1 UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQ

1 UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES – FES - PROBLEMES ECONOMIQUES ET SOCIAUX SEMESTRE 3 Professeurs : DEBBAGH Bouchra MAGDOUD Amina SUPPORT DU COURS N°5 Année universitaire 2020/2021 2 ◄ Les modèles des Post Keynésiens A la suite de la crise de 1929, de nombreux économistes inspirés par les travaux de J.M Keynes, vont s’interroger sur les possibilités d’une croissance équilibrée. Les modèles de Domar et Harrod vont chercher à rendre compte des conditions et caractéristiques essentielles de l’équilibre d’une économie capitaliste en croissance. C’est le 1er modèle économique formalisé de la croissance; ils ont transposé dans un cadre dynamique à LT l’analyse de Keynès. Le point de départ de Domar est de considérer que l’investissement exerce une double influence sur l’économie. Dans un premier temps, il s’agit de l’effet revenu. A court terme, l’investissement constitue une demande supplémentaire et entraîne une hausse des revenus via le principe du multiplicateur. Dans un second temps, il s’agit de l’effet capacité. A long terme, l’investissement doit engendrer une stimulation de la capacité de production, via le principe de l’accélérateur. Pour qu’il y ait croissance équilibrée, il faut que les revenus supplémentaires engendrés par l’effet multiplicateur permettent d’absorber la production supplémentaire obtenue. En d’autres termes, l’effet de revenu doit être égal à l’effet de capacité. Cette condition est vérifiée si l’investissement augmente à un taux constant égal au rapport entre la propension marginale à épargner et le coefficient de capital. Harrod montrera par la suite que la croissance est par nature instable (c’est un modèle pessimiste). ◄ Robert Solow (Prix Nobel en 1987) Solow a construit un modèle formel de la croissance, à partir d'une réflexion critique sur le modèle de Harrod Domar, qui constitue encore aujourd'hui le modèle de référence en science économique. Le modèle de Harrod était un modèle pessimiste qui pouvait être utilisé par les Marxistes pour annoncer la fin du Capitalisme. Le modèle de Solow est de nature optimiste, car il ne prévoit pas de situation de crise. D'inspiration néo classique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (capital physique) et de travail (main d'œuvre). Solow appartient à l'école de la synthèse, son modèle sera critiqué par les néoclassiques et les keynésiens. Solow attribue l’origine de la croissance par tête au montant de capital technique investi (machines, équipements, logiciels, infrastructures…). Lorsque l’investissement par tête dépasse le montant de la dépréciation du capital par tête existant, chaque travailleur dispose d’un équipement plus performant et peut produire davantage. Toutefois, lorsqu’on augmente le capital par tête, la production augmente, mais pas de façon proportionnelle (c’est le principe des rendements décroissants). Ainsi à force d’augmenter le capital par tête, va venir un moment où la production par tête augmentera moins vite que cela ne coûte. La croissance par tête va cesser, c’est que Solow appelle l’état régulier. 3 L’état régulier dépend du coût relatif du capital. Si ce dernier diminue (un renchérissement du coût du travail incitera les entreprises à substituer du capital au travail), alors l’investissement par tête va augmenter de nouveau jusqu’à ce qu’un nouvel état régulier soit atteint. Pour résoudre cette situation, Solow a dû imaginer l’intervention d’un autre facteur - le progrès technique – pour expliquer la croissance à long terme. Ce facteur permet de produire plus. Il est miraculeux car il engendre des externalités positives. -Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent séparément des rendements décroissants : une même augmentation du volume d'un des facteurs de production répétée plusieurs fois entraîne une augmentation de moins en moins grande de la production. Par contre, les rendements d'échelle sont supposés constants. L’intérêt du modèle de Solow est de mettre en avant le rôle crucial du progrès technique dans la croissance économique. Selon ce modèle, le développement économique s'explique par trois paramètres : les deux premiers sont l’accroissement des deux principaux facteurs de production - à savoir le capital (au sens d’investissement) et le travail (quantité de main d'œuvre), et le troisième le progrès technologique. Il décompose les sources de la croissance entre capital, travail et progrès technologique. Si les deux premières sources peuvent être contrôlées, la dernière apparait dans sa logique comme exogène. Ainsi, ses résultats génèrent ce progrès comme résidu. Un résidu surprenant en termes d'ampleur et de son importance dans l'explication de la croissance. Le modèle de Solow n’expliquait pas la croissance, il signalait simplement que grâce au progrès technique, la croissance peut perdurer. ◄ Le modèle de la croissance endogène. Pour les partisans de la théorie de la croissance endogène, le progrès technique ne tombe pas du ciel. La croissance est ainsi assimilée à un phénomène autoentretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : la technologie, le capital physique, le capital humain et le capital public. Les théories récentes de la croissance endogène cherchent à construire des modèles qui expliquent l’apparition du progrès technique. Ces modèles ont été développés à partir des années 1980, notamment par Paul Romer (1986), Robert Barro (1991), Robert Lucas (1988) ou Philippe Aghion et Peter Howitt (1998). Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Le progrès technique est donc « endogène » à la croissance de la production. Cette analyse se trouvait déjà chez Schumpeter puisqu'il affirmait que les innovations progressives résultent de l'amélioration des innovations précédentes. Dans un pays qui s’enrichit grâce à la croissance, le comportement rationnel des agents économiques va produire des « externalités positives » c’est-à-dire des avantages procurés aux autres agents économiques sans qu’ils en aient à payer le coût. La croissance économique trouve donc sa source dans l’accumulation de différentes formes de capitaux (technologique, expérience et savoir-faire, éducation et formation professionnelle, infrastructures publiques...) utilisés par les différents agents économiques. La croissance dépend donc de l’accumulation de capital au sens large. 4 L’accumulation du capital concerne quatre types de capitaux qui interagissent : - Le capital physique c’est-à-dire le capital fixe et le capital circulant des entreprises privées - Le capital humain se définit comme l'ensemble des capacités productives qu'un individu acquiert par l'accumulation de connaissances ou de savoir-faire généraux ou spécifiques. Cette notion a été développée par Gary Becker. Elle repose sur l'idée que le travail peut-être assimilé à une forme de capital, dont les principales caractéristiques sont le niveau de formation, de qualification, la santé, etc. - Le capital technologique correspond au stock des connaissances scientifiques et techniques permettant d’accroître la productivité globale des facteurs ou de créer de nouveaux produits. Dans ce capital technologique sont intégrés les brevets, les secrets de fabrication, les fruits de la recherche et le système de partage de la connaissance. - Le capital public correspond à l’ensemble des infrastructures publiques offertes par l’Etat et les collectivités locales (Ecole, universités, routes, canaux, aéroports,…). 1) Le capital physique, c’est l’équipement dans lequel investit une entreprise pour la production de biens et de services. Romer (1986) a cependant renouvelé l’analyse en proposant un modèle qui repose sur les phénomènes d’externalités entre les firmes : en investissant dans de nouveaux équipements, une firme se donne les moyens d’accroître sa propre production mais également celles des autres firmes concurrentes ou non. L’explication à ce phénomène réside dans le fait que l’investissement dans de nouvelles technologies est le point de départ à de nouveaux apprentissages par la pratique. Parmi les formes d’apprentissage, on peut citer l’amélioration des équipements en place, les travaux d’ingénierie (agencement des techniques existantes), l’augmentation de la compétence des travailleurs…Or ce savoir ne peut être approprié par la firme qui le produit. Il se diffuse inévitablement aux autres firmes. L’investissement a un double effet : il agit directement sur la croissance et indirectement sur le progrès technique. 2) Le capital technologique : Pour Romer (1986), le changement technique provient d’une idée mise en forme et testée. Cependant, entre l’émergence d’une idée nouvelle et sa mise en œuvre concrète, il peut y avoir un très long chemin (test, essais-erreurs…) qui nécessite le concours de plusieurs personnes et les coûts de mise au point peuvent être très élevés. Une fois ces étapes franchies, si l’idée est acceptée, le produit qui en résulte peut être multiplié avec un coût bien moindre (ainsi le premier disque compact, le premier ordinateur ont nécessité des efforts colossaux de la part de ceux qui les ont mis au point, cependant leur reproduction à l’identique a été beaucoup plus facile). Les idées qui provoquent des changements techniques, à terme donnent naissance à des rendements croissants (les exemplaires suivants coûtent beaucoup moins chers), voire fortement croissants (duplication d’un logiciel). Si bien que pour celui qui s’est efforcé de transformer l’idée en produit, le risque existe que des concurrents en profitent et que lui ne récupère jamais son investissement initial, alors que ces concurrents s’enrichissent. Des droits 5 de propriété intellectuelle limiteront ce risque : des brevets protègent l’inventeur qui dispose d’un monopole d’exploitation (limité uploads/Finance/ support-de-cours-n05-pbs-eco-et-sociaux-pdf.pdf

  • 15
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Sep 07, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.3440MB