VALORISATION ET SOUS EVALUATION DES ENTREPRISES A L’INTRODUCTION EN BOURSE L’in
VALORISATION ET SOUS EVALUATION DES ENTREPRISES A L’INTRODUCTION EN BOURSE L’introduction en bourse attire ces derniers temps, de nombreuses entreprises qui y voient souvent et à juste titre, la consécration de leur ambition d’être cotées. L’opération d’introduction en bourse est une étape nécessaire à toute entreprise voulant accéder au marché financier et obtenir une cotation publique. Elle se concrétise par la diffusion d’un nombre d’actions dans le public. Il peut s’agir d’actions nouvelles, créées pour l’occasion suite à une augmentation de capital, ou d’actions existantes cédées par les actionnaires d’origine ou les deux combinés. Dans le contexte de crise des marchés financiers, de nombreux chercheurs et praticiens s’interrogent sur l’intérêt de la décision d’introduction en bourse. A l’incertitude entourant cet événement correspondent des avantages et des motivations variés démontrés théoriquement et empiriquement. L’introduction en bourse a pour vocation première d’offrir aux entreprises les moyens de se financer et de se développer. Elle donne immédiatement une nouvelle dimension à l’entreprise et lui permet d’accéder rapidement à une notoriété institutionnelle. Les sommes levées sont réparties entre une multitude d’investisseurs et il n’y a donc pas d’actionnaire prépondérant. La bourse demeure l’un des moyens les plus efficaces pour assainir les comptes d’une entreprise et garantir son développement. Elle demeure aussi, l’un des moteurs de l’économie et une opportunité pour tout investisseur désirant fructifier rapidement et sensiblement ses gains. Il ne reste pas moins vrai qu’elle suscite une contrepartie notamment en terme de coût, d’énergie, d’obligation de transparence et de nécessité de se conformer aux promesses affichées…Ceci est d’autant plus contraignant lorsqu’il s’agit d’une petite structure avec des moyens limités, un actionnariat fortement concentré et un contrôle centralisé. L’introduction d’une entreprise sur le marché financier représente plus qu’une simple opération financière : c’est une étape qui exige une réorganisation sur tous les plans : structures organisationnelles, juridiques et comptables. L’adoption d’une stratégie de communication financière adaptée aux contraintes des marchés est perçue comme l’une des principales contraintes à laquelle l’entreprise doit faire face. De fait, avec l’ouverture du capital, les cibles de l’information financière sont multipliées et l’exigence en matière de transparence est la seule garantie de satisfaction des destinataires. Compte tenu des fortes asymétries d’information financière qui accompagnent généralement les introductions en bourse (Ibbotson, 1975 ; Allen et Faulhaber, 1989 ; Welch, 1989), les managers doivent donc s’efforcer de mettre à la disposition des investisseurs une panoplie d’informations, permettant d’atténuer l’incertitude entourant l’opération d’introduction. A l’ensemble de ces contraintes induisant généralement des coûts explicites, s’ajoutent d’autres problèmes engendrant des coûts de nature implicite. Ceux-ci sont liés à l’évaluation opérée par le marché à court et à moyen ou long terme en fonction des perspectives d’évolution du nouveau titre. De nombreuses études se sont penchées sur l’opération d’introduction en bourse et elles ont révélé deux anomalies majeures et qui sont la sous performance de l’entreprise et la sous évaluation des titres. Dans le cadre de ce travail de recherche on va s’intéresser à l’impact de l’introduction en bourse sur les entreprises tunisiennes en étudiant plus particulièrement le phénomène de la sous évaluation des titres en Tunisie. La réaction du marché suite à une opération d’introduction en bourse peut pousser le prix des titres sur le marché à la hausse et donc à un niveau supérieur au prix d’offre, il s’agit d’un phénomène qui est connu par la sous-évaluation des titres à l’OPI (underpricing). Ce phénomène est souvent abordé parmi les problèmes liés aux introductions en bourse. Les travaux empiriques attestent de l’universalité du phénomène sur la majorité des places financières (Loughran et Ritter, 1995 ; Faugeron-Crouzet et Ginglinger, 2001 ; Derrien et Womack, 2003 ; Kooli et Suret, 2003 ; Cassia et al. , 2004 ; Alvarez et Gonzàlez, 2005 ; Aussenegg, 2006 ; Adams et al., 2008) et que son niveau varie d’un pays à l’autre, d’une période à l’autre et d’un secteur à l’autre. Les chercheurs considèrent que la rentabilité anormale reflète une inefficience du marché et que le premier cours doit refléter toutes les informations disponibles avant l’introduction. Celui-ci ne devrait pas donc s’éloigner du prix d’introduction. Dans la grande majorité des cas, on observe que le marché a tendance à proposer plus que le prix d’offre de l’action défini par l’émetteur et la banque introductrice. Cette sous-évaluation, considérée comme une anomalie dans le fonctionnement des marchés a donné lieu, depuis les travaux précurseurs d’Ibbotson (1975), à une littérature abondante et a été confirmée sur diverses places financières avec de plus ou moins grandes disparités (Loughran, Ritter et Rudqvist, 1994). Une telle anomalie trouve ses origines essentiellement dans l’asymétrie informationnelle entre les différents intervenants dans l’opération (l’entreprise candidate à l’introduction, les intermédiaires qui organisent