1 LA LETTRE VERNIMMEN.NET N° 170, juillet 2019 par Pascal Quiry et Yann Le Fur
1 LA LETTRE VERNIMMEN.NET N° 170, juillet 2019 par Pascal Quiry et Yann Le Fur Au sommaire du prochain numéro : Actualités : Analyse financière des entreprises cotées de l’Afrique Subsaharienne Statistique : Les groupes français sont-ils français ? Recherche : L’effet des fusions horizontales sur l’environnement de l’entreprise Question/Réponse : les plans d’actionnariat salariés Commentaires C1 - Public Natixis ACTUALITÉS La couverture du Vernimmen 2020 e Vernimmen 2020 sortira le 28 août (à l’heure, comme chaque année pour la rentrée universitaire). Pour les impatients qui souhaiteraient découvrir sa couverture, la voici ! Cette année, nous avons infusé dans l’ensemble de l’ouvrage les sujets de durabilité et environnementaux qui deviennent essentiels en finance d’entreprise. ACTUALITÉS La couverture du Vernimmen 2020 1 ACTUALITÉS La finance verte, responsable et durable ? 2-8 GRAPHIQUE DU MOIS Liquidité et endettement des 60 premiers groupes mondiaux 8-9 RECHERCHE Une première étude sur le risk arbitrage activiste 9-10 QUESTIONS- RÉPONSES Des remue-méninges pour l’été 10-11 COMMENTAIRES Sur l’actualité financière, postés sur les pages Facebook et LinkedIn du Vernimmen 11-12 NOS LECTEURS ÉCRIVENT Le projet Libra de Facebook est-il viable ? Par François Meunier 12-16 L 2 C1 - Public Natixis N° 170 juillet 2019 par Pascal Quiry et Yann Le Fur LA LETTRE VERNIMMEN.NET C1 - Public Natixis ACTUALITÉS La finance : verte, responsable et durable ? our ceux d’entre vous qui auraient manqué l’édition 2019 du Vernimmen, et pour vous faire patienter quelques semaines encore avant de découvrir l’avant-propos du Vernimmen 2020, vous trouverez ci-après l’avant- propos du Vernimmen 2019. * * * Cette année, nous aurions pu vous parler de ce qui va bien : les marges des entreprises au plus haut depuis bien longtemps, environ 16 % pour les 200 plus grandes entreprises européennes cotées selon Exane BNP Paribas… ; …conséquences d'une conjoncture économique qui est bien meilleure en Europe qu'elle ne l'a été depuis 2008… ; …elle-même résultante de politiques monétaires non conventionnelles arrêtées aux États-Unis et en voie de l'être en Europe, compte tenu d'une meilleure situation économique ; de la réforme fiscale américaine qui libère des sommes considérables pour financer l'innovation et non plus le gouvernement américain et de la baisse e des taux d'impôt sur les sociétés en Europe qui devrait avoir des effets similaires ; des progrès dans la coopération internationale pour lutter contre la fraude et l'évasion fiscales ; etc. Nous pourrions aussi vous parler de ce qui va moins bien comme : certaines poches de survalorisation d'actifs (la valorisation de l'action Hermès à 42 fois son résultat net 2018 attendu nous laisse songeurs, malgré toutes les qualités de cette entreprise ; l'immobilier à Hong Kong, l'immobilier commercial aux États-Unis, etc.) ; le fait que le financement des LBO soit redevenu un financement sur actifs comme dans les années avant 2007, et non plus des financements sur cash-flow, avec la disparition des tranches A et des tranches B devenues pour la plupart remboursables in fine ; la montée de l'endettement de marché des entreprises chinoises passé de 69 Md$ en 2007, à 2 000 Md$ fin 2017 ; etc. Mais finalement tout ceci n'est que le reflet d'un positionnement dans le cycle économique à un moment donné. Et dans quelques années, ceci aura été oublié. Par contre, ce qui n'aura pas été oublié à notre avis, c'est que les années 2017 et 2018 marquent l'accélération irréversible des préoccupations écologiques, sociales et durables au sein de la finance, et en particulier de la finance d'entreprise ; au point que l'on peut prédire, paraphrasant P 3 C1 - Public Natixis N° 170 juillet 2019 par Pascal Quiry et Yann Le Fur LA LETTRE VERNIMMEN.NET C1 - Public Natixis avec un peu de grandiloquence André Malraux, que la finance d'entreprise sera à l'avenir verte, responsable et durable ou qu'elle ne sera pas ! * * * Voici quelques faits de 2018, parmi d'autres, qui illustrent cette accélération dans la prise de conscience écologique, sociale et durable dans le monde financier : 1/ Les analystes financiers du plus grand fonds souverain d'investissement du monde, The Fund de Norvège qui dispose de 870 Md€ d'actifs sous gestion, sont dorénavant accompagnés d'analystes ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) lorsqu'ils rencontrent les dirigeants de l'une des 9 146 entreprises dans lesquelles le fonds est actionnaire, ou envisage de le devenir ; 2/ La Commission européenne a publié en mars 2018 " sa stratégie pour amener le système financier à soutenir les actions de l'Union Européenne en matière de climat et de développement durable " qui passe par : « – établir un langage commun pour la finance durable, autrement dit un système