé. La monnaie n’est jamais détenue pour elle-même mais dans le but d’effectuer des transactions .  Dans la théorie keynésienne le concept de base est la notion de préférence pour la liquidité. Elle démontre que la demande de monnaie est une demande de liquidités. La monnaie est par essence l’actif liquide sans risques et peut être conservée pour elle même.  Une approche plus contemporaine à la base des concepts monétaristes. On renoue avec la conception transactionnelle (conception de Friedman). On va essayer de donner une base microéconomique à la fonction de demande macroéconomique de la monnaie. Il y a un point commun avec la théorie keynésienne ; la monnaie est un actif parmi d’autres. La monnaie est une forme de détention de richesse qui sera choisie en la comparant à d’autres formes (actions, obligations, …) 8 Section I : L’offre de monnaie Chapitre I : Les approches théoriques de la monnaie Section II : La théorie quantitative de la monnaie : approche dichotomique La théorie quantitative de la monnaie est très ancienne puisqu’elle a été formulé depuis le 18e siècle par D. Hume et J.Turgot. Cette théorie postule que la quantité de monnaie en circulation détermine seul le niveau général des prix (P) sans affecter la richesse globale créée (PIB = le revenu global (R)). Donc la quantité de monnaie si elle augmente, elle ne fait que diminuer sa valeur. 9 Chapitre I : Les approches théoriques de la monnaie Section II : La théorie quantitative de la monnaie : approche dichotomique L’émergence de la TQM : Au 16e siècle certaines économies européennes ont constaté une dérive inflationniste (augmentation des px) conjointement à l’afflux des métaux précieux. En France, un controverse opposait Malestroit (Conseiller du Roi Charles IV) et certains économistes comme J. Bodin. Malestroit croit que la hausse des prix est liée à la dépréciation de la monnaie par rapport au métal. Cette dépréciation s’explique à son tour par la réduction de la quantité des métaux précieux dans la monnaie métallique. J. Bodin rejette ces affirmations et attribue la hausse des px à l’accroissement de la quantité des métaux précieux. 10 Chapitre I : Les approches théoriques de la monnaie Section II : La théorie quantitative de la monnaie : approche dichotomique L’exposé le plus complet de la version classique de cette théorie quantitative de la monnaie revient à Irving Fisher. En effet, ce dernier examine le lien entre la quantité de monnaie en circulation (offre de monnaie) et le nombre total des transactions en biens et services finals produits dans l’économie. Sachant que le montant des ventes est égal au nombre des transactions réalisées (T) multiplié par le prix moyen de celles-ci (P), et que le montant des achats est égal à la quantité de monnaie en circulation ( ) multiplié par le nombre de de fois que celle-ci change de main au cours d’une même période selon une vitesse de circulation de la monnaie V, l’équation des échanges (ou l’identité comptable) de Fisher s’écrit ainsi : Remarque: Constatant l’importance prise par la monnaie scripturale (sous forme de dépôts à vue), Fisher réécrit l’équation des échanges comme suit : Mf. V + Ms.V’ = P.T où Mf = monnaie fiduciaire et Ms = monnaie scripturale ; V et V’ sont les vitesses de circulation des deux formes de monnaie. 11 O M 0 P T v M O . . 0  O M 0 Chapitre I : Les approches théoriques de la monnaie Section II : La théorie quantitative de la monnaie (TQM) Fisher à partir de cette équation envisage une relation mécanique entre la monnaie et le niveau général des prix. Il avance ‘‘qu’ un volume supérieur de monnaie achetant le même volume de marchandises fait que les prix augmentent’’. C’est exactement du beurre que l’on étale sur un morceau de pain : si on a plus de beurre, il faut que la couche du beurre étalée sur le pain soit plus épaisse et vice versa. (le beurre : la monnaie, l’épaisseur du beurre : px) Pour que ce raisonnement soit valable des d’hypothèses ont été émises: Le nombre global des transactions (T) est constant : la monnaie n’a aucune incidence sur le nombre des dépenses globales qui est proportionnel au Revenu global ou la production globale dite production de plein emploi qui est constante à CT. Les variations de l’offre de monnaie (Mf+ Ms) sont exogènes. Elles dépendent de la politique monétaire de la banque centrale et du système bancaire. La vitesse de circulation de la monnaie V est une constante à court terme. Elle dépend aussi bien des volumes de transactions que d’autres variables institutionnelles (rythmes et habitudes, infrastructure, densité de la population, avancées technologiques...) 12 Chapitre III : Les approches théoriques de la monnaie/l’approche uploads/Finance/ support-de-cours-ecomon-amp-fin-s4.pdf

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  • Publié le Nov 12, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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