l’opération et les différents types d’investisseurs). Bien que ces acteurs puissent détenir des informations différentes, la plupart des modèles explicatifs de la sous-évaluation supposent d’emblée qu’un groupe d’acteurs est en possession d’une information privilégiée. Nombreuses sont les études qui ont évoqué le sujet de la sous-évaluation et qui ont cherché à comprendre ses causes et la réaction du marché suite à l’introduction en bourse d’une société. Pour certain, la sous-évaluation est un moyen d’attirer les investisseurs à souscrire à l’OPI, d’autres trouvent qu’il s’agit d’une mauvaise évaluation de la valeur des titres et du niveau de la demande. L’explication de la sous-évaluation nécessite donc des recherches approfondies pour pouvoir apporter les réponses adéquates à l’existence et les causes de ce phénomène dans la plupart des introductions en bourse. La compréhension de ce phénomène est d’une grande utilité pour tous les agents concernés par l’OPI, pour les sociétés émettrices et les souscripteurs qui laissent des sommes importantes sur la table qui supportent donc d’importants coûts d’opportunité, pour les investisseurs qui sont les premiers à profiter de la sous-évaluation qui seront donc les perdants en cas de surévaluation. A la lumière des travaux entrepris pour appréhender et expliquer la sous-évaluation, nous en avons déduit que les justifications avancées sont généralement restreintes à un seul volet. En effet, la plupart des explications sont focalisées sur les caractéristiques de l’entreprise candidate à l’introduction (composition du capital avant l’introduction, taille ou âge de l’entreprise, niveau d’endettement, etc.) ainsi que sur les spécificités de l’opération d’introduction (nombre des titres émis, prix d’introduction, notoriété de l’intermédiaire financier, procédure d’introduction, etc.). De fait, il ressort de la revue de la littérature dédiée aux anomalies d’évaluation, que peu d’études ont tenté de déceler des justifications à partir de la communication financière des entreprises nouvellement introduites. Pourtant, certaines tentatives empiriques ont mis en évidence que les entreprises qui divulguent un maximum d’informations financières préalablement à l’introduction en bourse, sont correctement évaluées par le marché. Elles afficheraient par conséquent de faibles taux de sous-évaluation (Muscarella et Vetsuypens, 1989 ; Ang et Brau, 2002 ; Schrand et Verrecchia, 2005). Dans le prolongement de ces investigations s’inscrit cette recherche. Il paraît intéressant de reprendre les mêmes postulats théoriques, mais d’élargir le champ de vision à la panoplie d’informations offertes par les entreprises candidates à l’introduction et de là, visualiser l’ensemble de la communication financière. Ce travail entre dans le courant d’idées qui cherche à apporter les explications théoriques et empiriques de ce phénomène où nous cherchons tout d’abord à étudier la sous-évaluation des OPI dans le contexte tunisien à travers la mesure de leurs rentabilités initiale. Ensuite, d’examiner les pratiques de communication financière des sociétés candidates à l’introduction en bourse, à partir d’une analyse détaillée du contenu de leurs prospectus, puis de mesurer l’impact éventuel de cette communication sur la sous-évaluation. Plus précisément, nous chercherons à vérifier que les entreprises candidates à l’introduction qui divulguent plus d’information sur leur activité comparativement aux autres, bénéficient d’une plus faible sous-évaluation. Nous cherchons enfin à identifier d’autres facteurs qu’on juge déterminant dans l’explication du niveau de la sous-évaluation. Notre objectif est double : - Étudier la sous-évaluation des OPI dans le contexte tunisien à travers la mesure de leurs rentabilités initiale - Identifier l’influence de la communication financière des entreprises nouvellement introduites en bourse sur leur évaluation puis vérifier si cette évaluation est associée à la présence d’autres facteurs explicatifs classiques de la littérature. Cette recherche présente un double intérêt : * Sur le plan théorique, cette recherche nous permettra d’étudier l’influence de la communication financière des entreprises nouvellement introduites en bourse sur leur évaluation. A travers la revue de la littérature consacrée aux anomalies d’évaluation, nous avons constaté que les investigations ont été effectuées de manière fragmentée. En d’autres termes, les chercheurs ne prennent en compte que quelques justificatifs de l’anomalie et l’étudient de manière isolée de l’environnement informationnel. Rares sont les études ayant tenté de joindre l’offre d’information financière à l’évaluation de l’entreprise. Les quelques tentatives à ce titre ont été restreintes aux divulgations prévisionnelles (Jog et McConomy, 2003 ; Labégorre, 2003 ; Labégorre et Boubaker, 2005). Se limiter à examiner l’opportunité de divulgation d’une seule catégorie d’information telle que l’information prévisionnelle, ainsi que son pouvoir informationnel, restreint donc le problème. * Sur le plan pratique, cette recherche semble utile pour les investisseurs. Par la vérification du pouvoir informationnel de la uploads/Finance/ valorisation-et-sous-evaluation-des-entreprises.pdf
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- Publié le Mai 04, 2021
- Catégorie Business / Finance
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