de classification unifié (taxinomie) de l'UE, afin de définir ce qui est durable et d'identifier les domaines dans lesquels les investissements durables peuvent avoir la plus forte incidence ; - créer des labels de l'UE pour les produits financiers verts, sur la base de ce système de classification de l'UE : les investisseurs pourront ainsi déterminer facilement les investissements qui respectent des critères de faibles émissions de carbone ou d'autres critères environnementaux ; - clarifier l'obligation, pour les gestionnaires d'actifs et les investisseurs institutionnels, de tenir compte des aspects de durabilité dans le processus d'investissement et renforcer leurs obligations en matière de publication d'informations ; - imposer aux entreprises d'assurance et aux entreprises d'investissement d'informer leurs clients sur la base de leurs préférences en matière de durabilité. - intégrer la durabilité dans les exigences prudentielles : les banques et les entreprises d'assurance sont une source de financement externe importante pour l'économie européenne. La Commission examinera s'il est envisageable de recalibrer les exigences de fonds propres applicables aux banques (le "facteur de soutien vert") pour les investissements durables, lorsque cela se justifie du point de vue du risque, tout en veillant à préserver la stabilité financière ; - renforcer la transparence en matière de publication d'informations par les entreprises : nous proposons de réviser les lignes directrices relatives à la publication d'informations non financières, afin de les aligner davantage sur les recommandations formulées par le groupe de travail du Conseil de stabilité financière sur la publication d'informations financières relatives au climat. » 3/ Le président de Blackrock, qui est le plus grand gestionnaire d'actifs au monde avec plus de 5 300 Md€ gérés pour le compte de ses clients, a écrit dans sa lettre de 2018 aux dirigeants des plus grands groupes du monde : 4 C1 - Public Natixis N° 170 juillet 2019 par Pascal Quiry et Yann Le Fur LA LETTRE VERNIMMEN.NET C1 - Public Natixis « La société exige que les entreprises, cotées ou non, servent un objectif sociétal. Pour prospérer avec le temps, chaque entreprise doit non seulement délivrer des résultats financiers, mais aussi montrer en quoi elle apporte une contribution positive à la société. Les entreprises doivent bénéficier à toutes leurs parties prenantes, y compris les actionnaires, les employés, les clients et les communautés dans lesquelles ils opèrent. » Déjà en 2016, Larry Finck avait écrit : « Sur le long terme, les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) - allant du changement climatique à la diversité en passant par l'efficacité du conseil - ont des impacts financiers réels et quantifiables. » 4/ La Banque Postale Asset management a annoncé qu'en 2020 la totalité de sa gestion d'actifs, 220 Md€, allait basculer en ISR (investissement socialement responsable). * * * On peut se demander pourquoi cette forte accélération a lieu maintenant et non pas il y a trois-quatre ans, ou dans quatre-cinq ans. Difficile à dire. Comme toute lame de fonds, celle-ci naît de plusieurs facteurs, se développe lentement, progressivement puis, à partir d'un moment, jaillit et bouscule tout sur son passage. Il est indéniable que la crise financière de 2007-2008 a profondément marqué les esprits, probablement beaucoup plus qu'on ne le pensait et sensiblement plus qu'aucune autre crise financière, mis à part celle de 1929. Elle a naturellement marqué les directeurs financiers dans leur pratique de gestion financière (voir le chapitre 41). Elle a aussi profondément marqué le grand public qui a retenu que les subprimes, c'était endetter ses clients au-delà du raisonnable, en faisant supporter le risque pris par les autres, afin de s'enrichir soi- même, et après moi le déluge. Moralement inacceptable. Plus jamais cela. L'urgence écologique est un autre facteur : l'épuisement des ressources de la Terre probablement surestimée compte tenu de l'ingéniosité humaine, et le réchauffement climatique, dont il est à craindre en revanche qu'il soit sous-estimé. Enfin, la désaffection pour les idéologies, les difficultés grandissantes des États à tenir leurs rôles traditionnels depuis l'après- guerre de protection et de répartition, font que les individus cherchent désormais du sens là où ils passent l'essentiel de leur vie après le sommeil : dans leur travail. En particulier les plus jeunes dont beaucoup cherchent une mission et non un travail, un mentor plutôt qu'un chef et veulent avoir de l'impact, du sens, dans ce qu'ils font. On attend donc beaucoup plus de l'entreprise uploads/Finance/ vernimmen-lettre-numero-170.pdf
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- Publié le Jui 25, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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